Comment rester silencieuse face à la politique indigne du dirigeant français ? La présidente de région, Ségolène Royal, multiplie les interventions pour condamner les propos « dangereux » et l’absence d’une réelle politique sécuritaire.
Comme elle avait pu dénoncer l’absence d’une réelle politique économique de la France, laissée à l’abandon du grand capitalisme français, il n’y a pas non plus de politique sécuritaire pour la socialiste. En effet, ce ne sont pas les coups médiatiques, la multiplication des lois, sans se soucier de leur application et de leurs résultats, qui peuvent régler les problèmes à long terme. Les éclats de voix, les coups médiatiques, la stigmatisation de populations, « l’agitation frénétique » ne font pas une politique d’où l’échec actuel.
Face aux résultats calamiteux, l’actuel dirigeant, Nicolas Sarkozy, fait de la surenchère dans la violence des propos et la stigmatisation de populations. La recette n’est pas d’aujourd’hui : pour faire diversion il faut trouver un bouc-émissaire. Seulement les propos tenus, les actions menées deviennent « extrêmement choquantes » selon Ségolène Royal de la part de celui qui représente la France mais qui par ses propos « si peu République française » touche à « sa dignité ».
Pour autant, il ne s’agit pas de masquer les problèmes, de faire croire qu’il n’y a pas d’insécurités. Cette politique de l’autruche, cette « politique laxiste », Ségolène Royal n’en veut pas : « les Français ont besoin de sécurité, notamment au moment où ils sont durement frappés par la précarité économique ». Elle avait d’ailleurs, lors de la campagne présidentielle de 2007, pris le risque de secouer l’appareil socialiste pour lancer la réflexion sur une politique sécuritaire alternative au Sarkozysme et à l’extrême droite. Dans le cadre d’un ordre juste, elle avait tracé la voie de cette politique conjuguant : application de la loi et insertions. Car selon la socialiste l’un ne va pas sans l’autre. En somme l’Etat doit être ferme pour garantir la sécurité de tous mais aussi impartial contre toutes les formes de délinquances (y compris en col blanc) et doit rechercher à prévenir et à réinsérer. Une réinsertion qui peut passer par un encadrement militaire pour permettre à certains mineurs délinquants de trouver leurs repères, « de se remettre sur les rails » et surtout d‘éviter la prison d‘où ils « ressortent plus enragés que quand ils s’y sont rentrés ». C’est donc une politique de « sécurité durable » que la socialiste souhaiterait voir se mettre en place.
Ainsi la présidente de région intervient sur le fond, pour défendre ses idées et tracer une ligne politique . Refusant la voie de la simple image médiatique, Ségolène Royal accepte de bousculer son propre camp pour que la gauche soit en capacité de proposer une réelle alternative. Elle fait entendre sa propre voix, une voix qui finit souvent par l’emporter …