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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 11:27

 

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Delphine Batho, porte-parole de François Hollande pour la présidentielle de 2012, et André Vallini, chargé de la Justice, des Institutions et des Libertés, ont tenu hier un point presse exceptionnel au sujet du meurtre d’Agnès à Chambon-sur-Lignon, au cours duquel ils ont souligné l’insuffisance des solutions mises en avant par le pouvoir sarkozyste et, en même temps, fait plusieurs propositions chacun.

Delphine Batho, l’une des 4 porte-paroles de François Hollande présentés le 16 novembre dernier, notamment aux côtés de Najat Vallaud-Belkacem - toutes deux sont proches de Ségolène Royal - est députée des Deux-Sèvres, dans la circonscription qui comprend Melle. Elle est spécialiste des questions de sécurité, notamment, et a été secrétaire nationale du PS chargé de cette question. Lors de la présidentielle de 2007, elle a conseillé Ségolène Royal sur les questions de sécurité.

André Vallini, président du Conseil général de l’Isère, né dans ce département, en a été le député de jusqu’au 25 septembre 2011, date à laquelle il est devenu sénateur de l’Isère. Il a été nommé secrétaire national du PS chargé de la Justice et des Institutions en 2003, et renouvelé en 2008. En décembre 2005, le président de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis Debré, lui a demandé de présider la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau, ce qu’il a accepté : de janvier à avril 2006 il a auditionné 221 personnes et son rapport a servi de base à la réforme de la justice en octobre 2006, qui a été partielle, les élections présidentielles de 2007 ne permettant pas une réforme en profondeur qu’il appelait de ses vœux. En 2002, André Vallini a été élu juge à la Haute Cour de justice et en 2007 juge à la Cour de Justice de la République.

Que disent Delphine Batho et André Vallini ? Tout d’abord que la droite depuis 2005 et même 2002 a failli sur la question de la récidive et de la récidive des mineurs, déplaçant beaucoup d’air pour peu de résultats.

Aujourd’hui, « l’annonce du Premier ministre n’est rien d’autre que ce que le président de la République avait annoncé il y a très exactement deux ans », suite à un autre drame, souligne Delphine Batho. Ou comment prendre les Français pour des imbéciles à la mémoire courte.

Malgré ce bégaiement du pouvoir sarkozyste, malgré l’air brassé, « il y a une annonce, il y a une loi, et il n’y a pas d’efficacité. 3 lois ont été votées depuis 2007, 6 lois depuis 2002, en matière de lutte contre la récidive des délinquants sexuels. […] Ceux qui nous gouvernent ont donc échoué, et la politique qu’ils ont mise en place n’a pas marché », constate Delphine Batho.

André Vallini, lui, insiste sur l’insuffisance des moyens donnés à la justice. Une insuffisance qui a pour conséquence et une justice longue, et une justice lente, avec de terribles conséquences : « ce jeune homme était en attente de jugement, de longs mois se sont écoulés entre la clôture de l’instruction et ce qui s’est passé au Chambon-sur-Lignon. On peut aussi penser que s’il avait été jugé plus tôt, et plus vite, ce drame ne serait pas survenu. ».

 

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André Vallini et Delphine Batho pendant la conférence de presse hier en fin de journée (@Parti socialiste)

Mais Delphine Batho propose aussi des solutions concrètes : « ce que fait un pays comme le Canada depuis la fin des années 1970 » :

-« développer les études sur la personnalité des auteurs de crimes sexuels »,

-« améliorer la qualité des expertises »,

-« mettre en place de véritables services de psycho-criminologie pour soutenir les enquêteurs et éviter la récidive ».

Et André Vallini complète ces propositions – outre « donner des moyens concrets à la justice de faire son travail » - sur le système d’expertise français :

-« des conférences de consensus, permettant de définir les méthodes des experts psychologues et d’élaborer un code de bonne conduite »,

-« l’élaboration de critères de distinction entre les missions d’expertise relevant de la psychologie, de la psychiatrie, et de la criminologie »,

-« l’élaboration de missions types pour les expertises psychologiques et psychiatriques »,

-« le renforcement du contrôle des experts en nommant des avocats dans la commission en charge de donner son avis sur l’inscription sur les listes d’agrément »,

-« et enfin, bien sûr, la révision des critères de rémunération des experts en tenant compte de la complexité du dossier et du temps consacré à l’expertise ».

En marge de la conférence de presse, André Vallini a montré, comme l’avait souligné Ségolène Royal récemment, l’évolution du PS et de son candidat à la présidentielle sur les questions de sécurité : en 2002, « nous avons peut-être eu tort de nous opposer » à la création de centres éducatifs fermés, a déclaré le responsable des questions relatives à la Justice et aux Institutions pour la campagne présidentielle de François Hollande. « On peut faire amende honorable », a-t-il ajouté, « les centres éducatifs fermés fonctionnent plutôt bien.».

 

 

André Vallini, qui avait adopté une position plus modérée que d’autres au PS sur l’affaire de la jeune Agnès à Chambon-sur-Lignon, ne souhaitant pas faire de procès d’intention a priori à François Fillon, a vivement réagi hier soir après l’intervention de Claude Guéant sur TF1, dans un communiqué ayant pour titre « Guéant jette le masque » :

Claude Guéant « a malheureusement franchi la ligne jaune, en élève zélé du sarkozysme », en révélant « que le sujet de la justice des mineurs sera traité après l'élection présidentielle avouant par là que Nicolas Sarkozy allait en faire un thème de campagne électorale.
[…] Décidément, cette droite ne réussira jamais à échapper à ses vieux démons, celui de la démagogie et du populisme judiciaire. ».

Frédérick Moulin

 

Point presse de Delphine Batho et André Vallini par PartiSocialiste

  

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M

Delphine Batho : merci d’être présents. Je voudrais tout d’abord exprimer avec gravité, au nom de François Hollande, l’émotion, l’effroi qui est le nôtre, comme celui de tous les Français, face à ce crime odieux, atroce, qui a coûté la vie de la jeune Agnès.

Face à un crime aussi insupportable, nous voulons comprendre, les Français veulent savoir, nous voulons la vérité, et la question légitime qui est posée par sa famille, par ses camarades, comme par tous les Français, c’est : est-ce que ce crime aurait pu être évité ?

Il est normal qu’il y ait une enquête pour le dire. À l’évidence, il y a une faille, alors que c’est un mineur qui était déjà accusé de viol qui a commis ce crime.

Nous disons que cette faille aurait pu être comblée, et l’annonce du Premier ministre n’est rien d’autre que ce que le président de la République avait annoncé il y a très exactement deux ans. Et je voudrais vous lire un extrait du communiqué de presse du président de la République à l’issue de son entretien avec la famille de Marie-Christine Hodeau, vous savez, communément appelée l’affaire de la joggeuse. Je veux vous lire ce que disait Nicolas Sarkozy à l’époque :

« Le président de la République a souhaité que le ministère de la Santé prenne toute sa part d’une véritable réforme de la psychiatrie criminelle pour donner à notre pays une approche rénovée et prenant en compte les avancée constatées dans les pays les plus efficaces en matière de suivi des criminels sexuels. »

Voilà ce qui était annoncé il y a deux ans. Et donc nous avons le sentiment que c’est toujours la même méthode : il y a une annonce, il y a une loi, et il n’y a pas d’efficacité. 3 lois ont été votées depuis 2007, 6 lois depuis 2002, en matière de lutte contre la récidive des délinquants sexuels : la loi Dati sur les peines plancher, la loi sur la rétention de sureté, la loi du 10 mars 2010 ; on peut aussi considérer que la loi qui a été promulguée le 10 août dernier concernant les mineurs délinquants touchait ce sujet.

 

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Delphine Batho pendant la conférence de presse hier :"L’annonce du Premier ministre n’est rien d’autre que ce que le président de la République avait annoncé il y a très exactement deux ans. [...] Il y a une annonce, il y a une loi, et il n’y a pas d’efficacité. 3 lois ont été votées depuis 2007, 6 lois depuis 2002, en matière de lutte contre la récidive des délinquants sexuels. [...] Ceux qui nous gouvernent ont donc échoué, et la politique qu’ils ont mise en place n’a pas marché."  (@Parti socialiste)

Ceux qui nous gouvernent ont donc échoué, et la politique qu’ils ont mise en place n’a pas marché. Nous sommes favorables à l’évaluation des risques de récidive.

Nous avons toujours dit que nous demandons que soit mis en place en France ce que fait un pays comme le Canada depuis la fin des années 1970, c’est-à-dire le fait de développer les études sur la personnalité des auteurs de crimes sexuels, le fait d’améliorer la qualité des expertises, le fait de mettre en place de véritables services de psycho-criminologie pour soutenir les enquêteurs et éviter la récidive, cela avait été promis, cela n’a pas été fait.

Et donc pour poursuivre notre propos, je vous propose de donner la parole à André Vallini, qui, dans l’équipe de campagne, est responsable de la Justice, des Institutions et des Libertés, et, pour ceux qui ne le connaîtraient pas déjà, a été évidemment le président de la commission d’enquête sur l’affaire d’Outreau.

André Vallini : je m’associe bien sûr à ce qu’a dit Delphine sur l’émotion, et plus que l’émotion, le bouleversement que chacun ressent devant un tel fait divers, car personne n’a le monopole de la compassion, pas plus que d’autres auraient le monopole de la solution.

Il n’y a pas une solution magique au problème de la récidive, notamment sexuelle, ça se saurait, et les échecs successifs du pouvoir en place dans ce domaine, comme vient de le rappeler Delphine Batho, attestent que ce pouvoir n’est pas à la hauteur des objectifs qu’il affiche régulièrement, après chaque fait divers aussi horrible que celui que nous venons de connaître.

De ce point de vue, je veux rappeler le fait divers tout aussi horrible qui a eu lieu au Pornic il y a quelques mois, et dire qu’il est dramatique dans notre pays que l’on doive attendre des faits divers aussi terribles pour se rendre compte de l’insuffisance des moyens donnés à la justice.

Dans l’affaire du Pornic, de la jeune Laëtitia, il s’agissait des moyens donnés au SPIP, au Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, dans l’affaire du Chambon-sur-Lignon et de la petite Agnès, il s’agit des moyens donnés à la PJJ, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, et, notamment, aux centres éducatifs fermés.

 

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André Vallini pendant la conférence de presse hier (@Parti socialiste)

J’ajoute que, concernant les experts, qui sont sur la sellette dans cette affaire du Chambon-sur-Lignon, nous avions, lors des travaux de la commission Outreau, mis en lumière plusieurs défaillances du système d’expertise français, et nous avions préconisé des mesures, des réformes, pour améliorer ce système, par exemple :

-des conférences de consensus, permettant de définir les méthodes des experts psychologues et d’élaborer un code de bonne conduite,

-l’élaboration de critères de distinction entre les missions d’expertise relevant de la psychologie, de la psychiatrie, et de la criminologie,

-l’élaboration de missions types pour les expertises psychologiques et psychiatriques,

-le renforcement du contrôle des experts en nommant des avocats dans la commission en charge de donner son avis sur l’inscription sur les listes d’agrément,

-et enfin, bien sûr, la révision des critères de rémunération des experts en tenant compte de la complexité du dossier et du temps consacré à l’expertise.

Ces préconisations n’ont pas eu de suite depuis 2007.

Enfin, je veux dire que des lois sont peut-être utiles sur des matières aussi difficiles et compliquées, il serait stupide de prétendre que la législation est parfaite et qu’elle ne doit pas changer. L’inflation législative à laquelle nous assistons depuis une dizaine d’années n’a pas donné les résultats qu’on nous avait annoncés, Delphine Batho l’a dit.

Je pense que sans vouloir toujours tout réduire en matière de justice au problème des moyens, il est évident que ce pouvoir, ce gouvernement, ce président de la République, trouvent beaucoup plus facile, et on les comprend, de faire des lois, d’abord de les annoncer, à grand renfort de communication, puis de les voter, sans forcément leur donner les moyens d’être appliquées, plutôt que de donner des moyens concrets à la justice de faire son travail.

J’ai parlé de la PJJ, Protection Judiciaire de la Jeunesse, j’ai parlé des SPIP, Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation, je pourrais aussi parler bien sûr de l’administration pénitentiaire dans son ensemble, et puis de la justice en général, car, Delphine Batho l’a dit, ce jeune homme était en attente de jugement, de longs mois se sont écoulés entre la clôture de l’instruction et ce qui s’est passé au Chambon-sur-Lignon. On peut aussi penser que s’il avait été jugé plus tôt, et plus vite, ce drame ne serait pas survenu.

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 14:20

 

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Ségolène Royal en mission dans l'Etat du Tamil Nadu en avril 2008 (@Gala/sipa)

Après sa visite de travail au Vietnam, Ségolène Royal s’est rendue en Inde, ou plus exactement à Pondichéry, également pour une visite de travail. Le 11 novembre, elle y a rendu hommage à la statue du soldat inconnu, en compagnie du Consul général de France à Pondichéry, Pierre Fournier, et du responsable du district de Pondichéry, S. B. Deepak Kumar. Des représentants de l’ambassade de France à New Dehli étaient également présents.

 

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Carte administrative de l'Inde (en anglais) : on distingue Pondichéry, au sud, Kârikâl, au nord, "Yanam" (Yanaon), et sur la côte occidentale, au même niveau que Pondichéry, Mahé

Le district de Pondichéry est le plus important (293 km2, sur la côte orientale) des 4 districts du Territoire de Puducherry (Putuccēri en tamoul) regroupant 4 des 5 anciens comptoirs français en Inde, avec Kârikâl (au sud), Yanaon (loin au nord), et Mahé (légèrement plus au nord, sur la côte occidentale). Pondichéry et Kârikâl sont enclavé dans le grand Etat du sud de l’Inde, le Tamil Nadu.

Lors de l’hommage rendu à la statue du soldat inconnu, le chœur de la police de Pondichéry a entonné les hymnes nationaux de la France et de l‘Inde.

 

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Dépôt de couronnes au pied de la statue du soldat inconnu à Pondichéry le 11 novembre 2011. Au premier plan, des "poppies", des coquelicots, symbole des soldats fauchés par la Grande Guerre

Les représentants de plusieurs associations de retraités civils et militaires français habitant Pondichéry ont déposé des couronnes au pied de la statue.

Deux minutes de silence ont été respectées pour ceux qui ont perdu la vie durant la Première Guerre mondiale.

La veille au soir, le 10 novembre, lors d’un entretien avec la presse en présence de la présidente de la Région Poitou-Charentes, le Consul Général de France à Pondichéry, Pierre Fournier, a annoncé qu’une étude serait menée pour déterminer la faisabilité de la restauration des canaux du Territoire de l’Union.

Il a indiqué qu’une assistance technique serait apportée en vue de restaurer les canaux et de mettre en valeur l’héritage historique de Pondichéry, ce qui permettra également de contribuer à résoudre le problème de la distribution de l’eau : les canaux hérités de la période française de Pondichéry sont dans un état de grand délabrement.

Ségolène Royal a annoncé que la ville de La Rochelle a entamé des pourparlers avec les autorités du Département des Travaux Publics à propos de la restauration du Grand Canal qui traverse Pondichéry. Elle a indiqué que la restauration du canal aiderait à lui rendre sa beauté, à préserver son héritage, et également à s’assurer que ce système de drainage serait plus efficace.

 

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Plan de Pondichéry aujourd'hui (www.alliancefrançaisepondichery.com) : on voit nettement le Grand Canal scinder la ville en deux, à l'est la ville 'blanche', à l'ouest, la ville 'noire', la ville tamoule, avec au centre la cathédrale, au sud-est la grande mosquée, et au nord-ouest, les temples hidndous

Pondichéry a en effet été choisie par la Compagnie des Indes sur une côte basse, sablonneuse, où les marais s’étalent de chaque côté de la ‘Rivière de Pondi Chery’ comme la dessinaient les Français en 1705, rivière qui présentait un atout formidable : une pénétration facile et rapide à l’intérieur du pays. Les marais ont été drainés par des canaux, aujourd’hui délabrés, dont un, principalement, subsiste dans le centre de Pondichéry : le Grand Canal, qui suit un axe nord-nord-est / sud-sud-ouest, qui séparait à l’ouest la ville ‘noire’, et à l’est la ville ‘blanche’.

 

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Plan de Pondichéry 'couché' (le nord à gauche, le sud à droite) de 1705 : à gauche de la rivière, et à droite en bas, on distingue les marais non encore drainés (cliquez sur la carte pour obtenir un agrandissement)

La ville ‘noire’, aujourd’hui la ville tamoule, très peuplée, est divisée en trois : au nord-ouest, le quartier hindou, avec ses nombreux temples, au centre, le quartier catholique, avec la cathédrale, l’archevêché et les écoles religieuses, et au sud-est, le quartier musulman avec sa grande mosquée.

Ce projet sera le second que La Rochelle entreprend à Pondichéry, après la restauration du Musée, pour laquelle les travaux ont déjà commencé, a indiqué la présidente de la Région Poitou-Charentes. La Région et La Rochelle travaillent dans la durée à Pondichéry, et leur engagement ne date pas d’hier.

Ségolène Royal était également en visite de travail dans la région pour suivre les progrès de projets dans lesquels la Région Poitou-Charentes a travaillé en partenariat avec l’organisation à but non lucratif Intercultural Network for Development and Peace (INDP, Réseau interculturel pour le développement et la paix) depuis 2006. INDP a mis en place des projets de développement rural, comme la construction d’installation sanitaires et l’installation de familles de tribus déplacées.

Ségolène Royal a visité un projet de logement pour 14 familles de la tribu des Irulas du village de Lathur du district de Kanchipuram (Etat du Tamil Nadu) et a participé a une discussion avec les élèves du lycée gouvernemental de Saram, à côté de la ville de Tinidivanam (Tamil Nadu), lycée qu’INDP a choisi pour son projet d’installation d’unités de purification de l’eau.

Ségolène est au travail, à son poste de présidente de la Région Poitou-Charentes, et la ville de La Rochelle est très impliquée, que ce soit son université au Vietnam, à Hué, ou sa municipalité en Inde, à Pondichéry.

Sans bruit, Ségolène Royal travaille avec et pour La Rochelle depuis des années, ses projets à Hué et à Pondichéry ne datant pas d’hier, en tant que présidente de la Région Poitou-Charentes, Charentes comme Charente et Charente-Maritime : on est bien loin du ‘parachutage parisiano-solferinesque’ que certains voudraient nous faire avaler, ceux-là mêmes qui, eux, ne peuvent pas se vanter de tels accomplissements sur la durée pour La Rochelle, dus à leur propre travail, ceux-là mêmes qui, eux, crient, vocifèrent et font grand tapage.

"Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage."

« La victoire », disait François Mitterrand, « vous ne la rencontrerez que si vous la forcez. C’est une affaire de volonté, de continuité, de clarté d’esprit dans la fidélité aux engagements. La chance, c’est vous qui la forgerez de vos mains. »

Frédérick Moulin

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 17:56

 

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Ségolène Royal s’était faite discrète depuis 10 jours : elle était au travail, en déplacement au Vietnam début novembre. Elle a assisté à la 9ème réunion annuelle du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie à Hanoï les mercredi 2 et jeudi 3 novembre.

Le Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie s’est développé à partir de 2002 à partir de la Chaire Senghor de la Francophonie de Lyon, avec le soutien et l’accord de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), avec pour objectif de mettre en place progressivement au moins une Chaire Senghor par pays membre de la Francophonie. Le développement du réseau s’est fait avec l’aide de l’OIF et de la Région Rhône-Alpes, présidée par Jean-Jack Queyranne. Le réseau compte aujourd’hui 16 chaires en France, en Italie (Val d’Aoste), en Europe de l’Est, au Canada, en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est - Hanoï et Pékin (observateur).

 

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À Hanoï, la Chaire Senghor est détenue par l’Académie diplomatique du Vietnam, sous le patronage de laquelle la réunion avait lieu. La réunion rassemblait une quarantaine de participants de l’Association internationale des Régions Francophones (AIRF), du Réseau des Chaires Senghor et de ses observateurs, des instituts de recherche et des universités francophones représentantes des continents et de la région.

Etaient notamment présent Ségolène Royal, la présidente de l'AIRF, l’ambassadeur de France Jean-François Girault, le président de l’Université Jean Moulin Lyon 3, Hugues Fulchiron, le président du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie, Michel Guillou, le président de l’Académie diplomatique du Vietnam, Dang Dinh Quy, et le conseiller de l’OIF chargé de l’éducation, de la jeunesse et des sports, Philippe Cantraine.

 

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Ségolène Royal pendant son discours à la 9ème réunion annuelle du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie à Hanoï (2-3 novembre 2011) (Le journal en ligne du Parti Communiste Vietnamien)

"Pendant deux jours de travail, le Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie fera le point sur les motivations qui ont amené à créer ces Chaires et ce Réseau, considérera aussi son bilan et ses acquis et enfin dégagera des pistes d'avenir", a souligné Michel Guillou.

Le Réseau des Chaires soutient des projets de coopération inter-chaires comme l’organisation commune de colloques scientifiques internationaux ou la délocalisation de programmes de formation sur la francophonie et se réunit chaque année.

Cette année, lors de la réunion, 14 jeunes ont reçu le diplôme de leur Master 2 "Sciences politiques-Relations internationales spécialité Francophonie et Mondialisation" (3ème promotion), délocalisé de l’Université Jean Moulin Lyon 3 à l’Académie diplomatique du Vietnam en 2009 ; et un avenant à la délocalisation de ce Master 2 a été signé entre l’université lyonnaise d’une part et l’Académie diplomatique du Vietnam et l’Université de Yaoundé 2 (Cameroun) d’autre part.

 

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9ème réunion annuelle du Réseau international des Chaires Senghor de la Francophonie à Hanoï (2-3 novembre 2011) pendant le discours de Ségolène Royal, au fond à droite

De nombreux autres sujets ont été abordés : enseignement du français dans les universités, programme de formation en Master en sciences politiques-relations internationales pour la promotion 2010-2011, recherche sur la francophonie dont la définition d’orientations sur les travaux sur "La Francophonie, la mondialisation et les relations internationales", présentation du projet de dictionnaire de synonymes des parlers francophones en partenariat avec l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, …

 

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Ségolène Royal et Uong Chu Luu, le vice-président de l’Assemblée Nationale, à Hanoï, le 4 novembre (Phương Hoa/TTXVN)

Puis le 4 novembre, Ségolène Royal a été reçue par Uong Chu Luu,le vice-président de l’Assemblée Nationale – la chambre unique du Parlement vietnamien – à Hanoï, la capitale du Vietnam.

M. Luu a exprimé son plaisir à voir les deux pays coopérer harmonieusement dans différents domaines, dont le domaine économique, les investissements, le commerce, le domaine culturel et l’éducation. Il a remercié le Parlement et le peuple français pour le soutien qu’ils ont apporté au Vietnam ces dernières années.

M. Luu a indiqué que l’aide publique au développement de la France au Vietnam a été utilement affectée aux secteurs prioritaires comme la réduction de la pauvreté, la santé, l’éducation et la réforme de l’administration, qui ont contribué à la réussite des politiques de développement socio-économique du pays.

Le vice-président de l’Assemblée Nationale a souhaité renforcer la coopération entre les organes législatifs des deux pays, intensifier les échanges et visites de haut niveau, et voir les groupes d’amitié au sein des Parlements français et vietnamiens échanger sur leurs expériences législatives respectives, sur le suivi et la promotion de l’accord de coopération bilatéral mis en place, permettant ainsi de créer un environnement juridique stable et propice aux affaires, au développement et à la coopération des deux pays.

Le groupe d’amitié France-République Socialiste du Vietnam de l’Assemblée Nationale française compte 102 membres, dont Bernard Lesterlin, proche de Ségolène Royal. Si le président est UMP, 4 des 7 vice-présidents sont de gauche, dont un communiste (Alain Bocquet) et un ancien communiste (Jean-Pierre Brard). Ségolène Royal a effectué sa visite de travail au Vietnam accompagnée de l’ancien vice-président communiste du Conseil régional de Poitou-Charentes, Paul Fromenteil.

M. Luu a exprimé le souhait que la Région Poitou-Charentes accroisse sa coopération avec d’autres villes au Vietnam, au-delà de ses liens étroits avec la capitale Hanoï (au nord), avec Thừa Thiên-Huế (l’ancienne capitale impériale de 1802 à 1954, au centre) et avec Hô-Chi-Minh-Ville (la principale ville du pays, au sud, l’ancienne Saïgon), notamment pour ce qui est de l’enseignement du français, de l’enseignement supérieur et de la formation postuniversitaire au Vietnam.

Ségolène Royal a fait grand cas des réalisations du Vietnam en matière de développement socio-économique et de l’objectif que le pays s’est fixé : garantir la protection sociale.

Elle a exprimé l’espoir de voir les deux pays coopérer, dans le domaine du développement économique, de la culture et du développement des énergies renouvelables au Vietnam, et notamment de l’énergie solaire.

La France est le deuxième partenaire européen du Vietnam et se classe 15ème sur 92 pour ce qui est des investissements dans ce pays (309 projets en cours).

 

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Ségolène Royal au siège du Comité populaire de la province de Thừa Thiên-Huế le 5 novembre 2011, avec à sa droite Paul Fromenteil, ancien vice-président communiste de la Région Poitou-Charentes jusqu'en 2010, et à sa gauche le président du Comité populaire, Nguyen Van Cao (www.huefestival.com)

Enfin, samedi 5 novembre, la présidente de la Région Poitou-Charentes a été reçue par Nguyen Van Cao, le président du Comité populaire (exécutif provincial) de la province de Thừa Thiên-Huế et le vice-secrétaire du Parti communiste de la province.

Paul Fromenteil, ancien vice-président communiste de la Région Poitou-Charentes, accompagnait Ségolène Royal : il était déjà venu rencontrer les autorités de la province, notamment en mars 2009, pour travailler sur les thèmes de l’éducation, de la formation, de la culture, du tourisme et de la francophonie, des thèmes pour lesquels Poitou-Charentes dispose d’atouts et d’un savoir-faire reconnus.

La capitale de la province, Hué, au centre du pays, est l’ancienne capitale impériale, et a gardé un caractère particulier du fait de l’ancienne culture aristocratique de la cour, de la finesse de sa poésie et de son agilité intellectuelle. Un ensemble de monuments historiques de Hué a été inscrit en 1993 au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Lors de la réunion, Nguyen Van Cao et Ségolène Royal ont souligné la relation de coopération et d’amitié qui unit les deux territoires, et ont souhaité accroître la coopération et renforcer les relations actuelles et futures, en proximité, et dans la compréhension et le respect mutuel de leurs cultures, histoires et traditions respectives.

Le président Nguyen Van Cao a indiqué qu’il appréciait l’aide et le soutien apporté à sa province dans les domaines de la formation et du développement du tourisme, de l’agriculture, et de plus en plus du festival de Hué, qui permet de diffuser l’image du patrimoine de la ville à travers le monde.

Il a rappelé son souhait de développer davantage dans sa province la culture, le tourisme et l’agriculture, en particulier l’ostréiculture, dans la lagune de Lập An - Lăng Cô.

La présidente de la Région Poitou-Charentes a noté les suggestions et propositions du président du Comité populaire et a indiqué que sa Région continuera à aider à l’enseignement et l’apprentissage du français, et intensifiera les échanges, afin que chacun puisse mieux connaître la culture et l’histoire de l’autre.

La Région Poitou-Charentes sera impliquée dans l’organisation du festival de Hué, et dans la sélection des programmes et de partenaires de qualité pour le festival. Des projets de développement économique seront étudiés, notamment des transferts de technologie et de savoir-faire, avec par exemple les caves de Cognac.

Plus tôt, Ségolène Royal a rendu visite au Hue Tourism College, une école de formation professionnelle, et a eu une séance de travail avec son conseil d’administration. Elle a visité l’école et a été renseignée sur le programme de mise en œuvre de projets d’écotourisme du Prode Tour de Thừa Thiên-Huế, auquel le Hue Tourism College participe. Le projet est mis en place d’ici à 2012, et consiste notamment en une formation dans le domaine du tourisme et des finances, en la promotion de la conservation et de la valorisation du patrimoine par le tourisme, et en un soutien à des projets-pilotes.

La Région Poitou-Charentes continue à soutenir le développement de l’écotourisme et la formation dans le projet du parc national de Bach Ma, qui abrite une biodiversité riche et unique sur 220 km2. Les deux principaux partenaires du projet sont l’Université de La Rochelle et l’école professionnelle de tourisme de Hué.

 

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Réunion de travail au centre du Festival de Hué : remise de cadeaux réciproque entre Ségolène Royal et les responsables du Festival de Hué, puis réunion de travail (sur la 2ème photo, Ségolène Royal est presque entièrement cachée par les deux hommes en chemisette bleue, à droite ; on reconnaît Paul Fromenteil, cheveux blancs) (www.huefestival.com)

Plus tard dans la journée, Ségolène Royal et la délégation qui l’accompagnait ont rendu visite au centre du Festival de Hué pour une réunion de travail. La Région Poitou-Charentes a accompagné et soutenu le Festival de Hué de manière constante de 2000 à aujourd’hui, et est un partenaire majeur tant par son soutien que par sa participation active dans de nombreux programmes artistiques, par sa coopération dans le domaine de la formation ou par les transferts de technologie et de savoir-faire réalisés.

La présidente de la Région Poitou-Charentes a confirmé la participation de la Région au Festival de Hué 2012, avec le désir de coopérer encore davantage et d’accroître toujours la qualité de cette coopération, avec une formation répondant aux mieux aux besoins grâce à des experts de terrain, pour accroître le professionnalisme du Festival de Hué et l’élever à un niveau encore supérieur.

Frédérick Moulin

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 19:03

assemblee-nationale-1-.jpg          Que la parité ne soit pas respectée, qu’il manque des jeunes à l ‘Assemblée nationale, que la France « black blanc beur » ne soit pas représentée, passe, c’est pas bien grave … mais ne touchez pas aux vieux !  Ils y sont, ils y restent… Et si vous avez le malheur de contester leur place, vous risquez de voir toute notre vieille classe politique monter au front !

 

 En lançant sa proposition d’interdire l’investiture du Parti socialiste aux plus de 67 ans, pour la prochaine élection législative, Arnaud Montebourg a lancé un pavé dans la mare.

 Comment en effet permettre le renouvellement des cadres du Parti socialiste, l’application d’une réelle parité à la Chambre, si celui-ci offre l’emploi à vie à ses représentants ? Et, comment demander aux jeunes de s’intéresser à la vie politique, alors qu’ils y sont exclus ?

 

 La proposition d’Arnaud Montebourg est radicale, mais comme ce fut le cas pour la loi sur la parité, elle a le mérite de mettre sur la table un réel problème et d’apporter une solution. Il serait certes préférable que nos députés soient raisonnables et acceptent de laisser la place aux jeunes et aux femmes. Mais comme tous ces vieux messieurs se sentent indispensables et les meilleurs candidats du monde, rien ne bouge.

 

Pourtant, si la charge de député est usante, car elle réclame un réel investissement, comment peut-on ainsi cumuler dans le temps plusieurs mandatures ? Ne serait-il pas préférable de se limiter à deux mandats, soit 10 ans d’action politique à la Chambre. En s’investissant totalement pour le bien commun c’est bien suffisant. Car être député ce n’est pas se présenter mais représenter les citoyennes et les citoyens. C'est une lourde charge.

 

Cela permettrait en tout cas d’éviter que la Chambre ne devienne la maison de retraite de la République … Martine Aubry a fini par accepter les Primaires et le résultat fut au-delà des espérances. Alors, Martine encore un effort pour la rénovation du PS, si on ne veut pas que le PS finisse en UMP : l’Usure de la Majorité Présidentielle !

 

Philippe Allard

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 17:28

berlusconi-20epa-1-.jpg Hélas ! la  gauche  n’est pour rien dans la chute de Berlusconi. Ce sont les marchés et l’UE qui sont responsables. Avec ce nouveau coup, il y a de quoi craindre le pire pour la démocratie. Et pas seulement en Italie.

Prompts à déplorer l’échec et le départ du socialiste Papaandreou, nous nous réjouissons trop fort de la disparition annoncée du Cavaliere. Papaandreou recherchait vainement le soutien des forces politiques et du peuple de son pays pour conduire la politique d’austérité conforme aux injonctions  de l’Union Européenne et du FMI, courroie de transmission des exigences  des marchés, tandis que Berlusconi dilapidait à son aise et la fortune et le crédit international de l’Italie. La mauvaise gouvernance, le mal governo, étaient tels que les riches d’Italie eux-mêmes, les banquiers, les condottieri, demandaient à être taxés. Mais la raison de la chute est identique. La pression des marchés trop fidèlement relayée par le G20 et  la Commission européenne. Aujourd’hui comme hier, pour l’Italie comme pour la Grèce, Draghi comme Trichet à la Banque européenne achètent en vain les dettes italiennes. Cela ne suffit pas à apaiser l’envol des taux.

L’événement politique sera-t-il plus décisif? Mais d’abord de quel  événement s’agit-il ? Installer aux commandes de pays ruinés deux économistes, soit l’ancien directeur de la Banque centrale grecque, soit l’ancien Commissaire européen à la concurrence (« libre et non faussée »). Deux économistes avec un tel background: qui pourrait croire qu’il s’agit d’apporter une réponse politique à la crise ? Il s’agit d’abord d’ »apaiser les marchés ». que dit, qu’a eu l’occasion de dire le peuple souverain ? Au niveau européen on sait qu’il n’a le pouvoir de rien décider. Et au niveau national qui croira qu’aucun de ces deux-là a un projet politique ? une capacité comptable, oui, sans doute, c’est ce qui est attendu, mais pour le reste, pour un gouvernement démocratique au service du peuple, qui croira qu’ils le représentent à aucun moment ? 

Il fut un temps où dans l’Europe libérale la classe politique avec ses défauts était plus forte que les acteurs économiques. Ce temps est révolu au XXIème siècle. La classe politique s’efface, On n’en voit plus que les figures, apaisantes pour les marchés, des politiciens économistes. Qui d’ailleurs aimerait être aux commandes dans la situation actuelle des comptes de chaque nation ? Même à gauche, au PS grec, au PD italien et bien évidemment chez nous au Parti socialiste, il y en a même qui pensent et théorisent que de toute façon le pouvoir économique a gagné et que la politique ne doit plus servir qu’à l’administration.

Y aurait-il du moins une réponse politique européenne ? Un gouvernement économique et fiscal, comme l’a demandé depuis longtemps Ségolène Royal ? Comportant la transformation de la BCE  en une véritable banque centrale de l’Union, capable de prêter aux Etats, d ‘émettre des euro-bonds, ce que l’actuel gouvernement allemand, qui s’y oppose, appelle faire marcher la planche à billets ?

Franchement l’état de la politique dans l’Union et dans chaque pays européen est affligeant. Le rapport de forces qui s’est établi entre les puissances économiques du monde entier et la classe politique dans ses cadres d’action institutionnels actuels apparaît extrêmement défavorable. Je n ‘en citerai pour preuve que la réponse fermement négative faite par notre Gaino à qui suggérait de demander des contre-parties à la Chine pour son entrée dans le financement de l’Europe. Je ne vois donc d’espoir d’une résurrection de la politique, c’est-à-dire de la décision démocratique qui est le ferment de notre histoire depuis deux cent ans, que  dans la mise en place urgente d’une Europe enfin politique. L’Europe devait être le bastion de la démocratie à la face du monde ; pour jouer ce rôle il faut au moins qu’elle continue d’exister. Le gouvernement économique et fiscal qu’elle doit se donner commencera par faire de sa banque une vraie Banque Centrale et se soumettre au contrôlé d'un vrai Parlement..

Non, la chute de Berlusconi n’annonce en fait rien de bon pour la démocratie. 

Lucile Bourquelot

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 10:06

58400-nicolas-sarkozy-637x0-1-1-.jpgLe Premier ministre de Nicolas Sarkozy vient d’annoncer un nouveau plan de rigueur de 7 milliards d‘euros pour éviter la faillite, avec de nouveaux sacrifices pour les Françaises et les Français.

 

Mais quels étaient les grands axes de la politique du Président de la République ?

- La réduction du nombre de fonctionnaires avec la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

- Le soutien aux plus riches pour qu’ils restent et investissent en France avec le bouclier fiscal.

- Le « travailler plus pour gagner plus », en défiscalisant notamment les heures supplémentaires, les Français devaient obtenir un meilleur niveau de vie, selon le projet du candidat Sarkozy.

Cette politique, lancée en 2007, ne devait-elle pas permettre à la France de se trouver en meilleure situation cinq ans après ?

Mais tout cela n’y a rien fait. La dette s’est lourdement aggravée durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. La dette est passée de 1 211,6 milliards d’euros (64,2 % du PIB) à la fin de l'année 2007, à 1 646,1 milliards d‘euros, soit environ 84,5 % du PIB. Il a donc tout simplement échoué de politique.

Au-delà de tous les discours, des slogans de campagne, les chiffres sont le résultat de la politique de Nicolas Sarkozy. Comme son Premier ministre l’a avoué, à ce rythme, il pousse la France vers la faillite.

 

En 2007, une autre politique était proposée. Celle qu’ils ont qualifié, trop facilement, d’incompétente, Ségolène Royal, avait porté la question de la dette au premier plan de son projet. Elle avait même surpris les commentateurs en débutant le discours de Villepinte par cette question.

« La dette publique est devenue insoutenable, elle représente 64 % du PIB et 18 000 £ par Français, les intérêts qu'elle génère sont devenus à eux seuls la deuxième dépense du budget de la Nation, le déficit des comptes sociaux a triplé, la Sécurité sociale est grevée par plus de 80 milliards de déficits cumulés, notre appareil productif est affaibli, notre commerce extérieur affiche un déficit de 30 Md£, la production industrielle stagne et l'investissement productif des entreprises ne décolle pas. Voilà la France qu'ils nous laissent, voilà l'état des lieux au sortir de la période qui s'achève. » Ségolène Royal discours de Villepinte du 11 février 2007. 

 

Contre cette dette, elle proposait une autre politique :

- Un euro dépensé doit être un euro utile, l’Etat doit faire des choix d’avenir.

« le temps n'est plus au colmatage, aux accommodements avec des systèmes qui ne fonctionnent plus. Il nous faut tout revoir, tout repenser et ne craindre, ni d'imaginer, ni d'inventer. » Ségolène Royal discours de Villepinte du 11 février 2007.

- Concentrer les dépenses dans la formation et l’innovation.

« je m'engage en même temps à soutenir l'effort des entreprises innovantes et créatrices d'emplois … , je veux réconcilier les Français avec l'entreprise pour sortir la France des déficits et accomplir les progrès sociaux dont nous avons besoin… Nous sommes un pays d'excellence technologique où pas un jour ne passe sans que des hommes et des femmes se lancent pour donner corps à un projet créateur d'activité, de valeur et d'emplois. Eh bien, je le dis ici, je suis reconnaissante à ces entrepreneurs du risque qu'ils prennent et qui permet de créer chaque année les emplois que la mondialisation financière déplace. Je sais gré à ces petites et moyennes entreprises qui sont plus de deux millions en France et qui sont nos premières créatrices d'emplois et que nous allons aider. Je m'engage aujourd'hui devant vous à tout faire pour soutenir leurs efforts et pour créer l'environnement favorable dont elles ont besoin et qu'elles méritent, et en contrepartie desquelles elles sauront créer des emplois durables.

Je m'engage aussi à faire de la recherche et de l'innovation une des priorités majeures de mon mandat » Ségolène Royal, discours de Villepinte du 11 février 2007.

- Une réforme de l’Etat pour permettre de dépenser mieux.

« Il faudra réformer tout cela, alléger le poids de nos administrations et les mettre au service des citoyens. Il faudra soulager les administrations centrales qui s'épuisent à gérer des personnels répartis sur le territoire et les crédits de toutes sortes. Oui, il faut en finir avec cette lourdeur de l'État central qui engendre plus de textes législatifs ou réglementaires, bien souvent illisibles et inutiles. » Ségolène Royal, discours de Villepinte du 11 février 2007.

 

 

Une autre politique était donc possible. Les Françaises et les Français se sont trompés en 2007. Ils ont fait le mauvais choix. Les beaux discours ont laissé place aux résultats catastrophiques.

Une femme ne pouvait pas diriger le pays, une femme ne pouvait qu’être incompétente.

Finalement avec Nicolas Sarkozy, les Français et les Français ont connu cinq ans de sacrifices inutiles. La France en 2012 est plus mal au point qu’en 2007.

 

Philippe Allard

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 10:35

Nicolas_Sarkozy_-2008--1-.jpgOn sent revenir la saison des élections … Nicolas Sarkozy a changé de ton. Moins arrogant, il a pris sa douce voix, enchanteresse pour venir nous conter une belle histoire. Tout calme, tout sourire, il s’est adressé à son bon peuple.

 

C’était vendredi soir, à la télévision, en présence de Barack Obama.

 

Il était une fois …, dans le beau pays de France, d’un coup de baguette magique, la fée carabosse se transforma en prince charmant …

Oublié le mauvais sort jeté sur la France depuis bientôt cinq ans, oublié le temps bling bling quand il n’avait pas peur de s’afficher en parvenu au milieu des plus riches,  oubliés les sacrifices demandés aux uns et les cadeaux fiscaux offerts aux autres, oubliés les échecs de sa politique, Nicolas Sarkozy regarde maintenant son peuple avec plein d’amour et voudrait à nouveau qu’il croît à son histoire. Il était une fois …

 

Il est si « intelligent » ce peuple, déclare-t-il, « les gens … sont lucides, ils ont beaucoup d’expériences. Il faut respecter le peuple. Ils en ont entendu beaucoup, ils en ont vu beaucoup et ils ne se laissent pas prendre par des histoires fausses.  »

 

C’est justement tout le problème pour lui !

 

La France connaît déjà cette histoire, elle connaît ces belles paroles, ces beaux discours de campagne et sait comment tout cela s’achève. Elle connaît toutes les histoires de ses amis venus pour se servir. Elle connaît les annonces fracassantes pour mettre fin à l’insécurité mais sans résultat. Elle connaît les injustices criantes pour donner aux plus riches. Elle connaît son incapacité à relancer l’économie française par l‘absence de politique industrielle. Elle connaît l’incohérence d’une politique internationale qui un jour accueille en grande pompe un dictateur pour finir par l’assassiner. Tout cela, la France n’en veut plus.

 

Dommage que Barack Obama se soit prêté à cette mauvaise comédie, mais comme il le dit lui-même, il connaît mal la politique française. Alors on lui pardonnera et on oubliera ce mauvais rôle. Quant à l’autre qu’il aille se faire voir au pays des mille et une nuits, car son histoire est fausse et le peuple ne s’y laissera pas prendre une seconde fois.

 

Philippe Allard

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 08:39

 

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DebtOcracy - An 1 après FMI : "Oui à la révolte, non à la misère"

Papandréou a rappelé au "groupe de Francfort" que le peuple grec, qui hurle dans les rues mais est absent des négociations, existe. DebtOcracy, documentaire sorti en avril sur internet, a été vu par 500 000 personnes la première semaine, un million après quelques semaines, et a aujourd’hui dépassé les 2 millions de spectateurs sur internet.

Ah, Debtocracy s’appelle en fait XPEOKPATIA et est un film grec, en grec, réalisé par Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou, ancien de BBC World. Il a été sous-titré en 6 langues européennes en mai, et a depuis été diffusé sur plusieurs chaînes de télévision étrangères, dont le Japon. Ce qui donne une idée de son audience dans une Grèce d’un peu moins de 11 millions d’habitants.

 

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Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou, les 2 co-réalisateurs de DebtOcracy 

Une image et un montage soignés y mettent en valeur des entretiens avec des économistes de gauche, mais aussi des multiples interventions publiques d’hommes politiques et de personnalités de tous bords. Un film qui nous apprend ou rappelle beaucoup de choses en écoutant les langues du continent : grec, français, espagnol, allemand…

Sans surprise, ce film est la vidéo de référence numéro 1 de l'Appel à un audit citoyen de la dette publique lancée il y a quelques jours (voir ici), qui posait dans son texte les questions qui sont au cœur du documentaire.

Le constat est simple : dans la crise grecque et la crise de l’euro, on s’occupe avec zèle des créanciers – le premier "paquet" de 110 milliards d‘euros accordé à la Grèce en mai 2010 a été alloué aux banques à hauteur de 108 milliards souligne DebtOcracymais pas du peuple, la démocratie a oublié son δμοςpour devenir une "detto-cratie".

Ségolène Royal l’avait bien compris, elle qui répète depuis des mois, et le 19 juin encore sur France 3 :

« La vraie question c’est de savoir si ce remède de cheval, qui a déjà été imposé à la Grèce et à d’autres pays a donné des résultats. La réponse est non. […] On voit d’ailleurs les peuples se soulever, puisqu’il y a non seulement une crise économique, mais aussi une crise sociale, et maintenant la crise politique dans les pays. […] Qu’est-ce qu’il faut faire dans l’immédiat ? […] C’est d’abord, premièrement, moraliser le capitalisme financier », faire la réforme bancaire, taxer les transactions financières, permettre à l’Europe d’emprunter sur les marchés en se passant des banques, et interdire la spéculation sur la dette des Etats.

Après un rapide panorama de la situation en Grèce, de l’histoire de la dette dans le pays – très ancienne, depuis la Révolution de 1821 contre l’empire ottoman, mais avec une croissance rapide depuis les années 1980, période d’entrée dans l’Europe communautaire, et un ‘cartoon’ made in USA qui retrace l’histoire économique depuis la Guerre, on réalise que la Grèce, dès le départ, comme les autres pays de la "périphérie", n’avait aucune chance.

Aucune chance parce que l’entrée d’un poids-plume sur le ring de l’Union européenne, face au poids-lourd allemand, avec un ‘plan d’accompagnement et d’intégration’ pendant la ‘phase de transition’, ne laissait en réalité aucune chance à la Grèce. Pas d’arbitre, pas de régulateur, pas d’Europe politique, « un canard sans tête », disait il  a quelques mois Ségolène Royal. Pire, la ‘phase de transition’ est devenue une phase de mise au diapason de la mondialisation et a supprimé les "défenses immunitaires" de la Grèce vis-à-vis de l’extérieur.

Car la compétitivité de l’Allemagne est un mythe : DebtOcracy explique : « Les gouvernements allemands ont simplement déclaré la guerre à leurs propres ouvriers et gelé les salaires pendant une décennie. ».

La vice-présidente du parti de gauche radicale Die Linke, Sahra Wagneknecht, souligne : 

« [En Allemagne], ces dernières années, les augmentations nominales de salaires étaient de 7% contre 27% dans la zone euro. Avec une telle différence, c’est logique que les autres pays perdent en compétitivité. Lorsque les salaires baissent dans un pays et montent dans un autre, ne fut-ce qu’un peu, il va de soi que l’économie allemande devient plus compétitive et que les autres pays ne peuvent faire face. Avec l’euro, il n’est plus possible pour les pays de dévaluer leur monnaie. C’est ainsi qu’un mécanisme a été établi qui conduit dès le début exactement aux résultats d’aujourd’hui. »

Et DebtOcracy de comparer la situation de la Grèce vis-à-vis de l’euro à celle, il y a quelques années, de l’Argentine face au néolibéralisme pur sucre du dollar et de Washington : « Le pays vit sa zone euro » explique alors le documentaire. Deux choses à retenir de cette comparaison : il faut absolument lire au sujet de l’Argentine de cette époque l’excellent article de Ségolène Royal : "Ce qu’il faut retenir de la belle histoire de mon amie Cristina Kircher", qui vient d’être réélue (article ici). Et il faut retenir que c’est en hélicoptère que les dirigeants honnis des Argentins s’enfuyaient du pays. Comme Lucio Guttiérez en Equateur. Et comme à la fin du documentaire.

Alors quelle solution ? La réponse était déjà dans l’Appel à un audit citoyen de la dette publique lancé en France il y a quelques jours par un collectif national via Mediapart :

« Cette dette a-t-elle été tout entière contractée dans l'intérêt général, ou bien peut-elle être considérée en partie comme illégitime? »


D5 lla notion de dette odieuse


Debtocracydéfinit alors la notion, appuyée sur une jurisprudence internationale de 1923 (Arbitrage Grande-Bretagne contre Costa Rica), de "dette odieuse", avec 3 conditions :

1. Le régime du pays a contracté les prêts à l’insu et sans l’assentiment des citoyens du pays.

2. Les prêts ont été gaspillés dans des activités contre les intérêts des citoyens.

3. Le prêteur était au courant de la situation et jouait l’indifférent.

Contrairement à ce qu’on peut penser, cette thèse n’est pas issue du marxisme, ni même de gauche, mais de la nation la plus capitaliste du monde : les Etats-Unis d’Amérique. Pour servir leurs intérêts bien compris, de Cuba en 1898 jusqu’à l’Irak – sans employer alors le terme, par peur de créer une jurisprudence qui pourrait leur nuire – à partir de la ‘libération’ du pays fin 2002.

Le cas de l’Equateur est alors abordé – pays potentiellement riche de ses productions vivrières, de son tourisme, et surtout, de son pétrole – ce blog avait salué l’expérience unique de l‘Equateur moderne du projet Yasuni, pour protéger la biodiversité en n’exploitant pas les 20% des réserves du pays enfouies dans le sol du parc naturel, contre la valorisation des crédits carbones et la mise à contribution des pays occidentaux (article ici).

Un pays « pillé » par les pays du Nord comme le dit Hugo Arias, qui est aujourd’hui le président de la Commission d’audit de la dette de l’Equateur, et plus précisément par ses deux médecins pratiquant la saignée, le FMI et la Banque Mondiale.

Dans les années 1980 et 1900, 50% des recettes pétrolières allaient à la dette, soit 4 milliards d’euros, contre 0,4 milliards à la Santé et 0,8 milliards à l’Education : « Nous assassinions notre peuple. », tranche Hugo Arias.

Entre alors en scène un jeune ministre des Finances, Rafael Correa, formé en Europe et aux Etats-Unis, connaissant bien la Banque Mondiale et le FMI, qui résiste au diktat de la Banque Mondiale et préfère démissionner plutôt que de plier. Immense popularité, et élection à la présidence de la République en 2006. Les cadres de la Banque Mondiale et du FMI sont priés de partir, certains iront en Grèce … « D’abord la vie, ensuite la dette », martèle Rafael Correa. Une Commission d’audit est mise en place et ses travaux sont tous rendus publics, les résultats communiqués au peuple. 70% de la dette est déclarée illégitime et Rafael Correa déclare la cessation de paiement sur cette « dette odieuse ».

La cessation de paiement a un effet bénéfique, alors que les financements ne cessent pas tout à fait, la Chine entrant en scène : les obligations équatoriennes chutent, parfois jusqu’à seulement 20% de leur valeur. L’Etat rachète discrètement 3 milliards de nominal de titres sur le marché pour un quart de sa valeur. Les dépenses sociales augmentent et la vie s’améliore.


D65 GS Sénat


Retour en Grèce. La dette y est entachée de soupçons, entre la dette envers Siemens, qui est englué dans la plus grande affaire de pots de vin d’Allemagne – 1,3 milliards d’euros versés à travers le monde, la dette « cuisinée » (= maquillée) par Goldman Sachs, comparé à un « dealer de crack » par un sénateur américain dans cette histoire, le coût pharaonique des Jeux olympiques de 2004, 9 milliards d’euros, le double de ce qui avait été prévu, sans les recettes en face – les travaux des Jeux ont fait fuir les touristes, le tout aux frais du contribuable grec, ou encore les ventes d’armement français (3 milliards selon Daniel Cohn-Bendit) ou allemand (1 milliard), armement allemand hypocrite car financé par emprunt qui devait être remboursé coûte que coûte pendant que Berlin demandait des baisse de salaire des fonctionnaires, des coupes dans les dépenses sociales et le recul de l’âge de  départ à la retraite. Bien sûr, s’ajoute à cela les agissements des banques, comme Goldman Sachs, conseillant l’Etat grec et spéculant contre lui. Les contrats signés sont-ils légaux ?

Depuis mars 2011, une Commission d’audit de la dette publique a vu le jour, soutenue par des académiciens, des écrivains, des artistes, des syndicalistes, originaires de nombreux pays. Il ne fallait pas que cette Commission d’audit soit une Commission soit une Commission de Sages nommés par le gouvernement, toujours soupçonnés d’être à la solde de ceux auxquels ils doivent leur place. Il fallait que l’initiative vienne du peuple.

Les réalisateurs du film n’envisagent pas de sortie de l’Europe, mais une sortie de l’euro comme il est aujourd’hui, dirigé par un « canard sans tête » à la solde des marchés financiers, livré au libéralisme du « groupe de Francfort » et aux « visiteurs du soir » de l’Elysée, les banques. Ils veulent le départ de la troïka, que le nouvel accord pour ‘sauver’ la Grèce ambitionne d’installer plus durablement encore aux cordons de la bourse à Athènes.

Avec 12% de Grecs soutenant cet accord selon les sondages grecs, le référendum envisagé par le Premier ministre Georges Papandréou semblait voué au ‘non’. Mais le « groupe de Francfort », autour du couple Merkel-Sarkozy, a ‘convoqué’ le Premier ministre grec à Athènes pour qu’il ‘s’explique’. Finalement, le référendum grec aura lieu dans un mois, le 4 décembre, et la question portera sur le maintien ou non de la Grèce dans la zone euro. Georges Papandréou est sur la sellette, autant auprès du peuple que du Parlement et qu’au sein de son gouvernement.

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Dessin de Martin Vidberg (www.martinvidberg.com)

Christian Saint-Etienne, présenté comme un économiste, mais en fait vice-président du groupe Centre et Indépendants au Conseil de Paris (Nouveau Centre + anciens du Modem ralliés), qui est aussi passé au FMI et à l’OCDE, expliquait au JT de France 2 hier soir :

« Il faut quand même se souvenir que nous avons 330 millions d’habitants au sein de la zone euro, il n’y a que 11 millions de Grecs, donc on peut s’interroger sur les quelques 320 milliards de … millions de personnes… »

Une solidarité européenne qui fait chaud au cœur, bâtie sur une rigueur et un néolibéralisme débridé pour tous. « Un canard sans tête » disait Ségolène Royal. Le genre d’animal qui ne va pas bien loin.

Frédérick Moulin

 

Debtocracy International Version par BitsnBytes

 

Transcription par MEAG avec Ségolène Royal / F.M (45 dernières minutes)

 

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« Avec tant de lacrymogènes gratis, plus rien pour l’éducation gratuite. »

Alain Badiou, philosophe : les crises se soldent toujours par des mesures antisociales, antipopulaires, qui peuvent être extrêmement brutales et ça fait partie, naturellement, des moyens, pour le capitalisme, de redresser la situation. Son problème, c’est de les faire accepter, voilà. Son problème, c’est de les faire accepter, en usant … de violence …

À l’occasion du bulletin spécial de tempête économique, la démocratie laisse sa place à la Dettocratie.

« Pauvres ne vous bouffez pas entre vous, bouffez les riches, ils sont mieux nourris. »

Alain Badiou, philosophe : une crise du capitalisme, c’est quand même une énorme destruction de valeur, c’est quand même de la valeur qui part en fumée dans la spéculation financière.

 

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Alain Badiou : "Une crise du capitalisme, c’est quand même une énorme destruction de valeur, c’est quand même de la valeur qui part en fumée dans la spéculation financière"

Donc, cette destruction de valeur, il faut que quelqu’un la paye. Bien, les capitalistes n’ont pas l’intention de la payer eux-mêmes, hein, c’est … on les comprend, d’ailleurs. (Rires) Ils ne sont pas altruistes, ils ne sont pas …

 

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"Pauvres, ne vous bouffez pas entre vous, bouffez les riches, ils sont mieux nourris"

Ceux qui ont provoqué la crise ne sont pas disposés à payer, pourquoi devrions-nous payer, nous ? Dans le passé, des dizaines de pays ont refusé de payer les dettes dont les citoyens n’étaient pas responsables. Le droit international a mis des flèches dans leur carquois. L’une d’elles est la notion de dette odieuse.

L’histoire de la dette odieuse

Notre histoire commence dans les années 1920 avec Alexandre Sack. Ministre de la Russie du Tsar et spécialiste juridique, il est parti après la révolution d’octobre 1917 pour enseigner dans des universités d’Europe et des Etats-Unis d’Amérique.

 

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En 1927, il a présenté une idée géniale : la notion de la dette odieuse.

Pour définir une dette comme odieuse, il a posé 3 conditions :

 

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1. Le régime du pays a contracté les prêts à l’insu et sans l’assentiment des citoyens du pays.

 

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2. Les prêts ont été gaspillés dans des activités contre les intérêts des citoyens.

 

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3. Le prêteur était au courant de la situation et jouait l’indifférent.

L’idée de Sack semble progressiste ou même révolutionnaire. En fait à cette époque elle servait les intérêts d’une puissance naissante : les Etats-Unis d’Amérique.

Cuba

Les Etats-Unis avaient usé du concept de dette odieuse en 1898, quand ils ont gagné leur guerre contre l’Espagne et annexé Cuba. Le problème est qu’avec l’île, ils ont annexé les comptes laissés par le régime colonial espagnol. Et comme l’empire espagnol avait duré quatre siècles, depuis l’époque où Christophe Colomb avait mis le pied en Amérique jusqu’en 1898, la dette était assez importante. Les Etats-Unis, bien sûr, ne comptaient pas payer les pots cassés des régimes précédents.

 

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Ils ont décidé que la dette de Cuba était odieuse, et refusé de la payer.

Le Mexique

Une pareille histoire s’est passée au Mexique quelques décennies plus tôt. Quand l’armée populaire a renversé l’empereur Maximilien Ier, elle a décidé que le dette contractée était odieuse. Maximilien Ier avait emprunté énormément à des taux exorbitants pour affronter les insurrections contre lui. Et comme il devait à ses créanciers, mais beaucoup plus à son peuple, ils l’ont collé au mur et exécuté.

 

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"Mais en fait, une superpuissance naissante était mêlée dans toutes ces renonciations : les Etats-Unis d’Amérique"

La plupart des exemples de dette odieuse du XIXème siècle et du début du XXème semblent concerner des pays sous-développés du continent américain. Mais en fait, une superpuissance naissante était mêlée dans toutes ces renonciations : les Etats-Unis d’Amérique. Et c’est la même superpuissance qui a introduit la notion de dette odieuse au XXIème siècle.

L’Irak

Décembre 2002 : la Maison Blanche se trouve au stade final des préparations pour l’invasion et l’occupation de l’Irak. Mais, avant même l’attaque, les hauts fonctionnaires américains se préparent pour le jour après la chute de Saddam Hussein. Le Département d’Etat sait qu’il va être amené à gérer l’énorme dette publique de l’Irak et pour l’éviter, il va essayer de démontrer qu’il s’agit d’une dette odieuse.

 

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"Le Département d’Etat sait qu’il va être amené à gérer l’énorme dette publique de l’Irak et pour l’éviter, il va essayer de démontrer qu’il s’agit d’une dette odieuse"

Il crée donc un groupe de travail secret. Ce groupe va proposer que le premier gouvernement provisoire déclare une cessation de paiements sous prétexte que le peuple irakien ne peut et ne doit pas payer la dette odieuse du régime.

 

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"Ce groupe va proposer que le premier gouvernement provisoire déclare une cessation de paiements sous prétexte que le peuple irakien ne peut et ne doit pas payer la dette odieuse du régime"

Tout est alors prêt pour l’attaque.

George W. Bush : mes chers concitoyens, à cette heure, les forces américaines et alliées se trouvent au premier stade d’opérations militaires pour désarmer l’Irak, pour libérer son peuple, et pour défendre le monde d’un grand danger qui le menace.

 

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Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : rappelez-vous, en 2003 les Etats-Unis, avec leurs alliés, envahissent l’Irak, c’est en mars 2003, et 3 semaines plus tard, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis convoque ses collègues du G8 à Washington et leur dit : « La dette de Saddam Hussein est une dette odieuse, le régime de Saddam Hussein est un régime dictatorial, nous devons renoncer à récupérer cette dette odieuse. Le nouveau régime qui va venir en Irak doit être libéré du poids de cette dette. ».

George W. Bush : les opérations militaires majeures en Irak sont terminées. Dans la bataille d’Irak, les Etats-Unis d’Amérique et nos alliés ont prévalu.

 

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"George Bush va confier à l’ex-ministre des Affaires étrangères James Baker le soin de convaincre les pays étrangers que la dette de l’Irak était odieuse"

George Bush va confier à l’ex-ministre des Affaires étrangères James Baker le soin de convaincre les pays étrangers que la dette de l’Irak était odieuse. Celui-ci soutient que Saddam Hussein gaspillait l’argent de son peuple pour construire des palais et acheter des armes. Entre autres, les diplomates américains ont démontré que l’Irak devait des milliards de dollars à la France et à la Russie pour l’achat de missiles Exocet et d’avions de combat Mirage F1 et MIG.

 

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"Les diplomates américains ont démontré que l’Irak devait des milliards de dollars à la France et à la Russie pour l’achat de missiles Exocet et d’avions de combat Mirage F1 et MIG"

En fait, le comportement de Saddam Hussein ne diffère pas tellement de celui de nombreux dirigeants de l’Ouest. Les palais sont pour le monde arabe ce que sont les Jeux olympiques pour nous : une démonstration d’hégémonie économique et géopolitique.

La diplomatie américaine a démontré que a dette de l’Irak est odieuse et que le peuple irakien ne doit pas la payer. Mais du coup, Washington prend conscience d’ouvrir la boîte de Pandore [v.o. : "d’ouvrir les outres d’Eole"]. Pour la première fois au XXIème siècle, la seule superpuissance va légitimer la notion de dette odieuse. Ainsi, ils ont préféré cacher l’affaire et ils l’ont glissée sous le tapis.

 

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Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : finalement, les autres pays ont dit : « OK, on supprime 80% de la dette irakienne au sein du Club de Paris, mais », ils ont dit, « s’il vous plaît, n’utilisez pas officiellement la notion de dette odieuse, parce que, si on utilise cette notion, d’autres pays vont faire appel à la jurisprudence ; par exemple, Congo va dire, la dette de Mobutu, il faut pas la rembourser, les Philippines vont dire, la dette du dictateur Marcos, on veut pas la rembourser, l’Afrique du Sud va dire, la dette de l’apartheid, nous ne voulons pas la rembourser. ».

Donc pour éviter une contagion, si vous voulez, une extension de la notion de dette odieuse dans les années 2000, on a pris une solution, une décision ad hoc qui concerne l’Irak. Mais pour nous, c’est clairement la démonstration que la doctrine de la dette odieuse s’applique.

 

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Barack Obama : ce serait une erreur pour l’Irak de continuer de porter les péchés d’un dictateur renversé.

Les Etats-Unis d’Amérique vont continuer d’aider l’Irak à radier ses anciennes obligations. Cependant, à Washington, plus personne ne veut entendre prononcer les mots de dette odieuse.

L’Equateur, Rafael Correa et l’audit de la dette publique

L’Irak a réussi à radier une grande part de sa dette, soutenu par un empire. Mais un autre pays a décidé de se tenir seul sur ses jambes et d’affronter le Fonds Monétaire International et tous ses grands prêteurs banquiers. Il a réussi à démontrer que sa dette était non seulement odieuse mais aussi illégale et anticonstitutionnelle. Bienvenue en Equateur.

Rafael Correa, président de l’Equateur : nous avons des engagements nationaux urgents. On va les satisfaire avant nos engagements internationaux. Au moment opportun, nous les respecterons, mais notre priorité est claire : d’abord la vie et après la dette.

 

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Rafael Correa, président de l'Equateur : "Notre priorité est claire : d'abord la vie et après la dette"

L’Equateur pourrait être un des pays les plus riches de l’Amérique du Sud. À partir du moment où on a découvert du pétrole, le pays n’a connu que dictateurs, pauvreté, accumulation de dettes et assassins financiers.

 

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John Perkins, activiste, ex-assassin financier : "Aux pauvres, il ne restait que l'énorme dette qu'ils ne pouvaient pas payer"

John Perkins – Activiste, ex-assassin financier : mon vrai boulot était les ententes ; de donner des prêts aux autres pays, des prêts énormes, bien supérieurs à ce qu’ils étaient capables de rembourser. Par exemple, je donnais 1 milliard de dollars à l’Indonésie et l’Equateur. Le pays devait donner 90% du prêt à des compagnies américaines pour construire des infrastructures (Halliburton, Bechtel). Les sociétés construisaient des réseaux électriques, des autoroutes, et des ports qui ne servaient qu’aux familles riches. Aux pauvres, il ne restait que l’énorme dette qu’ils ne pouvaient pas payer.

En 1982, le FMI arrive en Equateur avec un Comité des Sages représentant tous les grands créanciers. Le pays est poussé à emprunter de plus en plus pour rembourser ses vieilles obligations.

 

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Hugo Arias, président de la Commission d’audit en Equateur : c’était un pillage permanent de l’Equateur par les pays du Nord. Pour donner un exemple, pendant les années 1980, les années 1990, et jusqu’en 2005, le service de la dette représentait 50% du budget national, soit 3 à 4 milliards de dollars par an.

 

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Seulement 4% du budget allait à la Santé. 4 milliards pour la dette et 0,4 milliard pour la Santé. 4 milliards pour la dette et 0,8 milliard pour l’Education. Nous assassinions noter peuple.

 

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L’Equateur se révolte. Momentanément, ma crise paraît être sous contrôle quand Lucio Guttiérez prend les rênes du pays et promet une politique sociale. Il se présente presque comme un socialiste, mais dès qu’il prend sa charge, il conclut une nouvelle entente avec le FMI et impose de nouvelles mesures d’austérité. Le peuple décide qu’il doit partir avec le même moyen de transport que celui utilisé par les présidents de l’Argentine : l’hélicoptère.

 

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On distingue Lucio Guttiérez s'avançant vers l'hélicoptère sur le toit du palais présidentiel :  "Chute de Guttiérez" titre la chaîne de télévision : "Le peuple décide qu’il doit partir avec le même moyen de transport que celui utilisé par les présidents d’Argentine : l’hélicoptère"

Le vice-président Palacio prend le pouvoir. Il commence avec de bonnes intentions, mais il se soumet rapidement à Washington. Alors le peuple se tourne vers le seul politicien à avoir résisté aux pressions internationales : Rafael Correa.

 

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"Alors le peuple se tourne vers le seul politicien à avoir résisté aux pressions internationales : Rafael Correa"

Una sola vuelta (Chanson)

Au premier tour, Correa,

Au premier tour,

Au premier tour, l’Equateur !

L’espoir triomphe,

Nous sommes un peuple uni

Avance, coalition de l’Equateur.

Lutte pour la justice, lutte pour tes droits,

En avant, Correa, pour l’Equateur !

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Au premier tour, Correa,

Au premier tour,

Au premier tour, l’Equateur !

 

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Rafael Correa à la tribune des Nations Unies à New York

Correa a étudié l’économie en Europe et aux Etats-Unis et il sait comment affronter la Banque Mondiale et le FMI si la volonté politique existe.

 

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"Correa a étudié l’économie en Europe et aux Etats-Unis et il sait comment affronter la Banque Mondiale et le FMI si la volonté politique existe"

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : c’était en 2005, quand il était ministre des Finances, Rafael Correa a dit : « Ce n’est pas normal que le supplément de revenus pétroliers qui arrive dans les caisses du pays reparte entièrement au remboursement de la dette. C’est injuste pour la population. ». Et il a dit : « 80% des revenus pétroliers doivent être destinés à améliorer les dépenses sociales dans l’Education, dans la Santé, dans la création d’emplois. Et seul 20% doit aller dans le remboursement de la dette. ». La Banque Mondiale a dit : « Il n’est pas question que nous continuions à prêter de l’argent à l’Equateur si l’Equateur maintient une telle loi. ». Donc c’était clairement une immixtion de la Banque Mondiale dans les affaires intérieures de l’Equateur. Et ce ministre, Rafael Correa, a dit : « Il n’est pas question que j’accepte, moi, comme ministre, cette imposition de la Banque Mondiale. ». Donc il a préféré démissionner plutôt que de plier devant la Banque Mondiale.


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"Ça l’a rendu extrêmement populaire. Les gens ont dit : « Ah, voilà quelqu’un qui préfère démissionner et perdre son poste de ministre, mais pour défendre la dignité et l’intérêt de la population. »"

Ça l’a rendu extrêmement populaire. Les gens ont dit : « Ah, voilà quelqu’un qui préfère démissionner et perdre son poste de ministre, mais pour défendre la dignité et l’intérêt de la population. ».

Correa a finalement été élu président en 2006. Une de ses premières décisions a été de limoger les représentants de la Banque Mondiale et de demander à ceux du FMI de quitter l’immeuble de la Banque Centrale.

 

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Rafael Correa le soir de son élection en 2006 : "Des cadres du FMI, comme Bob Traa, envoyé par la suite en Grèce, avaient été déclarés "indésirables" par les citoyens de l’Equateur"

Des cadres du FMI, comme Bob Traa, envoyé par la suite en Grèce, avaient été déclarés "indésirables" par les citoyens de l’Equateur.

 

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"Nous nous réservons le droit de faire le nécessaire pour les pertes subies par le pays et de déclarer la dette [avec la Banque Mondiale] illégale"

Rafael Correa : la bureaucratie internationale incapable et malhonnête doit respecter notre pays. Donc nous avons renvoyé le représentant de la Banque Mondiale. Nous nous réservons le droit de faire le nécessaire pour les pertes subies par le pays et de déclarer la dette [avec la Banque Mondiale] illégale.

Six mois plus tard, Correa allait plus loin en satisfaisant la requête des organes sociaux : une Commission d’audit intégral de la dette publique de l’Equateur.

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : moi j’ai été une des personnes désignées par le président Correa pour faire partie de cette commission ; il y avait 18 membres de cette commission, et il y avait aussi 4 organes de l’Etat qui étaient représentés dans cette commission. Et nous étions chargés d’auditer, donc d’analyser tous les contrats qui avaient entraîné l’endettement du pays entre 1976 et 2006. Nous avons travaillé 14 mois, et nous avons analysé les dettes de l’Equateur sous la forme de bons, nous avons analysé les dettes à l’égard du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et d’autres organismes internationaux, et nous avons analysé les dette de l’Equateur à l’égard d’autres pays, à l’égard de la France, du Japon, de l’Allemagne, et enfin les dettes intérieures, publiques, de l’Equateur.

 

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Hugo Arias : "La bataille pour l’accès aux éléments de preuve fut terrible"

Hugo Arias, président de la Commission d’audit en Equateur : la bataille pour l’accès aux éléments de preuve fut terrible. Au ministère des Finances, notre collaborateur Alexandro Olmos fils, et moi-même, avons été déclarés persona non grata. Et tous les cadres du ministère des Finances ont envoyé une lettre au ministre pour se plaindre et dénoncer autant ma position que celle d’Olmos, en disant que nous faisions du mal aux employés du ministère. Cela nous faisait rire, mais vous pouvez comprendre nos difficultés du moment qu’on nous accusait d’être les méchants de l’histoire dans ce processus d’audit.

Malgré les obstacles, la Commission a réussi à compléter son œuvre et a constaté qu’une grande partie des dettes n’était pas légitime. Elle a donné ses conclusions à l’Etat, et l’Etat les a données aux citoyens.

 

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Malgré les obstacles, la Commission a réussi à compléter son œuvre et a constaté qu’une grande partie des dettes n’était pas légitime. Elle a donné ses conclusions à l’Etat, et l’Etat les a données aux citoyens. Eric Toussaint : "En fait ce qui était très important au niveau de la Commission d’audit de l’Equateur, c’est que tous nos travaux ont été rendu publics"

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : en fait ce qui était très important au niveau de la Commission d’audit de l’Equateur, c’est que tous nos travaux ont été rendus publics. Donc la population équatorienne a été largement informée de pourquoi la dette qui avait été contractée par le gouvernement antérieur de l’Equateur, notamment au cours de l’année 2000, était une dette frappée d’illégitimité.

Dale Correa Rafael (Chanson)

Frappe-les Rafael Correa,

La patrie revient,

Au Parlement décadent,

Et la bureaucratie qui est une dictature,

Avec les anciens politiciens.

Le pouvoir appartient aux citoyens,

C’est ton frère qui te le dit.

Pour une nouvelle constitution,

Le peuple de l’Equateur,

Frappe-les Correa !

Frappe-les Correa !

Frappe ceux qui croient être les patrons,

Qui nous ont volés et ont rasé le pays.

Frappe-les Correa !

Frappe-les Correa !

Frappe-les Rafael Correa.

 

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"Devant les conclusions de la Commission, le gouvernement a prouvé que la dette est illégitime et a déclaré la cessation de paiement pour 70% de la dette obligataire de l’Equateur"

Devant les conclusions de la Commission, le gouvernement a prouvé que la dette est illégitime et a déclaré la cessation de paiement pour 70% de la dette obligataire de l’Equateur.

 

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Hugo Arias, président de la Commission d’audit en Equateur : les créanciers ont commencé à vendre leurs bon à un niveau très bas, jusqu’à 20% de leur valeur. Le gouvernement a commencé à les acheter en secret ; avec 0,8 milliards de dollars ils ont acheté 3 milliards de dettes. Cette diminution importante a permis l’amélioration des conditions de vie.

 

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Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : il faut aussi, dans l’économie faite par l’Equateur, compter les intérêts qu’il aurait fallu payer jusqu’en 2012 ou 2030. Et si on prend tout en compte, ça a été une économie de 7 000 millions, de plus de 7 000 millions de dollars pour l’Equateur, donc une économie très importante pour le pays, ce qui a permis au gouvernement d’augmenter très fortement les dépenses d’Education, de Santé, pour la création d’emplois aussi, pour l’amélioration des infrastructures.

 

D53 Ecuador is no longer in sale you know


Rafael Correa : l’Equateur n‘est plus à vendre, vous le savez (Sourire)

Retour en Grèce : Siemens ...

En Grèce, historiens, économistes et analystes déversent chaque jour des tonnes d’encre pour expliquer comment faire face à la dette publique. Il existe cependant ne question que peu de gens se posent : le peuple grec doit-il vraiment tout l’argent qu’on lui demande ?

 

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Station du métro berlinois Siemensdamm, au nom de la rue du fondateur de Siemens, Werner von Siemens

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : la dette plus récente de la Grèce, je dirais, c’est une dette frappée d’illégitimité et d’illégalité. Alors quels sont les signes de ça, eh bien quand les autorités d’un pays reçoivent des pots de vin de la part de grandes sociétés transnationales, et c’est le cas de Siemens, qui, avec sa filiale Siemens Hellas, a distribué de l’argent, des pots de vin, à des responsables, à des ministres, à des hauts fonctionnaires depuis plus de 10 ans pour gagner des contrats.

Là, on peut dire qu’il y a clairement une marque d’inégalité et d’illégitimité, et que ces dettes-là doivent être mises en cause, c’est absolument évident pour moi.

 

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"La justice grecque ne s’est pas montrée à la hauteur dans l’affaire Siemens. Elle a prouvé aussi sa lenteur dans d’autres cas d’ententes, dans et sur le dos du peuple, qui augmentent la dette"

La justice grecque ne s’est pas montrée à la hauteur dans l’affaire Siemens. Elle a prouvé aussi sa lenteur dans d’autres cas d’ententes, dans et sur le dos du peuple, qui augmentent la dette.

... Goldman Sachs ...

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"Aide-cuisinier dans cette affaire : encore Goldman Sachs, qui a ainsi gagné des millions avec cet accord"

Avec les swaps de 2001, le gouvernement a largement hypothéqué le futur pour donner une image faussée du présent et le faire apparaître sous un meilleur jour [v.o. : "faire paraître un meilleur présent postiche"]. Il a présenté la dette du pays moins élevée qu’elle n’était réellement en transformant un prêt en yens en un prêt en euros, sur la base d’anciennes valeurs de change. Aide-cuisinier dans cette affaire : encore Goldman Sachs, qui a ainsi gagné des millions avec cet accord.


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"Quand la Grèce s’est mise à l’héroïne des emprunts, Goldman Sachs était le dealer de crack ("crack dealer")"

Mark Kirk, sénateur américain, en commission du Sénat des Etats-Unis : je me sens particulièrement concerné par le rôle des institutions financières, en particulier Goldman Sachs. Quand la Grèce s’est mise à l’héroïne des emprunts, Goldman (Sachs) était le dealer de crack.

 

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Le coup monté marche pendant des années. Et l’élite politique grecque a montré qu’elle sait rémunérer ses alliés. Ils ont réengagé Goldman Sachs comme conseiller, avec les contribuables grecs pour payer la collaboration.

Jean Quatremer, journaliste à Libération : là, Goldman Sachs a conseillé le gouvernement grec, d’une main, et en même temps, de l’autre main, il attaquait le gouvernement grec.

 

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"Le scandale est découvert en 2010. Quelques jours plus tôt, un ex-employé de Goldman Sachs a été nommé chef de l’organisme de gestion de la dette publique grecque"

Le scandale est découvert en 2010. Quelques jours plus tôt, un ex-employé de Goldman Sachs a été nommé chef de l’organisme de gestion de la dette publique grecque.

Jean Quatremer, journaliste à Libération : embaucher quelqu’un qui a été chez Goldman Sachs, pour moi, c’est comme embaucher un criminel pour surveiller votre maison, quelqu’un qui est un braqueur de banque, vous l’embauchez, il va surveiller votre maison. Voilà, c’est la même chose.

 

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Jean Quatremer : "Le risque est quand même plus grand qu’un jour il profite de votre absence pour tout piquer. Et qu’est-ce qui me garantit que ce personnage, passé chez Goldman Sachs, va gérer de façon optimale les affaires grecques ?"

Alors on peut se dire effectivement : il connaît bien les autres braqueurs et il sait comment empêcher qu’on rentre dans votre maison. Mais ça n’a pas … objectivement, on se rend bien compte que ce n’est pas comme ça. Le risque est quand même plus grand qu’un jour il profite de votre absence pour tout piquer. Et qu’est-ce qui me garantit que ce personnage, passé chez Goldman Sachs, va gérer de façon optimale les affaires grecques ?

De nombreux pays accusent la Grèce de ses transactions avec Goldman Sachs. Mais ce sont souvent les mêmes qui utilisent leurs contacts avec les gouvernements grecs pour vendre au mieux pour eux des systèmes de défense.

... les systèmes de défense allemands et français ...

Sahra Wagenknecht, vice-présidente de Die Linke : quand l’Allemagne a négocié son soutien à la Grèce il y a un an, sa condition de base était qu’il n’y aurait pas d’interruption des importations d’équipement allemand.

 

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La Grèce devait faire des économies sur les retraites et la politique sociale, mais pas sur les armes, ce qui montre bien les centres d’intérêts. Le gouvernement allemand est comme le protecteur des intérêts des grandes sociétés d’armement ainsi que des industries qui exportent. Et bien sûr, elles veulent continuer leurs exportations, même pendant la crise.

 

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Daniel Cohn-Bendit, député européen et co-président du groupe Verts/ALE du Parlement Européen : on est quand même hypocrite. Ces derniers mois, la France a vendu 6 frégates à la Grèce pour 2,5 milliards, des hélicoptères pour plus de 400 millions, des Rafales – un Rafale à 100 millions, là, malheureusement, mon espionnage ne m’a pas permis de dire si c’est 10 ou 20 ou 30 Rafales. Ça fait presque 3 milliards. Et puis il y a, l’Allemagne a vendu 6 sous-marins dans les prochaines années, à la Grèce, il y a quelques mois, ça fait 1 milliard.

 

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Daniel Cohn-Bendit : "Mais on est complètement hypocrites ! On leur donne de l’argent pour acheter nos armes !"

Mais on est complètement hypocrites ! On leur donne de l’argent pour acheter nos armes !

Devant l’hypocrisie européenne, des reculs criminels accompagnent des décisions criminelles, toujours sous le couvert de l’intérêt national d’une nouvelle Grand idée qui a laissé des montagnes de dettes.

... les Jeux olympiques d'Athènes en 2004 ...

 

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Georgios Voulgarakis, ministre de l’Ordre public (2004-2006) : nous avons dépensé beaucoup, le double de ce qui a été dépensé à Sydney. Nous connaitrons le coût final bien sûr après la fin des Jeux olympiques [d’été à Athènes de 2004, NdlR]

Journaliste américaine, le Capitole de Washington en arrière plan : vous avez mentionné 1,2 milliards de dollars. D’où vient cet argent ?

Georgios Voulgarakis : nous avons de l’argent.

Journaliste américaine : est-ce que c’est de l’argent grec ou vient-il du Comité olympique, ou une part vient-elle des Etats-Unis ?

 

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Georgios Voulgarakis : non, je parle d’argent grec. Peut-être parle-t-on plus d’argent que ce que nous pouvons supporter. Et cela concerne uniquement la sécurité.

-o-

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : on a fait des dépenses somptueuses, tout à fait exagérées, payées par la population grecque parce que pour rembourser les dettes qu’on a contractées pour réaliser ces Jeux olympiques, bien évidemment on utilise une grande partie des impôts payés par les citoyens grecs pour rembourser cette dette. Il est tout à fait normal que les citoyens grecs demandent qu’on fasse une analyse très claire de pourquoi le budget des Jeux olympiques a explosé, à quoi les dépenses ont servi.

Les Jeux olympiques et les rapports corrompus avec des sociétés comme Siemens ou Goldman Sachs représentent la partie émergée de l’iceberg d’ententes qui se concluaient aux dépens des citoyens. Mais il existe d’autres questions beaucoup plus importantes qui ne concernent pas seulement la Grèce mais aussi d’autres pays de la périphérie européenne.

 

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Costas Lapavistas : "Est-ce qu’il existe des problèmes de légalité en ce qui concerne les banques qui ont joué un rôle essentiel, que ce soit au marché primaire ou au marché secondaire pour l’émission de ces obligations ? Quelles sont ces banques ?"

Costas Lapavistas, professeur d’économie (SOAS, Londres) : est-ce que les règles qui s’appliquent pour l’émission d’obligations ont été suivies ? Est-ce qu’il existe des problèmes de légalité en ce qui concerne les banques qui ont joué un rôle essentiel, que ce soit au marché primaire [=émissions d’obligations] ou au marché secondaire [=gestion du marché organisé d’achats/ventes d’obligations déjà émises] pour l’émission de ces obligations ? Quelles sont ces banques ? Comment ont-elles été rémunérées ? Sous quelles conditions est-ce qu’elles ont participé à ce processus ?

 

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Sahra Wagenknecht, vice-présidente de Die Linke : une grande partie des dette nationales dans la zone euro ne sont pas légitimes, parce qu’elles ont été crées par une politique tenue contre les intérêts du peuple. Pour cette raison, les citoyens ne doivent pas payer ces dettes.

L’exemple de l’Equateur nous a montré que tous ces contrats illégaux ou odieux peuvent être découverts après la création d’une Commission d’audit.

Manolis Glezos, figure historique de la résistance aux nazis et de la gauche grecque : pourquoi ne nous dit-on pas clairement quelle est cette dette ? À combien elle s’élève et comment elle a été créée ? Et où et à qui doit-on ? C’est pour cette raison qu’il est besoin d’un contrôle comptable pour déterminer exactement ce qu’est cette dette. Il faut connaître et refuser toutes les fausses justifications du gouvernement et des sociétés qui ont mis la main sur l’argent du peuple, et aussi des perroquets bien payés pour chanter les louanges du gouvernement.

Une Commission d'audit grecque de la dette publique

Qui cependant va créer cette Commission d’audit ? Et surtout comment s’assurer que ce ne sera pas encore une Commission d’examen du Parlement, composée de ces mêmes personnes qui nous ont mis dans cette situation ?

 

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Costas Lapavistas : "La Commission de contrôle comptable ne doit pas être une Commission de Sages, car [...] formée par le gouvernement, [...] elle risque d’être une marionnette, un simple porte-parole"

Costas Lapavistas, professeur d’économie (SOAS, Londres) : la Commission de contrôle comptable ne doit pas être une Commission de Sages, car s’il se crée une Commission de Sages formée par le gouvernement, même s’ils invitent des personnes de l’étranger, même s’ils nomment des experts, elle risque d’être une marionnette, un simple porte-parole.

 

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Commission d'audit de la dette publique - Hugo Arias : "Le seul ayant le pouvoir et le droit d’exiger un contrôle d’audit, c’est le peuple qui souffre des conséquences"

Hugo Arias, président de la Commission d’audit en Equateur : le seul ayant le pouvoir et le droit d’exiger un contrôle d’audit, c’est le peuple qui souffre des conséquences. Il est important que soient sensibilisés toute la population et tous les organes sociaux, qu’ils sortent dans la rue pour exiger ce contrôle.

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : dans la situation grecque, effectivement, comme le parti de la Nouvelle Démocratie ou le PASOK ont bénéficié eux-mêmes d’avantages en endettant le pays depuis une quinzaine d’années, il est certain que ces partis voient très mal l’idée de faire un audit, parce que leur responsabilité va être démontrée aux yeux de l’opinion publique.

Donc ce qui doit se passer, c’est que l’opinion publique grecque doit se mobiliser, des organisations doivent aussi se mobiliser, des syndicats, la magistrature grecque, des intellectuels, des artistes. Les gens doivent faire connaître leur avis et faire monter la pression sur le pouvoir politique.

 

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"Depuis début mars, un groupe de personnes de tous les horizons politiques et sociaux a pris l’initiative de la création d’une Commission d’audit en Grèce"

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Depuis début mars, un groupe de personnes de tous les horizons politiques et sociaux a pris l’initiative de la création d’une Commission d’audit en Grèce. Académiciens, écrivains, artistes, syndicalistes originaires de nombreux pays se sont pressés pour soutenir cette initiative. La Commission d’audit va évaluer quelles parties de la dette sont odieuses ou illégales et devra démontrer que, sur la base de la jurisprudence grecque et internationale, le peuple grec n’a aucune obligation de les payer.

Cependant, la décision en soi est politique et non pas économique. Même si la dette était légale, aucun gouvernement n’a le droit d’assassiner ses citoyens pour satisfaire ses créanciers.

Costas Lapavistas, professeur d’économie (SOAS, Londres) : même si toute la dette grecque des 350 milliards s’avérait légale, ce qui ne sera pas prouvé, la Grèce ne peut pas en supporter le poids, donc elle doit être radiée. Si pour les besoins de la dette, sa confirmation entraîne et ordonne la dissolution des hôpitaux, de l’éducation, des routes, alors la dette sur une base sociale ne peut pas être confirmée.

 

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David Harvey, scientifique social : ce qu’en fait a signé le gouvernement, c’est qu’il va faire défaut … aux citoyens. Je ne comprends pas comment un gouvernement socialiste, élu démocratiquement, peut se retourner contre ses électeurs et dire qu’il va cesser de les payer au lieu de cesser de payer les institutions financières créancières.

 

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Gérard Duménil, économiste : la seule option des décades à venir est de ne pas payer cette dette qui se base sur les théories du néolibéralisme. Et l’œuvre néolibérale était un crime contre l’humanité.

 

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Samir Amin : "Personne n’a l’obligation de payer sa dette, parce que cette dette a été accumulée à travers un fonctionnement vicieux des marchés financiers"

Samir Amin, économiste : personne n’a l’obligation de payer sa dette, parce que cette dette a été accumulée à travers un fonctionnement vicieux des marchés financiers.

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : il est immoral de payer une dette immorale.

La création d’une Commission d’audit n’est en soi qu’une arme de valeur dans une bataille globale. Un bataille qui se livrera avec des règles classiques avec lesquelles se livrent les batailles depuis des siècles. Sans cette bataille, autant de fois que nous radierons la dette, nous la verrons renaître de ses cendres.

 

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Costas Lapavistas : "La dette est en elle-même une lutte des classes"

Costas Lapavistas, professeur d’économie (SOAS, Londres) : il se formera donc un champ de lutte idéologique, politique, une lutte des classes. La dette est en elle-même une lutte des classes.

Eric Toussaint, président du Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM) Belgique : n’ayez surtout pas peur, en tant que Grecs, de revendiquer vos droits dans l’Union Européenne et par rapport au gouvernement grec. C’est fondamental, c’est en se battant qu’on fait respecter ses droits et ce n’est pas en se soumettant au diktat des créanciers.

 

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Eric Toussaint : "Regardez la Tunisie, regardez l’Egypte, c’est quand une population se met en action qu’elle peut réellement changer la situation"

Regardez la Tunisie, regardez l’Egypte, c’est quand une population se met en action qu’elle peut réellement changer la situation.

Manolis Glezos, figure historique de la résistance aux nazis et de la gauche grecque : délestons-nous du joug, délivrons-nous du FMI, délivrons-nous de la BCE, délivrons-nous en général de la troïka, qui est l’esclavage économique de la Grèce.

Georges Papandréou, Premier ministre : c’est le moment critique. Allons-y …

 

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 09:19

crise-grecque[1]La démocratie vous connaissez ?  Mais le peuple il ne sait rien c’est bien connu, le peuple est idiot ! Comment pourrait-on lui confier le sort du monde ! Vive l’aristocratie des gens du savoir !

Les peuples d’Europe ont construit un modèle social, visiblement ça dérange la finance internationale.

Vous rendez-vous compte, ils demandent la retraite à 60 ans !

Vous rendez-vous compte, ils veulent limiter le temps de travail !

Vous rendez-vous compte, il leur faut un salaire minimum !

Vous rendez-vous compte, ils ont des services publics pour l’école, pour la santé, pour les transports !

C’est tout de même un comble ! Alors que la main-d’œuvre se contente de bien moins dans le reste du monde.

 

Les peuples d’Europe ont arraché ce modèle social. Car pour celles et ceux qui ont oublié, faut-il rappeler que tous ces droits, dont nous bénéficions aujourd’hui, n’ont pas été donnés. Il a fallu des combats. C’est à tous ces hommes, c’est à toutes ces femmes qui, hier, ont lutté, qui ont manifesté, qui ont imposé le droit de grève, qui ont milité dans les partis de gauche, à qui l’on doit notre modèle social. Ce modèle c’est le fruit de toutes ces luttes, de la lutte de tous ces anonymes et de ces grandes voix comme celle de Jaurès.

 

Or, dans la mondialisation du marché du travail … tout est maintenant remis en cause ! Les emplois trop chers ici entraînent les délocalisations à tour de bras. Alors deux solutions :

- soit on laisse faire et dans ce cas progressivement nous allons tout perdre car ils mettront les peuples dos à dos. C’est aujourd’hui la Grèce et demain ce sera notre tour si nous laissons faire ! Les remises en cause seront pour tous, nous perdrons tous ! 

- soit nous résistons, face au capitalisme financier prédateur, pour imposer des règles contre la loi du marché. Les peuples unis doivent résister ! Le peuple grec c’est nous ! Vive l’internationale !

 

Ce combat il faut le mener aujourd’hui. La gauche doit le mener. Il faut rendre au peuple sa voix !

Contre la réforme des retraites, voulue par le pouvoir de Sarkozy, Ségolène Royal proposait un référendum. Soutenue par Jean-Luc Mélenchon, elle avait été lâchée par la dirigeante du PS, Martine Aubry, qui avait refusé de soutenir la proposition. Il y a pire que « la gauche molle », il y a la gauche soluble dans le Capital !

 

Merci George Papandreou de rendre au peuple la parole. C’est au peuple que nous devons notre modèle social. C’est à ce peuple d’Europe qui a inventé la démocratie que nous le devons. 

 

Philippe Allard

 

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 17:43

 

Audit citoyen de la dette

 

Hier en fin de matinée, comme beaucoup d’entre vous, j’ai reçu une newsletter de l’Equipe de Ségolène Royal, joliment intitulée : « Signons l’appel pour un audit citoyen sur la dette. C’est la démocratie participative. » (voir l’ « Appel pour un audit citoyen de la dette publique » ci-dessous du Collectif national pour un audit de la dette publique ci-dessous).

Le collectif regroupe une vingtaine de syndicats, d’associations, et de collectifs, dans le but d’organiser un « débat démocratique au plan local, national et européen » sur la question de la dette des Etats.

La résorption des déficits et de la dette est essentielle, pour ne pas hypothéquer complètement l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants, Ségolène Royal l’a assez dit et répété ces derniers mois.

Mais au-delà, la première raison pour laquelle je signerai ce texte, c’est qu’il est en parfaite cohérence avec les deux premiers engagements pour la France que Ségolène Royal avait pris dans son Contrat avec la Nation :

« 1. La République nouvelle […] : un dialogue social efficace, des associations vivantes. L’intelligence des territoires sera mobilisée.

2. Pour refonder la démocratie, je m’engage à consulter la Nation chaque fois que l’intérêt supérieur du pays l’exigera. Le référendum d’initiative citoyenne sera instauré et des comités citoyens encouragés. »

 

Contrat avec la Nation Royal 2012 640x


Quand on sait qu’un des modèles pour l’audit citoyens des la dette publique est celui de l’Equateur de Correa, le « référendum d’initiative citoyenne » prend tout son sens : c’est le peuple équatorien, informé tout au long du processus, qui a tranché par ce biais sur les conclusions de l’audit.

Dans l’exemple équatorien (mais ne nous leurrons pas, dans nos ‘démocraties’ occidentales aussi, quand une partie de la population n’a plus accès à la santé ou à une éducation de qualité aujourd’hui) les besoins vitaux de la population étaient en jeu.

Deuxième raison pour laquelle je signerai cet appel, l’audit citoyen proposé, c’est donc aussi l’engagement numéro 4 pris par Ségolène Royal et en filigrane dans l’appel citoyen :

« 4. Familles, Education, Santé, Sécurité seront protégées par la Nation. »

Troisième raison pour moi d’adhérer à cet appel pour un audit citoyen de la dette, la qualité des premiers signataires, des personnalités souvent proches de nous, de nos idées, et des personnalités engagées, avec la volonté nécessaire pour piloter cet audit.

 

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Bien sûr il y a Ariane Mnouchkine, fondatrice du théâtre du Soleil, qu’on ne présente plus, il y a Stéphane Hessel, auteur du petit livre Indignez-vous !, et plus récemment d’un Appel de l’espérance avec Edgar Morin sur Mediapart qui accueille aujourd’hui l’appel à l’audit citoyen de la dette.

L’Equipe de Ségolène Royal cite aussi Etienne Balibar, philosophe français, engagé sur la Palestine, Frédéric Lordon, économiste, directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE), collaborateur du Monde Diplomatique ou la délicieuse  Susan George, militante altermondialiste, présidente d’honneur d’ATTAC (et proche à ce titre d’Esther Jeffers, autre signataire), écrivaine, auteure de Leur crise, nos solutions (2010), dont je garde un souvenir émerveillé dans une UPP de l’an dernier sur la crise de l’euro, justement.

 

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Susan George à l'UPP sur la crise de l'euro en janvier 2011 (@Frédérick Moulin)

« Si vous êtes Cargill, Bunge, ou même un investisseur, un hedge fund, vous pouvez vraiment prendre en main le marché. La preuve : en 2008, je crois en mars, il y a avait un jour où le prix du blé a augmenté de 31%. Ça n’est pas des gens qui fabriquent des cookies (Rires) qui ont fait augmenter le prix de 31% en 1 jour, donc c’est vraiment remettre en place les règlements qu’il y avait avant [aux États-Unis] et abroger cette loi qui a été passée par le Congrès [américain] en 2000 parce que, il y a eu du lobbying, du forcing et que, bon, on peut payer pour ça et on a les lois que l’on veut, hélas, aux Etats-Unis, ça marche comme ça. »

Il y a aussi les économistes atterrés, Philippe Askenazy du CNRS, Thomas Coutrot du conseil scientifique d'Attac, André Orléan du CNRS et de l'EHESS, président de l'Association Française d'Économie Politique et Henri Sterdyniak de l'OFCE pour les créateurs du Manifeste d’économistes atterrés (septembre 2010), auxquels il faut ajouter Philippe Légé.

Pourquoi atterrés ? Philippe Askenazy explique :

« Nous étions très surpris après l'effondrement de Lehman de voir qu'on en était revenu deux ans après aux mêmes modèles qui avaient conduit le système au bord de l'effondrement.

La sphère financière, sauvée par les États, imposait à nouveau des réformes structurelles, des ajustements brutaux aux populations. Toutes ces mesures ont été prises sans réflexion, sans mesurer les risques, sans remise en cause. »

 

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Rencontre avec les "économistes atterrés" organisée par Médiapart le 6 octobre dernier : au micro, Frédéric Lordon, à sa droite, Henri Sterdyniak, et deux places plus loin, Thomas Coutrot ; entre eux Julie Valentin ; au bout Benjamin Coriat et Cédric Durand

Dans Le Monde daté du 16 septembre 2010, les 4 signataires du manifeste écrivaient :

« Issus d'horizons théoriques très différents, nous avons souhaité favoriser l'expression publique des nombreux économistes qui ne se résignent pas à voir un schéma "néolibéral" réaffirmé et jugent qu'il faut changer le paradigme des politiques économiques en Europe. Nous avons rédigé un "Manifeste d'économistes atterrés".

Nous espérons que notre initiative contribuera, avec d'autres, à vivifier la réflexion sur les alternatives aux politiques actuelles, qui menacent les fondements mêmes de l'idée européenne. »

On trouve Dominique Méda également, philosophe et sociologue, qui a notamment publié en 1999 Qu’est-ce que la richesse ? , qui pointe du doigt les limite du produit intérieur brut (PIB) comme indicateur de richesse, sociale notamment, et propose une nouvelle conception de la richesse et du progrès, avec de nouveaux indicateurs de richesse.

Et puis bien d’autres encore, notamment Denis Sieffert, directeur de la publication de Politis, Pierre Khalfa, de la Fondation Copernic (et d’ATTAC), ou Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).

Quatrième raison pour moi de signer cet appel citoyen pour un audit de la dette : des réunions publiques dans toute la France sont déjà fixées : la démocratie participative est déjà en marche.

-Réunion publique à Asnière le 10 novembre 2011 avec Esther Jeffers ;

-Réunion publique à Saint-Malo le 17 novembre 2011 avec Esther Jeffers ;

-« La dette odieuse », débat public à Paris 5ème le 18 novembre 2011 avec Clémentine Autain, directrice de la revue Regards, Esther Jeffers, et un représentant de la Nef, société coopérative de finances solidaires  ;

-Débat « dette et finance » à Charleville-Mézières le 25 novembre avec Bernard Teper, animateur du Réseau d’Education Populaire ;

-Comprendre les dettes publiques, avec Jean-Marie Harribey, le jeudi 1er décembre à Orléans.

Tous les détails de ces réunions ici, rubrique "Agenda".

 

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Et enfin, cinquième et dernière raison, je signerai cet appel parce que ce mouvement citoyen, associatif et syndical, est soutenu par l’ensemble des principales forces de gauche, sauf le PS et le PRG à ce jour : Europe Ecologie-Les Verts, le NPA, le PCF, le Parti de Gauche. Et que je souhaite de toute les forces que l’ensemble de la gauche soutienne cette initiative, ou à défaut, l’ensemble des électeurs et/ou sympathisants de gauche.

Frédérick Moulin

 

Logo Mediapart


Appel pour un audit citoyen de la dette publique


Écoles, hôpitaux, hébergement d'urgence… Retraites, chômage, culture, environnement... nous vivons tous au quotidien l'austérité budgétaire et le pire est à venir. «Nous vivons au-dessus de nos moyens», telle est la rengaine que l'on nous ressasse dans les grands médias. Maintenant «il faut rembourser la dette», nous répète-t-on matin et soir. «On n’a pas le choix, il faut rassurer les marchés financiers, sauver la bonne réputation, le triple A de la France».

 

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Nous refusons ces discours culpabilisateurs. Nous ne voulons pas assister en spectateurs à la remise en cause de tout ce qui rendait encore vivables nos sociétés, en France et en Europe. Avons-nous trop dépensé pour l’école et la santé, ou bien les cadeaux fiscaux et sociaux depuis vingt ans ont-ils asséché les budgets? Cette dette a-t-elle été tout entière contractée dans l'intérêt général, ou bien peut-elle être considérée en partie comme illégitime? Qui détient ses titres et profite de l'austérité? Pourquoi les États sont-il obligés de s'endetter auprès des marchés financiers et des banques, alors que celles-ci peuvent emprunter directement et pour moins cher à la Banque centrale européenne?

 

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"Une économie plus morale", texte et dessin de Martin Vidberg, 17 juin 2011 (www.martinvidberg.com)

Nous refusons que ces questions soient évacuées ou traitées dans notre dos par les experts officiels sous influence des lobbies économiques et financiers. Nous voulons y répondre nous-mêmes dans le cadre d'un vaste débat démocratique qui décidera de notre avenir commun.

En fin de compte, ne sommes-nous plus que des jouets entre les mains des actionnaires, des spéculateurs et des créanciers, ou bien encore des citoyens, capables de délibérer ensemble de notre avenir?

Nous nous mobilisons dans nos villes, nos quartiers, nos villages, nos lieux de travail, en lançant un vaste audit citoyen de la dette publique. Nous créons au plan national et local des collectifs pour un audit citoyen, avec nos syndicats et associations, avec des experts indépendants, avec nos collègues, nos voisins et concitoyens. Nous allons prendre en main nos affaires, pour que revive la démocratie.

Premiers signataires :

Marie-Laurence Bertrand (CGT); Jean-Claude Chailley (Résistance sociale); Annick Coupé (Union syndicale Solidaires); Thomas Coutrot (Attac); Pascal Franchet (CADTM); Laurent Gathier (Union SNUI-Sud Trésor Solidaires); Bernadette Groison (FSU); Pierre Khalfa (Fondation Copernic); Jean-François Largillière (Sud BPCE); Philippe Légé (Économistes atterrés); Alain Marcu (Agir contre le Chômage!); Gus Massiah (Aitec); Franck Pupunat (Utopia); Michel Rousseau (Marches européenne); Maya Surduts (Collectif national pour les droits des femmes); Pierre Tartakowsky (Ligue des droits de l'homme); Patricia Tejas (Fédération des Finances CGT); Bernard Teper (Réseau Education Populaire); Patrick Viveret (Collectif Richesse) 

Philippe Askénazy, économiste; Geneviève Azam, économiste; Étienne Balibar, philosophe; Frédéric Boccara, économiste; Alain Caillé, sociologue; François Chesnais, économiste; Benjamin Coriat, économiste; Cédric Durand, économiste; David Flacher, économiste; Susan George, écrivain; Jean-Marie Harribey, économiste; Michel Husson, économiste; Stéphane Hessel, écrivain; Esther Jeffers, économiste; Jean-Louis Laville, sociologue; Frédéric Lordon, économiste; Marc Mangenot, économiste; Dominique Méda, sociologue; Ariane Mnouchkine, artiste; André Orléan, économiste; Dominique Plihon, économiste; Christophe Ramaux, économiste; Denis Sieffert, journaliste; Henri Sterdyniak, économiste. 

Signer l'appel :

http://www.audit-citoyen.org/ 

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