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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 14:24

Les intentions du gouvernement Fillon ne sont pas dénuées d'arrières pensées en matière de remodelage des rythmes scolaires : la commission sur les rythmes scolaires mise en place le lundi 7 juin 2010 ne va certainement pas remettre en cause la semaine de quatre jours, "la désastreuse semaine de 4 jours dans le primaire, contraire à toutes les connaissances chronobiologiques, comme l'a récemment rappelé l'Académie de Médecine" comme l'écrivait Ségolène Royal dans sa lettre du 21 mai 2010.

 

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Dessin d'AUREL (Aurélien Froment)

 

Dans l'article sur le débat qui a eu lieu dans la ville de Grenoble, Paul Bron, adjoint au maire chargé de l'éducation, déplore : "les parents des élèves des quartiers difficiles, plus touchés que les autres par la semaine de quatre jours, se sont peu exprimés", alors que précisément Ségolène Royal insistait sur l'accentuation nécessaire de l'effort envers ces élèves issus de quartiers défavorisés.

 

M. Chatel insistant sur le fait que la France a un chiffre élevé d'heures dispensées par élève et par an (914 contre 769 pour la moyenne de l'OCDE), il en déduit, par une logique comptable, qu'il va probablement falloir revoir les heures de cours à la baisse, et donc le nombre d'enseignants. Or la présidente de la Région Poitou-Charentes soulignait : "L'école française est l'une des meilleure du monde pour la moitié de ses élèves et l'une des pires de l'OCDE pour l'autre moitié" dans sa lettre du 21 mai 2010 : le nombre d'heures n'est pas le seul critère, sa répartition et l'efficacité des heures auprès des élèves en difficulté et des élèves issus de milieux défavorisés doivent aussi être prises ne compte.

 

Après l'augmentation du nombre d'élèves par classes, notamment pour les élèves en difficultés, pour réduire les postes des personnels de l'Education Nationale (cf réactions de Jean-Louis Bianco et de Guillaume Garot ), le gouvernement porte un deuxième coup à l'éducation et à l'avenir de nos enfants.

 

F.M.


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lemonde pet

mardi 8 juin 2010


Grenoble, la ville qui a cru en vain pouvoir changer les rythmes scolaires

 

 

Grenoble Correspondance

Luc Chatel installe lundi 7 juin la conférence sur les rythmes scolaires, dont les premières conclusions sont attendues pour mai 2011

 

Paul Bron sait mieux que quiconque la difficile mission qui attend la commission sur les rythmes scolaires mise en place lundi 7 juin par le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel. On ne touche pas si facilement aux rythmes scolaires, même s'ils sont jugés mauvais.

En janvier 2009, c'est à l'initiative de cet adjoint de la ville de Grenoble, chargé de l'éducation, que la municipalité amorce une concertation publique avec comme objectif de convaincre les parents d'élèves que la semaine de quatre jours, en vigueur dans les écoles depuis la rentrée 2008, est néfaste pour les apprentissages. L'élu souhaite que les établissements désireux de rajouter une demi-journée puissent bénéficier d'une dérogation. Mais il se heurte au refus de l'inspection académique.

Avec l'accord de la municipalité, Paul Bron engage alors la tenue d'un débat d'envergure sur le rythme de l'enfant à l'école. Il veut mettre l'accent sur les conséquences de la semaine de quatre jours sur la cellule familiale. Durant trois mois, enseignants, parents d'élèves, associations locales, syndicats et personnels de la vie scolaire sont conviés à une quinzaine de réunions dans les différents quartiers de la ville. Le pédagogue Philippe Meirieu intervient même dans une vidéo projetée à chaque rassemblement. Des questionnaires d'opinion sont distribués. Au total, plus de 8 000 personnes participent aux échanges.

" A contre-courant "

Le débat souligne d'emblée l'opposition farouche d'une majorité d'enseignants et de parents d'élèves à un retour à quatre jours et demi de travail. " Je savais que nous allions à contre-courant de la volonté d'une majorité de parents et que l'inspection académique avait reçu des consignes ministérielles pour que tout rentre dans l'ordre, confie l'adjoint à la mairie de Grenoble. Par ailleurs, peu d'enseignants ont eu le courage de dire que la direction empruntée n'était pas la bonne pour le bien-être des enfants. Ils ont été plus enclins à défendre leurs avantages. "

" La concertation a été biaisée car les parents des élèves des quartiers difficiles, plus touchés que les autres par la semaine de quatre jours, se sont peu exprimés, estime pour sa part Dominique Nussard, présidente de la Fédération des conseils des parents d'élèves de l'Isère (FCPE). Résultat, les échanges se sont réorientés sur la capacité budgétaire de la collectivité à mettre en place son accompagnement."

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Dessin de Martin Vidberg (www.martinvidberg.com)

De son côté, Gabrielle Beyler, secrétaire départementale du Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC de l'Isère (SNUipp), affirme que les enseignants " ont été pris de court " et souligne le manque de coordination d'une démarche mise en place à la va-vite. Un malentendu s'est installé car les enseignants n'avaient reçu aucune demande particulière de leur hiérarchie à ce sujet, ajoute-t-elle. D'où cette impression que le débat est arrivé un peu comme un cheveu sur la soupe. "

Malgré le recul, Paul Bron estime encore aujourd'hui qu'il a été judicieux d'instaurer rapidement un dialogue pour ne pas laisser le nouveau fonctionnement mis en place par Xavier Darcos s'installer." Nous espérons que la commission de Luc Chatel va amorcer une réflexion sérieuse, conclut Dominique Nussard. En matière d'éducation, il est primordial de ne pas réagir en fonction de l'air du temps. Il faut revenir au plus vite sur la semaine de quatre jours dans l'intérêt de nos enfants. "

Benoit Pavan

 

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Intérêt de l'élève ou économie de postes ?

 

Avec l'installation, lundi 7 juin, de la conférence sur les rythmes scolaires, par le ministre de l'éducation Luc Chatel, la droite pose une option ferme sur ce sujet de société, qui intéresse aussi le Parti socialiste en vue de 2012.

A la rentrée, le débat s'ouvrira dans les académies. Rien ne sera donc décidé avant mai 2011. Date à laquelle le comité scientifique fera des propositions sur ce dossier qui concerne les familles, la santé des enfants, les apprentissages, les enseignants, les collectivités locales et le tourisme. Un sujet rêvé de campagne présidentielle, présenté par un comité scientifique pluriel.

M. Chatel a nommé, à la tête du comité scientifique, l'administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), mais surtout ancien directeur de cabinet de Jack Lang, Christian Forestier. Eric Debarbieux, le " M. Violence " qui a présidé les Etats généraux de la sécurité à l'école en avril, reprend du service à ses côtés. Les auteurs des deux derniers rapports critiques sur les rythmes infligés aux enfants font aussi partie du groupe : Laurent Bigorgne, de l'Institut Montaigne, et Yvan Touitou, de l'académie de médecine.

La libération du samedi matin depuis la rentrée 2008, qui place l'année scolaire en France parmi les plus courtes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), est la réalisation d'une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, en 2007. Quel curseur bougera cette fois ? Les vacances d'été seront-elles écourtées ? Ou bien réduira-t-on le nombre d'heures d'enseignement délivré aux élèves ?

Dans sa lettre de mission adressée au comité de pilotage, M. Chatel rappelle que " le nombre d'heures de cours dispensées dans l'année est l'un des plus élevés, 914 heures, alors que la moyenne de l'OCDE est de 769 ". En diminuant l'horaire des élèves sans toucher au service des professeurs, l'aménagement des rythmes peut aussi être envisagé comme un moyen d'économiser des postes.

Maryline Baumard

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 11:06

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Investisseur à la bourse de Shanghai en août 2007 (photo AFP Mark Ralston)

La crise, en plus de tout le reste, pervertit les âmes. Rend égoïstes. Les Français, par exemple, si prompts à se mobiliser pour le sort des plus démunis, ne se préoccupent plus que de l'âge de leur départ à la retraite. Et les riches Occidentaux sont tellement accaparés par leurs propres difficultés économiques qu'ils ne songent plus guère, pour ne pas dire plus du tout, aux conséquences de la crise pour les pauvres.  

Les "vrais" pauvres, serait-on tenté de dire si l'on n'avait pas peur de heurter, sans protection sociale, sans revenu minimum, sans assistance d'aucune sorte, sans rien, les pauvres extrêmes, absolus, ceux qui gagnent moins de 1,25 dollar par jour.

Beaucoup craignaient qu'en cassant la croissance (le PIB des pays émergents est revenu de 8,3 % en 2007 à 2,3 % en 2009), la crise stoppe aussi la baisse, fulgurante, sans précédent dans l'histoire de l'humanité, de la pauvreté que le monde a connue depuis vingt ans.

Qui se résume en quelques chiffres fournis il y a quelques semaines par la Banque mondiale (BM). Entre 1990 et 2005, le pourcentage de pauvres est passé de 42 % à 25 %. L'essentiel de ce recul est venu de la Chine communiste, grand vainqueur de la mondialisation libérale, où le taux de pauvreté a fondu de 60 % à 16 % (de 683 millions à 208 millions de personnes).

Une extinction du paupérisme, comme aurait dit l'autre, aux effets vertueux multiples, qu'il s'agisse de la hausse du taux de scolarisation ou de l'accès à l'eau salubre, de la baisse du nombre d'enfants travaillant ou de la mortalité maternelle.

La bonne nouvelle, c'est que, malgré la crise, cette augmentation du bien-être matériel, même infime, le passage du rien au presque rien, devrait se poursuivre.

La mauvaise nouvelle, c'est qu'à cause de la crise, la baisse de la pauvreté sera plus lente que prévu. Sans la géniale créativité des banquiers et le goût immodéré des Américains et des Européens pour la vie à crédit, le monde n'aurait plus compté que 865 millions de pauvres en 2015, selon la BM. On devrait finalement en dénombrer 918 millions. Toujours en 2015, sans la crise, 260 000 enfants de plus auraient eu le droit de vivre au-delà de 5 ans et plus de 350 000 élèves auraient pu achever le cycle d'études primaires. De quoi relativiser nos malheurs de riches. Qu'il est doux, en comparaison, de payer un peu plus d'impôts ou de travailler un peu plus longtemps.

Dieu merci - un grand merci, même -, la croissance est revenue dans les pays émergents, plus vite et plus fort qu'on ne l'espérait (6,3 % attendus dès cette année). Et la clé de tout, pour combattre la pauvreté, c'est la croissance. Cela relève de la brève de comptoir, mais pour combattre la pauvreté, mieux vaut créer de la richesse.

N'en déplaise à nos chers amis les décroissants, dont les conseils avisés d'Occidentaux confortablement logés et grassement nourris n'intéressent en vérité que très peu les dirigeants des pays émergents. Ces derniers, cela paraît incroyable et insensé, se soucient d'améliorer le sort misérable d'une partie de leurs populations, et ils veulent de la croissance, beaucoup de croissance. Le premier ministre indien s'est fixé un objectif de 10 %. Le Brésil vise plus de 6 %, ce qui permettrait d'ajouter quelques millions supplémentaires aux 31 millions de Brésiliens qui sont sortis, en sept ans, "d'une pauvreté abjecte" pour reprendre la formule du président Lula. Quant à la Chine, elle paraît bien partie (12 % au premier trimestre) pour dépasser les 10 %.

Mais voilà, si la croissance forte, c'est bien, la croissance trop forte, cela peut vite virer au cauchemar. Et aggraver le fléau de la pauvreté qu'on prétend justement combattre. Or, aussi sûrement que la déflation menace l'Europe, la surchauffe et l'inflation menacent aujourd'hui les BIC (Brésil, Inde et Chine).

En premier lieu la Chine. Au lieu de potasser des manuels pour spéculer en Bourse, les dirigeants du PC chinois auraient mieux fait de relire Marx. Ils auraient été moins surpris par ce qui vient de se produire dans les usines de Foxconn et Honda, dont les ouvriers ont obtenu des hausses de salaires de plus de 20 %.

"La tendance générale de la production capitaliste, déplorait donc ce cher vieux Karl, n'est pas d'élever le niveau moyen des salaires, mais de l'abaisser (...). Est-ce à dire que la classe ouvrière doive renoncer à sa résistance contre les atteintes du capital et abandonner ses efforts pour arracher dans les occasions qui se présentent tout ce qui peut apporter une amélioration temporaire à sa situation ? Si elle le faisait, elle se ravalerait à n'être plus qu'une masse informe, écrasée, d'êtres faméliques pour lesquels il n'y aurait plus de salut."

Le gouvernement chinois, trop occupé à scruter la Bourse de Shanghaï, avait donc oublié jusqu'aux principes même de la lutte des classes. Les salariés de Foxconn et de Honda, qui en avaient assez d'être " ravalés à une masse informe", viennent de les leur rappeler.

Les belles augmentations qu'ils viennent "d'arracher" devraient certes participer au rééquilibrage de la croissance chinoise vers la demande intérieure. Mais elles pourraient en revanche, paradoxalement, compromettre la lutte contre la pauvreté dans le pays.

Car l'inflation n'est pas seulement l'ennemie des rentiers, elle est d'abord l'ennemie des plus démunis, impôt inique qui frappe en premier lieu les plus faibles. Ce constat avait d'ailleurs conduit l'économiste américain Arthur Okun à créer, dans les années 1970, un misery index, très simple, addition du taux de chômage et du taux l'inflation.

En Chine, cet indice de la misère s'établit à 7 % (4,2 % de chômage et 2,8 % d'inflation) contre 2,8 % il y a un an (4,3 % de chômage et - 1,5 % d'inflation). Et il risque fort de grimper encore, au rythme où la flambée salariale attisera celle des prix de l'immobilier (+ 12,8 %).

Il est autrement plus facile de manipuler le cours du yuan ou de censurer Internet que de contenir l'appétit de consommation des ouvriers. Et que d'empêcher l'apparition des bulles spéculatives. Alors en plus de relire Marx, les responsables du PC chinois seraient bien avisés de se replonger aussi dans Lao-tseu. "Arrêtez le mal avant qu'il n'existe ; calmez le désordre avant qu'il n'éclate."

Pierre-Antoine Delhommais

 lemonde pet daté du 6 juin 2010

 

 

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 22:50

Jusqu’en 2004-2007, période des élargissements à l’Est, la définition de l’Europe qu’avaient la plupart des membres de l’Union Européenne couvrait l’ensemble du continent, Russie exceptée : à ce pays près, la conception de l’Europe de l’Union recoupait celle du Conseil de l’Europe, issue d’une réflexion en 1994. 

20090213212713!Carte du Conseil de l'Europe[1]Une autre vision de l'Europe, basée sur le respect de valeurs plus que sur la géographie : les membres du Conseil de l'Europe aujourd'hui : en jaune les 10 membres fondateurs, en bleu, les autres membres ; la Biélorussie (en gris et au centre) a perdu son statut d'invité spécial en 1997 pour violation des droits de l'homme, elle est à nouveau candidate

Aujourd’hui, plusieurs visions de l’Europe s’affrontent. Le Parti Populaire Européen (PPE, droite) insiste sur l’importance de l’unité historique et géoculturelle, sur des traditions juridiques et religieuses communes, ce qui réduit l’Union Européenne à une trentaine de membres.

Les libéraux et une partie des sociaux-démocrates européens pensent plutôt que le but est de faire coopérer avec méthode des peuples différents, en hiérarchisant les intérêts : la limite alors est repoussée à la frontière occidentale de la Russie.

Aujourd’hui, pendant que les Européens paient le prix de leurs tergiversations sur la crise grecque, et que la nécessité d’un gouvernement (économique) européen commence à être évoquée (voir aussi « L’Union européenne a-t-elle un avenir ? Demandez à Garibaldi », Le Monde daté du 2 juin 2010), la Politique Européenne de Voisinage (PEV) piétine.

La PEV a été lancée en 2004, lors de l’élargissement de l’Union (aux pays de l’Est principalement), pour 16 pays au Sud, et à l’Est de l’Union Européenne.

Au Sud, l’Union Pour la Méditerranée (UPM) englobe des pays sans réelle perspective d’adhésion mais à qui des coopérations, ou des coopérations renforcées, sont offertes. L’UPM vise à créer une zone de paix, de stabilité et de libre-échange, véritable « pont » entre l’Union Européenne, l’Afrique et le Moyen-Orient, sans avancée notable pour le moment.

À l’Est et au Sud-Est, 3 ensembles retiennent l’attention, avec d’autant plus d’acuité que 10 pays d’Europe de l’Est et Chypre ont rejoint l’Union Européenne depuis 2004 ; ces 3 ensembles couvrent l’ensemble de la façade Est de l’Union :

-la Russie,

-la Turquie, dont le processus d’adhésion à l’Union Européenne a été lancé en octobre 2005,

-l’ensemble des pays entre l’Union et la Russie (Ukraine, Moldavie, Biélorussie) et des pays du Caucase entre la Russie et la Turquie (Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) : le Partenariat oriental de l’Union Européenne, inauguré le 7 mai 2009 à Prague.

 

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Vladimir Poutine, symbole de la puissance russe à l'Est, qui bonfle ses biceps, "Pétrole" et "Gaz" :

 "230 $ pour 1 000 m3? Ukraine", et "45 $ pour 1 000 m3 pour bonne conduite. Biélorussie"

 Les relations avec le puissant voisin russe ont été traitées en dehors de la PEV, du fait de la position singulière de la Russie. Très vaste, avec un rôle central à l’Est, voulant garder son rang de grande puissance mondiale, elle a eu de nombreux différends avec l’Union (serbes de l’ex-Yougoslavie, enclave de Kaliningrad, adhésion des 3 états baltes à l’Union, intervention de troupes (pro-)russes en Géorgie, …) mais l’Union Européenne est son premier partenaire commercial. Car l’Union Européenne est très dépendante de la Russie pour son approvisionnement en gaz : 100% des approvisionnements en gaz des états baltes, de la Slovaquie, de la Finlande venaient de Russie, 87% des approvisionnements de la Grèce, 81% de ceux de la République Tchèque, 73% de ceux de l’Autriche, 45% de ceux de l’Allemagne et 27% de ceux de la France. L’Union Européenne et la Russie ont décidé en mai 2003, dans le cadre des dispositions de l’Accord de Partenariat et de Coopération les liant, la création de quatre « espaces communs » : un espace économique, un espace de liberté, de sécurité et de justice, un espace de sécurité extérieure, et un espace de recherche et d’éducation. Mais ces « espaces communs » n’ont pas connu de réelle avancée, sauf peut-être sur le plan économique.

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Partenariat oriental : en bleu, l'Union Européenne à 27 ; en orange, les 6 autres membres du Partenariat ; au nord-est des 7 membres, en gris, la Russie ; et en gris, au sud de la Mer Noire, la Turquie (carte de Kolja21)

Après la guerre entre la Géorgie d’une part, et l’Ossétie du Sud et la Russie d’autre part en août 2008, le Partenariat oriental a été inauguré à Prague en mai 2009 : Biélorussie, Ukraine, Moldavie, Arménie, Géorgie et Azerbaïdjan. Ce partenariat, souhaité par la Pologne et par la Suède, a rapidement montré ses limites, aucune perspective d’adhésion n’étant offerte aux partenaires de l’Europe : très subtilement, le Partenariat qualifie l’Ukraine, principal pays concerné avec 46 millions d’habitants sur 76, de « pays européen », sans perspective d’adhésion, et non d’ « Etat européen », destiné à devenir membre de l’Union. Par ailleurs, les sommes allouées sont très faibles, pour ces pays très pauvres en dehors de l’Azerbaïdjan, qui vit de ses pétrodollars : 600 M€ ont été accordés pour la période courant jusqu’en 2013, à comparer aux 12 Md€ alloués à la Pologne en 2009 au titre de la politique de cohésion et de la PAC. Pour la période 2011-2013, l’Union accorde ainsi à chaque Ukrainien 3,35 euros, à chaque Biélorusse 2,74 euros, et à chaque Azerbaïdjanais 4,82 euros, ces trois pays représentant 85% de la population des 6 membres du Partenariat.

Pourtant, le Partenariat oriental est d’une importance capitale pour l’Union Européenne. D’abord, parce que l’Ukraine a hésité entre la voie européenne, qu’on lui a fermée, et la voie russe, qu’elle est bien obligée d’emprunter dorénavant, sa dépendance vis-à vis du gaz russe représentant les deux tiers de sa consommation. Cette dépendance maintient aussi la position de son premier partenaire commercial, la Russie, alors que l’Ukraine essaie de développer ses relations commerciales avec l’Union Européenne voisine. Par ailleurs, 80% de l’approvisionnement en gaz de l’Union passe par les gazoducs ukrainiens.

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Gazoduc Nabucco en projet (en rouge) ; autres gazoducs existants en noir (carte de Sémhur)

Pour cette raison, l’Union Européenne travaille sur le projet du gazoduc Nabucco, qui part de … la mer Caspienne et Bakou (Azerbaïdajan), traverse le pays, puis la Géorgie, la Turquie, et entre dans l’Union Européenne par la Bulgarie. D’où l’importance des deux premiers états, membres du Partenariat, et de la Turquie.

Par ailleurs, les 6 états membres du Partenariat aux côtés de l’Union sont autant de poudrières (« conflits gelés »), de zones de trafic (armes notamment, autour de la mer Noire et dans le Caucase), et de zones de passage des flux de réfugiés.

« L’Europe à court d’ambition face à son Partenariat oriental » titre Le Monde daté du 2 juin 2010, à juste raison.

Enfin, la Turquie : en décembre 1999, le Conseil européen d’Helsinki reconnait son statut de candidate, et en octobre 2005, les négociations en vue de l’adhésion sont ouvertes sur la base des critères de Copenhague. Du fait des plans de perspectives budgétaires tous les 6 ans au sein de l’Union, la Turquie ne pourra pas devenir membre avant 2014, première année du prochain plan.

L’appartenance de la Turquie à l'Union constituerait à bien des égards un avantage pour les 27 : certes, les Turcs sont musulmans à 95% et étaient 73 millions en 2009, mais la Turquie est un état laïc - métissé dans sa population et ses institutions avec l’Europe de l’Ouest - et l’état non arabe le plus apprécié du monde arabe. C’est aussi une clé aux problèmes locaux, de par sa situation géographique : Caucase, Proche-Orient et Israël, Iran, Mer Noire (voir aussi « Israël et la Turquie, la fin d’une époque », Le Monde daté du 4 juin 2010). L’Union Européenne veut-elle intégrer la Turquie, où risquer de voir ce grand pays frontalier un jour se détacher complètement d’elle ?

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La princesse phénicienne Eurôpê enlevée par Zeus apparu sous forme de taureau ; pièce grecque de 2 €

La question de l’appartenance de la Turquie à l’Europe est souvent posée. Mais qu’est-ce que l’Europe ? La princesse Eurôpê, qui donna son nom à notre continent, était phénicienne et fut emmenée par Zeus, sous forme de taureau, en Crète : elle ne posa jamais le pied sur le continent. Le monde grec s’étendait jusqu’à la côte turque de la mer Egée : Troie, Ephèse et Rhodes, Milet, le philosophe et mathématicien Thalès… Puis les Grecs assimilèrent la rive occidentale (« Ereb » en phénicien) de la mer Egée à l’Europe ; ce n’est que plus tard que les terres « barbares » au nord de la Grèce furent aussi désignées par le terme « Europe ». Ce terme ne réapparut véritablement qu’à la Renaissance. Pendant 400 ans, l’histoire de l’Empire Ottoman et de l’Europe furent liés, l’Europe balkanique et centrale, partiellement occupée ; les sultans reprenant le titre d’ « empereur des Romains » de leurs prédécesseurs byzantins, et s’inspirant largement du droit romain laissé en héritage : plus de 40% des Turcs ont des origines ethniques « européennes ». Par ailleurs, selon des critères purement « géographiques », que certains voudraient appliquer à la Turquie, la République de Chypre, membre de l’Union Européenne et de la zone euro, n’est pas « européenne ».

Certes, de nombreux dossiers barrent encore la route de la Turquie vers l’adhésion : reconnaissance de la République de Chypre par la Turquie, meilleur respect des droits de l’homme et particulièrement des droits de la femme (« crimes d’honneur »), droits des minorités et spécifiquement des kurdes, place de l’armée dans la vie politique, 

06 turkey-eu.1182850142[1] Auteur Cristina Sampaio

Dessin de Cristina Sampaio

Mais la Turquie a fait d’incontestables progrès, ralentis depuis l’arrivée au pouvoir de l’AK Parti ou AKP de Recep Tayyip Erdogan en 2002 : entre 1993 et 1996, pour la première fois, une femme, Tansu Ciller, occupe la fonction de Premier Ministre ; modification en profondeur de la constitution en 2001 pour mieux se conformer aux exigences de l’Union Européenne, abolition partielle de la peine de mort en 2002 et totale en 2004, autorisation de diffusion audiovisuelle des langues minoritaires dont le kurde en 2004, adoption d’un nouveau code pénal en 2005 plus conforme aux exigences européennes, et rappel de la laïcité dans un arrêt de la Cour constitutionnelle sur l’interdiction du foulard islamique à l’université en juin 2008.

medium turquie image.2[1]

L’Union Européenne a tranché sur le cas de la Turquie : en la reconnaissant candidate, elle a reconnu sa vocation à appartenir à l’Europe, et l’accord permettant l’ouverture des négociations signé le 3 octobre 2005 précise : « L’objectif commun des négociations est l’adhésion. Ces négociations sont un processus ouvert, dont le résultat ne peut être garanti à l’avance […] prenant en compte tous les critères de Copenhague. »

Les critères de Copenhague sont ceux issus du Conseil européen tenu dans cette ville en juin 1993 :

« L'adhésion requiert de la part du pays candidat qu'il ait des institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l'homme, le respect des minorités et leur protection, l'existence d'une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l'intérieur de l'Union. L'adhésion présuppose la capacité du pays candidat à en assumer les obligations, et notamment à souscrire aux objectifs de l'union politique, économique et monétaire. »

En outre le traité de l’Union Européenne mis à jour au 30 mars 2010 précise également les valeurs de l’Union, que le pays candidat doit respecter, dans son article 2 :

« L'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes. »

En conclusion, l’adhésion de la Turquie, bien que lancée en 2005, durera au moins une dizaine d’années, sans assurance d’aboutir, avec des critères de jugements définis, mais chaque Etat membre pouvant, en fin de parcours, ne pas ratifier l’adhésion : l’incertitude domine.

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Dessin de Mabi

Une Union Pour la Méditerranée qui ne connait pas d’avancée réelle, des relations avec la Russie qui ne progressent pas, un Partenariat Oriental sans réelle perspective et chichement doté, un processus d’adhésion de la Turquie à l’Union engagé mais incertain : la politique de voisinage de l’Union n’a plus d’ambition.

Le traité de Lisbonne offrait la possibilité de redonner du tonus à cette politique de voisinage, à travers l’extension des pouvoirs du Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Las, à ce poste (comme à celui de Président du Conseil européen), c’est une personnalité peu connue en Europe qui a été choisie, Catherine Ashton. Ses actions depuis sa prise de fonctions en décembre 2009 n’ont pas « réveillé » la politique de voisinage de l’Union.

 

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Timothy Geithner, secrétaire maéricain au Trésor, et le le président Barack Obama en avril 2010

Pourtant une opportunité se présente à l’Union Européenne, qui pourrait bien se transformer en devoir : fin mai, Timothy Geithner, secrétaire américain du Trésor (ministre des finances) a rendu visite à l’Allemagne et au Royaume-Uni pour rappeler l’importance aux yeux de la Maison Blanche de la construction européenne, et surtout d’un monde multipolaire où l’Union structurerait sa zone d’influence immédiate. La Turquie s’est affranchie de la tutelle américaine depuis l’arrivée au pouvoir de l’AK Parti en 2002.

Ségolène Royal appelle de ses vœux les Etats-Unis d’Europe, terme employé pour la première fois par Victor Hugo en août 1849. Or ce dernier n’avait pas une vision restrictive de ce terme : la « fraternité européenne » devait être une œuvre plus ambitieuse, et de longue haleine, presque utopique :

« Elle s’appellera l’Europe, au vingtième siècle, et, aux siècles suivants, plus transfigurée encore, elle s’appellera l’Humanité ».

Il est temps que les hommes et femmes politiques en Europe redonnent un nouveau souffle à la politique de voisinage de l'Union Européenne.

 

Frédérick Moulin

 

Sources : Le Monde, daté du 13 octobre 2009, du 4 mars 2010 et des 2 et 4 juin 2010 ; Wikipédia ; « Russie. La nouvelle guerre froide ? », Michel Korinman, revue Outre-Terre n°19, 2008 ; www.ladocumentationfrancaise.fr ; « Traité sur l’Union Européenne » paru au Journal officiel de l’Union européenne du 30 mars 2010 ; « Conclusions de la présidence » du Conseil européen de Copenhague des 21 et 22 juin 1993

 

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 08:37


         Je pensais la saison littéraire terminée et que nous nous acheminions à ne trouver, sur les étals de nos libraires, que des moissons estivales, romans ensoleillés, peu ou prou à l’eau de rose, pseudo essais politiques ou people etc…etc…  

Eh ! non. La semaine dernière, j’ai fureté et n’ai eu aucune peine à « gégoter » des vrais bonheurs de lecture aussi divers que variés :

 

Je me souviens...Je commence par la France, « je me souviens … » Boris Cyrulnik, édité chez Odile Jacob.

Dans ce bref opuscule, l’auteur évoque son enfance, son arrestation, ses émotions, son refus de la résignation, ses émotions, son refus de la résignation durant la 2ème Guerre mondiale. Neuropsychiatre renommé, Boris Cyrulnik se livre pour la première fois …

 


Littérature russe ensuite : les éditions Anatolia viennent de faire paraître un recueil des tout premiers récits d’Anton Tchekov « Une nature énigmatique ». Rien de plus banal en apparence que les sujets et les personnages de ces nouvelles, petits gens que l’auteur a rencontrés durant sa jeunesse laborieuse. Textes très brefs, souvent, car destinés à de petits journaux, cyniques parfois, ces miniatures s’ouvrent sur l’universel.

 

Le troisième de mes choix est un écrivain contemporain, né au Japon, traduit de l’anglais par une de mes amies chères, Anne Rabinovitch.

Kazno Ishiguro est connu depuis les années 80, reconnu dans les années 90 grâce aux « Vestiges du jour » couronné alors par Booker Prize. L’adaptation cinématographique rencontra alors un succès mondial.

« Nocturnes », dont je suis heureuse de vous dire quelques mots aujourd’hui, est un recueil de « Cinq nouvelles de musique au crépuscule » ; édité aux Editions des 2 Terres, ce quintette explore l’amour, la musique et le temps qui passe. Musiciens des rues, stars déchues, tous désenchantés, en quête néanmoins du charme de la vie.

 

La PasserelleEt je terminerai par une romancière dont je suis l’œuvre depuis 1985 , Lorrie Moore, américaine des USA, qui vient de faire paraître aux éditions de l’Olivier, un roman vif, féroce, ironique : « La Passerelle ». Portrait d’une Amérique en plein désenchantement, d’une jeune femme et de ses espérances déçues …

Si vous avez lu Alison Lurie, puis Grace Paley, vous aimerez l’esprit caustique et tendre, le tlent de Lorrie Moore à camper des femmes et des hommes souvent étranges, toujours bouleversants.

 

A bientôt

Mireille

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 22:44

 

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Par un double tour de passe-passe, la rénovation du PS, au moment même où l'on prétend la mettre en œuvre est au contraire en train d'expirer. À suivre les débats de la commission qui en est chargée et à lire le document qui nous a été présenté hier en Bureau national, elle se résumerait en réalité à une seule innovation : les Primaires, dont on n’est pas même sûr, au regard des déclarations des une et des autres, qu'elles pourront se tenir !

Or, cette question a permis d'occulter toutes les autres et en particulier celles du fonctionnement de nos instances, du renforcement (oublié) du rôle des adhérents et plus largement de la limitation du rôle pernicieux des courants. Au contraire, ceux-ci, qui nous ont fait jusqu'ici tant de mal, voient leur influence confortée puisqu'il est proposé de supprimer de facto la seule disposition dont bénéficiaient les militants depuis Lionel Jospin : à savoir l'élection par les adhérents du Premier Secrétaire.

Désormais, celui-ci ne pourra être que le chef de file de la motion arrivée en tête. C'est une formidable régression que l'on réintroduit discrètement en détournant notre attention vers des sujets plus médiatiques (quoiqu’utiles) comme le cumul des mandats. Ma conviction est faite depuis longtemps que rien ne sera possible tant que nous n'aurons pas rendu le pouvoir à nos adhérents en supprimant les courants ou en leur retirant toute influence sur le choix de nos candidats et de nos dirigeants.

L'enjeu est d'adapter notre parti aux exigences d'une démocratie moderne. Pas aux intérêts des mêmes groupes cooptés. C'est le sens du texte alternatif que j'ai décidé de présenter au vote des militants dans le cadre de la convention sur la « rénovation ». Pour ma part, en effet, je refuse de m'associer à une procédure qui ne nous garantit en rien contre le retour de nos vieux démons!

Gaëtan Gorce

 

Blog de Gaëtan Gorce, mercredi 2 juin 2010

 

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 19:39

Ségolène Royal (Capture d'écran 4 vérités)

 
Depuis quelques semaines les relations entre les principaux courants et dirigeants au Parti socialiste commençaient à s’échauffer dans les discussions sur les Primaires. Les petites phrases, les positionnements des uns et des autres, les sondages à répétition, tout pouvait faire craindre : la fin des alliances proclamées et le redémarrage d’une guerre des chefs.

 

Dimanche dernier, invitée sur France 5 par Nicolas Demorand, Ségolène Royal est intervenue pour sonner la fin de la récréation. Ce vendredi sur France 2, dans l’émission des 4 vérités, elle a pu préciser ses déclarations pour être clairement entendue.

 

« Moi, je veux gagner l’élection présidentielle ! »

 

Pour Ségolène Royal, le PS ne doit pas oublier sa priorité : « il ne faut pas perdre de vue l’objectif premier qui est de sortir la France de la crise, de gagner donc l’élection présidentielle contre Nicolas Sarkozy et puis mettre en place un projet très porteur pour la France, pour la remettre sur un autre chemin. »

 

Ségolène Royal a ainsi rappelé aux socialistes que pour gagner la condition première sera l’unité et la mise en mouvement de l’appareil du Parti au service de la candidate ou du candidat.

Condamnant toute division au PS, pour la candidate socialiste en 2007, il faut vraiment se donner les moyens de la victoire :

« Ce qui est essentiel, et je parle d’expérience, c’est le rassemblement des socialistes », quitte à accepter de mettre sa candidature en réserve, allant même jusqu’à soutenir la concertation entre les principaux candidats. Car comme elle l’a précisé les principaux leaders ont « la responsabilité de se parler » pour bâtir ensemble « un projet cohérent ».


 Ségolène Royal recentre le PS sur le projet.

 

Refusant de se positionner sur des questions de détails dans l’organisation des Primaires, le projet des socialistes devient la priorité de Ségolène Royal pour assurer l’alternance politique. « Il faut un projet qui soit porteur d’espérance, porteur d’avenir pour répondre à l’angoisse du futur ».

Elle insiste sur un projet qui réponde réellement aux attentes des Françaises et des Français où « la question de toutes les insécurités est abordée et réglée ».

 

Un projet porteur pour un « vaste rassemblement » de « tous les Français de la gauche radicale jusqu’aux centristes humanistes et y compris les déçus de Nicolas Sarkozy, ceux qui se sentent floués et trompé par ce pouvoir ».

 

Parlant en femme d’expérience et responsable, Ségolène Royal vient de rappeler fortement, qu’elle devait être, à moins de deux ans des élections présidentielles,  la priorité des socialistes pour la France : « pas un combat de personne » mais « un dispositif collectif » pour porter un projet d’avenir et gagner l’élection présidentielle.

 

Philippe Allard

 

Ségolène Royal - les 4 vérités (04/06/2010, FR2)

 

 

 

 

 

 

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 16:55

Après Jean-Louis Bianco, un autre proche de Ségolène Royal, Guillaume Garot, s'insurge contre les mesures prises par le gouvernement de François Fillon dans l'Education Nationale: l'augmentation du nombre d'élèves par classe, et les suppressions de postes, qui vont toucher durement les élèves les plus en difficulté et les plus défavorisés.

-oOo-

 

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Guillaume Garot rencontre les élèves de CM2 de l’école Charles Perrault à Laval le 11 mars ; Aminata Guirassy,

« députée junior », élue par sa classe, siègera dans l’hémicycle, à la place de Guillaume Garot, lors de la séance officielle du 5 juin


Le gouvernement préconise de supprimer de nouveaux postes de fonctionnaires dans l’Education nationale.

À cela, il s’ajoute l’augmentation du nombre d’élèves par classe, la diminution de la scolarisation en maternelle des enfants âgés de deux ans, la précarisation des personnels remplaçants et la suppression totale des postes Rased, enseignants spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire.

Il faut craindre une dégradation sans précédent des conditions d’études des enfants.

Quand on restreint, à ce point, la présence des adultes dans les établissements scolaires, on ne peut pas prétendre vouloir assurer un système éducatif de qualité, venir en aide aux enfants les plus en difficulté, voire en échec scolaire et répondre aux phénomènes de violence scolaire.

Il est temps que le gouvernement fasse de l’éducation une vraie priorité nationale, pour préparer l’avenir de notre pays.

 

Blog de Guillaume Garot, mercredi 2 juin 2010

 

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 10:31

 

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Le gouvernement envisage de rajouter un élève par classe, pour pouvoir fermer des classes etdiminuer le nombre d’enseignants. Ce qu’il faudrait au contraire, c’est réduire le nombre d’élèves par classe, en particulier dans les Zones d’Education Prioritaire.

 

Certes la France doit réduire les déficits que la politique de ce gouvernement a creusés.

 

Mais au moment où l’on constate que l’Elysée a multiplié par 2 ses frais de déplacement, etaugmenté ses dépenses de 2,5%faire des économies sur l’avenir de nos enfants est proprement scandaleux.

 

Communiqué du 1er juin 2010

 

Blog de Jean-Louis Bianco


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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 10:29

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Jean-Louis Bianco, député PS des Alpes-de-Haute-Provence, estime que la présidente de Poitou-Charentes a « la capacité de faire bouger les lignes ».

 

France-Soir. Proche de Ségolène Royal, dont vous avez été le porte-parole en 2007, étiez-vous au courant de la teneur de son intervention sur France 5, dimanche soir ?

Jean-Louis Bianco. Non. Mais je connaissais sa pensée : je savais qu’elle était prête, au nom du rassemblement, à renoncer à ses ambitions personnelles pour 2012. Ce qui la préoccupe, c’est de ne pas se relancer dans une guerre des chefs. Ce serait mortel.

F.-S. Est-il donc déjà acté qu’elle ne se présentera pas aux primaires du P.S. ?

J.-L. B. Non. Au soir des élections régionales, Ségolène avait déclaré qu’elle n’était pas candidate aujourd’hui, mais que rien n’était tranché pour demain. Elle reste dans la même posture. Pour ma part, je souhaite toujours qu’elle se présente aux primaires. Elle conserve une image très forte auprès des jeunes et des classes populaires. Elle a la capacité de faire bouger les lignes.

F.-S. Ségolène Royal a confié s’être rapprochée de Martine Aubry. Comment cela se traduit-il concrètement ?

J.-L. B. Elles se voient régulièrement, se téléphonent… Elles ont beaucoup discuté ensemble du fonctionnement du parti, de la façon dont Ségolène pouvait contribuer au projet. Elle a déposé un texte sur la croissance verte qui a été très apprécié des militants. Le fait qu’elle apporte sa pierre à l’édifice est jugé très positivement.

F.-S. C’est un changement de stratégie pour Ségolène Royal, qui a longtemps préféré rester en marge du parti. Quel a été le déclic ?

J.-L. B. Elle a franchi le pas il y a plusieurs mois déjà, quand elle a déclaré qu’il n’y avait qu’une première secrétaire au PS et que c’était Martine Aubry. C’était un geste fort. Cela signifiait qu’elle enterrait la hache de guerre du Congrès de Reims.


« “Care”, ce mot ne parle pas aux gens ! »

 

F.-S. Si Aubry, Royal et Strauss-Kahn parviennent à s’entendre pour qu’un seul d’entre eux soit candidat à l’investiture socialiste, les primaires ont-elles encore une utilité ?

J.-L. B. La question mérite d’être posée. Dans l’hypothèse d’un accord entre les ténors, à supposer qu’il lie à la fois Aubry, Royal et Strauss-Kahn, il resterait quelques candidats en face, mais de moindre envergure. Cela pourrait frustrer les électeurs. Il faudra peut-être que l’on discute de l’opportunité des primaires. Mais on n’en est pas encore là !

F.-S. Arnaud Montebourg vient de rendre son rapport sur l’organisation des primaires, mais il ne fixe aucune date !

J.-L. B. Le calendrier m’inquiète. On parle désormais de désigner notre candidat(e) pour 2012 en octobre ou novembre 2011. Ce n’est pas bon. Plus le temps passera, plus le risque de résurgence des ego sera fort. Il y a désormais peu de chances qu’on se décide rapidement, hélas ! Je souhaite, pour ma part, que nous nous déterminions à la fin de cette année.

F.-S. Le projet de société défendu par Martine Aubry s’articule autour du « care », le bien-être. Drôle de mot !

J.-L. B. C’est un mot qui ne parle pas aux gens. Cela donne l’impression qu’on est dans la compassion alors que ce qu’ils vivent est très dur. Il faudra définir un autre axe de campagne. Eh oui, il reste du travail !


zen_logo.jpg - propos recueillis par Gaëtane Morin 01/06/10 à 08h03


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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 22:40

 

 

 

  C’était un des axes majeurs de Ségolène Royal pendant le dernier congrès des socialistes : réussir la rénovation pour ouvrir les portes et les fenêtres du Parti socialiste et créer un grand parti démocratique. Elle avait reçu à l’époque un large soutien des militants, et même une majorité.

 

  Martine Aubry en prenant la tête du Parti n’a pu se soustraire à cette rénovation voulue par les militants, en somme faire du Ségolène Royal sans Ségolène Royal !

 

Depuis la rénovation est en marche, mais en partie seulement car avec la mise à l’écart de Ségolène Royal, le parti s’est largement vidé de ses militants.

Si dans la presse, on vante les capacités de Martine Aubry à remettre le parti au travail, dans les couloirs de Solferino l’hémorragie du PS inquiète les cardes du Parti. Si on parle beaucoup de l’attaque de Martine Aubry, samedi dernier, contre le Président, à Solferino tout le monde a surtout vu qu’elle parlait devant une salle en grande partie vide !

L’incapacité du Parti à créer une dynamique inquiète de plus en plus la direction du PS, au point que tous ses cadres reconnaissent aujourd’hui la capacité de la candidate présidentielle de 2007 à parler au peuple. Tous ont salué le rapprochement entre Aubry et Ségolène Royal.

 

Ségolène Royal reprend la main …


Dans une lettre adressée aux nombreux militants qui la soutiennent, Ségolène Royal propose aujourd’hui de continuer et renforcer cette rénovation. « Nous devons faire du Parti socialiste le grand parti démocratique, populaire, du mouvement et de la mobilisation sociale dont la France a besoin » déclare-t-elle. Si comme elle le précise le PS « est la force indispensable, irremplaçable », elle poursuit « il ne doit pas être seulement l’instrument du pouvoir, mais un outil permanent de la démocratie y compris et surtout lorsque l’on est au pouvoir. Il doit être un laboratoire social, un lieu de confrontations et de convergences des idées, ouvert aux autres, à la société, à ses alliés. »

Forte de ses premières réussites dans la rénovation du Parti, et peu importe si ses idées sont reprises par d’autres, Ségolène Royal veut aller beaucoup plus loin « en améliorant la démocratie militante, en fonctionnant de manière ascendante plutôt que descendante, ce qui passe par le développement de la démocratie participative pour associer en permanence les militants et les sympathisants. »

Alors que certains ont voulu s’étonner de la prise de distance de Ségolène Royal, on s’aperçoit en réalité qu’elle a su faire silence pour mieux imposer ses idées et qu’elle entend bien maintenant poursuivre cette rénovation du premier parti de gauche pour lui donner les moyens de la victoire en 2012.

 

L'édito M-EAG

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