Les lycéens du lycée agricole de Melle qui ont ramassé les feuilles de châtaignier, en compagnie de leur professeur, Hugues Coutineau, et de l'animateur de la Fédération régionale des syndicats caprins, Frantz Jénot (La Nouvelle République)
Hier, je recevais sur mon compte Twitter @FrederickMEAGSR le message suivant :
Depuis quelques temps, Twitter et ses Tweets prennent de plus en plus de place dans l’espace médiatique. TF1 et Metro préparent un Twittoscope censé mesurer l’opinion relative aux principales personnalités politiques dans la perspective de 2012.
En tête en janvier 2011 : Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. On voit l’enjeu… (cliquer ici pour lire l’article). De même, Google se prépare à tenir compte des avis de vos amis ou des liens qu’ils envoient dans les résultats de vos recherches. En bien ou en mal (pour plus d’informations, cliquez ici).
N’hésitez pas à participer au mouvement, et à vous inscrire sur Twitter pour soutenir l’action de Ségolène Royal, tout est expliqué ici et ici.
Par ailleurs, vous pouvez « twitter » les articles de ce site, avec le bouton Twitter en haut de l’article :
Vous trouverez ci-dessous l’article du journal Le Monde Magazine consacré au lycée agricole Jacques-Bujault, à Melles (Deux-Sèvres), auquel Ségolène Royal fait référence dans son Tweet. Melle est une commune que Ségolène Royal connaît bien et à laquelle elle est attachée : elle en a été conseillère municipale de 1989 à 1995, puis a été députée de la circonscription de 1988 à 1997 et de 2001 à 2007, est inscrite sur la liste électorale de la commune, et est aujourd’hui présidente de la Région Poitou-Charentes à laquelle Melle et le département des Deux-Sèvres appartiennent.
L’exploitation agricole liée au lycée privilégie « la qualité d’abord ». Avec 170 hectares de surface agricole, elle comprend plusieurs ateliers de production à but pédagogique, qui doivent atteindre une taille critique. Outre les productions végétales, on trouve :
-un élevage de bovins Parthenais de 60 mères. C’est une race à viande “haut de gamme”, et le seul troupeau de la race dans un lycée agricole ; la commercialisation se fait sous label ;
-un élevage caprin en stabulation permanente de 400 mères : c’est le premier troupeau du ministère de l’Agriculture ;
-un élevage porcin naisseur-engraisseur de 85 mères, avec commercialisation sous marque “Porc de la Prairie” ;
-et un élevage ovin, de race vendéenne, de 200 mères, à haut potentiel génétique.
Frédérick Moulin
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Supplément du 19 février 2011
À l’école de la ferme
Alors que s'ouvre le Salon de l'agriculture à Paris, Le Monde Magazine a rencontré des jeunes qui, malgré la crise du secteur, se forment aux métiers de la ferme. Visite guidée au lycée agricole de Melle, dans les Deux-Sèvres.
(Cécile Pernot/Babel/Rurart)
"Que voulez-vous, je fais ça depuis que je suis tout petit !" Nicolas Bordevaire, 18 ans, est né dans la ferme de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, et entend bien y passer sa vie. A 8 ans, ce fils d'agriculteur conduisait déjà le tracteur et la mise bas d'une vache n'avait plus de secret pour lui. Une vie rythmée par les exigences d'une exploitation de quelque 300 bovins et de 165 hectares. Pailler les étables, nourrir les vaches – trois heures le matin et autant le soir. L'ensilage, fin avril-début mai. Le maïs, en septembre. Les foins, de mai à septembre…
Bientôt, lorsqu'il aura décroché son brevet de technicien supérieur (BTS) "productions animales", il s'associera avec son père en GAEC (groupement agricole d'exploitation en commun). Même s'il sait que les temps sont durs : "Il y a trois ans, on a dû arrêter la production de chèvres. Les vaches se vendent de moins en moins cher, les prix des aliments et du matériel augmentent. On essaie de réduire les coûts et les marges. Mais si ça continue, dans un an, on met la clé sous la porte."
PAYSANS ET NÉO-RURAUX
Nicolas s'accroche, tant bien que mal, à ce destin qu'il croyait tout tracé. "Franchement, je ne vois pas ce que je peux faire d'autre." En attendant l'installation, il perfectionne son savoir-faire. A vingt kilomètres de la ferme, au lycée agricole Jacques-Bujault de Melle (Deux-Sèvres), il apprend à s'occuper des animaux. Une demi-journée par semaine, sa classe travaille dans l'exploitation du lycée. Le reste du temps est consacré à la théorie, en salle.
Collectif : les élèves du lycée agricole Jacques-Bujault, à Melles (Deux-Sèvres), ont fermé la clôture et vont surveiller le transfert vers la bergerie des brebis avec leurs petits (Cécile Pernot/Babel/Rurart)
Au lycée, la majorité des élèves est issue du milieu agricole. "Ils viennent avec leurs méthodes, leurs habitudes, rapporte Patrice Briand, le directeur de l'exploitation du lycée. Ils sont parfois un peu hermétiques à notre enseignement, car chez les parents, 'ça se passe comme ça'." A l'inverse, ceux qui "viennent d'ailleurs" ont un "regard neuf et plus curieux".
Selon le directeur de l'établissement, Jean-Michel Bobineau, "les 'néos' sont de plus en plus nombreux. C'est sans doute lié à l'évolution des mentalités. On accueille beaucoup de jeunes qui veulent travailler 'dans l'environnement'." Marie Beaucé, en classe de seconde, est l'une de ceux-là. Née à Rambouillet (Yvelines) d'une mère animatrice sociale et d'un père ouvrier forestier, la jeune fille de 16 ans a du mal à expliquer son choix d'orientation. "J'ai toujours aimé les animaux, le contact avec la nature", dit-elle. Les études de vétérinaire, c'était trop long. Et l'enseignement général, pas pour elle. Au collège, elle fait un stage de trois jours dans une bergerie de Rambouillet. Une "révélation".
(Cécile Pernot/Babel/Rurart)
Depuis sa rentrée au lycée agricole de Melle, en septembre 2010, Marie Beaucé a déjà appris beaucoup. Acquérir le bon geste, conduire un tracteur, souder, vacciner les animaux, tailler les onglons, "boucler" les oreilles. Surtout, elle sait "observer". "Le métier d'agriculteur n'est pas si difficile, estime-t-elle.Il faut juste connaître les bêtes et sentir quand elles ont un problème. Si les chèvres n'ont pas d'appétit, c'est un problème à l'estomac. Si elles sont agitées, c'est la période des chaleurs." Les bovins, les porcs lui font un peu peur. Elle préfère les petits gabarits et se verrait bien, plus tard, éleveuse de chèvres en Corse.
Enfants d'agriculteur ou pas, "tous les élèves en bac professionnel seront chefs d'exploitation, assure M. Bobineau. Après quelques années de salariat, ils s'installeront autour de 25-27 ans".
DE NOUVEAUX DÉBOUCHÉS
Les difficultés du secteur, les élèves du lycée ne les redoutent pas vraiment. D'une certaine manière, "la méconnaissance des décisions politiques prises ou qui seront prises les protège", poursuit le directeur. Mais certains, par l'intermédiaire de leurs parents, y sont déjà confrontés. Ces élèves-là, Denis Boulenger, un enseignant du lycée, les trouve "tristement réalistes". " Hier encore, raconte-t-il, deux élèves me parlaient de poursuivre leur apprentissage après le bac pour repousser la date de leur installation."
Economie : visite à Lezay, où M. Proust, directeur du marché aux bestiaux, inscrit les cours à la fin des cotations (Cécile Pernot/Babel/Rurart)
Naissance : lors de son stage d’une semaine, Romain, fils d’agriculteur, assiste le chevrier – un ancien élève du lycée – pendant la mise bas (Cécile Pernot/Babel/Rurart)
Mais l'agriculture, c'est avant tout une passion. Celle de la terre, de la faune et de la flore, des racines. Crise ou pas, la fibre est là. Pour preuve, l'obstination qu'affichent les élèves pour mettre la main à la pâte. "Même quand ils n'ont pas cours, ils vont faire un tour à la ferme pour voir si tout va bien, poursuit Denis Boulenger. Le 31 décembre, à 8 heures du matin, plus de la moitié de ma classe de terminale était là pour nous aider à peser les taureaux. Je ne suis pas sûr que mes collègues de l'enseignement général connaissent ce cas de figure !"
Action : les élèves emmènent un taureau reproducteur pour une vente aux enchères organisée par le lycée (Cécile Pernot/Babel/Rurart)
Face aux difficultés du secteur, tout l'enjeu, pour les professeurs du lycée agricole, est d'amener les élèves à vivre dans l'air du temps et élargir leur horizon. D'où ces innombrables visites dans des exploitations agricoles converties au durable ou au bio, dans des magasins de vente directe, les marchés aux bestiaux, les Salons agricoles, les abattoirs, les organismes sanitaires…
Observation : pendant les travaux pratiques, ces deux élèves observent la corne d’un bovin que le vétérinaire vient de trancher. La bête se l’était à moitié arrachée elle-même (Cécile Pernot/Babel/Rurart)
C'est ainsi que Marie Vallée, 17 ans, fille d'exploitants agricoles dans le sud de la Vienne, a choisi de s'orienter vers la génétique et la santé animale. "J'ai envie d'autre chose, dit-elle.Je me verrais bien technicienne en production animale ou assistante vétérinaire. La sélection des races bovines m'intéresse tout particulièrement." Dans une dizaine d'années, elle le sait, elle reprendra l'exploitation familiale. Ainsi va la vie agricole. Marie s'installera avec sa sœur aînée, dans une ferme que le père aura agrandie pour ses filles. Elle conservera l'élevage de vaches "à viande", comme son père. Préférera l'agriculture "raisonnée" au tout-biologique, comme son père. Et surtout, préservera la souche qu'il a lui-même créée. Dans ce monde rural en pleine mutation, la tradition de l'héritage – des savoir-faire, des valeurs, de la passion – survit. Un patrimoine que les jeunes d'aujourd'hui ont à cœur de conserver.
Aurélie Collas
Salon international de l'agriculture, porte de Versailles, Paris 15e. Du 19 au 27 février, de 9 heures à 19 heures. Entrée de 6 € à 12 €. www.salon-agriculture.com