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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 04:48

 

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QU’EST-CE QUE LE SEGOLENISME   ?

Sur un socialisme d’avenir pour le XXI ème siècle

Par Sandrine Piaskowski


 

Introduction

 

Longtemps, et particulièrement depuis le congrès de Reims, nous fûmes taxés de supporters, adhérents idolâtres, ségolâtres, apôtres de la personnalisation. Or, rien n’est plus faux, je dirais plus inexact, car nous ne sommes pas dans l’échange d’imprécations ou la simplification des positions des uns et des autres. Nous ne sommes pas dans l’abrupte réduction à une nature, nous ne sommes ni dans la croyance, ni dans la consommation politique. En bref, nous pensons, il nous arrive aussi de réfléchir. En d’autres termes, la rue de Solférino n’a pas le monopole de la réflexion ! Nous sommes précisément dans la réflexion, l’argumentation, la démonstration, la proposition. Alors, quels sont les fondements de cette réflexion, que défendons-nous ?

Le terme « ségolénisme » peut lui-même susciter des interrogations. Il est clair qu’il offre tous les avantages de la commodité. Il permet en premier lieu d’évacuer l’appellation de « royalistes », qui somme toute poserait problème en République. Il permet en second lieu une identification rapide et a le mérite de la clarté. Ce terme commode est sujet à discussion et gagnerait sans doute à être « remplacé » ou du moins gagnerait-il plus à l’interchangeabilité. Pourquoi ?

Il est clair que le terme contient en lui-même le possible reproche de la « personnalisation ». Cependant, il n’est pas honteux de recourir à ce type de terme : gaullisme, mitterrandisme, etc … se sont succédés bien avant que l’on ne parlât de « sarkozysme ». La défiance possible vis-à-vis de ce genre d’appellation provient largement de la vacuité du « sarkozysme ». A nous de ne pas laisser comparer les modes d’expression de Ségolène Royal à l’agitation et à la communication désordonnée de l’actuel Président de la République. A nous de montrer que notre pensée est structurée, en bref de préciser nos principes directeurs - principes auxquels l’ensemble de nos propositions concrètes peuvent être rattachées.

Par ailleurs, l’aspect « bannière » de l’appellation n’est pas honteux. L’élection du Président de la République au suffrage universel direct induisit dès 1962 l’idée de la personnalisation, confirmée à partir de 1965. A moins d’y renoncer et de revenir à un système parlementaire strictement entendu, la référence à une personnalité charismatique est une donnée incontournable. Le charisme n’est pas synonyme de culte de la personnalité et de dépossession de notre faculté de jugement. Il serait intéressant de savoir pourquoi nous sommes présentés par nos adversaires comme membres ou fidèles d’une secte, et cela ferait l’objet d’un article spécifique ! Il semble dès à présent que ce charisme dont fait preuve Ségolène Royal, ce contact qu’elle établit avec le « peuple » inquiète les autres prétendants à la magistrature suprême. C’est pourquoi nous pouvons nous voir opposer l’appellation de « populiste » quand c’est l’adjectif « populaire » qui conviendrait. C’est pourquoi j’ai suggéré l’ « interchangeabilité » des termes. A côté de « ségolénisme » un autre terme peut être proposé qui en serait la substance même. Un long travail pourrait être engagé sur ce point. Ce que dans nos réunions, nous désignons comme le « fond », le « contenu ». L’un ne va pas sans l’autre.

Il est clair que nous sommes à un moment charnière de l’histoire de nos démocraties : outre la difficulté des gauches à se redéfinir après l’effondrement du communisme soviétique, la social-démocratie est exsangue. Crise financière, récession, remise en cause des acquis sociaux, mondialisation impersonnelle, montée des nationalismes, émergence de préoccupations écologiques globales, abandon des catégories populaires dans une société de plus en plus clivée, constituée en réseaux élitaires, morale de l’intérêt en progression, etc … l’appel à la libre expression doit être entendu ; la soif est immense de réfléchir et de reconstruire. La soif est intense, dans et pour ce XXIème siècle qui commence, de repenser « la » gauche, de refonder le socialisme.

Nous sommes dans un système médiatique de plus en plus développé. Dès aujourd’hui, présentons les axes majeurs qui caractérisent le « ségolénisme ». Des travaux considérables ont déjà été entrepris, avant même la Présidentielle de 2007, qui n’ont cessé d’être enrichis. Les universités participatives ont vu le jour, Ségolène Royal n’a cessé d’avancer des propositions. Tant avec le concours de spécialistes de renom qu’avec la participation citoyenne. Il nous faut exposer un « référentiel » clairement identifiable par tous. Je présente ici ce qui selon moi est au fondement même de cette démarche. Je précise aussitôt que les ouvrages, journaux, articles que je suis amenée à citer au fil de ces pages sont de tous horizons, que leurs auteurs ne sont pas étiquetés « ségolénistes », et ont même pu depuis l’élection présidentielle de 2007 ou le congrès de Reims de 2008, choisir une autre voie ou tracer la leur propre ! Il importe en effet de ne se couper d’aucun apport théorique, loin des engagements partisans. Je ne parle pas ici stratégies, alliances, trajectoires personnelles, etc …

Je propose trois axes majeurs : dans un premier temps, nous nous attacherons à réfléchir à ce qu’est cette nouvelle manière de faire de la politique que nous appelons de nos vœux ; démocratie participative, renouveau de la parole citoyenne et respect de l’individu sont en effet au coeur d’une volonté de reconstruction de la vie sociale et politique afin que chacun ait les moyens de maîtriser sa propre vie. Ceci est évidemment indissociable des aspirations de justice sociale et de l’idée d’une citoyenneté économique, pour donner son plein sens à l’idée de « démocratie sociale ». Ceci est notre axe deuxième. Le fil conducteur est fondamentalement de retrouver le chemin de ces catégories populaires qui soit ne votent plus soit ne votent plus à gauche. C’est là que nous avons failli. Je crois que cette question est centrale dans la réflexion de Ségolène Royal. Notre troisième axe traite des valeurs républicaines, qu’il faut revivifier à travers notamment cette fraternité, consubstantielle aux deux premiers points, qu’elle mit en avant malgré les quolibets. En bref, ne plus admettre de voir le « peuple de gauche » se déliter, voire disparaître, ne plus se satisfaire d’un parti sclérosé, et à travers ces trois axes, engager une nouvelle recomposition.


AXE PREMIER : DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ou UN NOUVEAU FONCTIONNEMENT POLITIQUE


AXE DEUXIEME - CITOYENNETE ECONOMIQUE ET DEMOCRATIE SOCIALE


AXE TROISIEME : LA DEFENSE DES VALEURS REPUBLICAINES ou LA REPUBLIQUE DE LA FRATERNITE


FIN DE L'AXE TROISIEME ET CONCLUSION


SOURCES/REFERENCES (PARTIE 1/2)


SOURCES/REFERENCES (PARTIE 2/2)

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 12:21

segolene-royal-0062Pour ceux qui ont oublié le sens de la gauche …

 Nicolas Sarkozy en mettant fin à la retraite à 60 ans s’attaque à l’une des grandes réformes sociales de François Mitterrand. Il n’a pas hésité d’ailleurs à faire référence directement à son prédécesseur. En lançant cette attaque, l’actuel président de droite redessine délibérément la ligne de fracture gauche/droite. Un moyen qui devrait lui permettre de récupérer l’électorat conservateur qui lui a fait défaut lors des élections régionales.

 

C’est par ordonnance, le 26 mars 1982, que fut fixé l'âge légal de la retraite à 60 ans selon la décision du chef de l’Etat socialiste. Une ordonnance donc, pas une loi, pour une réforme sociale majeure du premier septennat de François Mitterrand.

Une réforme qui ne satisfaisait pas tout le monde à l’époque. « Tous les ministres compétents en économie, Jacques Delors, moi et quelques-uns, nous étions catastrophés » avouait Michel Rocard, il y a quelques mois,  en venant soutenir la première secrétaire du PS. Dans une émission de radio du dix sept janvier dernier, Martine Aubry avait semé le doute en déclarant : « Je pense qu'on doit aller, qu'on va aller très certainement vers 61 ou 62 ans.». Michel Rocard saluait cette remise en cause de la retraite à 60 ans. « Mon amie et camarade Martine Aubry a eu raison, il lui a fallu du courage » précisait-il. La première secrétaire du PS a visiblement changé d’avis depuis…

François Mitterrand, laissant ses « ministres compétents en économie » poursuivait de son côté l’œuvre des grandes voix socialistes de Jaurès à Blum, avec la retraite à 60 ans  « une grande conquête sociale espérée depuis la fin du siècle dernier » selon ses propres mots.

 

Dans cette bataille qui s’ouvre aujourd’hui sur la retraite à 60 ans, c’est à la candidate socialiste aux élections présidentielles de 2007, Ségolène Royal, que l’on doit la prise de position la plus déterminée avec l’expression sans appel : la retraite à « 60 ans, ce n’est pas négociable » ! Comme François Mitterrand en 1982, Ségolène Royal s’est ainsi fortement démarquée à gauche. En laissant de côté les grands économistes socialistes, de Paris ou de Washington, la socialiste a dénoncé une attaque inacceptable contre les catégories sociales les plus défavorisées. Venant soutenir les manifestants à Poitiers jeudi 27 mai, elle est revenue sur ce principe fondamental en déclarant : en mettant fin à la retraite à 60 ans Nicolas Sarkozy « s’en prend aux ouvriers, aux employés, à ceux qui se lèvent tôt et qui ont travaillé dur car c’est sur eux que va peser cette remise en cause d’un acquis social ».

Entre Michel Rocard condamnant une réforme sociale de Mitterrand et appuyant Martine Aubry confuse dans ses premières déclarations sur ce sujet, et Ségolène Royal définissant clairement la frontière gauche/droite pour s’opposer à la politique de Sarkozy ce sont deux socialismes qui s’expriment.  Reprenant le flambeau des grands leaders socialistes de Jaurès à Mitterrand qui ont su allier socialisme et liberté pour entendre et défendre les droits du peuple, Ségolène Royal incarne de plus en plus ce socialisme humaniste qui a fait cruellement défaut à gauche depuis François Mitterrand.


Philippe Allard

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 19:16

 

  martine-aubry.jpgParti-socialiste-copie-1.pngL’adoption par les militants socialistes d’un nouveau modèle de développement devait montrer le grand retour sur la scène des idées du Parti socialiste sous la direction de Martine Aubry.

On allait voir ce qu’on allait voir …

La première secrétaire n’a pas lésiné sur les moyens : grand rassemblement à la mutualité pour présenter le texte, nombreuses interventions dans les médias de tous les cadres du Parti pour faire son apologie, vote unanime au conseil  national.

Toutes les motions pouvaient s’y retrouver. De Pierre Moscovici à Benoît Hamon, ils n’avaient que grands sourires et congratulations. Il était interdit de montrer sa différence pour afficher au contraire l’unité retrouvée derrière la première secrétaire et frapper ainsi l’opinion publique. « Nous travaillons tous ensemble » était le mot d’ordre repris par tous !

 

Belle image pour les magazines, sauf que … Si tout paraissait si bien orchestré, ils avaient oublié un élément essentiel : les militants. Et là pour le coup : c’est le bide du siècle !

Les militants ont largement boudé le vote de ce texte, l’abstention triomphe, les militants s’en vont et le Parti socialiste s’effondre.

Le nouveau modèle de développement semble déjà bon pour le rayon des invendus…

 

Dure réalité pour ces cadres stratèges qui se voyaient déjà à des postes ministériels…

Ils n’ont pas réalisé que la démocratie ne se faisait pas dans les fauteuils confortables de Solferino ou le virtuel d’une image à la télévision mais dans la capacité à mobiliser un électorat !

 

Et ils poursuivent dans la même lancée … Après des semaines de suspens, la fumée est enfin sortie du conclave de Solferino pour annoncer la réforme socialiste des retraites, bien sûr sans consulter les militants qui ont appris dans la presse quelle était l’orientation de leur parti !

Interrogée par des militants, une jeune cadre dynamique du PS leur répondait : « mais au PS ce sont les responsables de motions qui décident ! »

 

Oui mais voilà, ce fonctionnement archaïque ne fonctionne plus !

Pourtant la tornade provoquée par Ségolène Royal aurait pu bousculer ce conformisme ambiant pour donner à ce Parti une réelle dynamique populaire. C’était tout l’enjeu du congrès de Reims. Ségolène Royal proposait une rénovation du fonctionnement de ce Parti pour ouvrir les portes et les fenêtres et instaurer une démocratie participative donnant une réelle place aux militants.

On connaît la suite. Quelque chiffres truqués dans une arrière salle du Nord et, l’ordre était restauré avec ses chefs, ses sous-chefs et les aspirants à devenir chefs.

 

On peut s’interroger maintenant sur l’avenir de ce Parti.

Acceptera-t-il finalement la refondation proposée par l’ancienne candidate présidentielle ou poursuivra-t-il vers une fin à la SFIO ?

Accepteront-ils de soutenir un leader capable de créer un réel élan populaire en s’adressant aux gens ou préféreront-ils disparaître dans les bras d’un gestionnaire international ou ceux d’une chef de clan ?


Philippe Allard

 

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 23:01

20081125Royal.jpgVendredi midi, on m'a encore posé la question sempiternelle : Mais pourquoi tu la soutiens encore ? La même question je l'ai eu a plusieurs reprises dans la semaine. Je vais donc répondre d'une manière un peu différente.  Avec des choix et des remarques sur la situation actuelle.

Tout d'abord, je n'ai pas confiance dans une tricheuse ou un ami et/ou complice des banksters, c'est simple et sans appel. Encore moins si celui-ci nous explique le 6 mai 2007 à 20H01 qu'il est disponible pour la gauche, alors qu'il préparait son départ pour le FMI depuis au moins 3 mois.

Revenons à notre Sorcière Royal, pour la notion de sorcière , lire ce billet et ce que Dray en pensait de la dite Ségolène.

1/ Tout le monde aura remarqué qu'elle a adoptée une façon plus subtile de communiquer, plus discrète et qu'elle a pris confiance en elle. Il suffit pour ça d'être un peu objectif. Pendant ce temps là les amis de DSK et ceux de Titine vont jouer à se savonner la planche.

2/ On nous a bassiné avec l'histoire d'EAG (Espoir à Gauche), puis nous avons entendu Peillon dire qu'il avait été trop maladroit... et qu'il était conseillé par son enfant de 13 ans. Qu'est devenu EAG ? on ne sait pas, et qu'est devenu le rassemblement de Vincent Peillon ? J'ai entendu parler de rumeurs selon les quelles De Sarnez irait actuellement voir du coté de Villepin, ce qui montrerait le coté louvoyeur du couple Sarnez-Bayrou.

3/ Elle n'intervient dans les médias que pour des problématiques qui concernent directement les citoyens: Heuliez, Tempête, urgence sociale et insécurité foirée par l'UMP. Tandis que la direction du PS a du attendre que Titine explique qu'il fallait parler social avant toute chose. Certains se perdent en conjectures ou tombent dans les pièges de communication de l'UMP : Burqa par exemple.

4/ Pendant ce temps le travail de fond continue : Une visite chez Lula, pas vu dans les médias qui préfèrent faire la promotion de Pal  Sarközy et de ses horreurs. Continuation des UPP, et n'oubliez pas -vil troll- que Desirs d'avenir existe toujours... et que tous les appareils militants sont plutôt en veille en ce moment, y compris les 40 voleurs amis de DSK.

5/ On nous parle des sondages: regardez les bien, elle fait ses meilleurs scores dans les classes populaires et chez les jeunes. On se souvient du problème des sondages avec quotas pas forcément fiables. Une question simple se pose, les sondeurs vont ils dans ces "quartiers" où lignes fixes et internet ne sont pas aussi répandus qu'ailleurs ? De même ces sondages sont réalisés hors primaire: aucun débat de fond réel, pas de propositions sérieuses discutées (y compris dans le PDF dont la diffusion a vainement exaspéré les troll titinistes). Et on en trouve qui donne des informations contradictoires : ainsi Flamby (Hollande) fait 3% de désirs de candidature et est parait-il plus "populaire" que Ségolène Royal qui fait un meilleur score que lui. N'oubliez pas que dans les sondages, la question et le contexte sont très importants.

6/Un point important de cette primaire sera la proximité avec les citoyens, ce point jouera sur les scores et la perception de réelle volonté de commencer à changer le système. Les candidats devront se bouger le cul, et aller discuter un peu partout. Centre ville, quartiers, zones rurales. Voyez vous DSK dans un bus autrement que briefé au mm par Euro RSCG? Martine Aubry à la campagne ? Personnellement j'ai des doutes. Et je vous le dit, je m'investirai dans ces primaires, par exemple pour aller écouter/discuter dans les quartiers et revenir rigoler chez les contrits bobos parisiens.

7/ Regardez les résultats de bureau de vote lors des régionales, comparons les bureaux de vote des zones industrielles en crise là ou la gauche obtient 70% au second tour en Poitou-Charentes elle ne fait que 20 ou 25% dans l'historique fief de la gauche : le Nord Pas de Calais. Bizarrement personne ne parle trop de ça, aucun journaliste ne s'est posé la question des différences de mobilisation des électeurs.

8/ Souvenez vous du débat avec Daniel Cohn-Bendit sur France2, il a été retourné et a montré qu'il était près a travailler avec elle. Et que dire de cette réplique de Ségolène à DCB qui parlait d'experts :"Mais tes experts, ça fait 20 ans qu'ils se trompent".. Et quelle est la candidate potentielle primaire qui a le plus de proximité avec l'écologie ?

9/ Martine Aubry et Ségolène Royal sont tombées d'accord sur un truc très pertinent: Ségolène va travailler sur le sujet de l'écologie et de l'égalité réelle pour les prochaines conventions du PS. Or ces sujets là sont essentiels: le mode de développement productiviste est en cause et le système économique crée des inégalités criantes et des égoïsmes de classe. Accessoirement, le commentaire "elle méprise le PS" des trolls mérite d'être corrigé.

Je rajoute un 10e point, lié au point 3 : Voilà ce qu'elle demande: "Ségolène Royal demande à Nicolas Sarkozy de renoncer aux mesures de rigueur scandaleuses qu'il a annoncées hier et qui frappent les Français les plus modestes, et de rétablir immédiatemment la prime de 150 euros versée à 3 millions de familles, ainsi que l'exonération de charges dont bénéficiaient les très petites entreprises lorsqu'elles embauchaient"

Voilà qui est clair (même si sur les aides, elles doivent être conditionnées): On va demander à 3 millions de famille de faire ceinture sur cette prime de noel, pour une économie de 450 millions d'Euros qui partaient immédiatement dans l'économie réelle, pas dans la spéculation.

Et pour la suite des questions, allez lire les billets sur le même sujet.

 

Par Ronald,

pour le blog Intox 2007

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 10:50

Ségolène Royal et Ariane Mnouchkine au Théatre du Soleil par Ségolène Royal  Contribution de Patrice Marie, metteur en scène. 

 

Pour que la culture soit l’affaire de tous

 

C’est grâce à la gauche que la France occupe aujourd’hui la première place dans le domaine culturel : premier réseau d’équipements culturels, musées rénovés, dispositifs performants d’aides aux artistes, à l’édition, au cinéma, la liste serait longue de nos réussites. L’impulsion de Jack Lang dans les années 80 a été suivie par les collectivités territoriales, qui ont relayé l’élan tout en l’amplifiant : l’idée culturelle s’est durablement imposée en France.

 

Mais qu’en fait-on aujourd’hui ?

 

  • Le démantèlement annoncé de la culture

 

Avec habilité, Nicolas Sarkozy n’a pas pris le milieu culturel de front. Mais en réalité, c’est toute la politique culturelle, construite pierre par pierre depuis des années, qui est menacée. Le ministère de la culture est peu à peu vidé de sa substance. La politique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite y fait, dans l’ombre, des ravages, car le ministère de la culture, qui avait doublé ses crédits en 1982, a beaucoup embauché à cette époque, et les départs à la retraite sont nombreux dans ses rangs. La restructuration du ministère fait de celui-ci une administration de gestion, d’où toute idée de projet est évacuée, à tel point qu’il a fallu créer la commission Karmitz pour donner l’illusion qu’on voulait encore innover.

 

Les directions régionales des affaires culturelles se désespèrent des baisses de subventions pour la vie culturelle locale, et de l’absence d’orientations, au point qu’elles craignent leur suppression prochaine. La politique de la ville, l’éducation artistique à l’école, l’éducation populaire sont des secteurs non seulement sinistrés, mais en voie de disparition. Et cela dans l’indifférence générale car ce qui est modeste et local ne se voit pas.

 

Les coups annoncés contre les collectivités territoriales – notamment la suppression de la taxe professionnelle – vont pénaliser de façon massive les acteurs culturels. L’action en faveur du mécénat, pourtant prometteuse, a été stoppée. Et le développement de la pauvreté exclut de plus en plus de personnes de la fréquentation culturelle, jugée, parfois à juste titre, trop chère. 

 

Le démantèlement massif de la culture s’annonce. L’idée du gouvernement est de ne réserver à l’Etat que la culture institutionnelle et de prestige, et de laisser aux collectivités l’action de terrain : sauf que, privées de moyens, celles-ci ne pourront pas prendre le relais.

Et ce serait priver l’Etat de ses responsabilités en matière d’innovation. C’est tout le tissu culturel et artistique local qui risque ainsi de s’effondrer.  

 

Face à une attaque d’une ampleur sans précédent, il s’agit de faire des propositions qui aillent au-delà du seul discours sur l’indispensable restitution des marges de manœuvre financières. Les grands changements espérés après l’ère Sarkozy sont l’occasion de réfléchir à un nouvel élan pour la culture en France.

 

 

  • Ouvrir la culture au plus grand nombre

 

Il est temps d’agir : malgré l’augmentation considérable de l’offre culturelle depuis trente ans, rien n’a vraiment changé en termes de fréquentation : c’est toujours à une minorité de la population (seulement 22% des Français ont une pratique au moins occasionnelle de la culture, par exemple aller au théâtre une fois par an) que profitent les quelques 10 milliards de budgets publics consacrés à la culture.

 

Pourquoi ? Tout simplement parce que les politiques publiques de la culture se préoccupent de l’offre, non de la demande. La question des publics a toujours été une question marginale.

 

Proposer un nouvel élan culturel, c’est réfléchir à la façon dont l’offre culturelle peut profiter à la population dans son ensemble. C’est se demander comment les citoyens peuvent y participer directement, et non seulement comme un public passif, voire comme une clientèle.

 

En période de crise, et pour que la population accepte une augmentation des budgets culturels, il est indispensable de travailler à une culture plus accessible, plus partagée, qui soit l’affaire de tous, en un mot à une culture démocratique. Pour cela, quelques propositions, simples, peu coûteuses, pourront constituer les axes forts d’une politique de la culture réellement participative :

 

  • Redonner à la culture sa dimension sociale

 

Proposition n°1 : systématiser les résidences afin de permettre aux artistes qui le souhaitent de créer en lien avec la population.

                                                                                             

S’impliquer dans des projets avec des artistes confirmés, participer à un processus de création, se « frotter » aux œuvres d’art avec les outils pour les comprendre, de telles activités sont extraordinairement puissantes pour construire chez l’individu la confiance en soi, la sociabilité, la compréhension du monde.

 

Il faut permettre à chacun de s’impliquer dans une démarche culturelle et artistique en multipliant, sur tout le territoire, les occasions de collaboration entre artistes et citoyens, à travers un programme de résidences d’artistes dans les lieux de la cité : centres culturels, écoles, universités, hôpitaux, prisons…

 

Exemple :

Un plasticien, artiste reconnu, réalise des statues monumentales en plâtre. Il s’installe pendant un mois dans le centre culturel d’une petite ville. Il propose aux artisans de la ville qui utilisent le plâtre dans leur travail, de s’associer avec lui. Une équipe d’une dizaine de personnes se forme. L’œuvre se construit peu à peu, les artisans apportent au plasticien leur connaissance du maniement du plâtre, le plasticien reste pleinement l’artiste. Le jour de l’inauguration, les artisans sont fiers du travail accompli, et sont en mesure d’expliquer la démarche de l’artiste, alors que l’œuvre aurait peut-être été rejetée si elle avait été simplement installée dans l’espace public, sans ce travail de médiation. Les artisans sont également mieux reconnus dans leur profession, car les métiers manuels sont souvent dévalorisés. L’artiste, les artisans, la population : tout le monde y gagne.

 

 

  • Valoriser la pratique amateur

 

Proposition n°2 : Doter la pratique amateur d’un vrai statut, et encourager les relations artistiques entre la pratique amateur et la pratique professionnelle.

 

C’est un problème franco-français : la pratique amateur est dévalorisée en France. Elle n’a pas de statut et la frontière entre amateurs et professionnels est floue, ce qui ne favorise pas la collaboration entre les deux secteurs. Pourtant, alors que la fréquentation culturelle stagne, la pratique amateur est en plein essor : nous avons tous, autour de nous, quand ce n’est pas nous-mêmes, des amis qui écrivent, dansent, font de la photo, de la musique, du théâtre…

 

La pratique amateur est un vecteur essentiel d’apprentissage de la sociabilité, et elle constitue aussi un chemin vers la fréquentation des œuvres, à condition que des passerelles existent entre pratique amateur et pratique professionnelle.

 

Le ministère de la culture, qui a axé son action sur le tout professionnel, doit s’intéresser à la pratique amateur, d’abord en lui donnant enfin un statut, ensuite en multipliant les lieux et les moments de relations entre praticiens professionnels et praticiens amateurs, dans le respect de l’identité de chacun.

 

Exemple :

Une compagnie de théâtre professionnelle souhaite monter « Comme il vous plaira » de Shakespeare… dans les Ardennes (la pièce se passe en effet dans cette région). Il faut 20 comédiens : la compagnie ne peut pas les payer tous. Elle décide alors de confier les rôles les plus importants à des professionnels, qu’elle rémunère, et les autres rôles à des amateurs, bénévoles. Le groupe d’amateurs participe ainsi à une expérience théâtrale de haut niveau. Sans le recours aux amateurs, le projet ne pouvait pas se faire : les artistes professionnels sont donc heureux de pouvoir travailler, sans pour autant que le projet artistique soit amoindri.

La pièce est donnée, en plein air pendant l’été, dans la forêt des Ardennes. La population locale vient, nombreuse, assister à un spectacle qu’elle ne serait peut-être pas allé voir dans le théâtre municipal : tout le monde y gagne.

 

 

  • Développer la culture à l’école :

 

Proposition n°3 : Convaincre l’éducation nationale de s’ouvrir enfin à l’éducation artistique, afin que chaque enfant ait reçu une sensibilisation approfondie aux arts et aux pratiques artistiques au cours de sa scolarité.

 

L’éducation artistique à l’école est un serpent de mer : toujours annoncée, jamais réellement mise en place. C’est dommage : c’est un vecteur extraordinaire de développement pour l’enfant, quelle que soit son origine sociale.

 

A condition qu’il ne s’agisse pas d’enseigner la culture comme une matière parmi d’autres, mais bien de permettre à l’enfant de participer concrètement à un projet culturel. Il faut développer sur tout le territoire, et même systématiser, les jumelages entre établissements scolaires et établissements culturels, et développer à grande échelle les résidences d’artistes dans les écoles.

 

 

Exemple :

Une pièce de théâtre est montée au cours de l’année scolaire dans une classe de CM2 d’un établissement culturel d’une banlieue difficile, avec une compagnie professionnelle locale. Parmi les élèves participants, un enfant d’une famille immigrée, mal intégrée. Les résultats scolaires de cet enfant sont mauvais : mais voilà que le jour de la représentation, il est excellent dans son rôle : il est le meilleur ! Pour lui qui ne connaît que l’échec, c’est un vrai moment de réussite, d’autant plus valorisant qu’il s’agit de culture. Il est fondamental, pour un enfant, que le regard que portent sur lui les autres, et qu’il porte sur lui-même, ne soit pas toujours négatif. La pratique artistique est un outil de premier plan pour y parvenir. Et tout le monde y gagne.

 

  • Favoriser la participation des habitants

 

Proposition n°4 : Amener les établissements culturels à ouvrir leurs conseils d’administration aux habitants de la cité, dont certains faisant partie du «non-public.

 

La culture apparaît à beaucoup comme quelque chose « qui n’est pas pour moi » : combien de personnes passent chaque jour devant un musée, un théâtre, sans jamais y entrer, ni même penser à le faire. Il s’agit pourtant d’équipements publics, financés par tous. Il est vrai que les codes utilisés par la plupart des établissements culturels laissent à penser que ceux-ci sont réservés à la couche la plus cultivée de la population. Le résultat est une culture qui risque de fonctionner « entre soi ».

 

Pour casser cela, il faut permettre aux habitants de s’associer de façon concrète et active à la vie des établissements culturels. Il ne s’agit pas d’intervenir sur les choix artistiques : ceux-ci sont de la responsabilité des équipes dirigeantes, dont c’est le métier. Mais les habitants participants peuvent, par leurs conseils, rendre ces équipes plus attentives à l’accueil de leur public réel et potentiel.

 

Ainsi, un panel diversifié d’habitants pourrait siéger au CA des établissements culturels, et être ainsi source de conseils sur la politique à mener, sur l’administration de la structure, sur les stratégies de développement, et sur toutes les questions concernant l’organisation des activités.

 

Exemple :

Le musée d’une ville moyenne constate une fréquentation insuffisante et ne parvient pas à intéresser une grande partie de la population, que l’idée même de musée n’attire pas.

 

Il propose alors à une dizaine de personnes, dont certaines ne sont jamais entrées dans ses locaux, de rejoindre le conseil d’administration. On demande à ces personnes de parcourir le musée et de noter tout ce qui, à leurs yeux, « ne va pas ». Le résultat : une mine d’information pour l’équipe du musée, et l’obligation de tenir compte, dans le mesure du raisonnable bien sûr, des propositions faites. Peu à peu, même le programme d’expositions temporaires évolue : sans perdre en qualité et en innovation, il s’enrichit des remarques et des propositions des habitants. La fréquentation augmente et se diversifie. Tout le monde y gagne.

 

 

  • Développer le mécénat de proximité

 

Proposition n°5 : Développer le mécénat de proximité sur les territoires, en favorisant l’implication des PME dans la vie culturelle locale.

 

Longtemps un thème « de droite », le mécénat commence à se répandre au sein du milieu culturel, encore modestement cependant.

 

Développer davantage le mécénat (des entreprises et des particuliers), c’est ouvrir la culture à un cercle plus large. En pratiquant le mécénat, un établissement culturel crée des liens entre le public, le milieu artistique, le milieu économique et beaucoup d’autres.

 

L’enthousiasme partagé donne une réelle dynamique : l’institution est plus forte, elle est davantage prête à prendre des risques. Un acte de mécénat réussi, c’est un échange qui ne se limite pas à un chèque, mais qui implique une réelle collaboration où les compétences du mécène deviennent bénéfiques pour l’établissement. C’est un véritable outil pour l’ouverture culturelle. C’est aussi, pour l’entreprise, un outil de développement économique.

 

  Exemple :

Un centre d’art tisse un lien avec une banque locale. La banque accorde une aide financière au centre d’art, et bénéficie d’une réduction d’impôt de 60%. Mais elle ne s’arrête pas là. Par des mailings, elle fait connaître à sa clientèle les activités du centre, Elle fait l’acquisition d’œuvres d’art contemporain pour ses locaux. De son côté, le centre d’art propose des activités (visites guidées, ateliers) pour le personnel de la banque et leur famille.

 

Ces opérations contribuent au rayonnement du centre d’art par des effets de relais de notoriété, grâce à la diffusion en réseau hors du champ culturel. Les résultats se traduisent par une augmentation de la fréquentation et une augmentation du rayonnement local, ce qui renforce l’intérêt des décideurs locaux et donc l’attribution de subventions publiques. Les services rendus à la population sont mieux identifiés. Tout le monde y gagne.

 

 

  • Faire de la culture un vecteur d’intégration.

 

Proposition n° 6 : Favoriser l’organisation d’évènements sur le thème des cultures immigrées, associant création contemporaine et expressions traditionnelles, et impliquer les associations d’immigrés dans l’élaboration de leur programmation.

 

Les personnes immigrées ne fréquentent guère nos équipements culturels, car ce qui y est proposé ne leur correspond pas. Pourtant, la culture doit être le lieu de la rencontre, de la curiosité partagée et de la tolérance.

 

Les équipements culturels doivent proposer de façon régulière des programmations susceptibles d’intéresser cette population, et contribuer à faire connaître leurs cultures d’origine.

 

 

 

 

 

 

Exemple :

Une scène nationale, implantée en banlieue parisienne, décide d’organiser un festival africain.

Le noyau dur de la programmation est constitué de productions contemporaines, africaines ou françaises sur l’Afrique, du niveau artistique correspondant aux exigences de ce type d’équipement. Mais à cela s’ajoutent divers événements qui vont donner une image d’ouverture à la manifestation : à l’extérieur du bâtiment, sur le parking, s’organise un marché africain géant. Au café du théâtre, on joue de la musique africaine. Des conférences de géopolitiques sont organisées afin de débattre du contexte politique des pays africains. Pour organiser l’événement, des associations africaines sont sollicitées. Des ateliers de danse africaine sont organisés. Le festival attire des familles africaines qui, jusqu’à présent, n’étaient jamais entrées dans le théâtre, et certaines personnes parmi elles assistent à des spectacles. Tout le monde y gagne.

 

 

 

  • En conclusion (provisoire) : créer un nouvel esprit

 

Ces quelques exemples montrent que la culture, sans se renier, peut avoir une dimension sociale de premier plan, sans pour autant qu’il s’agisse, comme on en brandit souvent la menace, du retour au « socioculturel ».

 

 

L’erreur serait de demander à l’artiste de jouer un rôle social : tel n’est pas notre propos. L’artiste doit rester fondamentalement indépendant de toute instrumentalisation. C’est le responsable culturel, le médiateur, qui a le rôle de créer le lien entre l’art et la population. Beaucoup peut être fait dans cet esprit : c’est un vrai changement de société qui devient alors possible.  

 

 

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 12:06

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Le Conseil national du Parti socialiste réuni mardi 27 avril à la mutualité révèle malheureusement qu’au PS rien ne bouge si ce n’est les mots, les formules qu’il faut adapter au temps. Le rideau s’est à nouveau levé, les acteurs bien poudrés ont joué leur rôle et le rideau s’est abattu avec quelques applaudissements. La pièce est achevée.

 

Ce qui fut particulièrement indécent dans cette présentation : c’est ce jeu du moi qui s’est répété inlassablement, intervenant après intervenant chacun en avait pour sa « chère Martine… » ! On se demandait à les entendre s’il ne s’agissait pas tout simplement d’un bal de cour dans l’attente de la distribution de postes ministériels… Martine Aubry observait tout ce jeu en jugeant les prétendants. Le peuple était bien loin de ce jeu de dupe.  

 

Mais où sont les Françaises et les Français dans tout cela ?

 

Pierre Moscovici en bon élève présentait à l’oral son devoir au sujet très actuel : présenter un nouveau modèle de développement. Le sujet aurait pu être différent le résultat aurait été sûrement aussi bien construit avec un vocabulaire riche, un texte digne d’un concours de la haute administration.

 

Quel projet pour le Françaises et les Français ?

 

Décidément la direction du Parti socialiste n’a toujours pas compris ce qu’on attend d’un parti de gauche : qu’il soit en capacité de s’adresser directement au peuple. Malgré le souffle nouveau porté par Ségolène Royal, malgré l’attente du peuple révélée par les résultats aux régionales, le parti socialiste s’enferme à nouveau, s’admire, se parle à lui-même, fier d’être mais seulement d’être soi !

 

Philippe Allard, parole de militant

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 09:00

Martine Aubry et Laurent Fabius se sont relayés, hier, pour tirer sur la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy, et tout particulièrement sur le mode de scrutin majoritaire à un seul tour, qui aurait permis à la droite de remporter huit régions au lieu d’une. Photo AFP On se souviendra de la réunion à la mutualité des élus socialistes convoqués par Martine Aubry et Laurent Fabius pour s'opposer à la réforme territoriale du gouvernement.

Mais s'opposer ne fait pas une politique !

Qui connaît aujourd'hui les propositions alternatives du Parti socialiste pour réformer les collectivités territoriales ?

Dans le désert du PS, certains militants souhaitent apporter leur contribution. Daniel Henri nous offre ci-dessous une longue analyse à lire avec attention pour mieux cerner les enjeux du débat.

 

Régression territoriale ou politique ?

Le débat fait rage entre les départements et l’Etat depuis l’initiative réussie d’A.Montebourg concernant le respect des obligations de l’Etat sur  la petite enfance.

L’offensive se poursuit avec C.Bartolone avec le vote d’un budget en déséquilibre en  Seine-Saint-Denis.

Les départements se retrouvent avec des marges de manœuvre affaiblies avec la crise la montée, après l’euphorie immobilière qui a permis de bonnes rentrées des droits de mutations, et la montée  des obligations sociales et le poids de la gestion de l’APA crée par la gauche.

Après  le silence de la campagne régionale  sur le Grand Paris, l’offensive semble repartie contre cette loi : vigilance et résistance sont nécessaires, mais cela ne doit pas obérer la réflexion en vue d’une alternative.  
 

L’idéologie française est peu opérante quand il s’agit de décrire la diversité et la complexité de la puissance publique dans un Etat unitaire et une France décentralisée.

Certains chiffres donnent à réfléchir : d’un côté un endettement public qui ne cesse d’augmenter au niveau de l’Etat, de l’autre une France qui compte 40% du nombre de communes de l’UE et 32000 communes de moins de 2000 habitants et globalement une situation plutôt saine des collectivités locales malgré les dégâts liés à des « emprunts toxiques » dans un certain nombre de  collectivités . 

La France est une et diverse proclamait Fernand Braudel.

Son unité aujourd’hui est interrogée par la mondialisation et sur le plan institutionnel et politique par l’Europe et les pouvoirs locaux.

Quant à la diversité  elle est mal relayée sur le plan institutionnel en métropole. 

Etalement urbain avec une faible armature urbaine comparée à nos voisins les plus riches; niveaux d’intercommunalités plus ou moins puissants qui regroupent depuis peu plus de 85% de la population (beaucoup moins en Ile de France) sans pour autant que les « syndicats techniques » n’aient beaucoup diminué en nombre ; légitimité démocratique faible des intercommunalités et des conseils généraux, ou des pays  ; et depuis 30 ans  des régions qui prennent une  place dans l’édifice institutionnel local et pourraient aujourd’hui être matures si la représentation nationale le décidait .

La confusion et la complexité sont accrues avec les divergences institutionnelles (en DOM-TOM notamment) qui tendent à aller vers une collectivité unique de type région renforcée. 

Qui peut croire après Xinthia que l’octroi de permis de construire doit continuer à relever de petites communes qui confient à des DDE « déshabillées » leur instruction ? 

Répondre aux défis de l’écologie urbaine et de l’étalement urbain nécessite un travail et une décision à une autre échelle, celle de la ville/intercommunalité territoire, dotée des expertises et du recul suffisant (approche stratégique/planification) à la démagogie de voisinage ou à la simple reproduction de comportements du passé).

Il ne s’agit pourtant pas ou plus de s’en remettre à un appareil administratif d’état qui exerce mal ses prérogatives normatives et de contrôle, et ceci malgré le mouvement récent de  création d’agences nationales dans différents domaines dont la santé.  

Et puis qui protège mieux aujourd’hui le citoyen ? la cour européenne de justice ou la justice française ? (cf. gardes à vue ; absence d’indépendance des procureurs dont se mêle l’Europe, ce qui n’est que justice…) ; en matière d’environnement, les directives européennes ou la réglementation nationale qui est rarement en anticipation? (Reach, émissions de CO2 des véhicules, Natura 2000, réglementations thermiques). 

La réforme territoriale, issue notamment du rapport Balladur illustre une nouvelle fois et de manière exacerbée par les provocations du pouvoir et les résultats des régionales le faux débat qui instille le doute dans l’esprit des citoyens contribuables. 

La droite par feuille d’impôt interposée essaie de nous faire croire que la décentralisation est source de gaspillage : en oubliant de dire comme le souligne la cour des comptes que les dépenses des collectivités correspondent à la production d’investissements et de services indiscutables le plus souvent et que la dépense locale est plus faible en France qu’en moyenne européenne et notamment par rapport aux pays les plus développés.

Sans doute une partie de la population confrontée à la crise et à la propagande et dessaisie de ce débat est prête à croire cette fable de la gabegie locale , d’autant plus que la carte de l’intercommunalité n’est pas lisible, notamment dans nombre de communautés de communes basées sur du « donnant donnant » entre maires, alors que les augmentations d’effectifs des personnels sont perceptibles par tous et que la rationalisation notamment dans les grandes intercommunalités n’a pas toujours abouti, et cela contrairement aux promesses du début de années 2000 à une diminution des effectifs municipaux après transferts de personnels aux agglomérations . 

Combien de communes trop faibles pour faire face à l’extension des réseaux, à l’aménagement de l’espace public dépendent pour leur développement des subventions du Conseil général et aujourd’hui du conseil régional.

Le bel ordonnancement de ce réseau de dépendances (pas seulement en cofinancements) sinon d’allégeances est certes en partie gêné par les conseils régionaux qui mettent en place des stratégies thématiques sinon de territoires  avec mêmes des conditionnalités sociales ou écologiques de subvention.

Et dans les grandes métropoles urbaines, que signifie le conseil général pour l’électeur/citoyen sinon même pour l’usager des services sociaux ?

On ne se plaindra pas  a priori de la création prévue de métropoles qui disposeraient de compétences très larges sur leur territoire (y compris celles du conseil général) ; on regrettera seulement le caractère timoré et complexe de l’approche et les déformations législatives (en cours ?)limitant la pertinence de l’idée et de la structure.

On appréciera l’élection des sénateurs en 2011 pour 6 ans.  

Paris ville et département : qui se plaindra de cette exception en métropole ! Qui se plaindra que le débat soit ouvert sur la métropole parisienne même si la réponse du syndicat Paris Métropole n’est pas (encore ?)à la hauteur de enjeux ? Oui, la société du grand Paris en discussion est une forme abâtardie de jacobinisme(ou de despotisme éclairé ?) et la région Ile de France n’est pas suffisamment puissante pour un véritable élan malgré de belles percées (schéma directeur bloqué par l’état, question du logement et des transports ; développement économique et conversion écologique ;  solidarités sociales et territoriales dans cette région riche et inégalitaire).

Et l’alliance départements de gauche /région ne fait pas une stratégie régionale même si cela fait une politique. 

Hiérarchiser, sans supprimer de niveaux ou de communes, devient aujourd’hui indispensable : la France n’a pas les moyens, politiquement et financièrement, de ne plus choisir.

L’exception française a sa pertinence dans des domaines comme le prix du livre, le soutien à la production cinématographique, mais dans le domaine des institutions locales, la dynamique issue de la « loi Chevènement » s’est retournée et il faut passer à une troisième phase, plus tournée vers la rationalisation démocratique.  

L’innovation locale est pourtant bien présente, mais elle n’est pas toujours valorisée au plan national et elle peine à se généraliser (et elle s’appauvrit souvent quand elle se généralise au travers de circulaires ou de lois).

Elle s’inscrit souvent au niveau européen avant d’être « récupérée » au plan national.

Grenoble prix du développement durable pour l’éco quartier de la caserne de Bonne s’est appuyée sur sa tradition d’innovation, la puissance de ses outils et l’échange de bonnes pratiques avec l’Europe du Nord.

Combien de temps faudra-t- il pour que les PLU soient en France au niveau de celui de la ville de Grenoble (qui n’a d’ailleurs pour le moment pas « percolé » au niveau agglomération) ?

On ne dira jamais assez que ce qui caractérise l’Europe du nord, c’est aussi la force de ses puissances publiques locales (taille des communes, planification, règles d’urbanisme, foncier, opérateurs ; pouvoirs normatifs, séparation des pouvoirs exécutif/législatif).

L’émiettement des décisions, la répartition des compétences n’y sont pas tels qu’ils constituent un obstacle au développement urbain durable ; et tous ces pays ont connu des regroupements de communes lors des 30 dernières années.

Les régions françaises n’ont pas manqué de tordre les compétences qu’elles avaient et de se saisir de compétences qu’elles n’avaient pas, ceci grâce notamment à la dynamique des exécutifs, des transferts de compétences et à la clause de compétence générale.

Comme le souligne A.Rousset, les régions françaises ne sont pas trop petites (pour beaucoup d’entre elles), mais trop faibles financièrement.

Pour illustrer combien le cas français est étonnant, citons deux universités de taille comparables -et conçues par le même architecte français- Frei Universitat à Berlin et Le Mirail à Toulouse.

L’une est rénovée depuis 10 ans avec l’argent du land ; l’autre attend l’argent de l’état et devrait l’être si tout se passe bien en 2015 !

Et encore cela se fera dans le cadre d’un partenariat public privé imposé, sans négociation forte et préalable du projet avec la ville et la région.

Or on continue à débattre sans fin sur la responsabilité de l’état en ce domaine pendant que Berlin prend 15 ans d’avance et agit : il y a des moments où invoquer l’état est contreproductif ! 

Les régions  le savent bien pour des grands équipements (TGV…) : mais elles ne doivent pas non plus être considérées comme des tiroirs caisse et doivent maîtriser une partie de l’avenir et donc du projet (pour l’Université en lien avec la communauté universitaire et les agglomérations). 

La gauche au plan national doit cesser de réclamer à tout va d’un état impuissant et prédateur de faire ce qu’il ne sait plus faire … sauf avec l’aide et l’implication des collectivités locales.

Disons-nous plutôt :

-agissons pour son compte : les collectivités locales sont l’extension /déclinaison de la puissance publique dans une République décentralisée (réforme constitutionnelle de 2003)

Cela pourrait être le cas pour l’emploi (missions locales ; filières locales encouragées par les régions ; RSA avec des politiques d’insertion orientées vers l’économie et le social dans un même mouvement…)

-redonnons compétences stratégiques et force de contrôle à l’appareil d’état

Il est temps de remettre un peu d’ordre dans le foisonnement institutionnel issu des lois Chevènement et Voynet, complétées par des transferts nouveaux vers les régions et les départements de compétences et de personnels de l’état entre 2004 et 2009.

Le bénéfice immédiat de ces transferts en matière de qualité de service public est indéniable, mais cette phase est terminée et la baisse des rentrées de droit de mutation avec la crise immobilière comme le resserrement des finances locales (beaucoup plus saines que celle de l’état) nous disent que c’est du passé, et qu’on ne revivra plus sur ce train de vie avant longtemps.

Ce sera d’autant plus facile d’avancer -en imposant des contraintes normatives- que le débat ne sera pas celui des élus seuls mais aussi celui des citoyens : et là encore, la fin du cumul des mandats parlementaire/élu local, base d’un système complexe de dépendances, qui renforce la faiblesse du travail parlementaire dans une République semi-présidentielle, facilitera la prise de décision nationale (le cumul des mandats a à nouveau progressé depuis 2007 y compris à gauche).

Après de années de volontariat, il est temps de passer à la contrainte légale (y compris en redécoupant des intercommunalités  marquées du sceau de la complaisance de l’Etat) pour l’achèvement de l’intercommunalité en 2011(ce qui n’empêche pas l’obligation de négocier dans ce cadre contraint).

Cette réforme est en principe assortie de l’élection directe des Présidents sinon des instances délibératives des intercommunalité pour 2014.

Une limitation des nombres de postes de vice-présidents est également nécessaire.

- remettre un peu d’ordre, c’est par exemple en finir avec l’illisibilité des compétences comme le transport qui découpe le service en fonction de frontières institutionnelles rarement capables de prendre en charge la pluralité des identités de chacune et notamment sa mobilité et de donner corps à une continuité de service public mal assurée par une SNCF de plus en plus désengagée de l’intermodalité : régions et agglomérations suffiraient à l’appel et les transports départementaux peuvent basculer du côté des régions, comme les collèges et l’insertion doit relever de l’une des institution ou d’un traitement commun obligatoire (« filialisé » par exemple).

Dans les régions alpines à  forte dimension touristique, les refuges d’été et d’hiver souvent propriété d’un  CAF   aux modes de décision pas toujours lisibles pâtissent dans les réhabilitations d’un mode opératoire vers le partenariat que vers l’usager : cela donne des résultats mitigés même quand on fait  du panneau photovoltaïque. On est loin des approches suisses ou autrichiennes !

Quant à la protection du paysage en montagne, on ne dira jamais assez qu’entre l’état , les promoteurs et les collectivités locales le système a gâché beaucoup d’occasions : qui peut prétendre que la manne d’EDF ou de taxes ou de revenus liés à l’exploitation de stations de montagne n’a pas entraîné malgré les lois montagne des dérives en terme d’urbanisme, de créations de lits, d’ensemencement de neige artificielle, de qualité et de coût de la vie pour les  populations locales et les saisonniers(logement, eau, rapport vallée/montagne…) ou d’aménités pour les touristes(qualité de l’hébergement des transports doux ou en commun, qualité de la restauration sinon de l’hôtellerie)

Le découpage communal  est là souvent en cause : c’est l’anti modèle de l’Autriche(pas besoin de citer la Suisse).

Une division institutionnelle figée exacerbe  les « querelles de clocher » ou favorise les alliances d’intérêt communs de court terme allant à l’encontre de l’intérêt général (ex quid de la limitation de la construction dans les Alpilles si le parc régional est refusé ?) 

Face à la crise longue qui nous attend, l’institutionnalité française devient un obstacle à l’efficacité économique dans notre pays, malgré les initiatives locales nombreuses et heureuses pour une autre croissance.

Elle est devenue un élément fort de la crise du politique. 

Avant d’aborder le sujet qui fâche(les 36000 communes), un mot de la réforme de l’état, la fameuse RGPP, ersatz de « new public management » dans une version « libérale bureaucratique » et avec une vision méprisante du service public et des personnels.

La droite rend l’état inefficace et impuissant (sauf pour la pénétration d’intérêts privés comme le montre JKGalbraith dans l’Etat prédateur ou Sasskia Sassen), sans pour autant en diminuer la taille et le poids dans les prélèvements obligatoires.

Elle oppose une rigueur comptable pour des services de l’état ou des services publics qu’elle dénature (police, justice, santé…) ou déstabilise (éducation, hôpital.) et dépense sans compter de l’argent pour des prisons qu’elle pré remplit sur la base d’une idéologie sécuritaire inefficace ou menaçante pour les libertés.

C’est un formidable gâchis  d’autant qu’en termes de management, l’état est archaïque ou pseudo-moderne en important mal ou avec zèle  les pratiques du privé, ce qui en fait renforce les processus bureaucratiques dans des organisations affaiblies malgré du personnel diplômé et qualifié en nombre.

Cette réforme  porte certains aspects nécessaires, mais ils sont le plus souvent occultés  par une conduite du changement déplorable et méprisante.

Le gouvernement des cadeaux fiscaux aux plus favorisés est mal placé pour parler de gabegie des collectivités locales, alors que le gaspillage relève d’un défaut systémique de notre système politique.

C’est l’intérêt des enjeux du développement durable de réinterroger certaines habitudes institutionnelles et politiques inexcusables aujourd’hui.

Notre vieux pays fier de s es 36000 communes vit dans la fiction de l’autonomie communales notamment pour les petites communes.

L’intercommunalité technique et de projet est foisonnante et illisible et inquiète la population  (injustice et poids des impôts locaux, inégalité de service dues pour partie à des différentiels de richesses fiscales et à des péréquations faibles, même avec la DSU) ;

Le dévouement des la plupart des 530000 élus locaux  n’est pas en cause.

Mais dans notre pays champion du cumul des mandats, la défensive qui domine n’est pas saine au moment même où la 5è République apparait épuisée. 

Les projets du Président et du gouvernement sont inacceptables mais les exigences du bien vivre, de la bonne économie et du respect du peuple appellent une réponse d’un autre niveau que la préservation des positions acquises.  

En conclusion et pour engager le débat, quelques mesures dynamiques susceptibles de transformer un système qui s’auto entretient :

-limitation drastique du cumul des mandats  parlementaires et  locaux

-bouclage obligatoire avec obligation de négocier de l’intercommunalité avec régime particulier pour l’ile de France

-deux catégories de communautés au lieu de 4: agglomération et métropoles

-les communes, échelles de proximité ; les intercommunalités échelle de vie

-élection  directe des Présidents d’intercommunalité en même temps que des maires

-création d’une métropole parisienne à partir du syndicat Paris Métropole et renforcement des prérogatives de la Région Ile de France (logement, économie, planification…)

-renforcement du couple région/agglomération dans l’édifice institutionnel local (transport, éducation, économie, environnement, planification territoriale, logement…)

-renforcement des dispositifs normatifs de planification territoriale (contraignants en matière d’étalement urbain et de préservation des terres agricoles et des trames vertes et bleues) et de péréquation fiscale

-restructuration des impôts locaux

-révision  du système d’élection pour les conseils généraux (parité et une élection tous les 6 ans) 
 

 
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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 18:55

Contribution de Daniel Henri :


Les élections régionales font partie aujourd’hui du rituel démocratique… et les régions de l’identité nationale.

 

Mais à quoi vont-elles servir et quels messages vont délivrer les français ?

Dans l’analyse ci-après on essaiera de ne pas se laisser influencer par les sondages et les commentaires répétés.

 

Sur le plan partisan, la phase préparatoire a constitué au parti socialiste à la fois un moment  d’enfermement sur les logiques d’appareil et d’ouverture (la parité et la « diversité », parfois au détriment de conseillers régionaux sortants qui n’ont pas démérité et dont l’expérience aurait été d’autant plus utile qu’ils avaient pour certains beaucoup appris d’un premier mandat).

Des transferts importants symboliquement de personnes, qu’on a tendance à oublier, même s’ils ne créent pas un mouvement semblable aux Européennes de l’électorat, ont eu lieu à cette occasion en direction des verts notamment en Ile de France.

Les logiques d’appareil (ou de « clans »)ont été d’autant plus fortes au second semestre 2009 que le débat sur les candidatures a été conduit sans aucune base programmatique autre que la perception du bilan de gestion régional des coalitions et du Président socialiste sortants .

Le déficit des statuts qui n’imposent pas une séquence projet/programme/candidat à la candidature et mettent les instances régionales (Unions, Comité) du parti bien loin derrière les fédérations départementales l’explique pour une bonne part. 

Ce déficit interne a au moins eu le mérite dans certains cas de donner plus de latitude aux Présidents sortants qui ont pu imprimer leur marque, valoriser leur action et s’émanciper des querelles qui minent un parti autant recroquevillé que pacifié.

 

Cette question qui n’intéresse pas les journalistes deviendra espérons-le une question d’avenir lors de la prochaine convention nationale sur la rénovation.

Elle n’est pas étrangère non plus à la « retenue », c’est un euphémisme, sur la réforme territoriale que pourrait vouloir le PS .

Les socialistes vont-ils oser dire un jour, comme P. Mauroy semble-t-il, que 36000 communes indépendantes en matière d’urbanisme et de développement durable, c’est un non sens face aux enjeux climatiques -qui marquent le pas avec des néoconservateurs issus de la gauche comme Allègre comme porte-drapeau- ? Ou comme A.Rousset que la décision locale est coûteuse et à repenser en renforçant notamment les régions et en limitant les recouvrements de compétence ?

Qui parle dans le « débat électoral »du besoin que la démocratie locale a de se ressourcer ? Ce que nombre d’élus locaux pourtant savent faire !

Mais le débat ne franchit pas la barre nationale ou prend même des formes agressives et primaires, notamment vis à vis de la démocratie participative.

Est-ce choquer aujourd’hui de dire que, malgré leur efficacité, les puissances publiques locales se nourrissent aussi du cumul des mandats qui a repris le dessus même à gauche ? Et qu’elles sont aussi un véhicule de la professionnalisation du politique qui constitue au sein d’un parti d’élus autant que de militants un facteur de dépendance?

 

Mais revenons aux enjeux de mars.

On voudrait penser d’une manière logique et immédiate que les scrutins des 14 et 21 mars sont là pour choisir des équipes renouvelées et expertes, qui agissent au service du peuple et construisent l’avenir en ces temps de crise où l’état se révèle impuissant de fait, ou par idéologie autodestructrice de gouvernement (RGPP, PPP…).

 

La côte du Président est basse et si l’UMP pense virer en tête dans certaines régions au premier tour, son « réservoir de voix » est réputé faible au second tour.

Au point que M.Aubry a pu parler de carte rose au soir du 21 mars.

Après la séquence calamiteuse des européennes pour un PS mal remis du Congrès de Reims et qui n’avait pas travaillé depuis plusieurs années, le soulagement semble depuis quelques mois l’emporter au gré des sondages qui font même la première page de certains journaux … et malgré l’éparpillement à gauche au premier tour, qui comporte pourtant des risques majeurs.

Les chiffres d’ailleurs montrent que le PS « ne pèse qu’autour de » la moitié de l’ensemble gauche / verts.

On se gardera de tirer des conclusions hâtives de sondages nationalisés sur la faiblesse du Modem, car les équations locales et notamment les jeux d’entre deux tours du type alliance front de gauche /versus Modem peuvent être coûteux.

Et pour la suite, les présidentiables du PS n’ont pas (encore ?) une force d’attraction suffisante et équivalente sur les composantes de l’éventail politique nécessaires à une victoire en 2012, pour que le PS se permettre de se draper dans un « mollétisme » confortable à court terme mais contreproductif.

Les « démocrates sociaux et libéraux » (qui se sont parfois révélé meilleurs défenseurs de l’état impartial que le PS) ne vont pas disparaître même si leur candidat est dans l’impasse.

On regardera aussi avec intérêt ce qui se passe quand le NPA en mal de maturité est allié avec le front de gauche au premier tour.

Il faudra sans doute plutôt parler avec une carte orange /rose/verte/rouge, de Présidents roses avec des nuances sensibles et des amplifications notamment en Ile de France et donc de nouvel équilibre de forces.

 

L’euphorie des sondages peut même faire faire quelques bêtises au soir du premier tour.

Quelle place le PS va devoir laisser à ses alliés notamment les verts dans les exécutifs ? Cela ne va pas être de tout repos et ceci d’autant moins qu’au-delà des scores respectifs, les programmes ont été élaborés tardivement.

Les accords vont se négocier dans des délais très courts peu favorables à la maturation des débats… qui vont se poursuivre en 2010 en situation de gestion… ou être escamotés.

Ce qui renforcera le poids des logiques gestionnaires portées par les services, les contrats de projet Etat/région.

Il faut enfin avoir à l’esprit que, sauf événement lié à une position du conseil constitutionnel hostile à la mise en place des conseillers territoriaux, les mandats seront réduits à 4 ans, ce qui conduira de nombreux conseillers régionaux à « regarder passer les trains » (les primaires, les logiques de structures, l’avenir de chacun, l’apprentissage de la fonction) ou à penser à la suite avec la disparition de 3000 postes d’élus.

Dans les faits, l’action des conseils régionaux sera réduite à trois ans notamment pour les inflexions nouvelles dont l’effet ne sera pas toujours immédiat.

Ceci dans un contexte de crise qui peut amener le gouvernement à museler les dépenses territoriales et à bloquer l’action contra cyclique des puissances locales pour cause d’envolée de l’endettement public de l’état et de la sécurité sociale (avec une fragilisation également des conseils généraux, sinon des sérieuses inconnues quant à l’effet de la réforme de la taxe professionnelle à partir de 2011).

Pour la Région capitale, le SDRIF est enterré par l’état, ce qui prive la région, malgré la référence que constitue le schéma, d’un rôle fédérateur qui la mettait au niveau des régions urbaines les plus avancées d’Europe du Nord ;

Et le sujet du Grand Paris, absent de la campagne du PS comme des verts, constitue un danger de gabegie sinon de paralysie de l’économie régionale au-delà de l’aberration institutionnelle de la loi.

Paris Métropole n’est pas en capacité d’exercer même avec la région un contrepoids suffisant à la logique du Grand Paris, qui fait apparaître Ch.Blanc comme un apprenti sorcier plutôt que comme un nouvel Haussmann ou Delouvrier.

Le conflit sera permanent et pour compliquer la donne, certains élus de gauche, notamment en Seine Saint Denis sont prêts à écouter Blanc plutôt que de parier sur la Région.

 

Les régions, porteuses d’avenir et de qualité de vie

« Innover, préparer, protéger », nos régions ont des projets souligne le contrat socialiste.

Mais le parti socialiste en tant que tel a-t-il un programme pour les régions et la place des régions au sein d’une puissance publique aujourd’hui multiforme ?

C’est bien nécessaire au moment où les jeunes institutions régionales, même encore faibles en comparaison de nos voisins commencent à arriver à maturité.

Les Régions ont investi des champs d’action qui vont au-delà de leur compétence légale et prouvé leur utilité : TER et mobilité (ex : imagine R en Ile de France), lycées, Universités et recherche, innovation et aides aux mutations écologiques (formation des acteurs, filières écologiques, éco conditionnalité de subventions…), logement (notamment en Ile de France)

 

La décroissance des emplois qu’engendre la crise économique la plus grave depuis la seconde guerre doit renforcer leur rôle contracyclique aux côtés des villes et agglomérations et préparer les emplois de demain.

Mais le pourront-elles vraiment en ayant l’esprit ailleurs?

 

Au-delà d’une relative faiblesse de moyens, et malgré un endettement limité, elles sont menacées en particulier par la politique du Président et du gouvernement.

La première menace, même dans la perspective d’une « carte rose », est le taux d’abstention est celle de la participation : on prévoit près de 50% d’abstention, ce qui est élevé mais s’agissant d’un taux moyen que sera-t-il dans les classes populaires et chez les jeunes !

Le discrédit à l’égard de la classe politique et la désaffection vis-à-vis de la démocratie représentative seront bien présents.

La seconde menace vient des réformes engagées par le gouvernement et du calendrier lui-même : quand les lois (il y a en a plusieurs) sur la réforme territoriale seront votées et entérinées par le conseil constitutionnel, les élus régionaux devraient voir leur mandat réduit à 4 ans, dont deux ans en pleine crise de l’emploi…et des regards tournés vers 2012(primaires et présidentielles).

La division du travail au sein de l’assemblée régionale, dans sa majorité même, le poids des équipes techniques vont s’accentuer ;

Et combien de nouveaux élus pourront renouveler leur mandat, notamment parmi les entrants avec le système des conseillers territoriaux ?

Ces phénomènes seront accentués par un temps trop court de négociation entre futurs alliés du second tour : ce temps sera trop court pour rendre robuste la gouvernance et lisible les programmes.

Dans les faits l’années 2010 constituera la suite de la gestion précédente et la marque du nouveau mandat se limitera à 3 ans et quelques inflexions sauf exceptions.

Quelle posture par exemple les régions les plus urbaines prendront par rapport au plan campus de l’état pour les universités (et au volet universitaire du grand emprunt) ?

Celle de l’accompagnement avec ses règles propres comme en Rhône alpes ? Celle de l’attentisme ? Ou un entre deux encore mal défini ?

Que seront les plans climats régionaux obligatoires mais coportés par l’état et la région dans le texte du grenelle 2 ?

N’est-ce pas l’enlisement ou l’exercice de style qui attend nos citoyens !

 

Enfin, il ne faut pas écarter l’hypothèse d’un encadrement des dépenses locales exigé par un Etat endetté« impécunieux et impuissant », paralysant la puissance publique locale dont il a tant besoin pour l’investissement, sinon comme amortisseur social (villes et départements).

L’Etat, mis à mal par une réforme générale des politiques publiques dangereuse (même si arrivés au gouvernement, les socialistes ne devront pas oublier qu’elle est indispensable avec un approfondissement de la décentralisation) devient ainsi un frein à la sortie de crise.

En même temps il va rendre encore moins lisible l’action des régions notamment en Ile de France.

Nicolas Sarkozy laisserait ainsi au … futurs Président et gouvernement élus en 2012 une situation calamiteuse de notre  institutionnalité , avec une croissance molle durable, un chômage des jeunes très élevé et une désindustrialisation difficilement remédiable.

 

Il est certes des domaines, où l’argent n’est pas l’essentiel au moins au départ, mais cela suppose une détermination forte et une alliance des régions pour l’avenir : elles doivent être un instrument de passage du local au national, comme les GAM et les élus municipaux de 77ont su l’être en portant idées et actions au plan national, à un moment de l’histoire où l’état avait une autre force organisatrice.

Les régions de gauche ont revendiqué ce rôle de contrepouvoir en 2004 mais n’ont pas voulu ou su l’exercer.

 

Aujourd’hui, l’Europe est notre horizon normatif (Reach, réglementation thermique 2012 en préparation, protection du thon et autres espèces menacées, gardes à vue et libertés…) ; de bonnes pratiques (éco quartiers et villes écologiques, démocratie participative, petite enfance et système de retraite, conversion et transition écologique…) ou, avec le Monde, de questionnements sur beaucoup de sujets(université et recherche, réchauffement et dérèglement climatiques, sortie de crise, inégalités et Etat social…).

 

Les prochaines élections sauront-elles marquer l’amorce d’une reconstitution à gauche de ce lien national/local, même si c’est dans une version bien différente de celel connue il ya plus de 30 ans ?

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 14:24

photo 26092373 smallSeule Ségolène Royal ?

 

Certains l’espèrent, le crient même et pourtant malgré les attaques, les dénigrements, Ségolène Royal dispose d’un réseau de militants toujours solide pour soutenir son action politique.

Alors que beaucoup de leaders peinent à se constituer ce réseau, Ségolène Royal  a su conserver ces liens, cet engagement.

 

Incompréhensible, donc renvoyé à une sorte d’idolâtrie, le phénomène mérite pourtant d’être plus sérieusement étudié.

Pour tenter de mieux comprendre ce phénomène, nous avons recueilli plusieurs témoignages de militantes engagées qui nous livrent leur explication. Si on retrouve dans ces témoignages le soutien à la forte personnalité de Ségolène Royal, bien plus que cela on découvre un réel engagement politique autour de valeurs et d'une pratique renouant avec un sens du combat pour répondre aux problèmes de notre société.

 

 

Contribution de Monique :

 

Pourquoi serait-il tabou de dire qu'être ségoléniste, c'est aimer Ségolène Royal ?

Voilà que d'aucuns nous renvoient à la figure "le culte de la personnalité" comme une honte... Mais il existe bien, ce culte ! Partout : dans la sphère publique, avec cet engouement pour les stars et toutes les figures que nous fabriquent les médias, comme dans la sphère privée (culte du père, de la mère, du mari, de la femme...)

AIMER, voilà le premier mot que je trouve pour qualifier les ségolénistes : ils aiment Ségolène Royal qui les aime en retour.

Comme le dit Catherine Garnier dans une contribution précédente, "la personnalité d'un individu prime toujours sur sa façon de mettre en oeuvre ses idées."

Or, dans la personnalité de Ségolène Royal, il y a cette profonde empathie qui lie les individus les uns aux autres, en groupes soudés, et fait lever un vent de fraternité (voir les différentes Fêtes de la Fraternité, les UPP, les AG des comités locaux ou départementaux, les blogs de Désir d'Avenir.)

Le ségolénisme, ce n'est pas une doctrine, c'est une adhésion aux idées et aux actions de Ségolène Royal, des idées à la fois modernes, ouvertes sur le monde à venir, et respectueuses des valeurs traditionnelles fondées sur l'humanisme des Lumières.

Le ségolénisme, c'est un état d'esprit, toujours en résistance contre l'ordre établi quand il est injuste.

Le ségolénisme, c'est un rempart contre les dérives droitières qui oublient l'intérêt général au profit des intérêts particuliers.

Le ségolénisme, c'est une école de démocratie au sens premier et noble du terme. 

 

 

Contribution d’Evelyne :

Pourquoi je suis ségoléniste... 

Je dirais plutôt, même si c’est un peu plus long, que je suis auprès de, et avec Mme Royal.

J’ai été élevée dans une famille de gauche, plutôt communiste, avec des parents militants et résistants. J’ai vécu ma belle jeunesse à l’heure de mai 68, période plutôt libertaire. J’ai toujours  été très attentive au fait politique et ai cherché ma propre vérité pour cela comme pour le reste de ma vie. J’ai sauté de joie le 10 mai 81, j’ai rêvé de la « dream-team » jospinienne, mais j’ai beaucoup déchanté avec les mesures libérales fabiusiennes et strauss-kaniennes et le mépris socialiste envers l’écologie. J’ai souffert des violences et des échanges si peu fertiles concernant les doctrines et les idéologies dites de gauche. Cela m’a amené à m’éloigner assez vite, tout en votant fidèlement à gauche à chaque élection. Aujourd’hui je constate les débats inexistants pour la plupart, les mêmes formules ressassées, les mêmes méthodes, les mêmes propositions inadéquates, bref aucune invention devant ce réel social si lourd !

Voilà pourquoi quand SR est apparue (oui il y a bien une sorte de révélation) et que je l’ai entendue j’ai vite été conquise ; un écho politique pour moi à ce qui ne gazait pas « à gauche ».

Pour la présidentielle, j’ai été plus que sensible à la logique nouvelle fondamentale qui était la sienne (et que l’on a retrouvé au sujet de la taxe carbone): aider, encourager les entreprises innovantes, écolo, créatrices d’emploi plutôt que boursières, plutôt que sanctionner ; mine de rien c’est une révolution de la pensée. Et puis bien sûr l’éducation, la jeunesse, les banlieues que je connais bien, l’attention  prise aux ouvriers, la considération des outre-mer et leur lien à leurs voisins, la vision européenne et internationale, les cercles vertueux, bref ! une façon de dire et de faire inédite !

Mme Royal est guidée par une éthique ; respect des engagements, des adversaires, politique par la preuve, vision d’avenir, anticipatrice (peut-être trop hélas?), conceptualisation et élaboration intellectuelle des idées socialistes et leur mise à l’épreuve tangible, concrète etc... tout cela résonne fortement pour moi. 

Je garde comme douleur le spectacle insoutenable du Congrès de Reims, congrès de ce Parti auquel j’ai adhéré en 2006 parce que elle, grâce et à cause d’elle. Dès les premières AG de section, j’ai retrouvé dans la bouche des « camarades » les mêmes insultes, les mêmes vilenies que dans les media : « icône, image, petit pois dans la tête »... et cela continue bien sûr ! pas pour tous heureusement ! Que peut-on faire contre la haine et l’ignorance ? Opposer le désir ; garder la tête haute et oser dire sa fierté d’être dans ce mouvement autour et avec elle, avec toutes ces personnes, et les hommes et femmes de son équipe. J’ai passé l’âge des idôlatries, je peux et je sais parfois être critique ; mon attachement est attachement à la beauté morale de cette personne, à sa détermination, et à son élaboration doctrinale pour une perspective d’avenir pour nous tous. 

 

 

Contribution de Marie-José :

Pourquoi je suis ségolèniste ?

Parce que dans ce jeu de dupes et de faux semblant que devient de plus en plus la politique,
une autre voix s'est levée il y a quatre ans, une écoute s'est mise en place avec une auscultation du monde, de la France, de ses habitants et de leurs attentes. Loin de l'hypocrisie  des grands appareils politiques,  c'est l'écoute des déchirements bruyants d'un monde qui se cherche sans tomber dans le populisme, mais collant au réalisme.


 Etre Ségolèniste, c'est avant tout aller au fond des choses, être réaliste et non point "supporter", être pragmatique, honnête, ouvert et conscient de ce monde, être debout, tout comme Ségolène.

C'est analyser et comprendre l'évolution du monde et ses enjeux géopolitiques, nationaux et internationaux.
C'est appliquer le bons sens au service de la "RES PUBLICA", anticiper les menaces à venir

et accompagner le progrès: le réchauffement climatique, les délocalisations, et d'oeuvrer sur le plan local et national pour trouver des solutions.

C'est ne pas promettre des "choses intenables", c'est le contraire de la poudre aux yeux; réalisme économique :  un euro dépensé est un euro bien géré.

C'est l'écoute de tous, et notamment des sans voix, des sans rêves.

C'est enfin un espoir porté par Ségolène ROYAL et relayé par nous tous.


Un espoir qui  n'est, à ce jour pas mort et ne mourra pas.

 


Contribution de Catherine :

Pourquoi Ségolène Royal ?

     Contrairement à ce que semble penser un noyau médiatique de la pensée unique, le grand nombre de personnes qui continuent à soutenir Ségolène Royal n’appartient ni à une secte , ni à une bande d’hystériques, ni à une chapelle religieuse. Il s’agit en fait de citoyennes et de citoyens attachés à une certaine idée de la France et de son humanisme, ce qui est plutôt traditionnel et également séduits par une vision résolument moderne et non conventionnelle du monde.

 

     Trois grandes idées forment le socle des convictions politiques de Ségolène Royal : la fraternité, la politique par la preuve, la démocratie participative. 


     I  LA FRATERNITE

     Ce joli mot accolé à Liberté et Egalité sur le fronton de nos mairies a semblé bien oublié ces dernières années.

 

     Après avoir vanté pendant la campagne présidentielle de 2007 la France diverse et métissée, Ségolène Royal a tenu à faire revivre l’idée et la réalité de la Fraternité autour d’un moment festif qui, en 2008, a réuni au Zénith de Paris, 4000 personnes enthousiastes qui n’oublieront pas ce moment et la joie qui les portait. Cette fête rééditée en 2009 sous le soleil de Montpellier a renoué avec la solidarité populaire malgré l’absence de quelques têtes pensantes parties planter ailleurs leurs ambitions.

 

     Entre ces deux fêtes il y eut à Paris une Université  Participative Populaire de très haut niveau sur ce thème autour de Ségolène Royal. Car le concept avait inspiré Régis Debray qui rappela l’importance républicaine de « cette petite cousine oubliée ». La fraternité promue par Ségolène Royal fut ridiculisée par les médias, les politiques de droite et même de gauche.

 

     Dans le même temps un homme fit campagne au Japon sur « la révolution fraternelle » et « un pays plein d’amour ». M. Yukio Hatoyama, loin d’être ridiculisé, fut élu en 2009 Premier Ministre du Japon.

 

     Récemment, à l’occasion de ses vœux aux français, N. Sarkozy qui n’hésite pas à piquer à gauche ce qu’il ne trouve pas à droite, fit appel à la fraternité. Ainsi que le conte un chroniqueur du « Monde », « je me souviens d’un Président, œil noir et mâchoire serrée, invitant à retrouver le sens du mot fraternité ». L’UMP n’eût pas de mot assez fort pour saluer l’esprit rassembleur du Président sur ce mot qui, prononcé par le visage lumineux de Ségolène Royal avait, paraît-il, un relent psychiatrique. 


     II  LA POLITIQUE PAR LA PREUVE 

     Ce qui différencie Ségolène Royal d’autres personnalités politiques, c’est qu’elle fait peu de discours mais agit beaucoup.

 

     Empêchée d’agir au plan national, S. Royal a fait de sa région de Poitou-Charentes son laboratoire d’idées mis en œuvre aussi bien sur le plan écologique de façon exemplaire que dans l’aide aux entreprises, aux jeunes, etc. C’est peut-être son aspect le plus féminin de ne pas se gausser de mots mais de faire le travail, ce que François Mitterrand appréciait particulièrement chez elle. Au gouvernement comme à l’ENA et comme à la Présidence de la Région Poitou-Charentes, Ségolène Royal est une travailleuse sur les dossiers, pas une politicarde et surtout pas une jacobine. Pragmatique, ce en quoi elle croit, elle le met en œuvre, c’est cela la politique par la preuve.

 

     Il est possible que dans la société française actuelle où  la perversion est devenue une méthode politique, où le carriérisme a remplacé les valeurs, le travail et la droiture ne soient pas porteurs de réussite. Ainsi que le disait récemment Henri Guaino à propos de Philippe Seguin : « Quelqu’un qui tient à ses idées, à ses convictions est jugé incontrôlable, insupportable, encombrant, voilà. » C’est le conseiller du Président qui parle ainsi, on croit rêver. Mais voilà qui explique sans doute l’ostracisme politico médiatique que subissent les acteurs politiques qui suivent leur ligne d’action et ne changent pas de cap pour placer leur ambition. 


     III LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE 

     C’est l’autre grand thème fondateur du ségolénisme, sans doute le plus révolutionnaire. C’est celui qu’elle partage avec le Président Obama qui en parlait déjà dans son livre « Les rêves de mon père ».

     Que n’a-t-on dit à propos de cette idée, à droite mais aussi à gauche et en particulier Martine Aubry qui assénait que c’était aux politiques d’imposer des idées et au peuple de suivre. C’est une idée assez française et conservatrice que celle du grand homme, père de la nation que l’on suit aveuglément, et l’on voit où l’excès peut mener.

 

     Ségolène Royal croit à l’intelligence des citoyens et à leur capacité à trouver eux aussi des idées et des solutions pour les problèmes qui les concernent. C’est là une conception horizontale du pouvoir où les citoyens sont partenaires et non objets de ceux qui gouvernent. C’est évidemment révolutionnaire par rapport à l’idée verticale du pouvoir avec le chef en haut et la France d’en bas qui obéit ou… se révolte. Cela n’empêche nullement une autorité mais qui estime et respecte les citoyens et cette conception peut-être subversive, en tout cas antimachiste est bien plus intelligente puisqu’elle associe les individus aux décisions prises pour eux. 

     Pour conclure, il semble primordial d’accorder plus d’importance à la personnalité qu’aux idées avancées ou au parti d’appartenance. Expliquons-nous : la structure psychique, la personnalité d’un individu prime et primera toujours sur sa façon de mettre en œuvre ses idées. Il faut savoir à qui on donne les clés de sa maison. Si l’on voit aujourd’hui que l’opportunisme égocentrique et autoritaire du chef de l’Etat et de ses clones (Besson, Copé) mais hélas aussi de certains à gauche qui trichent et trahissent à tout va pour placer leurs pions, il convient de reconnaître et de saluer la droiture morale de Ségolène Royal. Elle a payé très cher sa fidélité à sa ligne et à ses convictions.

 

     Toujours en avance dans ses idées, huée pour cela puis finalement imitée et copiée, insultée mais jamais insultante, gardant la tête froide mais persévérante et toujours debout, cette femme a les qualités que les français disent attendre d’un chef d’Etat : visionnaire pour l’avenir, rassembleuse des citoyens, juste pour tous, courageuse, donnant une bonne image de la France à l’étranger. Son histoire, sa trajectoire, son charisme et sa solidité plaident en faveur de son accession aux plus hautes fonctions. C’est le dernier espoir de ceux qu’on dit « ségolénistes ».

 

                                                                                        

 

Contribution de Bernadette :
Je suis Ségolèniste car en 1981 j’avais fait la campagne de François Mitterrand et qu’elle seule m’a donné envie de m’engager à nouveau  pour la présidentielle (et pour la première fois à 57ans de prendre ma carte au PS en espérant que la rénovation qu’elle a insufflée mais qui tarde à se mettre en place aboutisse enfin ! )

 

Pourquoi ? tout d’abord quand elle était député  étant originaire de sa circonscription j’avais pu mesurer  son action et sa politique par la preuve qu’elle a toujours mis au service du citoyen et en particulier au service de ceux et celles qui en ont le plus besoin ( ce n’est pas par hasard si dans un fief de droite elle n’a pas perdu son siège en 1993)

C’est une femme  politique qui a le sens du concret (c’est rare) avec un esprit visionnaire  qu’il est facile de prouver et les exemples sont nombreux, elle sait écouter tous les  citoyens pour décider ( le retour de la classe ouvrière près d’elle en est une des caractéristiques ) .

Toutes ses qualités en particulier  le sens des responsabilités son  courage et sa  dignité son sens de l’honneur et de droiture sa confiance en la jeunesse ( pour illustrer Delphine Najat , Guillaume Kamel  ), en feront une présidente qui insufflera une autre manière de gouverner et sera proche de ses concitoyens .Les français seront fiers qu’elle nous représente à l’étranger car elle rendra sa dignité à la fonction présidentielle  . Je pense aussi que depuis la présidentielle de 2007 elle a une stature encore plus affirmée, elle a certainement des défauts comme tout être humain mais ses qualités de femme d’Etat sont essentielles pour diriger la France sans confisquer le pouvoir .Ses vrais amis tels que Jean Louis Bianco et Gaêtan Gorce et bien d’autres feront avec les jeunes cités plus haut une bien belle équipe avec elle .

 



Contribution de Brigitte :

Je l’ai soutenue dès le premier jour, avec mes moyens, limités, car elle incarne le leader dont le PS et la gauche ont besoin pour retrouver leurs valeurs fondamentales et de la crédibilité.
En 2007, elle devait gagner. Ce sont ses « partenaires » qui l’ont sacrifiée sur l’autel de leurs ambitions déçues. Ils ont ainsi donné à la France 5 ans de Sarkozisme. On voit où ça mène. Cela suffit !

Ce qui m'attire dans son action

 

1- La démarche participative inscrite dans son programme de campagne présidentielle

  Cette démarche participative, d’ailleurs, existe toujours au sein de Désirs d’Avenir. Des Universités Populaires Participatives sont régulièrement organisés sur des thèmes hautement importants avec des intervenants d’un niveau particulièrement élevé et une participation de plus en plus nombreuse et intéressée. Malheureusement, elles sont méconnues parce que non médiatisées et c'est bien dommage.

Outre ces U.P.P., elle m'a interpellée quand elle a parlé de son projet de mettre des ateliers dans chaque canton pour évaluer le travail de la région en prenant la parole et en donnant des orientations.

Des paroles significatives d'une communauté de pensée avec les citoyens :

"- la force de la région c'est votre force,

- l'énergie de la région, c'est votre force,

- l'affection de la région, c'est votre force...."

  "Je cherche à installer entre les gens et moi une relation plus horizontale, pas pyramidale...

  "Ma diplomatie serait une diplomatie avant tout de confiance, égalitaire (...)"

  "Un dialogue, ça n'est pas forcément deux personnes d'accord, ça n'est pas le problème. Le point de départ doit être "est-ce que je respecte profondément, ou pas, mon interlocuteur. Avec toutes ses différences. "Voilà ma diplomatie (...) Il faut dialoguer, dans le respect de l'autre, sans oublier son propre intérêt et celui de son pays" 

 

2- Elle a toujours une longueur  d'avance sur tous les sujets sensibles :

 

- les éco- industries

  Elle est parvenue avec son équipe à donner à sa région une ampleur telle qu'elle est aujourd'hui une région reconnue internationalement pour avoir été pionnière en matière de croissance verte et de reconversion écologique de l'économie. La filière photovoltaïque et le prêt énergie solaire régional en sont une des illustrations.

Nous sommes nombreux en France à vouloir faire remuer les choses et prouver que, non, Ségolène ROYAL n’est pas seule, que, oui, elle est compétente, charismatique, pondérée, prenant de la grandeur chaque jour.
Voila pourquoi, j'ai monté le comité Désirs d'avenir en REGION TOULOUSAINE ainsi qu' un blog qui servira de lien entre les membres du Comité mais aussi de porte ouverte vers ceux qui souhaitent avoir des informations ou qui veulent rejoindre Désirs d’avenir. 

 

- la taxe Carbonne qu'elle a été la première à dénoncer.

 

- le retour de l'intervention publique dans l'économie, la négation du néo-libéralisme qui continue à faire ses ravages malgré la crise alors que j'avais espoir que celle-ci stopperait net ses effets pervers.

 

- toute sa compétence et dans tous les domaines, notamment dans l'économie (alors même que tout le monde s'accordait à dénoncer son incompétence, moi, j'étais confiante 10 % avec sa capacité à dominer les problèmes nationaux et internationaux).

 

- Et enfin sa passion, sa fougue, sa capacité à résister à toutes les embuches mises sur son passage, à rester calme dans sa région (logique et normal d'ailleurs ! puisqu'elle est contre le cumul des mandats, comment pourrait-il en être autrement ?) et à attendre son heure dans une apparente sérénité qui booste ses militants parce que nous savons que, malgré tout, elle est avec nous. Sa présence rayonne et nous pousse à aller toujours plus loin

  Elle m'a réconciliée avec la politique alors que, comme beaucoup, je m'en désintéressais pensant que de toute façon c'était un monde dépourvu de toute honnêteté.

  Et j'ai souvent dit : "elle s'est levée, elle a parlé, elle a fait ce qu'elle a dit, et elle m'a emportée ".

 

Voilà, je pourrais encore en dire plus, j'en ai certainement oublié. Je n'ai pas calculé et c'est venu du fond du coeur.

 

Pour moi, c'est la seule personnalité politique en qui j'ai une absolue confiance et que je sens capable de prendre la Présidence de notre République et de brandir fièrement notre drapeau en respectant ce qui est écrit sur nos mairies "Liberté, Egalité, Fraternité".

 



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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 18:28
Bonjour

Pour que ce film soit en salle (film qui dénonce les méfaits de la mauvaise alimentation et des pesticides), il faut qu'un maximum de personnes regarde la bande-annonce dans les 3 jours à venir. Faites passer, même si vous ne le visionnez pas complètement; c'est le nombre de visites dans les 3 jours qui fera le poids... Le voir est encore mieux. Faites suivre à tous vos contacts!
Marie-Paule

Lien :

http://nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/bande-annonce.html


Sur le même sujet et pour compléter le lien précédent :

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