Réunion de travail à la mairie de La Trinité sur le chômage des jeunes : Ségolène Royal et à sa droite Louis-Joseph Manscour, maire de La Trinité et Premier fédéral du PS martiniquais (Patrice Coppée/AFP)
Une fois n’est pas coutume, c’est la presse des « Zoreilles » qui tient le haut du pavé dans la revue de presse d’hier. Le Parisien, reprenant des informations AFP, revient longuement, et avec un certain talent, sur la matinée de Ségolène Royal en Martinique, avant son départ pour la Guadeloupe, et sa rencontre de « la France qui souffre » à la Trinité, en Martinique. Retour sur ces informations Le Parisien/AFP.
Jeunes en insertion, marins-pêcheurs, Ségolène Royal, candidate aux primaires socialistes, au troisième jour de sa visite en Martinique, a privilégié mercredi « la France qui souffre ».
La Trinité, commune du littoral de 14 000 habitants, à 28 km au nord-est de Fort-de-France, est « socialiste sans désemparer depuis 1945 », a rappelé Louis-Joseph Manscour [Premier fédéral du PS martiniquais, NdlR], en accueillant Madame Royal dans sa mairie.
Le député-maire PS s'est plu à rappeler qu'en 2007, lors de sa campagne présidentielle, l'ex-candidate à l'Elysée avait lancé cette phrase « mwen Famm doubout » (moi femme debout) qui a fait « le tour du monde ».
Ségolène Royal après son meeting à Fort-de-France, mardi. Elle compte de nombreux sympathisants en Martinique (Patrice Coppée/AFP)
Devant les militants mardi soir à Fort-de-France, Mme Royal a dit faire « un tour de France », de la « France qui espère » et de « la France qui souffre ».
Au programme, mercredi matin, table ronde sur le chômage des jeunes, réunissant élus, formateurs, et plusieurs jeunes, certains en insertion et d'autres en train de créer leur entreprise.
Séverine Joséphine raconte comment sa grand mère lui « a transmis l'amour de la pharmacopée ». Cette jeune ingénieure chimiste, ayant travaillé en Belgique, a décidé de rentrer au pays où elle se bat pour créer une entreprise cosmétique à base de produits locaux, sucre de canne, aloé, ou hibiscus.
Madame Royal la félicite, interroge: « Combien de jeunes en situation d'inactivité sur la commune? ». « 6 900 », répond-on. « C'est très dur, le chômage des jeunes, c'est 62% en Martinique. Beaucoup d'entreprises ne veulent plus jouer l'insertion », explique Jean-Michel Loutoby, directeur de mission locale.
Pour la présidente de Poitou-Charentes, « toutes les entreprises qui reçoivent une aide, on leur dit, “en échange, vous prenez des jeunes en alternance“. C'est un sujet explosif [le refus de l’insertion par les entreprises, NdlR]. Un jour, ça va se retourner contre elles. C'est un état d'esprit qu'il faut changer ».
« Si on tient publiquement un discours de valorisation des entreprises (qui engagent des jeunes), un cercle vertueux se met en place », soutient celle pour qui le chômage des jeunes est un « défi colossal à relever ».
Ségolène Royal rencontre des pêcheurs, le 23 février 2011, à La Trinité (Martinique) (Patrice Coppée/AFP)
Après la réunion, Mme Royal se rend non loin, en bordure de mer, au quartier La crique, où l'on reconstruit le marché aux poissons. Là, elle rencontre des pêcheurs. Ils lui disent la raréfaction du poisson, les problèmes avec La Dominique, la pollution chimique due au chlordécone [pesticide contre le charançon du bananier qui empoisonne toutes les Antilles française, NdlR] et les charges de carburant.
« Tout augmente, on n'en peut plus », confie l'un d'eux. Un autre lui parle d'un problème de machine à glace qui fonctionne avec du gaz interdit. « Pourquoi pas une machine à glace avec l'énergie solaire? On a bien un climatiseur solaire. On va faire une coopération avec l'université de La Rochelle. Allez on regarde cela. Laissez vos coordonnées », répond la présidente de Poitou-Charentes.
Plus de grand-messe médiatique, Madame Royal privilégie « proximité », « dialogue », « observation et travail de fond », « consolidation des fondations » avant la vraie campagne qui démarrera au soir du dépôt de candidatures le 13 juillet.
Discrètement, elle a rencontré à son domicile le docteur Pierre Aliker, ami d'Aimé Césaire, 104 ans, figure très respectée. « Vous êtes au courant de la politique nationale? » lui a demandé Mme Royal. « Martine Aubry - Ségolène Royal, c'est un match que nous avons suivi et que nous suivrons », lui a répondu le sage [voir l’article de France-Antilles Martinique sur cette rencontre ici, NdlR].
Ségolène Royal, se recueille, le 23 février 2011 au cimetière La Joyau à Fort-de-France, sur la tombe d'Aimé Césaire (Patrice Coppée/AFP)
Autre moment, Madame Royal a voulu, avant de quitter la Martinique pour la Guadeloupe, se recueillir sur la tombe d'Aimé Césaire disparu en avril 2008.
Les autres médias, locaux, ont été peu prolixes. Guadeloupe 1ère Télé a annoncé en une poignée de secondes l’arrivée de Ségolène Royal en Guadeloupe hier, sa rencontre avec les militants socialistes au Lamentin, et « de nombreux rendez-vous » prévus aujourd’hui, dont un avec son homologue de la région Guadeloupe, le socialiste Victorin Lurel, qui avait été le seul président de région à se faire élire au premier tour lors des élections régionales de mars 2010, avec 56% des voix.
Concernant la rencontre avec les socialistes au Lamentin, Françoise Degois a twitté : « "La politique, c'est d'abord tenir ses promesses" SR en réunion publique au Lamentin en Guadeloupe. »
Martinique 1ère Télé a rediffusé au JT d’hier soir la réunion-rencontre de Ségolène Royal avec les socialistes martiniquais à l’hôtel Impératrice, qui a eu lieu avant-hier soir. Et France-Antilles Martinique et France-Antilles Guadeloupe n’ont pas (encore) traité des déplacements de Ségolène Royal hier.
Frédérick Moulin (source principale : Le Parisien /AFP)