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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 15:48

 

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Yvette Roudy le 8 mai 2011 lors de l'hommage rendu par Ségolène Royal à François Mitterrand et du lancement de la Force Citoyenne, salle des Blancs Manteaux à Paris (@Frédérick Moulin)

Avant le discours de Ségolène Royal, des Français venus d’horizons divers sont venus apporter leur témoignage sur l’action de la candidate, dans une première partie animée par Najat Vallaud-Belkacem, adjointe au maire de Lyon et secrétaire générale de la campagne de Ségolène Royal.

Lorsque le tour de Françoise Mesnard, vice-présidente de la Région Poitou-Charentes, est venue, elle a d’emblée annoncé : « je viens avec une surprise ». Et la surprise, c’était une lettre d’Yvette Roudy, ancienne ministre du Droit de la femme de François Mitterrand (1981-1986), qui expliquait : « Pourquoi je soutiens Ségolène Royal ».

Et de répondre à ceux qui se sont érigés subitement en père et mère la vertu sur le sujet du droit des femmes, jetant l’anathème un peu rapidement sur Ségolène Royal qui avait, à leur yeux, pas suffisamment condamné un éminent socialiste là où les justices française et américaine n’ont encore prononcé aucune condamnation :

« On me dit que certains candidats seraient récemment devenus les meilleurs défenseurs de la cause des femmes. Dommage qu’ils aient été aussi discrets jusqu’à présent. Je n’ignore pas que les vocations tardives peuvent se révéler excellentes mais aucun, jusqu’à présent ne l’a prouvé par ses actes, en dehors de Ségolène. »

Comme le dit Najat Vallaud-Belkacem à propos de Ségolène Royal : « Merci Françoise, c’est bien ce que je disais, sur la question du droit des femmes, comme sur tous les autres sujets, la politique par la preuve. ».

Un exemple que tous et toutes devraient suivre.

Frédérick Moulin

 

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(@Frédérick Moulin)


Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.


Najat Vallaud-Belkacem : l’avantage avec Ségolène Royal, c’est à la fois agréable, et puis ça permet de se retrouver, tout simplement, c’est que quand elle dit quelque chose, elle le fait. C’est la fameuse politique par la preuve, peut-être que François Mesnard voudra nous en dire quelques mots ?

(Applaudissements)

 

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(@Frédérick Moulin)

François Mesnard : je viens avec une surprise. Yvette Roudy, ancienne ministre des Droits de la femme, m’a envoyé le texte qu’elle m’a demandé de vous lire aujourd’hui (« Bravo ! », applaudissements) :

 

Pourquoi je soutiens Ségolène Royal

Dans cette campagne des primaires, je soutiens Ségolène Royal  pour  trois  raisons :

l. Parce que, de tous les candidats, elle est  celle qui a le mieux compris les leçons politiques de François Mitterrand, (« Bravo ! », applaudissements) qu’il s’agisse de sa capacité de rassemblement, de son pragmatisme, de son sens de l’Etat, de son goût de la liberté et de la justice. (Applaudissements)

2. Parce que, de tous les candidats, elle est celle qui a le mieux compris et défendu les droits des femmes par la preuve. (Acclamations, applaudissements, « Ségolène, présidente ! Ségolène, présidente ! ») Récemment encore, Ségolène a crée le Pass’contraception, permettant un accès gratuit à la contraception pour toutes les jeunes filles. Une initiative que toutes les associations féministes et féminines ont salué, tant le droit des femmes à disposer de leur corps reste encore aujourd’hui un droit à protéger, [car  menacé de façon permanente.] (Applaudissements)

 

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Yvette Roudy lors de l'hommage rendu par Ségolène Royal à François Mitterrand, salle des Blancs Manteaux à Paris (@Razak)

On me dit que certains candidats seraient récemment devenus les meilleurs défenseurs de la cause des femmes. Dommage qu’ils aient été aussi discrets jusqu’à présent. Je n’ignore pas que les vocations tardives peuvent se révéler excellentes mais aucun, jusqu’à présent ne l’a prouvé par ses actes, en dehors de Ségolène. (Acclamations, applaudissements, « Ségolène, présidente ! Ségolène, présidente ! » scandé)

3. Parce que de tous les candidats, elle est la seule à avoir réuni 17 millions de voix, soit 47% des suffrage sur son nom au second tour des présidentielles de 2007, et que nous aurions pu l’avoir comme Présidente de la République,  en lieu et place de Nicolas Sarkozy, (Huées) n’eût été l’opposition machiste de certains dirigeants de son propre parti, qui n’ont pas supporté qu’une femme de caractère indépendant, et  proche des féministes,  puissent  les représenter. (Acclamations, applaudissements)

J’ajoute que Ségolène est ce que j’appelle une « conquérante », qui a arraché sa circonscription et sa région à la droite, [car rien, jamais, ne lui a été donné, ajoute Françoise Mesnard]. Elle saura mener les combats [tous les combats pour la France, insiste Françoise Mesnard] qui s’annoncent et je sais que nous pouvons lui faire confiance.

(« Bravo ! », acclamations, applaudissements)

 

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(@Frédérick Moulin)

Najat Vallaud-Belkacem : merci Françoise, c’est bien ce que je disais, sur la question du droit des femmes, comme sur tous les autres sujets, la politique par la preuve.

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10 septembre 2011 6 10 /09 /septembre /2011 11:07

 

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Jeudi, Le Figaro a monté en épingle des propos informels – Ségolène Royal n’a pas accordé d’interview au journal - et surtout des questions légitimes que se posent les Français ; par ailleurs le quotidien a bien pris soin de ne pas publier les propos positifs qu’elle a tenus sur les candidats socialistes.

Des trois phrases sélectionnées de façon partiale et délibérée par le journal, la première concerne le chouchou des sondages : « Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? ».

La seconde phrase choisie par Le Figaro concerne Martine Aubry : « Sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas facile ».

Enfin, la troisième phrase ressortie par le quotidien traite de l’esquive du débat par les deux favoris des sondages : « François Hollande avait promis un livre sur son projet, il publie une compilation de discours et Martine Aubry se contente d'écrire une lettre aux Français ».

Absolument aucune réponse n’a été apportée aux 3 points soulevés par Ségolène Royal.

 

 

 

En déplacement en Seine-et-Marne dans les quartiers populaires – le terrain et le contact avec les Français des quartiers, encore et toujours – Ségolène Royal est revenue dans la journée de jeudi sur l’article du Figaro et sur des montages son/vidéo diffusés sur certaines chaînes :

« C’est le jeu, ils essayent de dresser les socialistes les uns contre les autres, mais ils n’y parviendront pas, parce que je crois que nous nous respectons les uns les autres, et en même temps nous avons des différences, mais je crois que chacun est là dans son travail, et que les Français vont choisir. Donc moi je demande à être respectée comme je respecte les autres.

 

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Et je n’ai donné aucune interview au Figaro, donc je suis très étonnée qu’on me voie en image en train de parler, sans entendre le son de ma voix, et qu’on passe des extraits d’un journal, avec lequel j’ai pu parler de façon informelle en disant et des choses très positives sur les socialistes, et quand on m’interroge de façon franche sur nos qualités, et sur nos défauts, j’ai répondu de façon franche, et les phrases ont été sorties de leur contexte. »

 

Ségolène Royal  
En réponse aux indignés, des propos montés en épingle et retirés de leur contexte, je m'engage à ne couvrir les candidats que d'éloges !

Dans La Nouvelle Edition sur Canal+, émission animée par Ali Baddou, Nicolas Domenach a expliqué pourquoi Ségolène Royal était passée à l'offensive, et a montré par son compte-rendu d’entretien, minutieux et fidèle, une certaine admiration pour Ségolène Royal, « un tempérament de feu », « une énergie incroyable », dans une chronique de 5 minutes entrecoupée des remarques assez ‘cour de récré’ des chroniqueurs réunis autour d’Ali Baddou.

 

Lien: S.Royal a un tempérament de feu et une énergie incroyable , elle va continuer à se battre...

 

Nicolas Domenach est par ailleurs chroniqueur et journaliste à Marianne, et il publie cette semaine deux articles, « Le cirque DSK, ça suffit ! » et « Le dessous des cartes – Sarkozy sauvera-t-il Nicolas ? » ; il a vu Ségolène Royal mercredi :

« Oui, je l’ai vue longuement hier. […] En deux mots, elle pense tout simplement, eh bien que François Hollande et Martine Aubry ne font pas le poids, ils lui font penser à Lionel Jospin, c’est-à-dire qu’elle dit : « Ils ne passeront pas le premier tour, ils seront battus, et resteront face à face Martine Aubry et Nicolas Sarkozy … Qu’est-ce que j’ai dit ? Marine Le Pen, excusez-moi. Oui, parce que [François Hollande et Martine Aubry] n’ont pas de contact populaire, tout simplement, parce qu’ils ne sont pas vraiment en prise avec le peuple contrairement à elle, et qu’ils seront donc « rétamés », ce sont ses mots.

[…] Elle cherche pas vraiment à être aimable, Ségolène Royal elle bat la campagne à fond, comme elle sait le faire, comme elle aime le faire, et puis elle ajoute : « Je suis la seule qui ait l’expérience du feu électoral, contrairement à mes concurrents, et compte tenu que Nicolas Sarkozy fera tout, y compris par des moyens illégitimes », dit-elle, « pour conserver le pouvoir, eh bien il faut être d’une autre trempe que mes petits camarades ».

 

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Donc elle ajoute aussi qu’effectivement, dans les quartiers populaires, on lui parle jamais de François Hollande ni de Martine Aubry, mais de Marine Le Pen ou bien d’elle-même. Et puis elle ajoute enfin qu’elle a noué un lien unique avec les Français pendant la campagne présidentielle de 2007, ce qui n’est pas faux, et puis qu’elle avait pris un engagement à ce moment-là, souvenez-vous en, qu’elle serait dans d’autres combats après cette défaite qu’elle a vécu comme une victoire.

 

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Elle se défend drôlement de semer la division, écoutez-la justifier ses mises en cause de François Hollande sur le déficit de la Corrèze, parce qu’elle ajoute d’ailleurs en particulier, sur la Corrèze, que s’il n’a pas réussi à résoudre le déficit de la Corrèze en 4 ans, eh bien qu’est-ce que ce sera pour le déficit de la France.

 

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"Elle ajoute d’ailleurs en particulier, sur la Corrèze, que si François Hollande n’a pas réussi à résoudre le déficit de la Corrèze en 4 ans, eh bien qu’est-ce que ce sera pour le déficit de la France.Allez, on l’écoute"

Allez, on l’écoute :

 

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Ségolène Royal sur RTL le 29 août 2011 : « Vous ne me ferez dire aucun mal des autres candidats, parce que je pense qu’il faut garder le débat à un certain niveau, et en même temps, il faut savoir pour qui l’on vote. Il est très important que les journalistes et les Français sachent qui a fait quoi dans ses différentes responsabilités, c’est tout, c’est ce que j’appelle la morale de l’action politique. ».

[…] Ça ne va pas du tout se calmer, eh bien d’autant que Ségolène Royal considère que les sondages dont on nous rebat les oreilles, eh bien ne correspondent à rien du tout sinon à des opérations de manipu-la-tion. Alors elle est vraiment exaspérée, hein, d’autant que sur le terrain elle sent un courant de sympathie qu’elle ne retrouve pas dans ces mêmes sondages. […]

 

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En tout cas, comme elle a un tempérament de feu, je vous le disais, qu’elle a une énergie incroyable, eh bien elle va continuer à se battre, elle est dans la mêlée, la coupe du monde, la coupe du monde de rugby à côté.

 

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"Je pense que vous avez quand même une élection à deux tours, et qu’il faut se méfier, il n’y a pas d’élection sans surprise, nom d’un chien, on veut pas se souvenir de ça quand même, il pourra se passer beaucoup de choses encore"

Je pense que vous avez quand même une élection à deux tours, et qu’il faut se méfier, il n’y a pas d’élection sans surprise, nom d’un chien, on veut pas se souvenir de ça quand même, il pourra se passer beaucoup de choses encore. »

 

 

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Montage d'un dessin de Plantu (on remarque qu'aucune entrée ne part de Ségolène Royal pour "Y'a qu'à !") et du petit montage fait par Canal+ à l'occasion de la coupe du monde de Rugby, où Ségolène la guerrière élimine ses concurrents, qui ne sont pas ses adversaires - le rugby est le sport du fair-play et de la force.

 

Jean-Pierre Mignard, interrogé sur BFM TV, a indiqué que la Haute Autorité des Primaires citoyennes, en ayant entendu et pris en compte les explications de Ségolène Royal, a décidé d’émettre une recommandation, la recommandation n°10 sur l’éthique de la campagne (cliquer sur le lien pour y accéder), et que pour la Haute Autorité le débat était clos.

 

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La Haute Autorité y rappelle que « tous les parcours politiques des six candidats sont honorables », qu’il faut garder en tête le futur rassemblement après la primaire et que le respect est dû à tous les candidats, 3 éléments que Ségolène Royal a parfaitement intégré dans sa démarche, la question n’étant pas, pour Ségolène Royal de savoir si les parcours sont honorables ou pas – ils le sont tous – mais de savoir s’ils sont suffisants pour remporter une élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy et pour éviter un second 21 avril.

 

 

Jeudi soir, au journal de 20h de BFMTV, l’édito d’Olivier Mazerolle a, pour la seconde fois en une semaine, donné raison à Ségolène Royal dans cette affaire des phrases montées en épingle par Le Figaro :

« C’est évidemment ce qu’espère l’UMP, que les candidats à la primaire socialiste se déchirent, se déchiquètent, et avec ce qu’a fait Ségolène Royal, on n’est pas très loin de la ligne rouge, la réaction de la Haute Autorité, qui réclame plus de retenue le démontre.

Mais en même temps, on est dans la logique de la compétition, Ségolène Royal n’a pas tort de dire que les électeurs, pour trancher, doivent connaître non seulement les projets, mais également tout connaître de la personnalité, de la compétence, des réussites, et des failles de ceux qui se présentent à eux.

Martine Aubry a décidé de jouer dans un autre registre ; quand elle critique François Hollande, elle le fait sans le citer, c’est plus discret.

Et puis François Hollande, qui fait la course en tête, a décidé, lui, de se placer au-dessus de la mêlée, de donner l’impression de refuser d’entrer dans ces 'basses polémiques'.

Alors je ne sais pas ce que les électeurs choisiront, mais ce qui est sûr, c’est que l’UMP attend les dérapages pour les brandir comme un trophée. »

Ce à quoi Ségolène Royal avait déjà répondu dans la journée : « C’est le jeu, ils essayent de dresser les socialistes les uns contre les autres, mais ils n’y parviendront pas, parce que je crois que nous nous respectons les uns les autres, et en même temps nous avons des différences. »

Frédérick Moulin

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 14:01

 

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Ségolène Royal était hier matin l’invitée de La Matinale sur Canal+, émission animée par Maïtena Biraben et Caroline Roux.

La candidate est revenue, à la demande de Caroline Roux, sur ce qui a le plus changé dans la façon de faire la campagne de 2011-2012 par rapport à celle de 2006-2007 : « C’est l’expérience, tout d’abord », dont « l’expérience de cette campagne présidentielle, et puis le travail accompli depuis bientôt 5 ans ». Ségolène Royal a souligné :

« Je suis d’ailleurs l’unique candidate à avoir fait cet effort, de me présenter à l’élection primaire en présentant aux Français le livre-projet de la vision de la France ».

Sur où elle voyait le « désir de Royal », la candidate a répondu et proposé aux animatrices :

« Sur le terrain. Venez avec moi si vous voulez un jour en campagne, et vous verrez à quel point les Français qui souffrent et les Français qui espèrent, les Français qui ont perdu et les Français qui ont peur de perdre, sont là. »

Interrogée sur la lettre adressée à la Haute Autorité des primaires citoyennes (cf plus bas la lettre) par Delphine Batho, mandataire de la candidate auprès de cette instance ; sur l’usage des sondages, Ségolène Royal a indiqué « que ces enquêtes sont faites sur un échantillon très restreint de 200 électeurs, et que les directeurs des instituts de sondage eux-mêmes disent qu’il est impossible de savoir qui va venir voter » et a souligné : « Les sondages sont une forme de poison de la démocratie ».

Interrogée à propos des 15 milliards que la France va emprunter pour venir à nouveau au secours de la Grèce, Ségolène Royal a déclaré :

 « Et pourquoi nous en sommes là ? Parce qu’il n’y a pas eu la réforme du système bancaire. Et tant que les règles concernant les banques ne changeront pas, alors la crise reviendra.  Et il y a un manque de courage de nos dirigeants européens, notamment du président de la République française. […]

Il faut donc imposer aux banques l’interdiction de spéculer, sinon la crise va continuer […].   Et la deuxième décision à prendre, c’est d’obliger les banques à financer la relance économique, notamment dans la mutation écologique et dans la croissance verte, plutôt que placer uniquement à leur propre profit.  Vous voyez, tant que les règles du système ne changeront pas, on aura la crise. 

[…] Les banques ont les dépôts des salaires, des retraites, des profits des entreprises, en contrepartie, leur obligation professionnelle, c’est d’aider les entreprises et d’aider les particuliers sans les assommer par des taux d’intérêt trop élevés, voilà ce que j’appelle l’ordre social juste, l’ordre international et économique juste. »

Enfin, dans la dernière partie « J’aime, je n’aime pas », Ségolène Royal s’est prononcée contre une nouvelle loi sur l’euthanasie : « Je pense qu’il faut une réflexion d’abord éthique, de société, un débat de fond, mais je ne suis pas favorable à l’euthanasie. ».

Frédérick Moulin

 

Ségolène Royal invitée de la Matinale de Canal+ par segolene-royal


 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal /F.M.

Maïtena Biraben : Ségolène Royal, la candidate à la primaire socialiste publie la Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions chez Plon, elle ne veut pas croire les enquêtes qui la donnent battue au premier tour, elle y croit, une constante dans le fonctionnement et la légende Royal. Bonjour Ségolène Royal

Ségolène Royal : bonjour.

Maïtena Biraben : soyez la bienvenue.

Caroline Roux : bonjour. Alors effectivement, vous vous êtes déjà présentée devant les militants socialistes, puis devant les Français, en 2007, et on a tout entendu après cette campagne : elle ne travaille pas, elle improvise, elle ne sait pas faire vivre une équipe. Vous revoilà devant les Français, devant les socialistes, devant le peuple de gauche, 5 ans après, et là, est-ce que vous nous dites : « J’ai changé parce que la vie m’a changé. », comme le fait Nicolas Sarkozy ?

Ségolène Royal : oui, bien sûr, en 5 ans on est plus la même (Rire) qu’en 2007. Vous avez peut-être oublié un des bilans que vous venez de tirer de la campagne de 2007, il y a eu quand même 17 millions de voix. Donc je n’avais pas forcément déjà tous les défauts (Rire) que vous voulez bien souligner.

Caroline Roux : mais en quoi vous avez le plus changé ? Vous avez été critiquée par vos camarades socialistes, vous le savez, vous y revenez d’ailleurs dans votre livre, vous le dites.

Ségolène Royal : oh, très peu, oui.

Caroline Roux : voilà. Donc qu’est-ce qui a le plus changé dans votre façon de faire cette campagne par rapport à celle que vous aviez faite en 2006 et 2007 ?

 

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"C’est l’expérience, tout d’abord. L’expérience de cette campagne présidentielle, et puis le travail accompli depuis bientôt 5 ans"

Ségolène Royal : c’est l’expérience, tout d’abord. L’expérience de cette campagne présidentielle, et puis le travail accompli depuis bientôt 5 ans. C’est cela, je crois, qui compte : d’abord les déplacements internationaux, ensuite les universités populaires, ensuite faire de ma Région un laboratoire de l’excellence environnementale et de la création d’emploi, on l’a vu récemment, avec le lancement de la voiture électrique qui m’a permis de créer 400 emplois, il y aurait beaucoup d’autres exemples, que je prends d’ailleurs dans ce livre-projet.

 

S4 le livre projet de la vision de la France

"Je suis d’ailleurs l’unique candidate à avoir fait cet effort, de me présenter à l’élection primaire en présentant aux Français le livre-projet de la vision de la France"

Je suis d’ailleurs l’unique candidate à avoir fait cet effort, de me présenter à l’élection primaire en présentant aux Français le livre-projet de la vision de la France …

 

S5 je suis 'unique candidate

Maïtena Biraben présent Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions, de Ségolène Royal, à l'écran

 Caroline Roux, lui coupant la parole : parce que les autres ont le projet socialiste, c’était un peu ça l’idée, aussi.

Ségolène Royal : il y a le projet socialiste, qui est notre base commune, mais ensuite il faut bien que chaque candidat et que chaque candidate dise clairement aux Français quelle est leur vision de la France, la mienne c’est l’ordre social juste, je crois qu’il y a beaucoup de désordres auxquels nous devons mettre fin, et c’est les 5 solutions efficaces et justes, immédiates, que je mettrai en place si je suis élue

Caroline Roux : et on va y venir. Et on va y venir, mais juste un mot sur un trait de caractère que Maïtena a noté lorsque vous êtes arrivée : vous croyez en vous, vous ne regardez pas les sondages, vous ne regardez pas également les soutiens de Martine Aubry ou de François Hollande qui sont très nombreux, euh, en quoi … où est-ce que vous voyez le désir de Royal ?

 

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"Venez avec moi si vous voulez un jour en campagne, et vous verrez à quel point les Français qui souffrent et les Français qui espèrent, les Français qui ont perdu et les Français qui ont peur de perdre, sont là ; sont là parce qu’ils savent que je suis une femme de conviction engagée, que je me bats pour eux, que je parle à leur place, pour eux, ceux qui sont sans voix, je veux être la voix des sans voix, et en plus ils savent que je suis une femme honnête, efficace et concrète"

Ségolène Royal, immédiatement : sur le terrain. Venez avec moi si vous voulez un jour en campagne, et vous verrez à quel point les Français qui souffrent et les Français qui espèrent, les Français qui ont perdu et les Français qui ont peur de perdre, sont là ; sont là parce qu’ils savent que je suis une femme de conviction engagée, que je me bats pour eux, que je parle à leur place, pour eux, ceux qui sont sans voix, je veux être la voix des sans voix, et en plus ils savent que je suis une femme honnête, efficace et concrète.

 

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(dessin de Plantu)

Et les sondages sont une forme de poison de la démocratie, vous le savez : ils donnaient Balladur élu, ils donnaient Lionel Jospin élu devant Jacques Chirac, vous avez vu ce qu’il en était. Au dernier congrès, ils me disaient battue à plate couture, je suis sortie en tête, et je trouve en effet que ces sondages sont une forme de déni de la démocratie, parce que …

Caroline Roux, lui coupant la parole : justement, Delphine Batho, qui est votre mandataire, a saisi la Haute Autorité des primaires socialistes [Caroline Roux se trompe : des primaires CITOYENNES, NdlR] à propos des enquêtes, pourquoi ?

Ségolène Royal : parce que ces enquêtes sont faites sur un échantillon très restreint de 200 électeurs, et que les directeurs des instituts de sondage eux-mêmes disent qu’il est impossible de savoir qui va venir voter, est-ce qu’il y aura 500 000 personnes, 1 million de personnes, on ne sait pas, et donc il n’y a pas de base sur ces sondages, donc c’est un business sans doute rentable, effectivement, les journaux achètent des sondages qui remplacent le débat politique de fond, eh bien moi je … eh bien …

Caroline Roux, lui coupant la parole et la désignant du doigt : vous l’auriez pas fait en 2006, ça, parce que les sondages, y vous étaient favorables, en 2006.

Ségolène Royal : mais en 2006, les débats avaient commencé, les Français nous connaissaient. Donc les Français jugeaient non pas sur des images ou sur des sondages, en répétant ce qui se passe dans les autres sondages (Rire) mais ils commençaient déjà à nous juger, à nous comparer, et à évaluer nos capacités à devenir une bonne présidente de la République.

Maïtena Biraben : on va parler d’un dossier où les chiffres sont là, bel et bien, la rigueur.

Caroline Roux : oui, la France va devoir emprunter 15 milliards pour financer le deuxième plan d’aide à la Grèce, le vote a eu lieu hier, et pour montrer leur bienveillance d’une manière euh … oui, on va dire leur bienveillance, les socialistes se sont abstenus, n’ont pas voté contre. Comment est-ce que vous expliquez aux Français qu’il va falloir, de nouveau, payer pour la Grèce ?

 

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(dessin de Plantu)

Ségolène Royal : la situation est quand même extrêmement grave, puisque vous évoquiez à l’instant la possibilité, c’est dans les journaux économiques ce matin, pour la Grèce de sortir de la zone euro, ce qui serait une catastrophe.

 

Grèce

 

Pourquoi est-ce qu’il faut en venir là ? Parce que les réformes n’ont pas été faites en 2008 lorsque nous avons eu la même crise. Et pourquoi nous en sommes là ? Parce qu’il n’y a pas eu la réforme du système bancaire. Et tant que les règles concernant les banques ne changeront pas, alors la crise reviendra.

 

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"Il y a un manque de courage de nos dirigeants européens, notamment du président de la République française"

Et il y a un manque de courage de nos dirigeants européens, notamment du président de la République française. Pourquoi ? Parce qu’il faut imposer aux banques l’interdiction de spéculer sur la dette des Etats, et vous voyez des banques qui recherchent des placement avec un rendement à 2 chiffres alors que la croissance est en berne et qu’il y a même certains pays touchés par la récession.

 

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"Il faut donc imposer aux banques l’interdiction de spéculer, sinon la crise va continuer, et c’est un vrai scandale de voir les banques continuer à s’enrichir et commander au système économique alors qu’elles devraient obéir"

Donc comment voulez-vous que le système marche ? Il faut donc imposer aux banques l’interdiction de spéculer, sinon la crise va continuer, et c’est un vrai scandale de voir les banques continuer à s’enrichir et commander au système économique alors qu’elles devraient obéir.

Et la deuxième décision à prendre, c’est d’obliger les banques à financer la relance économique, notamment dans la mutation écologique et dans la croissance verte, plutôt que placer uniquement à leur propre profit.

Vous voyez, tant que les règles du système ne changeront pas, on aura la crise.

Caroline Roux : est-ce que ça veut dire que vous êtes favorable à la proposition de Christine Lagarde de recapitaliser les banques européennes, qu’est-ce que vous pensez de cette proposition de la patronne du FMI ?

Ségolène Royal : je crois qu’elle a raison. Et je pense que le système bancaire veut dissimuler sa fragilité, toujours pour continuer à n’en faire qu’à sa tête, et que le pouvoir politique doit avoir le courage d’imposer aux banques des règles, ce qu’on appelle …

Caroline Roux, lui coupant la parole : est-ce qu’il le peut, le pouvoir politique, il impose …

Ségolène Royal, l’interrompant : mais écoutez, alors à ce moment-là, ce n’est pas la peine d’être président de la République, (Petit rire de Caroline Roux) ni de diriger un gouvernement …

Caroline Roux : on a le sentiment qu’il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre …

 

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"[Les] banques s’enrichissent sur le dos des Français. Les banques ont les dépôts des salaires, des retraites, des profits des entreprises, en contrepartie, leur obligation professionnelle, c’est d’aider les entreprises et d’aider les particuliers sans les assommer par des taux d’intérêt trop élevés, voilà ce que j’appelle l’ordre social juste, l’ordre international et économique juste"

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … attendez (Sourire de Ségolène Royal) si l’on considère, si l’on considère qu’on n’a pas la capacité politique d’imposer aux banques qui, quand même, s’enrichissent sur le dos des Français. Les banques ont les dépôts des salaires, des retraites, des profits des entreprises, en contrepartie, leur obligation professionnelle, c’est d’aider les entreprises et d’aider les particuliers sans les assommer par des taux d’intérêt trop élevés, voilà ce que j’appelle l’ordre social juste, l’ordre international et économique juste.

Maïtena Biraben : on passe à ‘l’ordre’ de la matinale, c’est le « J’aime, j’aime pas maintenant.

Vous aimez vous n’aimez pas Martine Aubry qui veut abroger Hadopi et prélever 1 euro sur les abonnements internet ?

Ségolène Royal : pourquoi pas. Mais vous savez toutes les taxes, je m’en méfie beaucoup parce qu’il y a toujours des effets pervers. Au bout du compte, c’est toujours les consommateurs qui finissent par payer

 

HADOPI

HADOPI - prélèvement de 1 euro sur les abonnement : "Pourquoi pas. Mais vous savez toutes les taxes, je m’en méfie beaucoup parce qu’il y a toujours des effets pervers. Au bout du compte, c’est toujours les consommateurs qui finissent par payer, je suis contre les taxes supplémentaires"

 Maïtena Biraben, qui s’arrête rapidement, faute d’argument : non, justement, là y’a …

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … je suis contre les taxes supplémentaires.

Maïtena Biraben : Caroline ?

Caroline Roux : « J’aime, j’aimes pas » : Jean-Louis Borloo qui a inauguré son ‘presque’ QG de campagne ?

Ségolène Royal : ah bien oui, pourquoi pas ? C’est son droit, c’est la démocratie. (Sourire)

Maïtena Biraben : il est toujours pas candidat, on le rappelle. « Vous aimez, vous n’aimez pas », une nouvelle loi sur l’euthanasie ?

 

EUthanasie

"Non, je pense qu’il faut une réflexion d’abord éthique, de société, un débat de fond, mais je ne suis pas favorable à l’euthanasie"

Ségolène Royal : non, je pense qu’il faut une réflexion d’abord éthique, de société, un débat de fond, mais je ne suis pas favorable à l’euthanasie.

Caroline Roux : « J’aime, j’aime pas » : Carla Bruni, qui affirme qu’elle n’exposera jamais son enfant ?

Ségolène Royal : elle a raison.

Caroline Roux : vous l’aviez fait, vous.

Ségolène Royal : écoutez …

Caroline Roux : y’a des photos …

Maïtena Biraben : à la naissance.

Caroline Roux, sans s’arrêter : … de Ségolène Royal à la maternité.

Ségolène Royal : écoutez … oui mais moi j’avais la fierté de ça aussi, de cette maternité. J’avais 4 enfants, et plutôt que d’être poursuivie par les paparazzis, j’ai donné en effet des photos à la sortie de la maternité.

Caroline Roux : vous le regrettez ? Vous le feriez plus aujourd’hui ?

 

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"C’était une époque, je pense, où il y avait beaucoup moins de pression médiatique qu’aujourd’hui, et les photos sont restées d’ailleurs magnifiques. Mais peut-être qu’aujourd’hui, sans doute, je ne le referais pas, on est dans un autre contexte"

Ségolène Royal : c’était une époque, je pense, où il y avait beaucoup moins de pression médiatique qu’aujourd’hui, et les photos sont restées d’ailleurs magnifiques. Mais peut-être qu’aujourd’hui, sans doute, je ne le referais pas, on est dans un autre contexte.

Maïtena Biraben : on imagine qu’elle aussi est fière …

Ségolène Royal : absolument.

Maïtena Biraben, sans s’arrêter : … à venir. Merci beaucoup, Ségolène Royal, d’avoir été avec nous. On va faire le débriefing du festival de Venise, la Mostra, avec Xavier.

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Lettre Hte Autorité D Batho

Le blog de Delphine Batho, 6 septembre 2011

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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 19:39

 

S25 règle d'or j'en prends l'engagement devant vous

 

BONUS – EDITO DE MAZEROLLE (LUNDI) - Dimanche soir dans BFMTV 2012, émission animée par Olivier Mazerolle, Ségolène Royal a fait une intervention d’une heure trois-quarts où elle a prouvé sa stature présidentielle, étayée par une solide connaissance de tous les dossiers, par une capacité de répondre habilement et avec pertinence à toutes les questions, illustrant ses propos d’exemples concrets ayant déjà fait leurs preuves dans son laboratoire régional ou ailleurs (réforme bancaire américaine), ou d’exemples tirés du terrain, de ses nombreuses rencontres avec les Français, les ouvriers et ouvrières, les petites retraitées, dans un rapport au peuple Français construit lors de la dernière échéance présidentielle et constamment depuis.

Qui peut en dire autant parmi les autres candidats de la primaire socialiste ?

Olivier Mazerolle résumait hier dans son édito au 20h de Thomas Sotto sur BFM TV les forces qu’il a détectées chez Ségolène Royal :


La surprise Ségolène Royal

« On a eu trop tendance à la mettre sur le bas côté de la primaire.

Elle est un outsider plus que sérieux

Elle est dynamique, elle ose, elle est courageuse, ça on le savait, mais elle n'est plus arrogante, elle n'est plus chichiteuse, elle n'est plus dans l'improvisation, elle donne une cohérence à l'ensemble de ses propositions.

Quand on l'entend on a l'impression qu'elle est à la fois à droite et la gauche de la gauche. Mais donne de la cohérence avec le principe des droits et des devoirs qu'elle illustre à chaque fois de façon concrète

Elle propose de revenir à la gloire de la France des grands projets avec la croissance verte qui va réunir les collectivités, l'Etat, les banques, les entreprises. Elle est en pointe sur ce sujet

Dans les quartiers elle est vraiment populaire. Elle reste en contact avec les associations, parle de sécurité et de protection sociale.

Je ne sais pas si elle remontera, mais elle a de la pugnacité, de la ténacité. On ne peut plus lui faire de procès en cruchitude. Ségolène Royal est une candidate solide, expérimentée, qui a travaillé. Les autres candidats devraient s'en méfier. »

 

Dans cette première partie de l’émission de 20 minutes sur les propositions de Ségolène Royal et sur l’actualité, répondant aux questions d’Olivier Mazerolle, la candidate a abordé le thème de l’absence de Jacques Chirac à son propre procès, du retour de Dominique Strauss-Kahn en France et les véritables problèmes des Français qui souffrent« Je reviens de 3 jours de visite dans une usine, aux Fonderies du Poitou, les gens ne se demandent pas la question que vous venez de poser », et a commenté une phrase de son dernier livre citée par Olivier Mazerolle : « La réponse, ce n’est plus l’assistanat, c’est la responsabilité individuelle. ».

Puis Olivier Mazerolle est passée au plat de résistance avec la question de la dette, du déficit, de la bonne gestion et de la ‘règle d’or’, et celle, liée, de la relance basée sur la croissance verte – création de « 500 000 à 700 000 emplois, mais c’est une fourchette basse » a souligné Ségolène Royal, et le financement de la relance par la remise des banque au service de l’économie réelle.

Sur cette dernière question, Ségolène Royal a démonté un à un les contre-arguments présentés par Olivier Mazerolle : l’expatriation des banques « Vous croyez que les banquiers iront en Allemagne alors qu’ils profitent du dépôt des salaires des gens, des retraites des gens, des profits des entreprises ? » ; ou la ‘fragilité’ des banques françaises et européennes selon le FMI, pour laquelle Ségolène Royal a rappelé l’inaction du gouvernement qui a renfloué les banques en 2008 sans entrer à leur capital pour les réorienter vers l’économie réelle, les laissant à leurs activités spéculatives avec les conséquences qu’on connaît aujourd’hui.

Puis Olivier Mazerolle a fini cette dernière partie sur deux questions sur les « petits ennuis » de « chacun ». La première a porté sur les téléphones des journalistes et des hauts fonctionnaires surveillés par les services de renseignements. Ségolène Royal a été très ferme : « Ces ministres devraient être poursuivis en Cour de justice. C’est proprement inacceptable. Mais ce n’est pas à [Claude Guéant] de se faire justice à lui-même. Dans quelle République vivons-nous ? C’est extrêmement grave. ».

La seconde a porté sur l’affaire Guérini, le président de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône risquant d’être mis en examen cette semaine et Harleme Désir ayant déclaré selo Olivier Mazerolle : « Si c’est le cas, il faut qu’il s’en aille. ». Ségolène Royal a été très claire : « C’est de la responsabilité de l’actuel Premier secrétaire, effectivement, et je pense qu’il a bien dit les choses, il a tout mon soutien sur cette prise de position. »

Nouveau : retrouvez les citations les plus importantes en gras dans le texte ; et en gras et en couleur pour les propositions de Ségolène pour la France.

Frédérick Moulin

 

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BFMTV 2012 : Ségolène Royal par BFMTV

 

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal /F.M.

Olivier Mazerolle : bonsoir Ségolène Royal.

Ségolène Royal : bonsoir.

Olivier Mazerolle : on va parler avec vous ce soir de vos propositions, vous aurez l’occasion, notamment, de parler de la façon dont vous pensez remettre le pays sur les rails, de la sécurité, vous aurez un débat sur l’Education nationale avec Hervé Mariton qui est un député de l’UMP, mais tout de suite 2 questions d’actualité. D’abord Jacques Chirac ne sera pas présent demain à son procès pour des raisons médicales, vous le comprenez ?

Ségolène Royal : oui, je le comprends, puisqu’il a un certificat médical. Et en même temps les Français ne comprendraient pas que la justice n’aille pas jusqu’au bout. Il y a eu beaucoup d’obstruction, des épisodes à répétition, pour empêcher que la justice ne soit rendue rapidement, les faits remontent à il y a plus de 20 ans maintenant, et les Français n’acceptent plus qu’il y ait une justice à 2 vitesses, l’une pour les puissants, et [l’autre] pour tous les autres.

 

S2 Chirac

"Il faut à la fois respecter l’homme, Jacques Chirac, et en même temps que la justice soit rendue, soit enfin rendue"

Donc il faut à la fois respecter l’homme, Jacques Chirac, et en même temps que la justice soit rendue, soit enfin rendue j’allais dire.

Olivier Mazerolle : donc que le procès ait lieu ?

Ségolène Royal : donc que le procès ait lieu. Parce que vous vous souvenez…

Olivier Mazerolle : avec ses avocats le représentant ?

Ségolène Royal : avec ses avocats le représentant et ne redemandant pas encore un report d’audience comme ils l’ont fait il y a 6 mois avec une exception d’inconstitutionnalité, etc. Voilà des années que cela dure, on a encombré la justice, peut-être plus qu’il n’aurait fallu, donc il faut maintenant que justice soit rendue pour que les Français sachent que la justice est la même pour tous. Il y a, vous le savez, un vrai doute, quand même, sur cette égalité devant la justice.

Olivier Mazerolle : autre actualité, aujourd’hui Dominique Strauss-Kahn est revenu en France. Qu’est-ce que vous attendez de lui ?

Ségolène Royal : mais c’est à lui de définir ce qu’il attend de lui-même. Et je n’en…

Olivier Mazerolle : oui mais lui par rapport au Parti socialiste, est-ce que vous attendez qu’il intervienne, est-ce que vous souhaitez qu’il intervienne, ou pas ?

Ségolène Royal : écoutez, franchement, moi je ne veux pas ajouter par un quelconque commentaire quelque chose de plus à cette tempête médiatique, et vous comprendrez que je n’ajoute rien, et que je ne donne pas suite à cette question, parce que j’ai dit l’essentiel, au fond, c’est que c’est à lui-même de définir ce qu’il souhaite faire.

Olivier Mazerolle : vous souhaitez travailler avec lui ?

Ségolène Royal : je crois que je vous ai répondu, (Rire) Monsieur Mazerolle.

Olivier Mazerolle : quand même, il y a eu un moment où vous avez dit : « Il pourrait être mon premier ministre. ». Vous avez changé d’avis ?

 

S2 DSK mais sur sa compétence non absolumetnt pas tps au t

"Je ne change pas d’avis, vous savez, en fonction des circonstances, et tout ce qui s’est passé ne remet pas en cause sa compétence. Maintenant, pour la suite, je crois qu’il faut laisser du temps au temps, comme disait François Mitterrand"

Ségolène Royal : mais sur sa compétence, non, absolument pas. Voilà. Donc je ne change pas d’avis, vous savez, en fonction des circonstances, et tout ce qui s’est passé ne remet pas en cause sa compétence. Maintenant, pour la suite, je crois qu’il faut laisser du temps au temps, comme disait François Mitterrand.

Olivier Mazerolle : alors, « du temps au temps », ça veut dire que …

Ségolène Royal : ah bien je vois que vous … (Rire)

Olivier Mazerolle : non, mais vous attendez de savoir ce que les Français pensent…

Ségolène Royal, en riant : que voulez-vous de moi, Monsieur Mazerolle ?

Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … de cette affaire, ou bien est-ce que vous, vous vous dites : bon, ben, dans quelques temps, si Dominique Strauss-Kahn va bien, on va pouvoir de nouveau travailler ensemble ? Est-ce que, voilà, l’idée qu’il soit Premier ministre, c’est quelque chose qui vous convient encore, ou bien ça vous paraît impossible compte tenu des circonstances ?

Ségolène Royal : mais, ce qui est important pour moi aujourd’hui, c’est que je suis au milieu des Français tous les jours, je suis maintenant tournée vers la primaire, et je l’espère, vers l’élection présidentielle, et je vois d’ailleurs, vous savez, le fossé qu’il y a entre les préoccupations des gens et cette a…

Olivier Mazerolle : je sais, on va y venir. Je vous garantis qu’on va y venir, mais … mais…

Ségolène Royal : non mais, non mais, juste un mot, juste un mot Monsieur Mazerolle, parce que je sais que vous n’aimez pas que je dise cela, qu’il y a un écart entre l’envahissement …

Olivier Mazerolle : ah non, ça ne me gêne pas du tout, mais …

Ségolène Royal : ah non, « vous » au sens large.

Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … simplement, Dominique Strauss-Kahn, les gens regardent, s’intéressent, se disent : voilà, quelle est sa place maintenant dans la vie politique française ?

Ségolène Royal : mais pas du tout ! Les gens ne se demandent absolument pas cela. Je reviens de 3 jours de visite dans une usine, aux Fonderies du Poitou, les gens ne se demandent pas la question que vous venez de poser.

 

S6 ou vous baissez 23 ou ferme

"Je reviens de 3 jours de visite dans une usine, aux Fonderies du Poitou, les gens ne se demandent pas la question que vous venez de poser. Voilà des ouvriers à qui l’on vient de dire : ou vous baissez vos salaires de 23%, ou l’usine ferme, alors que l’actionnaire principal vient d’empocher plus de 2,5 millions de dividende, salaires compris, vous croyez que les gens m’ont posé cette question sur le déferlement médiatique dont nous parlons ? Mais absolument pas !"

Voilà des ouvriers à qui l’on vient de dire : ou vous baissez vos salaires de 23%, ou l’usine ferme, alors que l’actionnaire principal vient d’empocher plus de 2,5 millions de dividende, salaires compris, vous croyez que les gens m’ont posé cette question sur le déferlement médiatique dont nous parlons ? Mais absolument pas !

Et à la réunion suivante, je recevais une petite retraitée, qui m’a montré sa fiche de retraite, cinq cent … attendez …

Olivier Mazerolle : on a l’impression qu’il y a une gêne autour de Dominique Strauss-Kahn.

 

S5 qui a cru que NS allait lu augl de 25 sa petite retr

"Monsieur Mazerolle, Monsieur Mazerolle, 540 euros après avoir travaillé 25 ans, 540 euros. Eh bien quand cette petite retraitée, qui a cru que Nicolas Sarkozy allait lui augmenter de 25% sa petite retraite, et qui n’a rien vu venir si ce n’est la flambée des prix, n’a plus de quoi manger le 20 du mois, alors qu’elle a travaillé 25 ans, parce qu’il y a eu des périodes de travail non déclaré, [...] je vous assure qu’elle ne m‘a pas parlé du sujet qui vous préoccupe"

Ségolène Royal : Monsieur Mazerolle, Monsieur Mazerolle, 540 euros après avoir travaillé 25 ans, 540 euros. Eh bien quand cette petite retraitée, qui a cru que Nicolas Sarkozy allait lui augmenter de 25% sa petite retraite, et qui n’a rien vu venir si ce n’est la flambée des prix, n’a plus de quoi manger le 20 du mois, alors qu’elle a travaillé 25 ans, parce qu’il y a eu des périodes de travail non déclaré, c’est très fréquent pour les femmes ouvrières qui ont travaillé, qui ont commencé à travailler, à faire des ménages à l’âge de 14 ans, c’était sa situation, je vous assure qu’elle ne m‘a pas parlé du sujet qui vous préoccupe.

Olivier Mazerolle : donc pour vous… donc pour vous, Dominique Strauss-Kahn, c’est pas d’actualité, on verra plus tard ?

 

Exavctement vs l'avez fort bie res

"Donc pour vous, Dominique Strauss-Kahn, c’est pas d’actualité, on verra plus tard ?" "Exactement. Vous l’avez fort bien résumé. Félicitations !"

Ségolène Royal : exactement. Vous l’avez fort bien résumé. Félicitations ! (Rire)

Olivier Mazerolle : très bien. Alors, dans votre livre, Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions, j’ai noté cette phrase : « La réponse, ce n’est plus l’assistanat, c’est la responsabilité individuelle. », est-ce que ça veut dire que les Français doivent se retrousser les manches et ne plus attendre qu’on vienne à leur secours ?

Ségolène Royal : oui. En partie, oui, bien sûr. J’en appelle d’ailleurs à l’effort des Français dans ce livre, et même dans l’adresse que je fais aux jeunes, je leur dis : « Je ne suis pas là pour vous plaindre, je suis là pour vous motiver. ».

 

S7 mvs motiver la solution pas d'ans l'asistant

"La solution ce n’est pas dans l’assistanat, c’est dans la bonne articulation entre la responsabilité individuelle, et la mise en place et le maintien des sécurités collectives, c’est ce que j’appelle l’ordre social juste"

Et donc en effet la solution ce n’est pas dans l’assistanat, c’est dans la bonne articulation entre la responsabilité individuelle, et, complétez la phrase et la réflexion qui est la mienne, et la mise en place et le maintien des sécurités collectives, c’est ce que j’appelle l’ordre social juste, c’est-à-dire, à chaque fois qu’il y a un avantage donné, par exemple une aide financière, donnée à une entreprise, en contrepartie, il faut lui demander d’embaucher des jeunes par alternance, d’entrer dans ce que j’appelle le pacte de confiance pour l’emploi des jeunes.

 

S8 donnant donna et en contrepartie ils ou elle ft 1 effort

"C’est une société du donnant-donnant : on aide les citoyens, on aide les entreprises, et en contrepartie, ils ou elles font un effort. Et je crois que c’est comme ça qu’on peut refaire démarrer la France"

C’est une société du donnant-donnant : on aide les citoyens, on aide les entreprises, et en contrepartie, ils ou elles font un effort. Et je crois que c’est comme ça qu’on peut refaire démarrer la France.

Olivier Mazerolle : alors il y a une grande question qui est sur la table en ce moment, qui est la question de la dette de l’Etat, la dette publique. Est-ce que vous considérez, vous, que c’est quelque chose qui paralyse l’action de l’Etat ?

Ségolène Royal : c’est très grave en tout cas. Ça paralyse partiellement, bien sûr, cette dette qui a doublé, ce déficit, aussi, que Nicolas Sarkozy a fait doubler, que l’actuel gouvernement a doublé ; bien sûr, il y a l’effet de la crise, mais il y a aussi cette évidence, une très mauvaise gouvernance, et des cadeaux fiscaux qui ont été donnés aux plus privilégiés et aux plus riches.

Donc l’actuel gouvernement a creusé la dette et le déficit qu’il cherche aujourd’hui à faire payer à tous les Français. Et c’est vrai, bous avez raison Monsieur Mazerolle, une partie de l’action de l’Etat est paralysée parce que je considère qu’il n’est pas tolérable que cette dette soit reportée sur nos enfants et sur nos petits-enfants …

 

S9 pas tol sur nos enfts et nos petits enfst

"Il n’est pas tolérable que cette dette soit reportée sur nos enfants et sur nos petits-enfants …" "Alors comment faites-vous …"

Olivier Mazerolle : alors comment faites-vous …

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … donc il faut, il faut absolument résoudre ce problème.

Olivier Mazerolle : alors comment faites-vous, parce que vous dites par ailleurs : « Je ne veux pas d’augmentation globale des impôts. » …

Ségolène Royal : oui.

Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … vous dites : on va les répartir différemment, mais je ne veux pas prélever davantage.

Ségolène Royal : non.

Olivier Mazerolle : donc est-ce que ça veut dire que vous faites des économies sur le train de vie de l’Etat ?

Ségolène Royal : oui.

Olivier Mazerolle : comment ?

 

S10 solution de facilité

"Je fais des économies, je n’augmente pas les impôts parce que c’est la solution de facilité, et vous le savez, dans ma Région je n’ai pas augmenté les impôts depuis 2004, on me disait que c’était impossible, je l’ai quand même fait tout en assainissant la dépense publique régionale"

Ségolène Royal, sans s’arrêter : je fais de économies. Je fais des économies, je vais vous dire comment, je n’augmente pas les impôts parce que c’est la solution de facilité, et vous le savez, dans ma Région je n’ai pas augmenté les impôts depuis 2004, on me disait que c’était impossible, je l’ai quand même fait tout en assainissant la dépense publique régionale.

 

S11 on ne sortira pas sans relancer l'act éco

"Et puis le deuxième pilier, c’est la relance de l’activité économique : on ne sortira pas du problème du déficit et de la dette sans relancer l’activité économique des entreprises. Et vous avez vu que dans mes propositions je dis que la France doit devenir un pays d’entrepreneurs, et j’explique comment"

Et puis le deuxième pilier, c’est la relance de l’activité économique : on ne sortira pas du problème du déficit et de la dette sans relancer l’activité économique des entreprises. Et donc j’attache une importance égale à la relance de l’activité, et vous avez vu que dans mes propositions je dis que la France doit devenir un pays d’entrepreneurs, et j’explique comment …

Olivier Mazerolle, l’interrompant : alors c’est la première des priorités, vous dites …

Ségolène Royal : c’est la première des priorités.

Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : … « Je veux faire », pour vous, en tout cas, [Ségolène Royal : « Oui. »] vous dites : « Je veux faire de la France un pays d’entrepreneurs. », et vous présentez un plan d’industrialisation du pays [Ségolène Royal : « Oui. »] à partir de la croissance verte [Ségolène Royal : « Oui. »]. Est-ce que véritablement il y a dans ce secteur d’activité de quoi créer 500 000 emplois comme vous le dites, parce que vous savez, on a tellement entendu de promesses sur les créations d’emploi qu’on finit par se dire : bon, celui-ci me propose 200 000 emplois de plus, celle-ci 500 000.

 

S12 moi j'ai prouvé crssce vert pvait créer emploiis

"La différence, c’est que je suis déjà passée aux actes. Vous savez, c’est ce que j’appelle la politique par la preuve, moi j’ai prouvé que la croissance verte pouvait produire des emplois et créer des emplois"

Ségolène Royal : oui, vous avez raison, hein, il faut faire attention à la crédibilité de la parole politique. La différence, c’est que je suis déjà passée aux actes. Vous savez, c’est ce que j’appelle la politique par la preuve, moi j’ai prouvé que la croissance verte pouvait produire des emplois et créer des emplois.

Vous le savez, il y a 2 jours j’étais dans l’entreprise Heuliez, qui produit, ça y est maintenant, la Mia électrique, la voiture électrique, en dimension industrielle, là aussi on disait que c’était impossible.

 

S13 voila sol concr tte région spourront

"La Région est entrée, et c’est une grande première en France, au capital de cette entreprise privée, donc voilà une solution concrète, toutes les régions pourront rentrer dans le capital stratégique des entreprises"

La Région est entrée, et c’est une grande première en France, au capital de cette entreprise privée, donc voilà une solution concrète, toutes les régions pourront rentrer dans le capital stratégique des entreprises, et aujourd’hui l’entreprise que j’ai reprise à 30 salariés, aura à la fin de l’année 450 salariés, nous fabriquons maintenant la voiture électrique franco-allemande, elle sera prochainement dans les salons automobiles du monde entier.

 

S14 prelière puissance écolo d'europe

"Je veux faire de la France la première puissance écologique d’Europe, dans tous les domaines : la chimie verte, le traitement des déchets, les mutations énergétiques, le bâtiment avec les nouveaux matériaux …"

Et donc qu’est-ce que je démontre par cet exemple ? C’est que la croissance verte, c’est notre nouvelle frontière, et que la France pourrait accélérer son avance, et je dis que je veux faire de la France la première puissance écologique d’Europe, dans tous les domaines : la chimie verte, le traitement des déchets, les mutations énergétiques, le bâtiment avec les nouveaux matériaux …

Olivier Mazerolle, lui coupant la parole : c’est dans ce domaine qu’on peut faire la différence ?

Ségolène Royal : ah, je pense. Je pense qu’il y a un potentiel énorme, que la France a pris du retard …

Olivier Mazerolle, lui coupant la parole : mais il faut de la formation, on n’a pas encore forcément les techniciens en France, enfin suffisamment nombreux en tout cas.

 

S14 en se disant on va réindustrailiser la France défi

"C’est un défi formidable, vous voyez, redonner aux Français une perspective, une espérance, en se disant : on va réindustrialiser la France parce qu’il y a des défis considérables à relever pour la mutation énergétique, par exemple, pour les nouveaux matériaux, pour baisser le prix du logement"

Ségolène Royal : mais vous avez raison, mais nous investissons dans les nouveaux métiers. Mais c’est pour ça que c’est un défi formidable, vous voyez, redonner aux Français une perspective, une espérance, en se disant : on va réindustrialiser la France parce qu’il y a des défis considérables à relever pour la mutation énergétique, par exemple, pour les nouveaux matériaux, pour baisser le prix du logement. Ce n’est pas important de baisser le prix du logement ? Eh bien les logements avec les nouveaux matériaux à économies d’énergie peuvent permettre aux Français demain d’être logés moins cher et d’avoir moins de charges énergétiques.

Donc vous voyez que la révolution écologique, c’est à la fois du mieux vivre, c’est à la fois moins cher, et c’est en même temps protéger la planète.

 

S15 c'est le plan de réindustr que j'ai présenté

"Moi je pense que c’est un vrai projet de civilisation, et c’est pour ça que je dis que je ferai de la France un pays d’entrepreneurs, parce que je veux que toutes les PME se développent, en partenariat avec les grands groupes, c’est le plan de réindustrialisation que j’ai présenté, et quand je dis de 500 000 à 700 000 emplois, mais c’est une fourchette basse"

Eh bien moi je pense que c’est un vrai projet de civilisation, et c’est pour ça que je dis que je ferai de la France un pays d’entrepreneurs, parce que je veux que toutes les PME se développent, en partenariat avec les grands groupes, c’est le plan de réindustrialisation que j’ai présenté, et quand je dis 500 000, de 500 000 à 700 000 emplois, mais c’est une fourchette basse, Monsieur Mazerolle.

Olivier Mazerolle : alors, donc si je comprends bien, pour vous, la possibilité de réindustrialiser la France, donc de créer des emplois, c’est dans les nouvelles technologies, et non pas dans l’idée de fabriquer, de nouveau, des téléviseurs ou des ordinateurs qui sont à l’heure actuelle fabriqués en Asie ?

Ségolène Royal : je pense qu’on aura du mal à reconquérir ce marché ; on n’aurait peut-être pas dû le perdre. Mais il y a d’autres filières industrielles telles que celles que je viens d’évoquer, où la France peur reconquérir, et être à la pointe. Nous avons par exemple les meilleures industries dans le domaine des transports, que ce soit le train, l’automobile, etc.

 

S16 il faut se dépêcher

"Les pays émergents vont se positionner sur ces marchés, ont maintenant des ingénieurs et des laboratoires de très grande qualité, que ce soit en Inde, que ce soit au Brésil, et donc la France et l’Europe doivent se dépêcher"

Donc la mutation et l’invention du transport propre de demain, c’est un défi industriel majeur, et il faut se dé-pê-cher, il faut se dépêcher parce que les pays émergents vont se positionner sur ces marchés, ont maintenant des ingénieurs et des laboratoires de très grande qualité, que ce soit en Inde, que ce soit au Brésil, et donc la France et l’Europe doivent se dépêcher.

Et je suis sûre, sûre, que si on fait la réforme bancaire, qui sera l’une de mes priorités, c’est-à-dire qu’on oblige enfin les banques à financer les entreprises au lieu d’aller spéculer contre la dette des Etats

Olivier Mazerolle, lui coupant la parole : et comment vous faites ?

Ségolène Royal : eh bien je fais une réglementation. Mais c’est très simple, c’est …

Olivier Mazerolle : en France ?

Ségolène Royal : mais bien sûr. En France et en Europe.

Olivier Mazerolle : mais les banquiers iront en Allemagne, iront en Grande-Bretagne.

 

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"Vous ne croyez pas quand même qu’en contrepartie de cet avantage, les banques pourraient faire leur travail ? Les banques doivent redevenir l’industrie financière au service de l’économie réelle et des entreprises"

Ségolène Royal : ah bon ? Vous croyez que les banquiers iront en Allemagne alors qu’ils profitent du dépôt des salaires des gens, des retraites des gens, des profits des entreprises ? Vous ne croyez pas quand même qu’en contrepartie de cet avantage, les banques pourraient faire leur travail ? Les banques doivent redevenir l’industrie financière au service de l’économie réelle et des entreprises, voilà la façon de s’en sortir.

 

Le président Lula a ft cette réf eh b moi c ce que je fer

"Et si on entraîne l’Europe sur cette logique-là, parce que Barack Obama a fait cette réforme, le président Lula au Brésil a fait cette réforme, le jour où ile en ont eu assez que les banques commandent au lieu d’obéir, eh bien moi c’est ce que je ferai"

Et si on entraîne l’Europe sur cette logique-là, parce que Barack Obama a fait cette réforme, le président Lula au Brésil a fait cette réforme, le jour où ile en ont eu assez que les banques commandent au lieu d’obéir, eh bien moi c’est ce que je ferai.

Olivier Mazerolle : vous frappez fort, vous voulez frapper fort sur les banques, et les banquiers, enfin sur les banques en tout cas, or le FMI dit : « Attention, les banques européennes », et françaises également, « sont fragiles. ».

Ségolène Royal : oui.

Olivier Mazerolle, sans s’arrêter : « Il faut pas trop y toucher. ».

Ségolène Royal : je pense que le FMI a raison. J’ai vu les banques pousser des cris d’orfraies lorsque le FMI a mis en garde [contre] la fragilité des banques, mais c’est le FMI qui a raison.

Et qu’aurait dû faire l’Etat en 2008 lorsqu’il y a eu la première crise financière ? Je l’avais déjà dit à cette époque, ce sont les contribuables français et européens, parce que ça s’est fait dans tous les pays, qui ont renfloué le système bancaire : vous ne croyez pas qu’en contrepartie l’Etat aurait pu rentrer au capital de ces banques, et faire en sorte qu’enfin elles financent l’économie au lieu de continuer à spéculer ?

 

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"Vous ne croyez pas qu’en contrepartie l’Etat aurait pu rentrer au capital de ces banques, et faire en sorte qu’enfin elles financent l’économie au lieu de continuer à spéculer ? Rien n’a changé, c’est-à-dire, on a renfloué les banques, et on n’a pas fait ce dont on parlait tout à l’heure, du donnant-donnant. On vous renfloue, mais en contrepartie vous faites votre travail, vous faites votre métier de banquier qui aide les entreprises à se développer. Ça n’a pas été fait"

Rien n’a changé, c’est-à-dire, on a renfloué les banques, et on n’a pas fait ce dont on parlait tout à l’heure, du donnant-donnant. On vous renfloue, mais en contrepartie vous faites votre travail, vous faites votre métier de banquier qui aide les entreprises à se développer. Ça n’a pas été fait.

Olivier Mazerolle : vous savez bien quelles sont les critiques que vous allez entendre, avec : « La gauche, c’est toujours pareil, ils nous promettent, les gens de gauche, qu’on va relancer l’activité économique, etc., etc., que ça va générer des revenus, mais en réalité, c’est toujours pareil, ils vont mettre de l’argent et la dette va filer. D’ailleurs, ils veulent pas de la règle d’or. ».

Ségolène Royal : mais, attendez. D’abord, traditionnellement, la gauche n’a pas remis, comme je le fais aujourd’hui, l’entreprise au devant du combat économique. C’était plutôt, comme on le disait tout à l’heure, de l’assistanat, des emplois aidés, etc. Moi je pense qu’il faut recréer des richesses et que notre pays en a la possibilité, et ce sera ma priorité.

 

S25 règle d'or j'en prends l'engagement devant vous

"Moi je l’inscrirai dans la Constitution mais en début de mandat, en 2012, j’en prends l’engagement devant vous, j’inscrirai la règle d’or"

Une fois que cela sera fait, il faut maîtriser la dépense. La règle d’or, Monsieur Mazerolle, c’est une très bonne règle, je vais vous surprendre, c’est une très bonne règle, et moi je l’inscrirai dans la Constitution mais en début de mandat, en 2012, j’en prends l’engagement devant vous, j’inscrirai la règle d’or, c’est-à-dire pour que ceux qui nous écoutent comprennent, c’est quoi cette règle d’or ?

C’est finalement une bonne gestion des deniers publics, et l’interdiction de dépenser plus que le montant que l’on a en caisse, je l’explique volontairement de façon très schématique.

Olivier Mazerolle : alors pourquoi pas dès au … pourquoi pas la voter aujourd’hui ? Pourquoi pas la voter aujourd’hui ?

 

S30 prquoi pas auj parce que totalement immoral règle d'or

"Pourquoi ne pas la voter aujourd’hui ? Parce que ce serait totalement immoral. Vous comprendriez, vous, qu’en fin de mandat, un président de la République qui a jeté l’argent des Français par les fenêtres en donnant des cadeaux fiscaux aux plus riches, qu’en fin de mandat, à quelques mois de l’élection présidentielle, il puisse se repeindre, comme ça, en bon gestionnaire ?"

Ségolène Royal : pourquoi ne pas la voter aujourd’hui ? Parce que ce serait totalement immoral. Vous comprendriez, vous, qu’en fin de mandat, un président de la République qui a jeté l’argent des Français par les fenêtres en donnant des cadeaux fiscaux aux plus riches, 10 milliards par an, quand même, excusez du peu, 2,6 milliards de bouclier fiscal, l’allègement de l’ISF, et tout le reste, vous comprendriez qu’il soit moral qu’en fin de mandat, à quelques mois de l’élection présidentielle, il puisse se repeindre, comme ça, en bon gestionnaire ?

Ce n’est pas acceptable. Et en plus il le propose, non pas pour lui-même, non pas pour le budget de 2012, mais pour le budget de 2013. Eh bien ça, ça n’est pas moral, ça n’est pas acceptable, et de toute façon, ça ne changera rien. Qu’il commence par faire rembourser le bouclier fiscal, et à ce moment-là ce sera déjà plus crédible, la règle d’or.

Olivier Mazerolle : ah, rembourser le bouclier fiscal, les gens qui ont bénéficié du bouclier fiscal l’ont fait en fonction d’une loi qui a été votée, vous savez qu’on ne peut pas revenir en arrière, il y a pas de rétroactivité possible en France.

Ségolène Royal : vous avez raison, mais puisque les riches se sont répandus dans les médias pour dire, pour supplier qu’on leur fasse payer davantage d’impôt, eh bien voilà une bonne occasion, ils pourraient …

Olivier Mazerolle, l’interrompant : vous êtes prête à répondre à leurs supplications.

Ségolène Royal : exactement. Donc en tout cas, je répète devant vous que la règle d’or sera inscrite dans la Constitution en 2012.

Olivier Mazerolle : très bien. Pour finir cette première partie, la vie politique, c’est compliqué, chacun a ses petits ennuis. Alors, du côté gouvernement, ben y’a un problème avec les téléphones des journalistes et des hauts fonctionnaires qui sont surveillés. Monsieur Guéant dit : « Ben, la justice va trancher, mais pour moi il n’y a pas d’illégalité, bien sûr il faut respecter le secret des sources des journalistes, mais il est normal également qu’on ne permette pas qu’un haut fonctionnaire ne fasse pas preuve de la discrétion à laquelle il est légalement obligé. ».

Ségolène Royal : mais c’est très grave ce qui s’est passé là. C’est extrêmement grave. C’est vraiment le symptôme d’un dysfonctionnement des institutions de la République. C’est tout à fait illégal. En plus, dans un premier temps, les ministres ont menti, ensuite ils ont admis, ensuite ils ont tergiversé en disant qu’ils avaient fait des repérages mais pas d’écoute. Mais c’est totalement interdit, tel que c’est …

Olivier Mazerolle : vous demandez des sanctions, des démissions, je ne sais pas ?

 

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"Mais ces ministres devraient être poursuivis en Cour de justice. C’est proprement inacceptable"

Ségolène Royal : mais ces ministres devraient être poursuivis en Cour de justice. C’est proprement inacceptable.

Olivier Mazerolle : Claude Guéant devrait être poursuivi en Cour de … ?

 

S37 s'il a un doute sur le secret de l'instruction

"S’il a un doute sur le secret de l’instruction, mais il saisit la justice ! Mais ce n’est pas à lui de se faire justice à lui-même. Dans quelle République vivons-nous ? C’est extrêmement grave"

Ségolène Royal, l’interrompant : mais bien sûr ! Il n’a absolument pas le droit d’utiliser les services de renseignements pour pourchasser, pour écouter, pour regarder, pour aller fouiller dans les conversations téléphoniques des journalistes. S’il a un doute sur le secret de l’instruction, mais il saisit la justice ! Mais ce n’est pas à lui de se faire justice à lui-même. Dans quelle République vivons-nous ? C’est extrêmement grave, mais …

Olivier Mazerolle : ah, il n’était pas ministre à l’époque, hein, c’était Brice Hortefeux …

 

S38 c'est la sépartaion des pouvoir lea Rép

"La République, c’est assez simple, et en même temps, c’est une exigence fondamentale, c’est la séparation des pouvoirs. Et que voit-on aujourd’hui ? On voit que la justice n’est plus indépendante, et on voit maintenant qu’on s’attaque à l’indépendance de la presse. Eh bien c’est extrêmement grave, et l’enjeu de l’élection présidentielle, ça sera de remettre de la morale publique à tous les étages du fonctionnement de l’Etat"

Ségolène Royal : Monsieur Mazerolle, vous savez, la République, c’est assez simple, et en même temps, c’est une exigence fondamentale, c’est la séparation des pouvoirs. Et que voit-on aujourd’hui ? On voit que la justice n’est plus indépendante, et on voit maintenant qu’on s’attaque à l’indépendance de la presse. Eh bien c’est extrêmement grave, et l’enjeu de l’élection présidentielle, ça sera de remettre de la morale publique à tous les étages du fonctionnement de l’Etat, à tous les étages du fonctionnement de l’Etat, parce que mélanger … pardon, allez-y.

Olivier Mazerolle : alors vous me tendez la perche … parce qu’il y a  aussi des problèmes du côté du Parti socialiste, il est probable que cette semaine Jean-Noël Guérini, le président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, et qui dirige la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône va être mis en examen. Harlem Désir, qui assure la transition comme Premier secrétaire à la tête du Parti socialiste, a dit : « Si c’est le cas, il faut qu’il s’en aille. ».

 

S39 ça resp Prem secr et tt mon soutien

Position de Harlem Désir sur le maintien de Jean-Noël Guérini à la tête de la fédération PS des Bouches-du-Rhône : "Ça c’est de la responsabilité de l’actuel Premier secrétaire, effectivement, et je pense qu’il a bien dit les choses, il a tout mon soutien sur cette prise de position"

Ségolène Royal : mais ça c’est de la responsabilité de l’actuel Premier secrétaire, effectivement, et je pense qu’il a bien dit les choses, il a tout mon soutien sur cette prise de position.

Olivier Mazerolle : je vous propose de marquer une pause, et ensuite on va parler de la sécurité.

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 09:34

25533-1-.jpg Samedi soir, sur France 2, Martine Aubry était l’invitée de l’émission « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier.

Tout semblait bien commencer, Martine Aubry apparaissait à l'aise espérant marquer des points dans cette émission de divertissement, alors qu’elle est en chute dans les enquêtes d’opinion.

Mais les journalistes Audrey Pulvar et Natacha Polony n’avaient pas l’intention d’accepter une émission « pépère». Il fallait voir ce que la candidate a dans les tripes. L’attaque allait venir à la fin de l’entretien sur les affaires en cours qui pèsent sur la campagne de Martine Aubry.: l’affaire Guérini et l’affaire DSK.

 

 Si vous êtes désignée, n’est-ce pas en fait Guérini qui vous aura « faite reine » lance Natacha Polony en rappelant que lors du dernier congrès de Reims, Martine Aubry l’a emporté après une tractation douteuse avec celui qui tient les voix de la fédération des Bouches-du-Rhône. La suspicion reste entière sur cet arrangement qui aurait fait de Martine la première secrétaire sous couvert de laisser Jean-Noël Guérini à ses affaires dans son département. Les questions sur DSK suivent et l’atmosphère devient alors de plus en plus pesante. Martine Aubry tente de sauver une dernière fois DSK, qu’elle considère « blanchi » par la justice. Mais elle évoque toutefois son comportement vis-à-vis des femmes. On ne comprend pas bien. Puisqu‘elle le déclare « blanchi » qu’est-ce qu’elle lui reproche ? Martine Aubry devient de plus en plus confuse, se perd dans sa volonté de le soutenir tout en prenant ses distances. Mais vous étiez liée par le pacte de Marrakech ? Martine Aubry n’en est plus très sûre « qu’est-ce que vous en savez ? ». Avait-elle donc l’intention de trahir le pacte avant cette affaire ?

 

Martine Aubry se perd dans ces/ses affaires... Son agacement se fait de plus en plus sentir. D’autant que Natacha Polony n’hésite pas à la braver. Elle remet totalement en doute les discours qu‘elle vient de tenir sur sa volonté de changement. « Je ne vois pas bien comment elle peut changer avec ce que vous proposez … j’entends une musique que j’entends depuis trente ans ». Martine Aubry découvre ce que c’est réellement qu’une campagne présidentielle. Il faut une réelle force pour tenir.

Ségolène Royal s’invite alors dans l’entretien. Martine Aubry avait en effet été de celles et ceux qui n’avaient pas ménagé la candidate en 2007. Si « elle n‘a pas été aidée » dans son propre parti, elle a tout de même obtenu 27 % au premier tour de 2007 précise Natacha Polony. Avec un président aussi affaibli aujourd’hui il faudra faire plus, sous entendant que cela semble difficile, « si non ce sera tout de même un gros échec ». Enfin sur son déplacement à Marseille sur le thème de la sécurité, la journaliste lance «  Martine a fait du Ségolène Royal ».

 

L‘agacement de Martine Aubry pèse de plus en plus. Les mots se bousculent, les gestes sont plus nerveux. Audrey Pulvar fait même un mouvement de recul face à Martine Aubry plus incisive. Martine perd le contrôle de son langage. Elle parle de « coup de gueule » dans son déplacement à Marseille. Précise qu’il s’agissait de l’opération « caramel 22 » comme « 22 v’là les flics ». La salle rit, Martine croît faire rire, mais c’est à ses dépens. Elle en prend conscience. Tout cela manque de plus en plus de sérieux. Elle va descendre encore plus bas, d’un coup, d’un mot. Elle ne semble plus rien contrôler et lance l‘expression  de trop en affirmant ne pas vouloir accepter que la politique soit ramenée à « des affaires de cul ». C‘est dit. Il y a des mots qui peuvent briser une carrière politique. « Cette affaire de cul » est l’expression de trop. Elle éloigne Martine Aubry de la Présidence de la République. Dans la bataille politique, quelques soient les coups que l’on reçoit, il faut toujours rester digne. Martine Aubry vient de perdre la bataille. « Cette affaire de cul » emporte tout espoir. « Cette affaire de cul » vient de mettre Martine Aubry hors-jeu.

 

Philippe Allard

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 07:02

 

1586654 photo-1314811748790-1-0 640x280 Patrick Kovarik

(@Patrick Kovarik)

Lors de la conférence de presse qui s’est tenue mercredi après-midi à Solferino, Ségolène Royal a présenté ses solutions pour l’Education nationale, un des 5 piliers pour l’avenir de la France, et plus précisément des "solutions efficaces et concrètes et justes, immédiates" pour une rentrée scolaire 2012 " sécurisée et paisible" : "la rentrée 2012 ne ressemblera pas à la rentrée 2011, parce que cette rentrée 2011 est la pire que l’Education nationale ait connue".

Les 7 mesures s’articulent autour de 4 axes d’action :

-"donner aux enseignants les moyens d’être fiers de leur métier" : rétablissement de l’année de formation professionnelle initiale et de la formation continue ; présence de 2 adultes dans les classes partout où cela sera nécessaire (l’adulte enseignant titulaire et l’adulte en formation initiale ou continue) ;

-"assurer aux Français que […] la rentrée 2012 sera une rentrée sécurisée et paisible" : moratoire des 12 à 16 000 suppressions de postes déjà prévues par le gouvernement pour la rentrée 2012 ; mise en place d’un plan pluriannuel avec les partenaires scolaires pour pouvoir redonner à l’Education nationale toute sa place, en fonction des besoins (prioritairement dans les lieux scolaires les plus fragilisés), et avec des moyens dégagés par la réduction des déficits ;

-"faire une école efficace et juste pour tous les élèves: encouragement de l’innovation et réponse aux demandes d’autonomie ;  mise en place de l’aide aux devoirs gratuits, donnée par des étudiants, structurée par des associations, avec en contrepartie une valorisation du cursus des étudiants ;

-"[lutter] contre les violences solaires " : outre la mise en place du deuxième adulte dans les classes là où c’est nécessaire, création d’un nouveau métier d’éducateur-accompagnateur des enseignants, bien formé, pouvant s’intégrer dans les équipes éducatives et intervenir pour encadrer les élèves.

Frédérick Moulin

 

S. Royal a présenté ses solutions pour... par segolene-royal

 

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal /F.M.

[Avec] les mauvais coups qui ont été portés contre l’Education nationale, aujourd’hui ce pilier vacille, parce que l’éducation n’est plus une valeur essentielle pour ceux qui nous gouvernent.

Non seulement ils ont infligé à ce grand service public le plus grand plan social de toute son histoire, plus de 100 000 suppressions d’emplois si l’on tient compte à la fois des suppressions d’emplois d’enseignants – 65 000 – et plus de 25 000 suppressions d’emplois de surveillants, ce qui a provoqué une montée des inégalités scolaires, une montée de la violence scolaire, et une montée des difficultés dans les conditions de travail des enseignants.

Et moi je n’accepte pas par exemple qu’il y ait eu plus de 44 000 faits de violence grave à l’école au cours de la dernière année. Personne ne peut enseigner dans la peur et dans la violence.

C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, et dans le cadre des 5 piliers, des 5 grands travaux que j’ai identifiés dans mon projet présidentiel, je voudrais redire ici de quelle façon j’entends faire de l’éducation le pilier de la République, restructurer et lui redonner de la solidité, et apporter dès 2012 des solutions efficaces et concrètes et justes, immédiates.

 

S3


Le premier objectif, c’est de donner aux enseignants les moyens d’être fiers de leur métier. Voilà le premier des 4 objectifs qui vont permettre de redonner tout de suite à l’école dès l’alternance de 2012 la place qui lui revient dans la République.

Donc donner aux enseignants les moyes d’être fiers de leur métier, et en particulier quelle solution concrète, efficace et juste, immédiate ? C’est le rétablissement de l’année de formation professionnelle, et le rétablissement non seulement de l’année de formation initiale, mais aussi de la formation continue, ce qui me permettra de mettre 2 adultes dans les classes là où c’est nécessaire, là où c’est le plus difficile pour les enseignants, l’adulte enseignant titulaire et l’adulte en formation initiale ou continue.

La deuxième mesure concrète, c’est d’assurer aux Français que la rentrée 2012 ne ressemblera pas à la rentrée 2011, parce que cette rentrée 2011 est la pire que l’Education nationale ait connue.

La rentrée 2012 sera une rentrée sécurisée et paisible. Hier encore je visitais une école, dont une classe était menacée de fermeture, et ce qui me frappe, c’est que le système scolaire est aujourd’hui gravement fragilisé, insécurisé, désenchanté, démoralisé. Or quand l’école est démoralisée, c’est tout le pays qui vacille.

174 morale

"Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, a annoncé le retour des leçons de morale, disparues depuis 1968, à l'école primaire" (texte et dessin de Martin Vidberg, www.martinvidberg.com)

Donc il faut redonner du moral à l’école, redonner les moyens de fonctionner, redonner de la paix scolaire, et sécuriser l’école.

Ségolène Royal  
C'est la rentrée des enseignants. Tenez bon. Je vous redonnerai la fierté de votre métier . En vous donnant la place que vous méritez.

C’est pourquoi je prononcerai immédiatement le moratoire des suppressions de postes, suppressions qui sont déjà prévues pour la rentrée 2012, puisque le gouvernement vient d’annoncer non seulement les suppressions de postes, là, que nous subissons à la rentrée 2011, mais a déjà anticipé les fermetures pour 2012 qu’il évalue entre 12 000 et 16 000 postes à nouveau supprimés pour la rentrée 2012.

Ces postes ne seront pas supprimés, il y aura donc un moratoire et nous mettrons en place un plan pluriannuel pour pouvoir redonner à l’Education nationale toute sa place.

Je ne pourrai pas rétablir immédiatement les 100 000 postes supprimés, ce n’est pas budgétairement possible dès la première année, donc la solution très claire et très précise que je fais, c’est le moratoire des suppressions de postes de la rentrée 2012 puis la définition avec les partenaires scolaires, avec les enseignants, les parents d’élèves, les collectivités territoriales et les associations, qui sont les partenaires du système scolaire, la remontée en charge et en puissance et la remise en place dans les lieux scolaires les plus fragilisés des moyens complémentaires en enseignants et bien sûr en personnels non enseignants.

Et nous définirons dès le départ, par une concertation rapide et approfondie, la mise en place de ce plan pluriannuel sur la durée du quinquennat.

 

S1


Le troisième objectif pour l’école de la République, c’est de faire une école efficace et juste pour tous les élèves.

Et ce que je retiens à la fois des Universités Populaires que j’ai organisées au cours des 4 années qui viennent de s’écouler, du contact régulier avec les enseignants, de l’expérience, aussi, acquise à la tête de ma Région par rapport au partenariat avec les lycées, mais aussi du contact permanent avec les représentants des enseignants et les représentants des parents d’élèves, avec lesquels j’étais encore au travail ce matin, c’est d’une part, pour faire cette école efficace et juste pour tous les élèves, un encouragement à l’innovation.

Il y a une très forte demande d’autonomie des établissements et de liberté donnée à l’innovation, un peu comme cela se fait dans le système finlandais, sur lequel je me suis rendue d’ailleurs, les enseignants et les organisations professionnelles aussi françaises se sont rendues, sont allées voir ce qui marchait bien dans d’autres pays, donc il est très important de généraliser ce qui marche bien, en tenant compte bien évidemment de l’identité du système scolaire français.

Et donc les 2 solutions concrètes qui correspondent à cette troisième priorité, c’est l’encouragement de l’innovation, et deuxièmement la mise en place du soutien scolaire gratuit, plus précisément de l’aide aux devoirs gratuits, un engagement que j’ai pris d’ailleurs depuis longtemps, vous voyez la constance de mes engagements, hein, qui structurent ces propositions pour l’école, donc ces engagements pour l’école, ces solutions efficaces et justes pour l’école, c’est l’aide aux devoirs gratuits pour que tous les enfants, pas seulement ceux dont les parents ont les moyens, mais tous les enfants, puissent accéder à l’aide aux devoirs gratuits qui serait donnée par des [étudiants], structurée par des associations, que l’on connaît bien d’ailleurs, hein, qui sont déjà partenaires du système scolaire, par des associations, et en contrepartie de ce soutien scolaire gratuit, de cette aide aux devoirs, il y aurait une valorisation du cursus des étudiants.

Et le quatrième objectif, qui pour moi est aussi important que les autres, c’est la lutte contre les violences solaires. Je l’ai dit tout à l’heure, il y a eu 44 000 faits de violence dans l’école.

 

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Dessin de Martin Vidberg (www.martinvidberg.com)

Ce n’est pas étonnant d’ailleurs, hein, puisque quand on enlève 100 000 adultes dans les établissements scolaires, bien évidemment les élèves sont beaucoup moins encadrés ; quand on enlève 25 000 surveillants dans les écoles et dans les établissements scolaires, on a automatiquement une montée de l’agressivité et de la violence, pas seulement dans les classes d’ailleurs mais dans tout, les interclasses, les moments des repas, les cours de récréation et les abords des établissements scolaires.

Pour répondre à ce problème il y a ce que je viens de dire, c’est-à-dire la mise en place du deuxième adulte dans les classes, là où c’est nécessaire, et puis aussi la proposition que j’ai déjà faite, donc que je réitère aujourd’hui, dans cet esprit de continuité des propositions qui ont fait leurs preuves et qui sont dans la cohérence de ce projet présidentiel, c’est la création d’un nouveau métier d’éducateur-accompagnateur des enseignants, c’est-à-dire des surveillants bien formés qui peuvent s’intégrer dans les équipes éducatives et intervenir pour encadrer les élèves.

Voilà ce que je voulais vous dire sur cette rentrée scolaire, avec le souci de ne pas multiplier non plus la cinquantaine ou la centaine de propositions que sans doute le système scolaire mériterait quand on voit l’ensemble des problèmes qu’il y a à régler, mais dans la logique qui est la mienne, c’est-à-dire de bien recentrer les choses sur les priorités, de les intégrer dans la cohérence de mon projet pour la France, qui est stabilisé, qui est écrit dans ce livre-programme, et de dire tout de suite quelles sont les décisions immédiates qui seront prises dès 2012.

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 11:22

 

S13 et sans dte + ht niv que min Just

 

"Je pense que je suis la mieux à même à la fois de faire la synthèse entre des valeurs traditionnelles – l’éducation, la famille, la sécurité – et en même temps d’avoir une capacité d’imagination et d’action que j’ai démontrée dans toutes mes responsabilités politiques", a conclu Ségolène Royal sur le thème des primaires dans cette première partie du Grand Journal sur Canal+ hier soir.

Sur ce premier thème, elle a répondu aux questions éternelles sur les sondages : - "Vous y croyez, vous, aux sondages ? Vous n’allez pas voter ? […] J’attends le résultat des urnes. […] Et en en plus les sondages, vous savez, sont faits sur des échantillons très petits…" – puis sur le rassemblement après les primaires"Si je suis désignée, sachez que je ferai le rassemblement autour de moi" – et enfin sur sa motivation intacte et les solides atouts – construits avec le temps et les responsabilités exercées – dont elle dispose.

Puis interrogée sur les nouveaux développements du dossier Bettencourt, et les "enveloppes" de Sarkozy, à l’occasion de la sortie du livre Sarko m’a tuer de deux journalistes du Monde, Ségolène Royal a souligné :

"Je l’ai dit en 2010, souvenez-vous, en octobre 2010 sur un plateau de télévision […] on est dans un système corrompu au sens de Montesquieu, ça avait beaucoup choqué à l’époque.

[…] Il n’y a pas eu, il n’y a pas d’enquête indépendante, c’est-à-dire on est dans un système où la justice des puissants et la justice des petits n’est pas la même, donc ça c’est une forme de corruption ; où il y a un mélange évident entre les affaires privées et les affaires publiques, ça c’est une forme de corruption au sens de Montesquieu, et je pense que l’enjeu de l’élection présidentielle, c’est de remettre de l’ordre juste dans le fonctionnement de l’Etat, et de la moralité dans le fonctionnement de l’Etat.

[..] Vous savez qu’aujourd’hui les procureurs malheureusement reçoivent des instructions du ministère de la Justice, et sans doute des instructions d’un plus haut niveau que celui du ministère de la Justice, et donc toute la question est de faire la lumière sur les dysfonctionnements"

Frédérick Moulin

 

 


Transcription par Militants de L’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Michel Denisot : mais tout de suite, celle qui arrive derrière François Hollande et Martine Aubry, mais qui reste persuadée de remporter les primaires du PS, Ségolène Royal.

(Applaudissements, entrée de Ségolène Royal)

Ségolène Royal : bonjour.

Michel Denisot : bonsoir.

Ségolène Royal (aux autres animateurs) : bonjour.

Michel Denisot : alors, les sondages à 39 jours vous donnent 3ème, et vous êtes toujours convaincue de terminer première. Pourquoi ?

Ségolène Royal : vous y croyez, vous, aux sondages ? (Rires) Vous n’allez pas voter ?

Jean-Michel Aphatie : ils se trompent pas tout le temps, hein.

Ségolène Royal : hein ?

Michel Denisot : ils se trompent pas tout le temps

Ségolène Royal : non, mais j’attends le résultat des urnes. Vous savez, la politique, c’est d’abord chaque citoyen, chaque citoyenne, qui va mettre un bulletin [Ariane Massenet en même temps : « Ça motive ? »] dans l’urne. Et en en plus les sondages, vous savez, sont faits sur des échantillons très petits

Ariane Massenet : oui, c’est ce qu’on dit quand on n’est pas bien placé dans les sondages…

 

S2 30 électeurs remerc

"D’ailleurs je remercie les 30 électeurs qui dans ce panel de 200 électeurs m’apportent leurs suffrages, surtout qu’ils ne changent pas d’avis !"

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … sur 200 électeurs, d’ailleurs je remercie les 30 électeurs qui dans ce panel de 200 électeurs m’apportent leurs suffrages, surtout qu’ils ne changent pas d’avis ! (Rires)

Michel Denisot : d’accord, est-ce que vous êtes … Est-ce que vous pensez que vous êtes la meilleure ? Très franchement ?

Ségolène Royal : écoutez, c’est un peu impudique de répondre clair ...

Michel Denisot : oui, mais c’est une compétition, c’est une compétition …

 

S3 exp camp prés

"J’ai l’expérience d’une campagne présidentielle, donc les Français savent qu’avec moi il n’y aura pas de mauvaise surprise"

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … mais si je suis restée dans cette compétition, c’est parce que je le pense. Pourquoi je le pense ? D’abord parce que j’ai l’expérience, longue, ces 30 ans de vie politique – d’autres aussi ont l’expérience, me direz-vous, donc je ne me situe pas par rapport à d’autres, mais j’ai l’expérience d’une campagne présidentielle, donc les Français savent qu’avec moi il n’y aura pas de mauvaise surprise

Ollivier Pourriol, lui coupant la parole : si vous gagnez – pardon – si vous gagnez, c’est parce que vous êtes la meilleure, tout le monde pense être le meilleur : François Hollande dis : « Je suis le meilleur. », vous dites : « Je suis la meilleure. » …

Ségolène Royal, l’interrompant : mais je ne dis pas : « Je suis la meilleure. » ! Je réponds à la question que vous me posez.

Ollivier Pourriol : oui, oui … non, mais… vous le dites, je vous ai entendu le dire, mais c’est normal – pourquoi vous allez gagner/parce que je suis la meilleure…

Ségolène Royal : non, parce que je …

Ollivier Pourriol, sans s’arrêter : … juste une question, puisque tout le monde se dit le meilleur, évidemment, sinon vous vous présenteriez pas : comment vous allez faire une fois que vous serez élue, puisque vous êtes la meilleure, pour travailler avec les autres qui disent aussi qu’ils sont les meilleurs, tout le monde sait que l’autre pense qu’il est le meilleur, ça va pas être un peu compliqué de travailler ensemble ?

 

S4 je ne crois pas exp 2007 là

"Je ne crois pas, puisque l’expérience de 2007 est là. C’est quoi l’expérience de 2007 ? C’est justement des socialistes qui n’ont pas été unis"

Ségolène Royal : (Rire) je ne crois pas, puisque l’expérience de 2007 est là. C’est quoi l’expérience de 2007 ? C’est justement des socialistes qui n’ont pas été unis.

Michel Denisot : avec vous ?

Ségolène Royal, sans s’arrêter : et donc je crois qu’on ne recommencera pas cette mauvaise expérience. En tout cas, si je suis désignée, sachez que je ferai le rassemblement autour de moi.

 

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"Je pense que je suis la mieux à même à la fois de faire la synthèse entre des valeurs traditionnelles – l’éducation, la famille, la sécurité – et en même temps d’avoir une capacité d’imagination et d’action que j’ai démontrée dans toutes mes responsabilités politiques"

Mais c’est vrai que l’élection présidentielle, ce n’est pas un jeu, et si je m’engage, c’est parce que je pense que je suis la mieux à même à la fois de faire la synthèse entre des valeurs traditionnelles – l’éducation, la famille, la sécurité – et en même temps d’avoir une capacité d’imagination et d’action que j’ai démontrée dans toutes mes responsabilités politiques, d’ailleurs, c’est pour ça que j’ai fait ce livre-programme …

Michel Denisot, l’interrompant : on va y venir. On va y venir au livre tout à l’heure avec Ollivier …

Ségolène Royal, poursuivant : non, c’est pour dire simplement qu’en faisant cet effort de dire clairement quelle est ma conception de la France, ce que je veux faire, comment je vais le faire, et quelles sont les solutions concrètes, les Français vont choisir.

Michel Denisot : alors, dans l’actualité aujourd’hui, il y a ce livre qui est sorti ce 31 août, qui s’appelle Sarko m’a tuer, de Gérard Davet et Fabrice Lhomme chez Stock, alors où la juge Prévost-Desprez, qui a instruit l’affaire Bettencourt jusqu’en 2010 dit qu’un témoin lui a dit hors procès-verbal qu’il avait vu des remises d’espèces à Nicolas Sarkozy.

 

S7 MArianne pas parlé


Alors ça a été démenti il y a 2 minutes par l’infirmière de Madame Bettencourt qui a dit à Marianne : « Je n’ai pas parlé de remise d’enveloppe à Sarkozy. » ; ça, ça tombe à l’instant, donc toute l’histoire du jour, donc Fabrice Lhomme, l’un des auteurs, était ce matin à La Matinale, voici ce qu’il disait :

« On ne voit pas pourquoi la juge Prévost-Desprez inventerait une histoire pareille, elle n’y a absolument aucun intérêt. […]

Et d’autres témoins s’étaient avancés, on va dire, sur des financements politiques suspects, mais il y avait toujours une hésitation, on voyait bien en parcourant le dossier judiciaire, à évoquer le nom de Nicolas Sarkozy, une vraie peur. »

Quel est votre point de vue ?

 

S10 Montesq bcp choqué époque

"Je l’ai dit en 2010, souvenez-vous, en octobre 2010 sur un plateau de télévision, et j’avais dit : on est dans un système corrompu au sens de Montesquieu, ça avait beaucoup choqué à l’époque"

Ségolène Royal : mon point de vue, c’est qu’on est dans un système corrompu. Je l’ai dit en 2010, souvenez-vous, en octobre 2010 sur un plateau de télévision, parce que ces informations avaient déjà été là ; on assistait, les Français assistaient à une succession d’affaires toutes plus glauques les unes que les autres, et j’avais dit : on est dans un système corrompu au sens de Montesquieu, ça avait beaucoup choqué à l’époque.

Ariane Massenet : donc pour vous, c’est vrai ?

 

S11 justice puisst et petits pas même

"On est dans un système où la justice des puissants et la justice des petits n’est pas la même, donc ça c’est une forme de corruption ; où il y aun mélange évident entre les affaires privées et les affaires publiques, ça c’est une forme decorruption au sens de Montesquieu, et je pense que l’enjeu de l’élection présidentielle, c’est deremettre de l’ordre juste dans le fonctionnement de l’Etat, et de la moralité dans le fonctionnement de l’Etat"

 Ségolène Royal : mais c’est la même chose, c’est la même chose, c’est-à-dire qu’il n’y a pas eu, il n’y a pas eu d’enquête indépendante, c’est-à-dire on est dans un système où la justice des puissants et la justice des petits n’est pas la même, donc ça c’est une forme de corruption ; où il y a un mélange évident entre les affaires privées et les affaires publiques, ça c’est une forme de corruption au sens de Montesquieu, et je pense que l’enjeu de l’élection présidentielle, c’est de remettre de l’ordre juste dans le fonctionnement de l’Etat, et de la moralité dans le fonctionnement de l’Etat.

Jean-Michel Aphatie : on est obligé de noter devant vous, Ségolène Royal, qui souhaitez diriger l’Etat, qu’Isabelle Prévost-Desprez, fonctionnaire, que l’article 40 du code de procédure pénale lui fait obligation, si elle a connaissance d’un fait délictueux, d’en parler au procureur qui est de son ressort. Elle ne le fait pas. Elle attente assez gravement à son statut de fonctionnaire en disant cela.

Je ne néglige pas ce que l’instruction de l’affaire Bettencourt a eu de difficile et de complexe, mais on doit attendre, me semble-t-il, d’un serviteur de l’Etat qu’il respecte – qui plus est s’il est magistrat – le code de procédure pénale.

Ségolène Royal : mais vous avez tout à fait raison. Et je souhaite que cette magistrate saisisse sans tarder le procureur de la République …

Jean-Michel Aphatie : mais elle aurait dû le faire il y a un un an, quand même.

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … et je souhaite… mais le procureur de la République a-t-il eu toute latitude pour enquêter ?

 

S13 et sans dte + ht niv que min Just

"Mais le procureur de la République a-t-il eu toute latitude pour enquêter ? Vous savez qu’aujourd’hui les procureurs malheureusement reçoivent des instructions du ministère de la Justice, et sans doute des instructions d’un plus haut niveau que celui du ministère de la Justice, et donc toute la question est de faire la lumière sur les dysfonctionnements"

Vous savez qu’aujourd’hui les procureurs malheureusement reçoivent des instructions du ministère de la Justice, et sans doute des instructions d’un plus haut niveau que celui du ministère de la Justice, et donc toute la question est de faire la lumière sur les dysfonctionnements qui conduisent aujourd’hui un juge, au lieu de saisir le procureur de la République, en effet, de donner comme ça une information.

Mais vous avez entièrement raison, et je souhaite que dès demain le procureur soit saisi par cette magistrale.

Michel Denisot : donc je rappelle l’information de 19h06 au moment où on commençait l’émission : l’infirmière de Madame Bettencourt a dit à Marianne : « Je n’ai pas parlé de remise d’enveloppe à Nicolas Sarkozy, là je pense que la polémique va continuer. On va se retrouver dans 2 minutes, donc avec Ségolène Royal, et puis juste après nous recevrons Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm qui seront là pour le filme de la rentrée, à tout de suite.

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 01:47

martine_aubry_et_segolene_royal_reference-1-.jpg Les deux affaires commençaient sérieusement à écorner l’image de la maire de Lille qui n’avait pas besoin de cela alors qu’elle subit une baisse dans les enquêtes d’opinion. Martine Aubry mardi soir au Grand Journal sur Canal+ vient d’aborder un retournement de position … opération lâchage !

 

L’affaire Guérini devenait très embarrassante pour Martine Aubry, accusée par la presse de vouloir couvrir les pratiques dans les Bouches-du-Rhône alors qu’elle avait reçu le soutien de Jean-Noël Guérini pour prendre la tête du PS à quelques voix de Ségolène Royal.

Arnaud Montebourg dans un rapport adressé à la Première secrétaire du PS avait révélé certaines pratiques contestables, mais l’ancienne patronne du PS avait, dans un premier temps, tenté de le passer aux oubliettes. En mettant au grand jour le rapport Montebourg, la presse obligea la patronne du PS à ouvrir une enquête interne. Celle-ci s’acheva en faveur de Jean-Noël Guérini considérant qu’il n’y a pas de « manquement grave et généralisé aux statuts du PS » ! Arnaud Montebourg venait de perdre une bataille mais seulement une bataille …

 

L’affaire prend une tournure judiciaire : Jean-Noël Guérini est convoqué par le juge le 8 septembre prochain, en vue d'une mise en examen pour "prise illégale d'intérêt, trafic d'influence et association de malfaiteurs". Elle devient donc particulièrement grave et oblige Martine Aubry à un retournement mais pas encore total toutefois

Sur Canal+, Martine Aubry tente encore de minimiser les faits « je ne connais rien de cette affaire », se réfugie dans la présomption d’innocence, et trébuche « je pense qu’il se mettra de toute façon du côté du Parti socialiste … de côté du Parti socialiste ».

Insistant toutefois sur l’importance de la moralité en politique, on sent Martine Aubry prête pour le lâchage de Guérini. 

 

 

L’affaire DSK devenait l’autre épine dans le pied de Martine Aubry. Ayant toujours soutenu l’ancien directeur du FMI, malgré les faits graves que lui reprochait la justice américaine, le lâchage est bien plus avancé que pour Jean-Noël Guérini.

 

Alors qu’elle avait très maladroitement déclaré sa joie lors de l’abandon des poursuites judiciaires contre DSK, elle paraissait considérer que l’abandon des poursuites permettait à son ami Dominique Strauss-Kahn de ressortir totalement blanchi de cette affaire. Une position qui avait alors suscité des réactions très négatives pour la candidate socialiste. 

 

Sur Canal+, Marine Aubry vient de réaliser un beau lâchage en direct en déclarant  « je pense la même chose que beaucoup de femmes sur l’attitude de Dominique Strauss Kahn vis-à-vis des femmes. » C’est bref, c’est simple mais c’est suffisamment clair.

 

Deux lâchages politiques dans une même soirée : la situation est-elle si désespérée, dans la campagne des Primaires, pour la candidate Martine Aubry, qui expliquerait ces revirements ?

En tout cas, après Marseille, cela apparaît bel et bien comme une opération sécurité pour sauver le soldat Aubry !

 

Philippe Allard

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 19:30

 

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"Je crois que la politique doit accepter une bonne fois pour toute qu’il y a des compétitions. Quand il y a eu Barack Obama contre Hillary Clinton, on n’a pas parlé de guerre des egos.", a répliqué Ségolène Royal à Florian Bugier, le présentateur du JT de 20h de France 2 hier soir, qui parlait de "guerre des egos" à l’Université d’été du PS, "malgré l’unité de façade", soulignait-il.

Ségolène Royal a répondu en direct de La Rochelle et a remis les pendules à l’heure, expliquant calmement au journaliste que l’Université d’été de La Rochelle n’était pas une arène politique, mais un endroit de réflexion pour les militants, et qu’il existait un temps pour tout : "Là nous sommes à l’Université d’été, donc les socialistes travaillent ensemble. Viendra le temps des débats et le temps du vote."

La candidate a ensuite transmis le message réellement important pour les Français, reprenant les termes du livre qu’elle va publier le 1er septembre :

"Même s’ils souffrent, même s’ils sont résignés, même s’ils sont indignés, même s’ils sont désenchantés, moi je dis aux Français qu’il y a des solutions et qu’on va tous s’y mettre pour que ça change, et que ça change vraiment pour améliorer la vie quotidienne."

Puis Ségolène Royal a répondu aux questions sur l’endettement et le déficit budgétaire de la France qu’elle veut résorber sans augmenter les impôts : d’abord faire rentrer dans les caisses des Français les 45 milliards de fraude fiscale par les grandes fortunes et les paradis fiscaux, ensuite supprimer les avantages fiscaux "totalement inutiles" et sans impact positif sur l’économie, enfin le remboursement pur et simple du coût du bouclier fiscal soit 2,5 milliards.

Pour faire quoi ? Pour donner "les moyens aux petites et moyennes entreprises de se développer en faisant la réforme bancaire, ce sera [sa] priorité", réforme qui permettra d’apporter aux PME des crédits, ainsi que d’arrêter "les excès des tarifications bancaires qui enfoncent les gens dans l’endettement".

Enfin Ségolène Royal a étendu aux particuliers son explication sur sa volonté d’équité fiscale qu’elle a déjà exposée pour les PME, imposées à plus de 30%, et les sociétés du CAC 40, faiblement imposées ou pas imposées du tout comme Total :

"Aujourd’hui les grandes fortunes et les hauts revenus grâce à l’ensemble des exonérations diverses et variées n’ont que 20% de prélèvement de leurs revenus, alors que dans les catégories moyennes, ça va jusqu’à 40-45%. Donc il faut égaliser les tranches fiscales pour que tous les Français soient à mêmes droits et de devoirs à l’égard de la collectivité nationale."

Et de conclure :

"Moi je ferai de la justice fiscale, c’est à dire, je pourrai alléger l’impôt sur les uns, ceux qui créent des emplois, qui versent des salaires, et en revanche rééquilibrer sur ceux qui ont des revenus du capital. Et c’est comme ça que la France se redressera, avec justice et efficacité."

Frédérick Moulin

 

Ségolène Royal invitée du 20H de France 2 par segolene-royal

 

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Julian Bugier : Ségolène Royal, qui est donc ce soir notre invitée en direct de La Rochelle. Bonsoir, et merci d’être avec nous.

Ségolène Royal : bonsoir.

Julian Bugier : d’abord Ségolène Royal, un mot sur le climat, peut-être, de cette université d’été. On l’a vu, malgré l’unité de façade, on sent des tensions. Vous avez vous-même souffert de ces divisions, pendant la campagne en 2007, est-ce que selon vous cette guerre des egos peut nuire aux socialistes, ou au contraire il faut montrer ses différences, quitte à afficher ses désaccords ?

Ségolène Royal : mais je ne vois pas de guerre des egos. Vous savez, quand il y a une compétition sportive, quand il y a un 400 mètres haies, on ne parle pas de guerre des egos entre plusieurs athlètes. Donc je crois que la politique doit accepter une bonne fois pour toute qu’il y a des compétitions. Quand il y a eu Barack Obama contre Hillary Clinton, on n’a pas parlé de guerre des egos.

 

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"Je crois que la politique doit accepter une bonne fois pour toute qu’il y a des compétitions. Quand il y a eu Barack Obama contre Hillary Clinton, on n’a pas parlé de guerre des egos"

Moi j’assume totalement la compétition qui doit permettre aux Français de choisir librement, grâce à des débats, entre un projet et une personnalité, pour savoir qui, demain, incarnera la France, et sera capable de remettre tous les Français ensemble pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes à ce nouveau chemin, voilà la vérité de la politique.

Julian Bugier : vous parliez de débats, Ségolène Royal, vous souhaitez que les socialistes, les candidats, débattent entre eux ? Parce qu’à cette Université d’été du Parti socialiste, il n’y a que des ateliers.

Ségolène Royal : oui, parce que là nous sommes à l’Université d’été, donc les socialistes travaillent ensemble. Viendra le temps des débats et le temps du vote.

Il est très important qu’il y ait ces débats, c’est le principe même de la démocratie, mais il faut que ces débats aient lieu dans un bon état d’esprit, dans le respect mutuel, moi je respecte l’ensemble des autres candidats, même ceux qui ne m’ont pas respecté dans le passé, tout cela est derrière nous.

Ce qui est important, en tout cas ce que je veux dire pour rassurer les Français, c’est que quand ils auront choisi, nous serons tous unis. Les Français veulent cette unité pour que le changement réussisse en 2012, et que très concrètement, leur vie soit meilleure.

 

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"C’est pour ça que je propose des solutions efficaces et justes. [...] Même s’ils souffrent, même s’ils sont résignés, même s’ils sont indignés, même s’ils sont désenchantés, moi je dis aux Français qu’il y a des solutions et qu’on va tous s’y mettre pour que ça change, et que ça change vraiment pour améliorer la vie quotidienne"

C’est pour ça que je propose des solutions efficaces et justes [Julian Bugier en même temps : « Alors on va y venir précisément Ségolène Royal… »], j’en ai 5, et je peux en détailler quelques unes parce que c’est très important que les Français aient accès à la connaissance des choses, à la compréhension des solutions, pour qu’ils puissent participer avec leur énergie, même s’ils souffrent, même s’ils sont résignés, même s’ils sont indignés, même s’ils sont désenchantés, moi je dis aux Français qu’il y a des solutions et qu’on va tous s’y mettre pour que ça change, et que ça change vraiment pour améliorer la vie quotidienne.

Julian Bugier : alors précisément, Ségolène Royal, concernant ces solutions, l’économie d’abord. À la différence de Martine Aubry et de François Hollande, vous assurez qu’on peut réduire la dette et l’endettement sans augmenter les impôts. Concrètement, Ségolène Royal, comment faites-vous ?

Ségolène Royal : alors concrètement, c’est très simple. D’abord, il y a 45 milliards de fraude fiscale par les grandes fortunes et les paradis fiscaux qui n’ont pas été empêchés. Donc ma première priorité sera de faire rentrer dans les caisses des Français l’argent qui doit être payé par les grandes fortunes.

 

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"Ensuite, on vient de le voir dans votre reportage précédent, il y a eu un certain nombre d’avantages fiscaux qui sont totalement inutiles et qui ne permettent pas de relancer l’économie"

Ensuite, on vient de le voir dans votre reportage précédent, il y a eu un certain nombre d’avantages fiscaux qui sont totalement inutiles et qui ne permettent pas de relancer l’économie.

Et enfin, je crois qu’il est très important de faire de la justice fiscale, bien évidemment, puisqu’on voit bien que le bouclier fiscal a coûté 2,5 milliards, et ce que je demande, c’est que ce bouclier fiscal soit remboursé, tout simplement.

 

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"[...] en contrepartie, [...] moi je donnerai les moyens aux petites et moyennes entreprises de se développer en faisant la réforme bancaire, ce sera ma priorité"

Ce qui me permettra en contrepartie, parce qu’en effet je ne veux pas que les Français soient assommés encore par des impôts, et les petites entreprises par des charges, parce que je crois que faire comme ça c’est mauvais pour le pouvoir d’achat et c’est mauvais pour l’emploi, moi je donnerai les moyens aux petites et moyennes entreprises de se développer en faisant la réforme bancaire, ce sera ma priorité.

 

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"Les banques ont le privilège de recevoir les retraites, les salaires, les dépôts des gens, eh bien en contrepartie, comme cela se fait dans d’autres pays, elles auront l’obligation d’apporter des crédits non seulement aux entreprises, mais aussi d’arrêter les excès des tarifications bancaires qui enfoncent les gens dans l’endettement"

Les banques ont le privilège de recevoir les retraites, les salaires, les dépôts des gens, eh bien en contrepartie, comme cela se fait dans d’autres pays, elles auront l’obligation d’apporter des crédits non seulement aux entreprises, mais aussi d’arrêter les excès des tarifications bancaires qui enfoncent les gens dans l’endettement.

Julian Bugier, tentant de l’interrompre : Ségolène Royal…

Ségolène Royal, sans s’arrêter : et ces actions de mobilisation des PME, je les ai faites ici dans cette Région où nous sommes, et ça a marché, notamment pour les entreprises qui s’orientent vers la production industrielle écologique comme la voiture électrique, comme les filières liées aux bâtiments écologiques, comme le recyclage de tous les matériaux, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’emplois à conquérir et je …

Julian Bugier, en même temps que Ségolène Royal : Ségolène Royal, juste une question très, très précise concernant cette justice sociale, oui…

Ségolène Royal : oui ?

Julian Bugier, interrompant Ségolène Royal : … concernant cette justice sociale que vous prônez, Ségolène Royal, est-ce que vous souhaitez l’instauration d’une taxe, par exemple, sur les très hauts revenus, et à partir de combien ?

Ségolène Royal : il faut de toute façon de la justice fiscale.

Vous savez, déjà, appliquer le taux fiscal aux hauts revenus, le même que celui que payent les catégories moyennes, ça serait déjà un gros progrès.

Aujourd’hui les grandes fortunes et les hauts revenus grâce à l’ensemble des exonérations diverses et variées n’ont que 20% de prélèvement de leurs revenus, alors que dans les catégories moyennes, ça va jusqu’à 40-45%.

 

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"Aujourd’hui les grandes fortunes et les hauts revenus grâce à l’ensemble des exonérations diverses et variées n’ont que 20% de prélèvement de leurs revenus, alors que dans les catégories moyennes, ça va jusqu’à 40-45%. Donc il faut égaliser les tranches fiscales pour que tous les Français soient à mêmes droits et de devoirs à l’égard de la collectivité nationale"

Donc il faut égaliser les tranches fiscales pour que tous les Français soient à mêmes droits et de devoirs à l’égard de la collectivité nationale.

Et la deuxième grande réforme, est-il équitable que les grosses entreprises du CAC 40 ne payent que 9% d’impôt et parfois zéro comme Total, alors que là encore, les PME, les commerçants, les artisans payent plus de 30% d’impôt ? Ce n’est pas normal.

Julian Bugier : merci Ségolène Royal.

 

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"Moi je ferai de la justice fiscale, c’est à dire, je pourrai alléger l’impôt sur les uns, ceux qui créent des emplois, qui versent des salaires, et en revanche rééquilibrer sur ceux qui ont des revenus du capital"

Ségolène Royal, sans s’arrêter : moi je ferai de la justice fiscale, c’est à dire, je pourrai alléger l’impôt sur les uns, ceux qui créent des emplois, qui versent des salaires, et en revanche rééquilibrer sur ceux qui ont des revenus du capital.

Et c’est comme ça que la France se redressera, avec justice et efficacité.

Julian Bugier : merci… merci beaucoup Ségolène Royal d’avoir été ce soir notre invitée, en direct donc de La Rochelle, merci à vous.

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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 09:50

6085696970_80dd6e1ded-1-.jpg Dans une intervention de plus d’une heure Ségolène Royal a développé vendredi soir devant une salle comble ses cinq solutions à mettre en place en 2012, cinq orientations qui sont essentielles pour la candidate afin de redonner de l’élan à la France.

 

Tout semblait commencer sagement, Ségolène Royal proposait « une transformation tranquille » de la société, basée à la fois sur ses valeurs traditionnelles : l’éducation, la famille, la sécurité, la justice, mais aussi sur cette nécessité de construire cette France du futur pour les jeunes générations.

 

Mais très vite, Ségolène Royal, oubliant ses notes, s’est adressée plus directement aux militants  pour leur parler de son combat. Les mots ont alors fusé, plus besoin de texte, plus besoin de mots écrits d‘avance, car c’est le combat d’une vie qu’elle est en train de livrer. Le combat d’une femme politique engagée qui n’a pas l’intention qu’on vienne, cette fois, lui voler sa victoire alors qu’elle a tant à faire pour son pays, pour secouer son pays, pour lui redonner un avenir.

 

On ressent tout ce regret de l’échec de 2007, lorsqu’elle regarde ce qu’a fait son adversaire de la France, une France en jachère. Ces injustices inacceptables, cette incapacité à développer les énergies alors qu’il y a tant à construire. Comment peut-on en être arrivé à ce que les plus grandes fortunes demandent à payer plus d’impôt ? L’injustice a fait tellement de mal. « Ils vont être très déçus » les très riches car, même eux, Nicolas Sarkozy ne les a pas écoutés. Mais « rendez aux Français ce que vous leur avez pris » lance Ségolène Royal, car nous avons besoin de cet effort partagé pour redresser la France.

 

Face à tout cela, face à ce désastre, cette fois il faut gagner, cette fois la gauche doit l’emporter. Ce combat c’est le sien, elle s’y est préparée, elle a beaucoup travaillé pour être certaine des choix qu’elle fait, des propositions d’elle avance. Alors le rythme s’accélère, les mots s’envolent. Ségolène Royal parle, parle et parle encore. Il lui faut convaincre, il lui faut expliquer ce qu’il faut faire pour réveiller la France et lui redonner un avenir : une France d’entrepreneurs, la première puissance écologique, l’éducation, toujours l’éducation, développer les talents des banlieues et lutter contre la précarité des campagnes, la sécurité. 

 

Sur chaque combat, Ségolène Royal prend la foule à témoin, « dite leur que c’est possible » ne laissez pas la France croire qu’il n’y a pas de solution, n’acceptez pas la résignation. La foule applaudit, la foule se lève, et la foule bientôt crie « Présidente », « Présidente », « Présidente », … la voilà qui monte sur les chaises et brandit des foulards rouges. Plus rien ne semble pouvoir les arrêter. La foule crie et partage cette volonté de combattre. Ségolène Royal a su galvaniser la foule, lever un espoir pour constuire l'avenir.  

 

Combien d’hommes ou de femmes politiques ont cette capacité aujourd’hui à soulever les foules ? En ont-ils seulement la volonté ? Il y a du Jaurès dans cette femme politique assurément et il faudra cela pour mener le peuple à la victoire en 2012 !

 

Philippe Allard

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