BONUS – EDITO DE MAZEROLLE (LUNDI) - Dimanche soir dans BFMTV 2012, émission animée par Olivier Mazerolle, Ségolène Royal a fait une intervention d’une heure trois-quarts où elle a prouvé sa stature présidentielle, étayée par une solide connaissance de tous les dossiers, par une capacité de répondre habilement et avec pertinence à toutes les questions, illustrant ses propos d’exemples concrets ayant déjà fait leurs preuves dans son laboratoire régional ou ailleurs (réforme bancaire américaine), ou d’exemples tirés du terrain, de ses nombreuses rencontres avec les Français, les ouvriers et ouvrières, les petites retraitées, dans un rapport au peuple Français construit lors de la dernière échéance présidentielle et constamment depuis.
Qui peut en dire autant parmi les autres candidats de la primaire socialiste ?
Olivier Mazerolle résumait hier dans son édito au 20h de Thomas Sotto sur BFM TV les forces qu’il a détectées chez Ségolène Royal :
La surprise Ségolène Royal
« On a eu trop tendance à la mettre sur le bas côté de la primaire.
Elle est un outsider plus que sérieux
Elle est dynamique, elle ose, elle est courageuse, ça on le savait, mais elle n'est plus arrogante, elle n'est plus chichiteuse, elle n'est plus dans l'improvisation, elle donne une cohérence à l'ensemble de ses propositions.
Quand on l'entend on a l'impression qu'elle est à la fois à droite et la gauche de la gauche. Mais donne de la cohérence avec le principe des droits et des devoirs qu'elle illustre à chaque fois de façon concrète
Elle propose de revenir à la gloire de la France des grands projets avec la croissance verte qui va réunir les collectivités, l'Etat, les banques, les entreprises. Elle est en pointe sur ce sujet
Dans les quartiers elle est vraiment populaire. Elle reste en contact avec les associations, parle de sécurité et de protection sociale.
Je ne sais pas si elle remontera, mais elle a de la pugnacité, de la ténacité. On ne peut plus lui faire de procès en cruchitude. Ségolène Royal est une candidate solide, expérimentée, qui a travaillé. Les autres candidats devraient s'en méfier. »
Dans cette première partie de l’émission de 20 minutes sur les propositions de Ségolène Royal et sur l’actualité, répondant aux questions d’Olivier Mazerolle, la candidate a abordé le thème de l’absence de Jacques Chirac à son propre procès, du retour de Dominique Strauss-Kahn en France et les véritables problèmes des Français qui souffrent – « Je reviens de 3 jours de visite dans une usine, aux Fonderies du Poitou, les gens ne se demandent pas la question que vous venez de poser », et a commenté une phrase de son dernier livre citée par Olivier Mazerolle : « La réponse, ce n’est plus l’assistanat, c’est la responsabilité individuelle. ».
Puis Olivier Mazerolle est passée au plat de résistance avec la question de la dette, du déficit, de la bonne gestion et de la ‘règle d’or’, et celle, liée, de la relance basée sur la croissance verte – création de « 500 000 à 700 000 emplois, mais c’est une fourchette basse » a souligné Ségolène Royal, et le financement de la relance par la remise des banque au service de l’économie réelle.
Sur cette dernière question, Ségolène Royal a démonté un à un les contre-arguments présentés par Olivier Mazerolle : l’expatriation des banques « Vous croyez que les banquiers iront en Allemagne alors qu’ils profitent du dépôt des salaires des gens, des retraites des gens, des profits des entreprises ? » ; ou la ‘fragilité’ des banques françaises et européennes selon le FMI, pour laquelle Ségolène Royal a rappelé l’inaction du gouvernement qui a renfloué les banques en 2008 sans entrer à leur capital pour les réorienter vers l’économie réelle, les laissant à leurs activités spéculatives avec les conséquences qu’on connaît aujourd’hui.
Puis Olivier Mazerolle a fini cette dernière partie sur deux questions sur les « petits ennuis » de « chacun ». La première a porté sur les téléphones des journalistes et des hauts fonctionnaires surveillés par les services de renseignements. Ségolène Royal a été très ferme : « Ces ministres devraient être poursuivis en Cour de justice. C’est proprement inacceptable. Mais ce n’est pas à [Claude Guéant] de se faire justice à lui-même. Dans quelle République vivons-nous ? C’est extrêmement grave. ».
La seconde a porté sur l’affaire Guérini, le président de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône risquant d’être mis en examen cette semaine et Harleme Désir ayant déclaré selo Olivier Mazerolle : « Si c’est le cas, il faut qu’il s’en aille. ». Ségolène Royal a été très claire : « C’est de la responsabilité de l’actuel Premier secrétaire, effectivement, et je pense qu’il a bien dit les choses, il a tout mon soutien sur cette prise de position. »
Nouveau : retrouvez les citations les plus importantes en gras dans le texte ; et en gras et en couleur pour les propositions de Ségolène pour la France.
Frédérick Moulin
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BFMTV 2012 : Ségolène Royal par BFMTV
Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal /F.M.
Olivier Mazerolle : bonsoir Ségolène Royal.
Ségolène Royal : bonsoir.
Olivier Mazerolle : on va parler avec vous ce soir de vos propositions, vous aurez l’occasion, notamment, de parler de la façon dont vous pensez remettre le pays sur les rails, de la sécurité, vous aurez un débat sur l’Education nationale avec Hervé Mariton qui est un député de l’UMP, mais tout de suite 2 questions d’actualité. D’abord Jacques Chirac ne sera pas présent demain à son procès pour des raisons médicales, vous le comprenez ?
Ségolène Royal : oui, je le comprends, puisqu’il a un certificat médical. Et en même temps les Français ne comprendraient pas que la justice n’aille pas jusqu’au bout. Il y a eu beaucoup d’obstruction, des épisodes à répétition, pour empêcher que la justice ne soit rendue rapidement, les faits remontent à il y a plus de 20 ans maintenant, et les Français n’acceptent plus qu’il y ait une justice à 2 vitesses, l’une pour les puissants, et [l’autre] pour tous les autres.
"Il faut à la fois respecter l’homme, Jacques Chirac, et en même temps que la justice soit rendue, soit enfin rendue"
Donc il faut à la fois respecter l’homme, Jacques Chirac, et en même temps que la justice soit rendue, soit enfin rendue j’allais dire.
Olivier Mazerolle : donc que le procès ait lieu ?
Ségolène Royal : donc que le procès ait lieu. Parce que vous vous souvenez…
Olivier Mazerolle : avec ses avocats le représentant ?
Ségolène Royal : avec ses avocats le représentant et ne redemandant pas encore un report d’audience comme ils l’ont fait il y a 6 mois avec une exception d’inconstitutionnalité, etc. Voilà des années que cela dure, on a encombré la justice, peut-être plus qu’il n’aurait fallu, donc il faut maintenant que justice soit rendue pour que les Français sachent que la justice est la même pour tous. Il y a, vous le savez, un vrai doute, quand même, sur cette égalité devant la justice.
Olivier Mazerolle : autre actualité, aujourd’hui Dominique Strauss-Kahn est revenu en France. Qu’est-ce que vous attendez de lui ?
Ségolène Royal : mais c’est à lui de définir ce qu’il attend de lui-même. Et je n’en…
Olivier Mazerolle : oui mais lui par rapport au Parti socialiste, est-ce que vous attendez qu’il intervienne, est-ce que vous souhaitez qu’il intervienne, ou pas ?
Ségolène Royal : écoutez, franchement, moi je ne veux pas ajouter par un quelconque commentaire quelque chose de plus à cette tempête médiatique, et vous comprendrez que je n’ajoute rien, et que je ne donne pas suite à cette question, parce que j’ai dit l’essentiel, au fond, c’est que c’est à lui-même de définir ce qu’il souhaite faire.
Olivier Mazerolle : vous souhaitez travailler avec lui ?
Ségolène Royal : je crois que je vous ai répondu, (Rire) Monsieur Mazerolle.
Olivier Mazerolle : quand même, il y a eu un moment où vous avez dit : « Il pourrait être mon premier ministre. ». Vous avez changé d’avis ?
"Je ne change pas d’avis, vous savez, en fonction des circonstances, et tout ce qui s’est passé ne remet pas en cause sa compétence. Maintenant, pour la suite, je crois qu’il faut laisser du temps au temps, comme disait François Mitterrand"
Ségolène Royal : mais sur sa compétence, non, absolument pas. Voilà. Donc je ne change pas d’avis, vous savez, en fonction des circonstances, et tout ce qui s’est passé ne remet pas en cause sa compétence. Maintenant, pour la suite, je crois qu’il faut laisser du temps au temps, comme disait François Mitterrand.
Olivier Mazerolle : alors, « du temps au temps », ça veut dire que …
Ségolène Royal : ah bien je vois que vous … (Rire)
Olivier Mazerolle : non, mais vous attendez de savoir ce que les Français pensent…
Ségolène Royal, en riant : que voulez-vous de moi, Monsieur Mazerolle ?
Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … de cette affaire, ou bien est-ce que vous, vous vous dites : bon, ben, dans quelques temps, si Dominique Strauss-Kahn va bien, on va pouvoir de nouveau travailler ensemble ? Est-ce que, voilà, l’idée qu’il soit Premier ministre, c’est quelque chose qui vous convient encore, ou bien ça vous paraît impossible compte tenu des circonstances ?
Ségolène Royal : mais, ce qui est important pour moi aujourd’hui, c’est que je suis au milieu des Français tous les jours, je suis maintenant tournée vers la primaire, et je l’espère, vers l’élection présidentielle, et je vois d’ailleurs, vous savez, le fossé qu’il y a entre les préoccupations des gens et cette a…
Olivier Mazerolle : je sais, on va y venir. Je vous garantis qu’on va y venir, mais … mais…
Ségolène Royal : non mais, non mais, juste un mot, juste un mot Monsieur Mazerolle, parce que je sais que vous n’aimez pas que je dise cela, qu’il y a un écart entre l’envahissement …
Olivier Mazerolle : ah non, ça ne me gêne pas du tout, mais …
Ségolène Royal : ah non, « vous » au sens large.
Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … simplement, Dominique Strauss-Kahn, les gens regardent, s’intéressent, se disent : voilà, quelle est sa place maintenant dans la vie politique française ?
Ségolène Royal : mais pas du tout ! Les gens ne se demandent absolument pas cela. Je reviens de 3 jours de visite dans une usine, aux Fonderies du Poitou, les gens ne se demandent pas la question que vous venez de poser.
"Je reviens de 3 jours de visite dans une usine, aux Fonderies du Poitou, les gens ne se demandent pas la question que vous venez de poser. Voilà des ouvriers à qui l’on vient de dire : ou vous baissez vos salaires de 23%, ou l’usine ferme, alors que l’actionnaire principal vient d’empocher plus de 2,5 millions de dividende, salaires compris, vous croyez que les gens m’ont posé cette question sur le déferlement médiatique dont nous parlons ? Mais absolument pas !"
Voilà des ouvriers à qui l’on vient de dire : ou vous baissez vos salaires de 23%, ou l’usine ferme, alors que l’actionnaire principal vient d’empocher plus de 2,5 millions de dividende, salaires compris, vous croyez que les gens m’ont posé cette question sur le déferlement médiatique dont nous parlons ? Mais absolument pas !
Et à la réunion suivante, je recevais une petite retraitée, qui m’a montré sa fiche de retraite, cinq cent … attendez …
Olivier Mazerolle : on a l’impression qu’il y a une gêne autour de Dominique Strauss-Kahn.
"Monsieur Mazerolle, Monsieur Mazerolle, 540 euros après avoir travaillé 25 ans, 540 euros. Eh bien quand cette petite retraitée, qui a cru que Nicolas Sarkozy allait lui augmenter de 25% sa petite retraite, et qui n’a rien vu venir si ce n’est la flambée des prix, n’a plus de quoi manger le 20 du mois, alors qu’elle a travaillé 25 ans, parce qu’il y a eu des périodes de travail non déclaré, [...] je vous assure qu’elle ne m‘a pas parlé du sujet qui vous préoccupe"
Ségolène Royal : Monsieur Mazerolle, Monsieur Mazerolle, 540 euros après avoir travaillé 25 ans, 540 euros. Eh bien quand cette petite retraitée, qui a cru que Nicolas Sarkozy allait lui augmenter de 25% sa petite retraite, et qui n’a rien vu venir si ce n’est la flambée des prix, n’a plus de quoi manger le 20 du mois, alors qu’elle a travaillé 25 ans, parce qu’il y a eu des périodes de travail non déclaré, c’est très fréquent pour les femmes ouvrières qui ont travaillé, qui ont commencé à travailler, à faire des ménages à l’âge de 14 ans, c’était sa situation, je vous assure qu’elle ne m‘a pas parlé du sujet qui vous préoccupe.
Olivier Mazerolle : donc pour vous… donc pour vous, Dominique Strauss-Kahn, c’est pas d’actualité, on verra plus tard ?
"Donc pour vous, Dominique Strauss-Kahn, c’est pas d’actualité, on verra plus tard ?" "Exactement. Vous l’avez fort bien résumé. Félicitations !"
Ségolène Royal : exactement. Vous l’avez fort bien résumé. Félicitations ! (Rire)
Olivier Mazerolle : très bien. Alors, dans votre livre, Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions, j’ai noté cette phrase : « La réponse, ce n’est plus l’assistanat, c’est la responsabilité individuelle. », est-ce que ça veut dire que les Français doivent se retrousser les manches et ne plus attendre qu’on vienne à leur secours ?
Ségolène Royal : oui. En partie, oui, bien sûr. J’en appelle d’ailleurs à l’effort des Français dans ce livre, et même dans l’adresse que je fais aux jeunes, je leur dis : « Je ne suis pas là pour vous plaindre, je suis là pour vous motiver. ».
"La solution ce n’est pas dans l’assistanat, c’est dans la bonne articulation entre la responsabilité individuelle, et la mise en place et le maintien des sécurités collectives, c’est ce que j’appelle l’ordre social juste"
Et donc en effet la solution ce n’est pas dans l’assistanat, c’est dans la bonne articulation entre la responsabilité individuelle, et, complétez la phrase et la réflexion qui est la mienne, et la mise en place et le maintien des sécurités collectives, c’est ce que j’appelle l’ordre social juste, c’est-à-dire, à chaque fois qu’il y a un avantage donné, par exemple une aide financière, donnée à une entreprise, en contrepartie, il faut lui demander d’embaucher des jeunes par alternance, d’entrer dans ce que j’appelle le pacte de confiance pour l’emploi des jeunes.
"C’est une société du donnant-donnant : on aide les citoyens, on aide les entreprises, et en contrepartie, ils ou elles font un effort. Et je crois que c’est comme ça qu’on peut refaire démarrer la France"
C’est une société du donnant-donnant : on aide les citoyens, on aide les entreprises, et en contrepartie, ils ou elles font un effort. Et je crois que c’est comme ça qu’on peut refaire démarrer la France.
Olivier Mazerolle : alors il y a une grande question qui est sur la table en ce moment, qui est la question de la dette de l’Etat, la dette publique. Est-ce que vous considérez, vous, que c’est quelque chose qui paralyse l’action de l’Etat ?
Ségolène Royal : c’est très grave en tout cas. Ça paralyse partiellement, bien sûr, cette dette qui a doublé, ce déficit, aussi, que Nicolas Sarkozy a fait doubler, que l’actuel gouvernement a doublé ; bien sûr, il y a l’effet de la crise, mais il y a aussi cette évidence, une très mauvaise gouvernance, et des cadeaux fiscaux qui ont été donnés aux plus privilégiés et aux plus riches.
Donc l’actuel gouvernement a creusé la dette et le déficit qu’il cherche aujourd’hui à faire payer à tous les Français. Et c’est vrai, bous avez raison Monsieur Mazerolle, une partie de l’action de l’Etat est paralysée parce que je considère qu’il n’est pas tolérable que cette dette soit reportée sur nos enfants et sur nos petits-enfants …
"Il n’est pas tolérable que cette dette soit reportée sur nos enfants et sur nos petits-enfants …" "Alors comment faites-vous …"
Olivier Mazerolle : alors comment faites-vous …
Ségolène Royal, sans s’arrêter : … donc il faut, il faut absolument résoudre ce problème.
Olivier Mazerolle : alors comment faites-vous, parce que vous dites par ailleurs : « Je ne veux pas d’augmentation globale des impôts. » …
Ségolène Royal : oui.
Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … vous dites : on va les répartir différemment, mais je ne veux pas prélever davantage.
Ségolène Royal : non.
Olivier Mazerolle : donc est-ce que ça veut dire que vous faites des économies sur le train de vie de l’Etat ?
Ségolène Royal : oui.
Olivier Mazerolle : comment ?
"Je fais des économies, je n’augmente pas les impôts parce que c’est la solution de facilité, et vous le savez, dans ma Région je n’ai pas augmenté les impôts depuis 2004, on me disait que c’était impossible, je l’ai quand même fait tout en assainissant la dépense publique régionale"
Ségolène Royal, sans s’arrêter : je fais de économies. Je fais des économies, je vais vous dire comment, je n’augmente pas les impôts parce que c’est la solution de facilité, et vous le savez, dans ma Région je n’ai pas augmenté les impôts depuis 2004, on me disait que c’était impossible, je l’ai quand même fait tout en assainissant la dépense publique régionale.
"Et puis le deuxième pilier, c’est la relance de l’activité économique : on ne sortira pas du problème du déficit et de la dette sans relancer l’activité économique des entreprises. Et vous avez vu que dans mes propositions je dis que la France doit devenir un pays d’entrepreneurs, et j’explique comment"
Et puis le deuxième pilier, c’est la relance de l’activité économique : on ne sortira pas du problème du déficit et de la dette sans relancer l’activité économique des entreprises. Et donc j’attache une importance égale à la relance de l’activité, et vous avez vu que dans mes propositions je dis que la France doit devenir un pays d’entrepreneurs, et j’explique comment …
Olivier Mazerolle, l’interrompant : alors c’est la première des priorités, vous dites …
Ségolène Royal : c’est la première des priorités.
Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … « Je veux faire », pour vous, en tout cas, [Ségolène Royal : « Oui. »] vous dites : « Je veux faire de la France un pays d’entrepreneurs. », et vous présentez un plan d’industrialisation du pays [Ségolène Royal : « Oui. »] à partir de la croissance verte [Ségolène Royal : « Oui. »]. Est-ce que véritablement il y a dans ce secteur d’activité de quoi créer 500 000 emplois comme vous le dites, parce que vous savez, on a tellement entendu de promesses sur les créations d’emploi qu’on finit par se dire : bon, celui-ci me propose 200 000 emplois de plus, celle-ci 500 000.
"La différence, c’est que je suis déjà passée aux actes. Vous savez, c’est ce que j’appelle la politique par la preuve, moi j’ai prouvé que la croissance verte pouvait produire des emplois et créer des emplois"
Ségolène Royal : oui, vous avez raison, hein, il faut faire attention à la crédibilité de la parole politique. La différence, c’est que je suis déjà passée aux actes. Vous savez, c’est ce que j’appelle la politique par la preuve, moi j’ai prouvé que la croissance verte pouvait produire des emplois et créer des emplois.
Vous le savez, il y a 2 jours j’étais dans l’entreprise Heuliez, qui produit, ça y est maintenant, la Mia électrique, la voiture électrique, en dimension industrielle, là aussi on disait que c’était impossible.
"La Région est entrée, et c’est une grande première en France, au capital de cette entreprise privée, donc voilà une solution concrète, toutes les régions pourront rentrer dans le capital stratégique des entreprises"
La Région est entrée, et c’est une grande première en France, au capital de cette entreprise privée, donc voilà une solution concrète, toutes les régions pourront rentrer dans le capital stratégique des entreprises, et aujourd’hui l’entreprise que j’ai reprise à 30 salariés, aura à la fin de l’année 450 salariés, nous fabriquons maintenant la voiture électrique franco-allemande, elle sera prochainement dans les salons automobiles du monde entier.
"Je veux faire de la France la première puissance écologique d’Europe, dans tous les domaines : la chimie verte, le traitement des déchets, les mutations énergétiques, le bâtiment avec les nouveaux matériaux …"
Et donc qu’est-ce que je démontre par cet exemple ? C’est que la croissance verte, c’est notre nouvelle frontière, et que la France pourrait accélérer son avance, et je dis que je veux faire de la France la première puissance écologique d’Europe, dans tous les domaines : la chimie verte, le traitement des déchets, les mutations énergétiques, le bâtiment avec les nouveaux matériaux …
Olivier Mazerolle, lui coupant la parole : c’est dans ce domaine qu’on peut faire la différence ?
Ségolène Royal : ah, je pense. Je pense qu’il y a un potentiel énorme, que la France a pris du retard …
Olivier Mazerolle, lui coupant la parole : mais il faut de la formation, on n’a pas encore forcément les techniciens en France, enfin suffisamment nombreux en tout cas.
"C’est un défi formidable, vous voyez, redonner aux Français une perspective, une espérance, en se disant : on va réindustrialiser la France parce qu’il y a des défis considérables à relever pour la mutation énergétique, par exemple, pour les nouveaux matériaux, pour baisser le prix du logement"
Ségolène Royal : mais vous avez raison, mais nous investissons dans les nouveaux métiers. Mais c’est pour ça que c’est un défi formidable, vous voyez, redonner aux Français une perspective, une espérance, en se disant : on va réindustrialiser la France parce qu’il y a des défis considérables à relever pour la mutation énergétique, par exemple, pour les nouveaux matériaux, pour baisser le prix du logement. Ce n’est pas important de baisser le prix du logement ? Eh bien les logements avec les nouveaux matériaux à économies d’énergie peuvent permettre aux Français demain d’être logés moins cher et d’avoir moins de charges énergétiques.
Donc vous voyez que la révolution écologique, c’est à la fois du mieux vivre, c’est à la fois moins cher, et c’est en même temps protéger la planète.
"Moi je pense que c’est un vrai projet de civilisation, et c’est pour ça que je dis que je ferai de la France un pays d’entrepreneurs, parce que je veux que toutes les PME se développent, en partenariat avec les grands groupes, c’est le plan de réindustrialisation que j’ai présenté, et quand je dis de 500 000 à 700 000 emplois, mais c’est une fourchette basse"
Eh bien moi je pense que c’est un vrai projet de civilisation, et c’est pour ça que je dis que je ferai de la France un pays d’entrepreneurs, parce que je veux que toutes les PME se développent, en partenariat avec les grands groupes, c’est le plan de réindustrialisation que j’ai présenté, et quand je dis 500 000, de 500 000 à 700 000 emplois, mais c’est une fourchette basse, Monsieur Mazerolle.
Olivier Mazerolle : alors, donc si je comprends bien, pour vous, la possibilité de réindustrialiser la France, donc de créer des emplois, c’est dans les nouvelles technologies, et non pas dans l’idée de fabriquer, de nouveau, des téléviseurs ou des ordinateurs qui sont à l’heure actuelle fabriqués en Asie ?
Ségolène Royal : je pense qu’on aura du mal à reconquérir ce marché ; on n’aurait peut-être pas dû le perdre. Mais il y a d’autres filières industrielles telles que celles que je viens d’évoquer, où la France peur reconquérir, et être à la pointe. Nous avons par exemple les meilleures industries dans le domaine des transports, que ce soit le train, l’automobile, etc.
"Les pays émergents vont se positionner sur ces marchés, ont maintenant des ingénieurs et des laboratoires de très grande qualité, que ce soit en Inde, que ce soit au Brésil, et donc la France et l’Europe doivent se dépêcher"
Donc la mutation et l’invention du transport propre de demain, c’est un défi industriel majeur, et il faut se dé-pê-cher, il faut se dépêcher parce que les pays émergents vont se positionner sur ces marchés, ont maintenant des ingénieurs et des laboratoires de très grande qualité, que ce soit en Inde, que ce soit au Brésil, et donc la France et l’Europe doivent se dépêcher.
Et je suis sûre, sûre, que si on fait la réforme bancaire, qui sera l’une de mes priorités, c’est-à-dire qu’on oblige enfin les banques à financer les entreprises au lieu d’aller spéculer contre la dette des Etats …
Olivier Mazerolle, lui coupant la parole : et comment vous faites ?
Ségolène Royal : eh bien je fais une réglementation. Mais c’est très simple, c’est …
Olivier Mazerolle : en France ?
Ségolène Royal : mais bien sûr. En France et en Europe.
Olivier Mazerolle : mais les banquiers iront en Allemagne, iront en Grande-Bretagne.
"Vous ne croyez pas quand même qu’en contrepartie de cet avantage, les banques pourraient faire leur travail ? Les banques doivent redevenir l’industrie financière au service de l’économie réelle et des entreprises"
Ségolène Royal : ah bon ? Vous croyez que les banquiers iront en Allemagne alors qu’ils profitent du dépôt des salaires des gens, des retraites des gens, des profits des entreprises ? Vous ne croyez pas quand même qu’en contrepartie de cet avantage, les banques pourraient faire leur travail ? Les banques doivent redevenir l’industrie financière au service de l’économie réelle et des entreprises, voilà la façon de s’en sortir.
"Et si on entraîne l’Europe sur cette logique-là, parce que Barack Obama a fait cette réforme, le président Lula au Brésil a fait cette réforme, le jour où ile en ont eu assez que les banques commandent au lieu d’obéir, eh bien moi c’est ce que je ferai"
Et si on entraîne l’Europe sur cette logique-là, parce que Barack Obama a fait cette réforme, le président Lula au Brésil a fait cette réforme, le jour où ile en ont eu assez que les banques commandent au lieu d’obéir, eh bien moi c’est ce que je ferai.
Olivier Mazerolle : vous frappez fort, vous voulez frapper fort sur les banques, et les banquiers, enfin sur les banques en tout cas, or le FMI dit : « Attention, les banques européennes », et françaises également, « sont fragiles. ».
Ségolène Royal : oui.
Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : « Il faut pas trop y toucher. ».
Ségolène Royal : je pense que le FMI a raison. J’ai vu les banques pousser des cris d’orfraies lorsque le FMI a mis en garde [contre] la fragilité des banques, mais c’est le FMI qui a raison.
Et qu’aurait dû faire l’Etat en 2008 lorsqu’il y a eu la première crise financière ? Je l’avais déjà dit à cette époque, ce sont les contribuables français et européens, parce que ça s’est fait dans tous les pays, qui ont renfloué le système bancaire : vous ne croyez pas qu’en contrepartie l’Etat aurait pu rentrer au capital de ces banques, et faire en sorte qu’enfin elles financent l’économie au lieu de continuer à spéculer ?
"Vous ne croyez pas qu’en contrepartie l’Etat aurait pu rentrer au capital de ces banques, et faire en sorte qu’enfin elles financent l’économie au lieu de continuer à spéculer ? Rien n’a changé, c’est-à-dire, on a renfloué les banques, et on n’a pas fait ce dont on parlait tout à l’heure, du donnant-donnant. On vous renfloue, mais en contrepartie vous faites votre travail, vous faites votre métier de banquier qui aide les entreprises à se développer. Ça n’a pas été fait"
Rien n’a changé, c’est-à-dire, on a renfloué les banques, et on n’a pas fait ce dont on parlait tout à l’heure, du donnant-donnant. On vous renfloue, mais en contrepartie vous faites votre travail, vous faites votre métier de banquier qui aide les entreprises à se développer. Ça n’a pas été fait.
Olivier Mazerolle : vous savez bien quelles sont les critiques que vous allez entendre, avec : « La gauche, c’est toujours pareil, ils nous promettent, les gens de gauche, qu’on va relancer l’activité économique, etc., etc., que ça va générer des revenus, mais en réalité, c’est toujours pareil, ils vont mettre de l’argent et la dette va filer. D’ailleurs, ils veulent pas de la règle d’or. ».
Ségolène Royal : mais, attendez. D’abord, traditionnellement, la gauche n’a pas remis, comme je le fais aujourd’hui, l’entreprise au devant du combat économique. C’était plutôt, comme on le disait tout à l’heure, de l’assistanat, des emplois aidés, etc. Moi je pense qu’il faut recréer des richesses et que notre pays en a la possibilité, et ce sera ma priorité.
"Moi je l’inscrirai dans la Constitution mais en début de mandat, en 2012, j’en prends l’engagement devant vous, j’inscrirai la règle d’or"
Une fois que cela sera fait, il faut maîtriser la dépense. La règle d’or, Monsieur Mazerolle, c’est une très bonne règle, je vais vous surprendre, c’est une très bonne règle, et moi je l’inscrirai dans la Constitution mais en début de mandat, en 2012, j’en prends l’engagement devant vous, j’inscrirai la règle d’or, c’est-à-dire pour que ceux qui nous écoutent comprennent, c’est quoi cette règle d’or ?
C’est finalement une bonne gestion des deniers publics, et l’interdiction de dépenser plus que le montant que l’on a en caisse, je l’explique volontairement de façon très schématique.
Olivier Mazerolle : alors pourquoi pas dès au … pourquoi pas la voter aujourd’hui ? Pourquoi pas la voter aujourd’hui ?
"Pourquoi ne pas la voter aujourd’hui ? Parce que ce serait totalement immoral. Vous comprendriez, vous, qu’en fin de mandat, un président de la République qui a jeté l’argent des Français par les fenêtres en donnant des cadeaux fiscaux aux plus riches, qu’en fin de mandat, à quelques mois de l’élection présidentielle, il puisse se repeindre, comme ça, en bon gestionnaire ?"
Ségolène Royal : pourquoi ne pas la voter aujourd’hui ? Parce que ce serait totalement immoral. Vous comprendriez, vous, qu’en fin de mandat, un président de la République qui a jeté l’argent des Français par les fenêtres en donnant des cadeaux fiscaux aux plus riches, 10 milliards par an, quand même, excusez du peu, 2,6 milliards de bouclier fiscal, l’allègement de l’ISF, et tout le reste, vous comprendriez qu’il soit moral qu’en fin de mandat, à quelques mois de l’élection présidentielle, il puisse se repeindre, comme ça, en bon gestionnaire ?
Ce n’est pas acceptable. Et en plus il le propose, non pas pour lui-même, non pas pour le budget de 2012, mais pour le budget de 2013. Eh bien ça, ça n’est pas moral, ça n’est pas acceptable, et de toute façon, ça ne changera rien. Qu’il commence par faire rembourser le bouclier fiscal, et à ce moment-là ce sera déjà plus crédible, la règle d’or.
Olivier Mazerolle : ah, rembourser le bouclier fiscal, les gens qui ont bénéficié du bouclier fiscal l’ont fait en fonction d’une loi qui a été votée, vous savez qu’on ne peut pas revenir en arrière, il y a pas de rétroactivité possible en France.
Ségolène Royal : vous avez raison, mais puisque les riches se sont répandus dans les médias pour dire, pour supplier qu’on leur fasse payer davantage d’impôt, eh bien voilà une bonne occasion, ils pourraient …
Olivier Mazerolle, l’interrompant : vous êtes prête à répondre à leurs supplications.
Ségolène Royal : exactement. Donc en tout cas, je répète devant vous que la règle d’or sera inscrite dans la Constitution en 2012.
Olivier Mazerolle : très bien. Pour finir cette première partie, la vie politique, c’est compliqué, chacun a ses petits ennuis. Alors, du côté gouvernement, ben y’a un problème avec les téléphones des journalistes et des hauts fonctionnaires qui sont surveillés. Monsieur Guéant dit : « Ben, la justice va trancher, mais pour moi il n’y a pas d’illégalité, bien sûr il faut respecter le secret des sources des journalistes, mais il est normal également qu’on ne permette pas qu’un haut fonctionnaire ne fasse pas preuve de la discrétion à laquelle il est légalement obligé. ».
Ségolène Royal : mais c’est très grave ce qui s’est passé là. C’est extrêmement grave. C’est vraiment le symptôme d’un dysfonctionnement des institutions de la République. C’est tout à fait illégal. En plus, dans un premier temps, les ministres ont menti, ensuite ils ont admis, ensuite ils ont tergiversé en disant qu’ils avaient fait des repérages mais pas d’écoute. Mais c’est totalement interdit, tel que c’est …
Olivier Mazerolle : vous demandez des sanctions, des démissions, je ne sais pas ?
"Mais ces ministres devraient être poursuivis en Cour de justice. C’est proprement inacceptable"
Ségolène Royal : mais ces ministres devraient être poursuivis en Cour de justice. C’est proprement inacceptable.
Olivier Mazerolle : Claude Guéant devrait être poursuivi en Cour de … ?
"S’il a un doute sur le secret de l’instruction, mais il saisit la justice ! Mais ce n’est pas à lui de se faire justice à lui-même. Dans quelle République vivons-nous ? C’est extrêmement grave"
Ségolène Royal, l’interrompant : mais bien sûr ! Il n’a absolument pas le droit d’utiliser les services de renseignements pour pourchasser, pour écouter, pour regarder, pour aller fouiller dans les conversations téléphoniques des journalistes. S’il a un doute sur le secret de l’instruction, mais il saisit la justice ! Mais ce n’est pas à lui de se faire justice à lui-même. Dans quelle République vivons-nous ? C’est extrêmement grave, mais …
Olivier Mazerolle : ah, il n’était pas ministre à l’époque, hein, c’était Brice Hortefeux …
"La République, c’est assez simple, et en même temps, c’est une exigence fondamentale, c’est la séparation des pouvoirs. Et que voit-on aujourd’hui ? On voit que la justice n’est plus indépendante, et on voit maintenant qu’on s’attaque à l’indépendance de la presse. Eh bien c’est extrêmement grave, et l’enjeu de l’élection présidentielle, ça sera de remettre de la morale publique à tous les étages du fonctionnement de l’Etat"
Ségolène Royal : Monsieur Mazerolle, vous savez, la République, c’est assez simple, et en même temps, c’est une exigence fondamentale, c’est la séparation des pouvoirs. Et que voit-on aujourd’hui ? On voit que la justice n’est plus indépendante, et on voit maintenant qu’on s’attaque à l’indépendance de la presse. Eh bien c’est extrêmement grave, et l’enjeu de l’élection présidentielle, ça sera de remettre de la morale publique à tous les étages du fonctionnement de l’Etat, à tous les étages du fonctionnement de l’Etat, parce que mélanger … pardon, allez-y.
Olivier Mazerolle : alors vous me tendez la perche … parce qu’il y a aussi des problèmes du côté du Parti socialiste, il est probable que cette semaine Jean-Noël Guérini, le président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, et qui dirige la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône va être mis en examen. Harlem Désir, qui assure la transition comme Premier secrétaire à la tête du Parti socialiste, a dit : « Si c’est le cas, il faut qu’il s’en aille. ».
Position de Harlem Désir sur le maintien de Jean-Noël Guérini à la tête de la fédération PS des Bouches-du-Rhône : "Ça c’est de la responsabilité de l’actuel Premier secrétaire, effectivement, et je pense qu’il a bien dit les choses, il a tout mon soutien sur cette prise de position"
Ségolène Royal : mais ça c’est de la responsabilité de l’actuel Premier secrétaire, effectivement, et je pense qu’il a bien dit les choses, il a tout mon soutien sur cette prise de position.
Olivier Mazerolle : je vous propose de marquer une pause, et ensuite on va parler de la sécurité.