Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 16:59

 

S2.jpg

 

Ségolène Royal était hier soir à 18h10 l’invitée de Jean-François Achilli de France Inter dans l’émission Dimanche Soir Politique sur i>TELE et sur la radio, associées au journal Le Monde et à Dailymotion.

Deux autres journalistes interrogeaient également Ségolène Royal : Jean-Jérôme Bertolus d’i>TELE et Françoise Fressoz du Monde. Globalement, l’entretien a été calme et Ségolène Royal a pu, avec énergie et efficacité, développer les idées et propositions qu’elle souhaitait mettre en avant.

Après un éditorial d’Hélène Jouan de France Inter, sur lequel Ségolène Royal n’a pas réagi malgré certaines contrevérités, la candidate au primaire, dans ce premier tiers d’une émission qui a duré 40 minutes, à répondu aux questions posées sur ‘l’affaire DSK’ et ses ‘conséquences’, s’en tenant à la position qu’elle a adoptée depuis quelques temps déjà.

Prenant la maitrise de l’entretien, Ségolène Royal a fustigé l’inaction du gouvernement et de Nicolas Sarkozy, évoquant par deux fois les actions et aides d’urgence que la Région Poitou-Charentes avait dû mettre en place pour les éleveurs touchés par la sécheresse devant l’inertie de l’Etat, puis lançant un sévère réquisitoire contre un des échecs les plus éclatants de Nicolas Sarkozy :

« Sur le thème central de la sécurité, sur lequel Nicolas Sarkozy a été élu, on n’a jamais vu un fiasco aussi dramatique. »

Et de prendre partie pour l’appel au secours du maire EE-LV de Sevran, pour aboutir à une première proposition :

« Songez que dans une école maternelle de Sevran, on interrompt la récréation parce que les enfants risquent de prendre des balles réelles. […] Le maire demande l’intervention de l’armée, mais il a parfaitement raison, il faut mettre sur le territoire des forces de sécurité qui protègent la sécurité au quotidien des habitants ! »


SR-1.jpg

Jean-Jérôme Bertolus, Françoise Fressoz et Ségolène Royal

Puis Jean-Jérôme Bertolus a lancé le thème de la « libération de la parole des femmes » face au « sexisme » ambiant. Ségolène Royal s’est arrêtée sur ce thème, et a formulé quatre propositions :

« Premièrement, la fin du cumul des mandats, et […] le mandat abandonné devra être réservé à une femme.

Deuxièmement, la suppression […] de la totalité des subventions publiques aux partis politiques qui ne respectent pas la parité qui est quand même inscrite dans la Constitution.

Troisièmement […] si je suis élue présidente de la République, je créerai – je rétablirai – et je créerai un ministère des Droits de la femme et de la Dignité des femmes » pour lutter aussi contre la violence physique faite au femmes.

Et quatrièmement, « dans l’entreprise […] dans les pays du nord de l’Europe […] il y a une égalité salariale totale. Comment y sont-ils parvenus ? En conditionnant les aides publiques aux entreprises à l’obligation de l’égalité salariale. Et leurs entreprises sont beaucoup plus performantes. »

Frédérick Moulin

 

<span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><br> <span style="font-size: 10pt;" _mce_style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.dailymotion.com/video/xj4duw_segolene-royal-dimanche-soir-politique_news" _mce_href="http://www.dailymotion.com/video/xj4duw_segolene-royal-dimanche-soir-politique_news" target="_blank">Segolene Royal, Dimanche Soir politique</a> <em>par <a href="http://www.dailymotion.com/franceinter" _mce_href="http://www.dailymotion.com/franceinter" target="_blank">franceinter</a></em></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span>

Segolene Royal, Dimanche Soir politique par franceinter

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Jean-François Achilli : bonsoir Ségolène Royal. La présidente de la Région Poitou-Charentes et candidate à la primaire socialiste est l’invitée de Dimanche Soir Politique sur France Inter et i>TELE avec Le Monde et Dailymotion Pour l’interviewer à mes côtés comme toutes les semaines, Françoise Fressoz du journal Le Monde, et Jean-Jérôme Bertolus d’i>TELE. Alors, nous allons évoquer bien sûr pour ouvrir ce magazine ce soir, l’affaire DSK et ses enseignements à la veille du procès, nous allons revenir sur les propositions de la candidate Royal, sur tous les grands sujets, en matière de sécurité, nucléaire, éducation, etc. Nous reviendrons évidemment sur la primaire au PS face à la concurrence à gauche, et nous évoquerons enfin une page étrangère avec ce qui se passe en Libye et en Syrie. Mais tout de suite voici l’édito, il est signé Hélène Jouan de la rédaction de France Inter.

-Edito-

Hélène Jouan : Ségolène Royal, la femme debout, toujours debout, se rêve en femme fatale des primaires socialistes, fatale à Martine Aubry, fatale à François Hollande.

Bon, objectivement, ce n’est pas franchement bien parti, la Madone des sondages de 2006 n’a pas vraiment disparu des écrans-radars des enquêtes d’opinion en 2011, mais elle est aujourd’hui indubitablement la challenger. Mais, mais, mais, Ségolène Royal conserve quelques atouts.

D’abord, sa détermination infaillible qui lui permet de donner quelques leçons à l’hésitante Martine Aubry. « Ce n’est pas rien de décider d’une candidature à la présidentielle », professait-elle il y a quelques jours, « c’est très dur, c’est un engagement, il faut faire un effort considérable sur soi-même. » Histoire de dire que si vraiment cette envie-là ne vient pas de loin, ce n’est même pas la peine d’y penser.


S1-Jouan.jpg


L’effacement de DSK rebat également les cartes pour tous les candidats socialistes, et si elle s’affiche aux côtés de Martine Aubry, et resourit à François Hollande, si, si, on l’a vue, elle veut croire que l’affrontement de ces éléphants lui donnera paradoxalement un peu d’oxygène, elle, la femme libre.

Reste évidemment la dernière solution envisagée quand Dominique Strauss-Kahn était le candidat favori : se retirer pour négocier, pour ne pas subir l’affront d’arriver bonne dernière. Pour le moment, Ségolène Royal fait mine de ne pas vouloir en entendre parler, il faut dire que négocier avec François Hollande, ce ne serait pas franchement simple.

Elle ne se reconnaît aujourd’hui qu’un dieu, qu’un maître, Dieu, justement, François Mitterrand, qui disait : « L’histoire est aussi ce que la volonté en fait. », elle le répète à l’envi. La volonté : et si c’était tout ce qui restait aujourd’hui à Ségolène Royal ?

-Fin de l’Edito-

Jean-François Achilli : Ségolène Royal, bonsoir, et bienvenue sur ce plateau. Alors, pour rebondir sur cet édito d’Hélène Jouan, le volontarisme, c’est votre marque de fabrique ?

Ségolène Royal : bien écoutez, sans volonté comment peut-on avancer ? Ce n’est pas seulement le volontarisme qui me fait avancer, c’est aussi une conviction très forte que la politique doit changer, que la France doit retrouver ses valeurs fondamentales, qu’il y a vraiment d’autres façons de gouverner et de présider un pays, et qu’en particulier le potentiel considérable que nous avons dans notre pays, notamment dans les petites et moyennes entreprises, dans nos laboratoires de recherche, dans notre matière grise, est aujourd’hui insuffisamment mis à profit.

Ajoutez à cela que depuis 4 ans, la France bat tous les records des inégalités et des injustices, et vous savez que le dernier rapport par exemple du Médiateur de la République vient de montrer que 15 millions de Français bouclent leurs fins de mois à 50 euros près. Donc voilà les défis qui sont aujourd’hui à relever, et je pense en effet pouvoir apporter des solutions concrètes aux problèmes qui se posent aujourd’hui très cruellement aux Français.

Jean-François Achilli : sur le statut de challenger, si vous le permettez, nous y reviendrons tout à l’heure puisque nous évoquerons largement la primaire socialiste, mais tout d’abord, Ségolène Royal, le procès de Dominique Strauss-Kahn aura lieu demain à New York, ça n’a échappé à personne, et ce matin sur la radio France Info, Léon-Lef Forster, qui est l’un des avocats de Dominique Strauss-Kahn, a expliqué qu’il fallait s ‘attendre à un éventuel rebondissement, un coup de théâtre, alors est-ce que vous pensez, vous, sans revenir sur l’affaire, hein, sur le fond de l’affaire, mais est-ce que vous pensez qu’un coup de théâtre est possible, Ségolène Royal, et est-ce qu’au fond, aujourd’hui, Dominique Strauss-Kahn n’est peut-être pas sorti déjà du champ politique ?

Ségolène Royal : vous savez, là il faut s’en tenir aux grands principes, la justice américaine est saisie, donc maintenant laissons-la travailler, pour l’instant, Dominique Strauss-Kahn a toujours droit à la présomption d’innocence, la victime a droit aussi au respect de la parole, donc maintenant le procès va se dérouler. Moi ce que je souhaite, vraiment, parce que je l’entends autour de moi sur le territoire, ce que je souhaite, c’est que le feuilleton tragique d’ailleurs de cette affaire n’occulte pas l’ensemble des problèmes auxquels les Français sont confrontés aujourd’hui, et je voudrais en donner qu’un seul exemple, très concret, j’étais récemment auprès des éleveurs de ma Région, qui vous le savez souffrent cruellement …

Jean-Jérôme Bertolus, lui coupant la parole calmement : on va y revenir, sur la sécheresse…

Ségolène Royal, immédiatement : attendez, attendez, parce que chaque qu’on aborde …

Jean-Jérôme Bertolus : non, non, non, non, il y a …


S4-personne-pers-DSK.jpg

Ségolène Royal : "Je puis vous dire que lorsque je suis au contact des Français, personne, personne ne me parle de l’affaire de Dominique Strauss-Kahn, personne"

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … un problème de fond, immédiatement on est interrompu. Juste une chose, juste une chose, moi je fais de la politique pour améliorer la vie des gens et pour répondre aux problèmes, et je puis vous dire que lorsque je suis au contact des Français, personne, personne ne me parle de l’affaire de Dominique Strauss-Kahn, personne. Les gens sont tellement tenaillés par la peur du lendemain

Jean-Jérôme Bertolus, l’interrompant : ni les militants, ni les militants de base ne vous parlent pas…

Ségolène Royal, immédiatement : ni les militants de base. Bien sûr les gens regardent ça avec effarement, avec consternation, avec sidération, mais au bout du compte, ce qu’ils attendent de leurs responsables politiques, ce n’est pas que nous commentions à longueur de journée ce qui se passe. Je comprends que cette affaire fascine, on se croirait dans un thriller américain. Je comprends que cette affaire fascine mais en même temps la rigueur que je dois m’imposer en tant que responsable politique, c’est vraiment à chaque fois que j’ai la chance d’avoir un temps de parole, c’est de revenir aux problèmes qui se posent aux Français pour leur faire comprendre qu’ils ne doivent pas se décourager, que des solutions existent et que je prépare l’alternance de 2012.

Jean-François Achilli : Françoise Fressoz.

Françoise Fressoz : vous dites cette affaire fascine, mais est-ce qu’elle n’a pas changé déjà la donne pour 2012, c’est-à-dire, on voit quand même un Nicolas Sarkozy qui est beaucoup plus sûr de lui, qui dit que la gauche a perdu la bataille de la morale, qu’est-ce que vous répondez à ça, vous ?


S5-Rien-rien.jpg

Ségolène Royal : "D’abord Nicolas Sarkozy est aux responsabilités. Moi ce que j’attends d’un gouvernement et d’un président de la République, c’est qu’il continue à agir. Or aujourd’hui, il ne se passe rien, rien"

Ségolène Royal : mais vous savez, d’abord Nicolas Sarkozy est aux responsabilités. Moi ce que j’attends d’un gouvernement et d’un président de la République, c’est qu’il continue à agir. Or aujourd’hui, il ne se passe rien, rien. On voit même des situations absolument invraisemblables.

Songez que dans une école maternelle de Sevran, on interrompt la récréation parce que les enfants risquent de prendre des balles réelles. Mais dans quel pays vivons-nous ? C’est-à-dire sur le thème central de la sécurité, sur lequel Nicolas Sarkozy a été élu, on n’a jamais vu un fiasco aussi dramatique. Dans quel autre pays démocratique une école maternelle interrompt la récréation parce qu’il y a des voyous dans la rue qui risquent de tirer à balles réelles sur les enfants ? Mais que fait le gouvernement en place ? Rien. On a l’impression d’avoir…

Françoise Fressoz, l’interrompant : qu’est-ce que vous auriez fait, vous ?


S7-raison-armee-maire.jpg

Ségolène Royal : "Le maire [de Sevran] demande l’intervention de l’armée, mais il a parfaitement raison, il faut mettre sur le territoire des forces de sécurité qui protègent la sécurité au quotidien des habitants !"

Ségolène Royal : eh bien, écoutez, le maire demande l’intervention de l’armée, [Jean-Jérôme Bertolus : « Des casques bleus, oui. »] mais il a parfaitement raison, il faut mettre sur le territoire des forces de sécurité qui protègent la sécurité au quotidien des habitants ! C’est extravagant ces villes où règne le non-droit ! Que fait le gouvernement en place ? Que fait le président de la République ?

Jean-François Achilli : vous pensez qu’il ne fait rien, c’est ça ?

Ségolène Royal : écoutez, n’avez-vous pas le sentiment que nous avons là, comme une équipe de football en fin de match, ils ne savent même plus où ils sont, il y a sept ministres qui ont été sortis, sept joueurs, sept ministres qui ont été sortis du gouvernement pour des scandales divers et variés. Aujourd’hui on ne sait plus où la France va, quel est le cap, quelle est la direction, et vraiment, les Français attendent là la fin de la partie, ils attendent vraiment le coup de sifflet final pour qu’on puisse vraiment passer à autre chose.

Mais, mais le président de la République est en place, c’est le président de la République, il a encore quelques mois pour agir, moi ce je lui demande, c’est de continuer à répondre aux urgences, aux urgences ! Il a fallu, regardez, que dans ma Région je débloque les aides aux éleveurs pour que le gouvernement et le ministre de l’Agriculture, sans doute trop occupés à remplacer Christine Lagarde, ne s’occupent enfin des éleveurs dans notre pays, qui sont en train de mourir, voilà ce qui est en train de se passer.


S8-sans-dte-trop-occ-Lagarde.jpg

Ségolène Royal : "Il a fallu que dans ma Région je débloque les aides aux éleveurs pour que le gouvernement et le ministre de l’Agriculture, sans doute trop occupés à remplacer Christine Lagarde, ne s’occupent enfin des éleveurs"

Jean-Jérôme Bertolus : je m’excuse d’avance, je n’ai pas une question de fond, je voudrais quand même revenir : il y a l’affaire DSK, il y a l’affaire Tron, il y a les propos de Luc Ferry. Est-ce qu’il vous semble que toutes ces affaires vont avoir une influence sur la vie politique aujourd’hui, voire sur la campagne de 2012 ?

Ségolène Royal : écoutez, si je réponds sur le plan des principes sur ces questions-là, c’est vraiment la consternation. Pourquoi ? Parce que quand on a la chance d’avoir des responsabilités publiques, on doit être exemplaire. Et si ces affaires ont pour résultat de mettre à jour un certain nombre de comportements avec une réprobation de l’opinion publique, et de faire en sorte que tous les élus puissent comprendre que lorsqu’on a la responsabilité de faire la loi pour les autres, parce que quand même, ces élus ont la responsabilité d’établir les règles, et les droits et les devoirs de tous les citoyens français, et ce sont eux qui violent ces règles, qui enfreignent ces lois ? C’est tout simplement intolérable et insupportable !

Jean-Jérôme Bertolus : il n’y a pas un côté positif, c’est-à-dire, est-ce que c … , excusez moi, hein, mais « positif » entre guillemets, est-ce que ces affaires ne mettent pas un petit peu plu... ne libèrent pas la parole des femmes, ne mettent pas un petit peu plus les femmes sur le devant de la scène, et par exemple dans des milieux, comme le milieu politique qu’on dit sexiste, dans le milieu des entreprises, etc. ?

Ségolène Royal : bien sûr, tous les milieux politiques ne sont pas dégradés de cette façon-là. J’observe qu’à l’Assemblée Nationale, quand j’entends, quand je lis un certain nombre de témoignages de femmes parlementaires aujourd’hui, les bras m’en tombent, cette immaturité de certains hommes. Et je puis vous dire que dans le…

Françoise Fressoz, lui coupant la parole : mais vous l’avez senti, vous en tant qu’élue aussi, tout le climat qu’n décrit, ou est-ce que c’est pas un peu excessif ?

Ségolène Royal : quand j’étais députée vous voulez dire ?

Françoise Fressoz : oui, oui.

Ségolène Royal : j’ai entendu quelques observations stupides et immatures en effet de certains responsables politiques ; j’avais quand même suffisamment de fermeté et de caractère pour leur répondre. Mais ce que l’on découvre c’est que c’est quand même généralisé.


S11-Pquoi-Que-20-de-femme-vla-realite.jpg

Ségolène Royal : "Pourquoi est-ce qu’à l’Assemblée Nationale, il y a cette espèce de délire verbal, pourquoi ? Parce qu’il n’y a que 20% de femmes. Voilà la réalité"

Et je puis vous dire que dans le Conseil régional que je préside, qui est un Conseil régional paritaire, mais ça ne viendrait jamais à l’idée d’aucun homme de traiter une femme de cette façon ; dans un conseil municipal de ville, même d’un petit village rural, les femmes sont respectées en tant que femmes. Donc pourquoi est-ce qu’à l’Assemblée Nationale, il y a cette espèce de délire verbal, pourquoi ? Parce qu’il n’y a que 20% de femmes. Voilà la réalité, c’est-à-dire que dans les milieux exclusivement, quasi-exclusivement masculins, il y a malheureusement des comportements totalement immatures.

Eh bien moi je vous dis une chose, et je reprends d’ailleurs ce que disait Yvette Roudy très justement parce qu’elle a été tellement à l’origine de tellement de combats pour les femmes, et quand elle voit que ces combats ne sont pas achevés, je vais vous dire une chose, tant que l’Assemblée Nationale ne sera pas paritaire, nous aurons des comportements comme cela. Et comment l’Assemblée Nationale peut devenir paritaire : en mettant fin au cumul des mandats.

Je ne vais pas me faire que des amis puisqu’il paraît que c’est complètement tabou, puisqu’il faut avoir pour les primaires le soutien de tels ou tels grands élus qui cumulent les mandats, mais qui peut croire, qui peut faire croire aujourd’hui, parce que ça fait partie de la morale publique, que l’on peut être en même temps maire d’une très grande ville et député ou sénateur, chef d’un exécutif d’une région, d’un département et député ou sénateur, les gens ne savent plus où ils sont, où ils habitent, c’est une espèce de cumul de pouvoirs.

Françoise Fressoz, sans laisser Ségolène Royal poursuivre : donc fin du cumul des mandats, et quotas de femmes ou pas ?


Prem-et-des.jpg

Ségolène Royal : "Premièrement, la fin du cumul des mandats, et immédiatement, dès qu’il y aura fin du cumul des mandats, le mandat abandonné devra être réservé à une femme"

Ségolène Royal : premièrement, la fin du cumul des mandats, et immédiatement, dès qu’il y aura fin du cumul des mandats, le mandat abandonné devra être réservé à une femme.

Deuxièmement, la suppression de toutes les subventions, la totalité des subventions publiques aux partis politiques qui ne respectent pas la parité qui est quand même inscrite dans la Constitution.


S10-Min-drt-et-DIGN.jpg

Ségolène Royal : "Troisièmement, si je suis élue présidente de la République, je créerai un ministère des Droits de la femme et de la Dignité des femmes. Parce qu’enfin, observons qu’il n’y a pas seulement la violence verbale faite aux femmes, il y a les violences physiques faites aux femmes"

Troisièmement, troisièmement, je vais vous dire, si je suis élue présidente de la République, je créerai – je rétablirai – et je créerai un ministère des Droits de la femme et de la Dignité des femmes. Parce qu’enfin, observons qu’il n’y a pas seulement la violence verbale faite aux femmes, il y a les violences physiques faites aux femmes

Jean-François Achilli, l’interrompant : le sexisme traverse toute la société française Ségolène Royal, ça s’appliquerait aussi aux autres mondes que celui de la politique ?

Ségolène Royal : mais bien sûr. Il y a le sexisme aussi dans l’entreprise. Comment accepter encore qu’aujourd’hui l’écart des salaires entre hommes et femmes s’élève à près de 30% ? Dans les pays du nord de l’Europe ça n’est plus le cas, il y a une égalité salariale totale. Comment y sont-ils parvenus ? En conditionnant les aides publiques aux entreprises à l’obligation de l’égalité salariale. Et leurs entreprises sont beaucoup plus performantes. C’est-à-dire que je pense que le sexisme et ce rapport de force moyenâgeux, pour ne pas dire qui remonte à l’âge des cavernes, dans la société française, affaiblissent la société française.

Et la dernière observation que je voudrais faire, c’est que les travailleurs précaires sont des femmes : 80% des travailleurs précaires sont des travailleuses précaires. Et la réforme des retraites qui vient d’être faite par ce gouvernement frappe dramatiquement les femmes puisqu’en allongeant la durée de cotisation et en reculant l’âge de départ à la retraite, les femmes vont voir leur niveau de retraite considérablement baisser puisque ce sont elles qui subissent le travail précaire, le travail à temps partiel, qui s’arrêtent pour élever leurs enfants, et donc elles vont avoir la double peine.

Et donc vous voyez, il y aura quand même beaucoup de travail , et…

Jean-François Achilli, lui coupant la parole : on a bien compris… d’accord… ce serait donc votre premier chantier si vous étiez élue présidente de la République, c’est…

Ségolène Royal : non. Mon premier chantier ce sera la réforme bancaire, on y reviendra tout à l’heure. En tout cas ce sera parmi l’un des premiers chantiers.

Partager cet article
Repost0

commentaires

G
<br /> <br /> Venez visiter : http://generationprogres.over-blog.com<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Encore une intervention remarquable de Ségolène Royal avec des interviewers corrects... ce n'est pas si fréquents alors notons-le!<br /> <br /> <br /> Face à l'asphyxie de l'actualité new-yokaise, il est bon d'écouter Ségolène Royal parler des Français de tous les jours, ceux qui n'ont pas la vie facile et<br /> surtout entendre les propositions de changements et de fonctionnement d'un pouvoir "responsable"!<br /> <br /> <br /> Merci aussi Frédérick pour ce travail de restitution!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre

Page D'accueil

  • : Militants de l'Espoir à gauche
  • : Militants de l'Espoir à gauche réunit toutes celles et tous ceux qui soutiennent la ligne politique de Ségolène Royal pour une gauche démocratique, sociale, et écologique.
  • Contact

La fabrique AGIS !

dominique bertinotti (2)Dominique BERTINOTTI (75), Philippe ALLARD (75), Amale CHEBIB (75), Fabien SECHERRE (75), Françoise DEGOIS (75), Cyril CIBERT (86), Cécile FORTINEAU (23), christian CHOTARD (91), Eliane LEMAGNEN (64), esfand KHALAF (90), Laure BARGUILLET (87), Ahmed LAARAJ (30), Isabelle MALBERTI (75), Guy VERDIER (13012), catherine CANTAU (40), gilles CAILLET (91), Noëlle PLANCHAIS (56250), Gérard JABUT (69), Jocelyne BERDU (75), Jean-Pierre GUILBERT (75), Hélène MERMBERG, , Eric BRUN (63), Stéphanie SMANIOTTO,Eric CORNIER (33), Joelle FERAL, Gerard RAISER, Catherine RUBIO (33), Didier ANTONELLI, Nabil SANTO (75), Eliane LEMAGNEN (64), Céline LOOT, Pierre NSIMBA-DELEZAY (93), Marianne-Ségolène GINDREY (62), , Monique BONNIN (37), Jean-François THILLET (43), Jacqueline BOULET, Alain MAIRE (76), Caroline BERTRAN, Jacques MAZELLA (44), Christiane CHIROL, Rodrigue KOKOUENDO (77), Robert SIMON (75), francoise LALLIER (78), Sylvette GIRARD (28), claudine MOURET (41000), alban GUAY (37), roland ASTIER (38), mirella GOULOIS (62300), Michel CHARPENTIER (73), marie-neige PHILIPPE (44), Jean Jacques BAUGÉ (37), rachida MAZARIE (94), jacqueline LAKSANDER (2), pierrette LARDREAU (19100), martial LEHOUX (24), Rene PHILIPPEAU (91), Jean-Pierre HERY (2), Christine MALCOR (91), Jean KOMOROWSKI (33), , , Patricia VAN HALUIDYN (86), Claude BILLARDON (75), J-RAYMOND MAGUEUR (29), Claire CLAUDE (49), David VIEILLE, Laetitia DE WARREN (69), Georges RAULT (35), Michel CHATAIGNER (76), Chantal DEPUERS (6), YOLANDE PAVAN (93270), Maïté CAZAUX (33), Colette CHARBONNE (31), Hiroko KOMORI (75), M.J. SINAT (77), France-Marie NESPO-BIAIS (78000), Elisabeth HUSSON (75), Martine TREGRET (91), Andrée & Marie-Paule AUFAURE (3), Bernard JANODET (69), Yves FRUCHON (69), christiane NOUGARET (30), véronique SAINT-PAUL (75020), Marie-Noëlle VIBERT (94), Annick LE ROY (91), micheline HAREL (75), francoise QUELIN (77), jean baptiste TROUPLIN (75020), Elisabeth ARNAUD (33), Jean BRUNEL (13), Maryse MARTIN (17), Jacques ERNEST (92), Maurice BUTTIN (75015), Alain DRONEAUD (72430), Norel Houda AUMONT-GHÉDIR (75), Vanessa BAUDAT SLIMANI (45), CLAUDE TARRIERE (92500), Gérard PARCOT (91), FRANCK DAGORNE (56890), Ariane MATHIEU (77), Philippe POIGNANT (50), , Nadine AMIEL (75), Bernard FERRÉ (78), José THIOLLET (86), jerome DOUADY (38), Marcel AMIEL (75), arsene BOUTERFA (93500), sylvie SAINT PIERRE (95100), , Aurélien LONGÉ-LÉTANG (86), Fabrice BERARDI (13), Hubert TERRIGHI (47), Martine LEBRUN (94130), jean BURNELEAU (85), Marie FARRET (16), Janine CRESPIN (75013), sandrine PIERRON (86), cartier FLAVIEN (86), Dominique MENNESSON (94), Pierre BRUSSELLE (94), Eric DUCROS (86), , Romain ZARKA (75), Brigitte BEAUMANOIR (95), Olivier SALVANO-LUBESPÈRE (75), francoise ROZAN (12), Francine GILBERT REULIER (92), Christian AGON (75003), alain PIQUET (76), Laetitia CHEVROT (63), CHRISTIANE GOMEZ (86), Marc BONNICHON (33), Joëlle DE CORTE (17), Nadjet BOUCHIKHI (13), Yves FRUCHON (69), maryleine SIGRIST (5), Françoise CLEOSTRATE (34), Sébastien COUDRY (25), nicolas METIVIER (86), pierre HUYARD (17), Cécile GUILBERT (63), Bonaventure MBAYA (91), Bernard JANODET (69), Régis COTTET (86), martial LEHOUX (24), anthony ROUSSEAU (86), jean claude MAURIN (30), Jean-Claude CHEBROU (63), bruno OLIVIER (78), Jean-François VIONNET (26), ...

Pour rejoindre la fabrique socialiste AGIS : link