On entend depuis longtemps déjà la hiérarchie du parti socialiste reprendre les idées novatrices de Ségolène Royal. Les termes utilisés : démocratie participative, donnant/donnant, ordre juste, écologie sociale, et on peut multiplier ici les exemples, se retrouvent maintenant dans leur bouche.
Le projet du parti socialiste comporte lui aussi de nombreuses suggestions de notre candidate :
La création d’une banque publique d’investissement pour les PME, la lutte contre les licenciements boursiers, la modulation des impôts sur les sociétés, la création des circuits courts agricoles, la préparation de l’après pétrole et de l’après nucléaire et la mutation écologique, le non cumul des mandats, la rénovation démocratique avec la démocratie participative…… et la liste est loin d’être terminée !!
Enfin, l’idée des primaires de gauche n’est-elle pas évidemment celle de Ségolène ?
De retour des universités d’été de La Rochelle, cette constatation m’a encore davantage frappé et cette fois au niveau des candidats eux-mêmes.
- Lorsque l’on entend François Hollande mettre dans ses cinq objectifs prioritaires : la démocratie et les territoires, puis-je dire que je me pince.
- De même, lorsque Martine Aubry surenchérit longuement sur l’importance de la sécurité dans l’action politique, je m’époumone.
Alors doit-on s’en réjouir et se satisfaire que les idées de Ségolène soient reprises ?
Sur un certain plan, oui bien sûr, même si l’arrière goût de faire du Ségolène sans Ségolène Royal a malgré tout du mal à passer. Surtout si l’on repense (excusez cette digression peu solidaire mais bien présente) aux tricheries du congrès de Reims.
Mais cette appropriation plutôt saine ne peut en aucun cas convenir parce qu’elle est notoirement insuffisante !
Au moins deux raisons à cela :
- La première :
Si de nombreuses idées sont certes reprises, bien d’autres ne le sont pas.
Et c’est bien dommage ! En voilà deux à titre d’exemples :
Une, qui aurait bien changé le paysage politique français et nous aurait mis aujourd’hui en bien meilleure position pour gagner en 2012 :
La rénovation du parti socialiste.
Une autre :
L’adoption d’une ligne politique internationale exigeante, respectueuse des pays amis et basée sur des partenariats équitables, au plus près des populations.
Cette idée de Ségolène est essentielle car universelle.
- La deuxième :
Devenir président de la République consiste à vouloir remplir une fonction cruciale engageant des responsabilités lourdes à l’égard du peuple qui lui fait confiance. Outre qu’il faut avoir un caractère solide et serein, il faut avoir une vision politique claire, ressentir les besoins des gens et disposer de la capacité d’imagination indispensable pour y répondre.
Sur ce dernier point, la copie ne peut valoir l’original.
Reprendre des idées d’autrui, même si les bonnes sont reprises, ne peut tenir de politique et, en aucun cas, être un garant pour appliquer les solutions voulues, simplement parce qu’elles ne sont pas pleinement ressenties.
La capacité d’imagination chez un dirigeant politique est une qualité fondamentale.
« L’imagination au pouvoir », ce n’est pas qu’un slogan mais une dimension vitale pour passer de la vision politique à la transformation réelle de la vie quotidienne des gens.
Voilà pourquoi seule Ségolène Royal a la dimension requise pour être présidente de la République française et voilà pourquoi je la soutiens !
Patrick Ardoin