A la veille des manifestations pour la défense des retraites, le mythe d’une candidature DSK à gauche a du plomb dans l’aile …
Selon le dernier baromètre politique d’octobre de l’étude TNS Sofres, si Martine Aubry conserve une avance, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal sont au coude-à-coude 53% contre 52% chez les sympathisants de gauche.
Ces chiffres à risque, très loin de ce que certains ont annoncé, feront sûrement réfléchir le locataire de Washington avant une éventuelle candidature pour les primaires socialistes. Martine Aubry, l’a promis, malgré les appels affolés de certains de ses conseillers qui préféreraient « une primaire de confirmation », la désignation du candidat socialiste se fera par des primaires « exemplaires et transparentes ».
Or, malgré les tentatives pour booster la candidature de Dominique Strauss-Kahn les chiffres, si l’on s’en tient à l’électorat de gauche, sont loin d’être sûrs. D’autant qu’on maîtrise mal le scénario de ces premières primaires à la française. Un scénario à l’américaine obligeant à une vaste campagne pour capter l’électorat de gauche ne serait pas des plus faciles pour le directeur du FMI qui a pris des positions difficiles à défendre. Ne déclarait-il pas il y a quelques mois "Si on arrive à vivre 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans, il va bien falloir que, d'une manière ou d'une autre, ça s'ajuste", une position plus proche du gouvernement actuel que des propositions socialistes.
Mais alors …, si on écarte la candidature Strauss Kahn trop risquée, quelles seront les têtes d’affiche de ces primaires socialistes ?
On comprend, à l’observation de ce dernier sondage, l’importance des signes de l’unité que souhaitent donner les deux dames du PS. Il s’agit bien d’éviter à tout prix une guerre des deux roses qui serait fatale à la gauche et ouvrirait grand la porte à Nicolas Sarkozy. C’est-ce que redoutent les deux socialistes sur qui repose en grande partie la responsabilité de la victoire en 2012.
Philippe Allard