Nicolas Sarkozy a décidé de virer sa ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. Mais qui est responsable des graves dysfonctionnements dans la direction de l’Etat ?
Michèle Alliot-Marie a profité de l’avion d’un industriel lors d’un voyage en Tunisie sans prendre conscience de la compromission que cela entraînait de la part d’un ministre de la République. Mais qui a donné l’exemple ? Qui s’est fait offrir un séjour sur le yacht privé de l’industriel Vincent Bolloré ? Nicolas Sarkozy, tout nouvellement élu Président de la République, ne voyait pas à l’époque de problème. « Je n’ai pas l’intention de m’excuser » déclarait-il.
Michèle Alliot-Marie a proposé l’aide des forces françaises de sécurité à un dictateur. Mais qui a donné l’exemple ? Qui a accepté pas à pas d’oublier les valeurs de notre République pour venir à la table des dictateurs signer des contrats juteux pour le grand capital ? Qui a accepté d’accorder tous les honneurs de notre République au dictateur Kadhafi jusqu’à lui laisser dresser sa tente dans les jardins de l'Hôtel Marigny, résidence officielle des hôtes de l'Etat ?
Michèle Alliot-Marie dans toutes ces affaires avait pris exemple sur bien plus haut. Elle est responsable, mais la responsabilité est bien plus grande pour celui qui a insufflé ces dérives. La ministre a été le produit d’un système qui a tout simplement oublié le sens de l’Etat pour la valeur du fric. « Travailler plus pour gagner plus ! ». Voilà la maxime qui devait se substituer aux valeurs de notre République. Tout devient possible, même le pire, dans ce monde de l’argent roi.
Pendant la campagne présidentielle de 2007, certains s’étaient gaussés de la volonté de la candidate de la gauche, Ségolène Royal, de vouloir restaurer les valeurs de notre République. De part son histoire personnelle et par son engagement politique, la socialiste souffrait de voir la France devenir un simple marché vendu au plus offrant. Arborant le drapeau tricolore, reprenant la devise de la République, Ségolène Royal voulait que la gauche ne laisse pas aux droites, celle de l’extrême et celle du fric, notre République. C’était l’un de ses combats. Elle avait vu juste, elle avait raison. La parenthèse Sarkozy doit prendre fin et vite ! Il nous faut une nouvelle présidence fondée sur des valeurs de justice, de liberté et de fraternité. A celle qui a vu juste hier, qui a défendu ces valeurs, de les incarner aujourd’hui en accédant à la Présidence de la République.
Philippe Allard