Certains députés ont décidé de passer outre le huis clos imposé par Pierre Méhaignerie, président UMP de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale, sur le débat du projet de loi de réforme des retraites voulu par Nicolas Sarkozy.
Comment ? En racontant pendant les 3 journées du débat, du 20 au 22 juillet, le débat sur leur compte twitter en direct. Les débats recommencent à 9h30 aujourd’hui et durent toute la journée. Gaëtan Gorce communique en direct de la salle ou siège la commission. Hier, son premier tweet #retraites fut, vers 15h05, « ça commence bien, Woerth improvise une conférence de presse dans la salle de la commission alors que le huis clos était convoqué ».
Suivez le débat et brisez le à huis clos de l’intérieur grâce aux tweets de Gaëtan Gorce en cliquant sur le lien :
Jean-Marc Ayrault, chef de file des socialistes à l’Assemblée nationale, utilise aussi twitter :
http://twitter.com/jeanmarcayrault
Cet absence de transparence des débats de l’Assemblée Nationale pour une réforme aussi importante que celle sur les retraites a provoqué la colère de la presse, Le Monde qualifiant cette mesure de « ridicule », et d’ « absurde », rappelant que le huis clos est en contradiction « avec l’esprit même de la réforme constitutionnelle de 2008 » voulue par le président Sarkozy , qui devait apporter une revalorisation du Parlement.
Certains font d’ailleurs remarquer que le gouvernement Fillon mène une campagne publicitaire de grande ampleur dans la presse et à la télévision, alors même que la loi n’a pas été débattue et donc votée, mais que le débat en commission sera, lui, calfeutré et interdit de toute publicité. Ce huis clos a été maintenu malgré les demandes répétées de la presse parlementaire.
Le débat en commission est crucial, car c’est le texte issu des travaux de la commission qui sera débattu en séance ; environ 400 amendements ont été déposés, la plupart émanant de l’opposition, mais pas uniquement.
La délégation aux droits des femmes (voir l'article Le projet de loi sur la réforme des retraites, actuellement en commission à l’Assemblée Nationale, creuse encore plus les inégalités hommes-femmes) a notamment souligné l’impact particulièrement pénalisant pour les femmes du report de l’âge de la retraite à taux plein de 65 à 67 ans, et sa présidente UMP, Marie-Jo Zimmermann (Moselle), a déposé plusieurs amendements, dont une demande du maintien du taux plein à 65 ans.
La gauche accuse le gouvernement et la majorité de vouloir un débat « tronqué » ; d’autant plus qu’une instruction a été donnée aux députés de la majorité de ne présenter leurs amendements qu’en séance, et non pas en commission, ce qui fausse le débat. Mais tous dans la majorité ne semblent pas suivre cette consigne…
Frédérick Moulin