Les Primaires sont l’occasion d’ouvrir le débat avec la population afin d’expliquer les orientations politiques à mener pour répondre aux enjeux de notre monde contemporain. C’est le travail que fait Ségolène Royal dans cette campagne des Primaires, car la politique ce n’est pas une posture personnelle, ce n’est pas la défense d’un clan ou d’un parti, c’est avant tout être capable de diriger un Etat pour préparer l’avenir et donc défendre des engagements clairs.
Après cinq ans de Nicolas Sarkozy au pouvoir, la France a pris du retard. Menant une politique libérale de réduction de l’Etat, celui-ci n’a pas engagé les politiques nécessaires pour répondre aux grands enjeux. En 2012, il nous faut à la tête de l’Etat un pilote dans l’avion France, une personnalité capable de cerner les enjeux et de fixer le cap.
La politique énergétique est un des enjeux de notre société. Ségolène Royal n’a pas découvert ce sujet lors une déclaration de candidature. Elle y travaille depuis de longues années et dénonce l’incapacité du pouvoir en France a prendre les bonnes décisions pour répondre à cet enjeu.
Lucile Bourquelot, rappelle dans le texte ci-dessous l’importance de l’engagement de Ségolène Royal sur ce sujet.
Philippe Allard
Une politique énergétique pour le XXIème siècle avec Ségolène Royal
De la politique énergétique dépend l’avenir – essor ou déclin – de nos sociétés, énergivores d’un bout à l’autre de la planète. Une politique énergétique pour le XXIème siècle doit reposer sur cinq piliers: économies d’énergie, croissance des énergies renouvelables, sortie du nucléaire, dissuasion des pilleurs d’énergies fossiles et vision au moins européenne de la gestion des énergies, sur ces cinq impératifs Ségolène Royal est à l’avant-garde.
Dès 2004, accédant à la présidence de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a orienté les investissements régionaux vers les économies d’énergies (par exemple : développement des transports en commun si déficients en zone rurale, plan régional pour l’isolation de 5000 maisons de personnes à revenu modeste ), vers les énergies non polluantes (sauvetage d’Heuliez et production de la voiture électrique MIA) et vers les énergies renouvelables (financement régional du fonds d’équipement photovoltaïque ouvert aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises et aux collectivités, ou construction du lycée Kyoto autonome énergétiquement).
En 2006 les trois piliers de la campagne ont été la démocratie participative, l’ordre juste et l’excellence environnementale. Nombreux sont alors ceux pour qui l’excellence environnementale n’a semblé qu’un gadget vert sans lien avec le reste du programme. Mais la cohérence du triptyque est pleinement apparue quand on a pu constater que les victimes des accidents environnementaux sont en priorité les populations socialement les plus fragiles et quand Fukushima au Japon a démontré les effets catastrophiques d’une décision nucléaire qui reste centralisée, technocratique et soustraite au débat démocratique dans tous les pays.
Face à Nicolas Sarkozy en 2007, Ségolène Royal a dénoncé l’exceptionnelle dépendance nucléaire de la France : « Si j’avais été présidente, la France serait aujourd’hui la puissance verte, la première puissance ». Au lieu de cela, s’appuyant sur l’acquis d’une recherche et d’une production industrielle d’énergies renouvelables, déjà confirmées, c’est l’Allemagne qui après Fukushima est prête pour renoncer au nucléaire. Pour la France dont 75% de la production électrique vient de l’atome, Ségolène Royal propose un calendrier réaliste de sortie du nucléaire. Ce calendrier étalé sur 40 ans est couplé avec une intensification des recherches sur les énergies renouvelables, et il est susceptible d’être abrégé en rapport avec des avancées décisives de celles-ci.
Mais il ne suffit pas qu’une mesure soit écologiquement souhaitable pour qu’elle soit démocratique, c’est-à-dire socialement juste. C’est au nom de l’ordre juste que Ségolène Royal s’est opposée à une taxe carbone qui, dans l’état actuel de l’équipement en France, pénalisait les classes populaires et moyennes des zones rurales sans leur offrir de solution de rechange à l’usage du véhicule individuel. Florence Aubenas dans son livre « les quais de Ouistreham » a bien décrit la précarité des femmes de ménage de cette région de Normandie, acculées à la possession d’une voiture pour travailler deux heures ici et trois heures là.
Autant que la justice sociale, c’est la solidarité entre les générations présentes et futures qui inspire l’impératif de l’excellence environnementale. Contre le pillage des énergies fossiles à l’heure de la déplétion pétrolière, Ségolène Royal a contesté seule les bonus de Total (qui a fini par y renoncer). Elle dénonce l’encouragement à une production non régulée que constitue la mécanique absurde des prix selon laquelle les compagnies mondialisées répercutent toujours les hausses du brut et jamais ses baisses sur les consommateurs. Elle s’oppose radicalement aux permis d’exploration des gaz de schiste.
Enfin Ségolène Royal, l’Européenne, ressuscite pour le XXIème siècle l‘esprit fécond de la CECA des fondateurs. Sortir du nucléaire est une décision politique qui ne peut se prendre solitairement, compte tenu non seulement de ses effets sur le marché de l’énergie, mais de l’interconnexion technique des réseaux électriques. Le programme européen de Ségolène Royal, repris par le MANIFESTO, programme du Parti Socialiste Européen de 2009, prévoit la mise en place d’une autorité européenne de l’énergie, pour des options décidées en commun et pour une gestion commune des stocks et des flux.
Ainsi le défi d’une politique énergétique pour le XXIème siècle est-il aujourd’hui intégralement relevé par Ségolène Royal.
Lucile Bourquelot
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