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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 12:57

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Grâce à une école publique de qualité la France a longtemps joué un rôle de premier plan dans le domaine culturel et économique.


Aujourd’hui notre système éducatif est un champ de ruines, à la traine des autres pays européens, sans parler des pays émergents qui investissent massivement dans la culture, dopés par les nouvelles technologies. La situation catastrophique de l’école ne garantit plus non seulement la transmission du savoir mais est la cause principale de la stagnation de notre société.


Or, Il est impossible d’envisager une quelconque dynamique sociale sans citoyens maitrisant les connaissances. A une époque de profondes mutations, le savoir dispensé par une éducation de qualité est le facteur incontournable d’une réussite économique.


Nous avons les moyens d’investir dans le système éducatif et culturel nous sommes riches en ressources naturelles et en matière grise. Ségolène Royal l’a bien compris qui donne la priorité absolue à l’Education et à la Culture dans son programme présidentiel.

 


Le désastre de l’école coûte infiniment plus cher que l’investissement dans une éducation rénovée qui de toute façon serait largement compensé par une économie revigorée dont la société toute entière se partagerait les bénéfices.


Aujourd’hui notre société est minée par la violence d’adolescents et de jeunes adultes à qui l’école n’a pas appris les mots pour échanger, se socialiser, travailler, remplir son rôle de citoyen. Ils sont désœuvrés, sans perspectives. L’école a failli à sa mission en n’assurant pas l’accès au savoir et à la culture de nombre de nos concitoyens, lâchant dans la société des êtres humiliés en situation d’échec, peu aptes à dynamiser une société à une époque de mutation technologique sans précédent.


Ceux qui ont trouvé un emploi sont souvent démunis pour comprendre des instructions simples dans le cadre de leur vie professionnelle comme en témoignent de nombreux dysfonctionnements qu’on explique par une succession d’incidents mais qui en réalité relèvent d’un manque de compréhension ou d’attention dûs à une scolarisation précaire. Ces actes sont trop nombreux actuellement pour être simplement fortuits. La stagnation d’un système éducatif périmé creuse un peu plus l’enlisement social où une jeunesse désemparée, en proie au chômage vit mal son présent et n’envisage pas l’avenir.

 


Les responsabilités sont multiples, contradictoires , pas toujours là où on les attend, mais aucun candidat n’a, comme Ségolène Royal, pris conscience que la rénovation de la culture et de l’éducation sont aujourd’hui l’urgence absolue pour sortir la France du déclin.


Un ministre ignorant attribue aux enfants immigrés le plongeon abyssal de l’école. Il ignore sans doute que dans des banlieues dévastées, sans école publique digne de ce nom, des parents venus d’ailleurs , moins incultes que lui, se saignent pour offrir à leurs enfants un enseignement de qualité dans des écoles privées dont certaines mettent en pratique ce que tout parent, tout citoyen souhaiterait voir fonctionner dans l’école publique : des enseignants exigeants, un environnement adulte attentif , donnant à l’élève des repères pour lui apprendre à penser par lui-même.


Ces enfants, si le déclin de la France est enrayé (et il le sera) appartiendront à l’élite républicaine, parce qu’ils auront acquis non seulement le savoir mais la conscience de la diversité des parcours et des origines.

 


Personne n’a jusqu’à présent été en mesure de promouvoir une refonte complète de l’éducation et de la culture faute d’entente entre les féodalités rivales qui paralysent ce secteur.


Lionel Jospin , homme de culture, a perdu les élections pour avoir méconnu que la violence est intrinsèquement liée à l’éducation et la culture. Le phénomène a été aggravé par le choix, pour l’Education, d’un ministre calamiteux, bouffi de certitudes et de mépris, astrologue de la science qui aurait pu inventer « il pleut toujours où c’est mouillé » titre d’un joli film oublié.


Jack Lang et Chevènement deux ministres de convictions ne redoutant pas l’obstacle, n’ont pu proposer que de timides réformes. Lorsque Jean-Pierre Chevènement a utilisé le terme affectueux de « sauvageons » pour qualifier les petits chiens fous de l’école il s’est fait huer même par des gens de son camp, militants assidus de l’école publique où ils se gardent pourtant de mettre leur progéniture, éduquée dans de prestigieux établissements sous contrat.


S’est alors substitué le terme « gamin » autrement plus injurieux pour désigner les élèves, ces citoyens en apprentissage. Ça fait gentil, ça fait peuple, c’est magique, on ferme les yeux sur les problèmes de l’école, son manquement à la fonction éducative et les ravages de la violence.

 


Depuis 1995 les ministres successifs ne cessent par des mesures répressives, des coupes de budget drastiques, de paralyser un peu plus chaque jour le levier essentiel de la société contribuant méthodiquement au déclin du pays.


Les actuels dirigeants, au pouvoir depuis cinq ans, ont été incapables de proposer des politiques qui sortent la France de la torpeur économique et de la violence. L’animal politique à la tête de l’Etat gouverne sans objectif, par manipulations successives, selon l’intensité des rumeurs. Stratège avant tout, il ne prévoit que le court terme, selon la météo sondagière qui comme chacun sait est la proie de variations aussi brusques que complètes.


On exige aujourd’hui des élus, qu’ils soient compétents, qu’ils allient expérience et savoir et obtiennent des résultats.


Ségolène Royal est une élue qui a fait ses preuves comme ministre, députée et présidente de région. Réélue grâce à ses seuls résultats qu’elle doit à sa ténacité mais aussi à sa capacité de rassembler des compétences venues d’horizons divers. Parce qu’elle est formée à l’école de la vie et de la République, qu’elle l’expérimente dans sa région, Ségolène Royal sait que seules l’éducation et la culture permettent de combattre les inégalités et d’assurer à tous les enfants vivant en France, quelle que soit leur origine, un savoir de qualité.

 


Ce n’est pas seulement l’école qui est sinistrée, c’est aussi la pratique politique, reflet d’une culture en déliquescence.


On sonde, on ne débat plus. Les idées, la réflexion semblent avoir déserté les lieux qui d’ordinaire y sont consacrés. On sonde, on ne pense pas.


On sonde l’électeur testé au scanner, inondant la presse de calculs sophistiqués , évacuant le débat politique oubliant que l’électeur ne choisit pas forcément un candidat parce qu’il est sympathique, sait hypnotiser les foules (on dit alors qu’il est bon orateur) que sa coiffure ou sa cravate lui vont bien. Faisant fi de son programme, on le sonde, on lui attribue une note, décide qu’il est favori ou a la traine, voire carrément exclu.


Il faut doper l’audimat, rendre le téléspectateur toujours plus accro à toujours plus d’infos, de scoops, croustillants si possible, sans trop se soucier de l’information véritable renvoyant un reflet totalement décalé de la réalité mais un reflet fidèle de la diffusion massive d’une culture exsangue.


Même les journaux traditionnellement fiables et bien informés se laissent emporter par la vague sondagière.


Nombre de jeunes journalistes, fils et filles de, naufragés de leur scolarité, rejetons de parents qui n’ont pas eu le temps de les élever, font leurs classes dans les media où ils sont entrés par piston.


Redevables de leur situation à des faveurs, ils cultivent la servilité tous azimuts : ils obéissent et écrivent ce qu’on leur dit d’écrire, satisfaits de cette passivité intellectuelle qui leur dicte questions et réponses, préférant le ragot à l’information qui nécessite temps et réflexion.


Ils sont l’autre face d’un système éducatif en fin de course. Issus de milieux favorisés, ils gangrènent de leur élégante inculture media journalistiques et télés. La réalité leur échappe totalement. Ils ne savent qu’imiter, qui se dit aussi « singer » un terme qui nous renvoie à des temps très lointains, d’avant l’histoire, d’avant les mots.


Ce type d’information qui atteint son niveau d’incompétence est de plus en plus concurrencé par les réseaux sociaux, où l’info, grande et petite, rapide et fiable, circule librement.


Une réflexion paresseuse assigne à la culture un supplément d’âme pour classes populaires, secteur peu rentable, secondaire, déconnecté de la vie économique, alors qu’il en est le cœur même, car aux connaissances acquises à l’école s’ajoutent les plaisirs inutiles dont ceux de la culture indispensables pour enchanter la vie.


Or dans la foulée des économies publiques les budgets culturels, subissent eux aussi des coupes drastiques.


En l’absence d’activités culturelles, d’éducation, de travail ou de moyens financiers la télévision apporte un dérivatif gratuit, disponible en permanence pour enrayer l’ennui. La télé transmet tout, le meilleur et le pire. A jet continu elle génère passivité et sentiment d’enfermement. Par l’isolement social qu’elle induit, elle favorise la déprime d’autant plus qu’une télévision populiste renvoie par ses films et reportages une vision du malheur et de la fatalité qui plombe toute ambition. Fiction ou réalité, la frontière est si peu étanche qu’on confond volontiers la représentation de la vie et la vie elle-même.

 


Si le pain et les jeux sont indispensables faisons en sorte que le pain soit bon et les jeux de qualité. Une culture vivante , génératrice d’échanges dans une économie rénovée par un mode de développement renouvelé, moins mondialiste, plus humain, donnera les moyens de développer des activités culturelles créatrices d’emploi et d’encourager les pratiques amateur dans les domaines artistique et sportif. Une pratique amateur aurait l’avantage supplémentaire de démontrer que derrière les paillettes il y a le travail, un plaisir à réhabiliter, et que sans travail il n’y a pas de démocratie.

 


Une école rénovée, une culture vivante, jettera aux oubliettes l’assistance, cette attitude compassionnelle archaïque comme dans les temps féodaux on pratiquait l’aumône. L’échange, qui responsabilise, y suppléera. Un système d’éducation adapté verrait sans doute la promotion d’une éthique de comportement, refusant naturellement les langages indécents, les images dégradantes des femmes dans l’espace public et les comportements masculins immatures et violents.

 


Empruntons au théâtre cette invitation lancée par Shakespeare à la fin du XVIe siècle : « Make your imaginary forces work » Faites travailler votre imagination, écrit-il en prélude à « Henry V ».

Faisons un rêve : que tous les partis qui aspirent à une France réconciliée avec ses principes républicains, s’appuyant sur des citoyens responsables s’unissent autour de la seule personne, qui allie aujourd’hui compétence et expérience pour promouvoir une société plus dynamique, plus intelligente, plus juste. Les rêves s’ils se nourrissent de réalité, se réalisent parfois et comme « nous sommes nous-mêmes la matière de nos rêves » faisons en sorte que celui d’une France réenchantée se réalise.

 

Claudine Stora

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 12:40

 

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Très dynamiques, les jeunes de Désirs d’avenir ont synthétisé les propositions qui sont importantes à leurs yeux, non sans raison, en un petit clip musical et très visuel. Bien sûr, chaque titre synthétique mérite d’être expliqué ensuite dans un argumentaire plus développé et plus précis. Présentation du clip…

Frédérick Moulin

 

 

 

Les Jeunes de Désirs d’Avenir présentent 10 propositions en 1 minute :

1. Création d’une banque publique d’investissements permettant aux PME/TPE d’investir facilement dans la relance,

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2. Principe ‘donnant-donnant’ et fin de l’assistanat. Toutes les entreprises qui recevront des aides de l’Etat devront embaucher des jeunes,

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3. Mutation écologique de l’industrie et 4. Développement des énergies renouvelables,

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5. Interdiction des licenciements [économiques] quand l’entreprise réalise des bénéfices,

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6. Grand plan de co-développement entre les régions françaises et l’Afrique,

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7. Retraites : rétablissement de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans,

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8. Ouverture du mariage aux couples homosexuels,

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9. Bouclier logement : les loyers ne pourront plus dépasser 20% des revenus du ménage,

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10. VIe République : démocratie participative et non-cumul des mandats.

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 16:04

 

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Une courte réplique de Ségolène Royal lors d’Elysée 2012 vendredi soir, passée presque inaperçue, a touché en plein dans le 1000.

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Pourtant Havas Interactive souligne : « Les intentions de vote constituent un rapport de force à un moment donné. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant prédictives du résultats du scrutin. », en page 2 de son enquête publiée samedi 10 juin 2011 pour le compte de Marianne.


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Un avertissement qu’Elysée 2012 a sciemment ignoré. Léa Salamé s’est contentée d’employer le conditionnel pour François Hollande et Martine Aubry (Harris Interactive indique au 10 juin candidat PS/Nicolas Sarkozy : François Hollande 27%-23% et Martine Aubry 25%-24%)), mais a bel et bien employé le présent pour Ségolène Royal (17%-26%) : « Et puis alors vous, il passe devant et largement selon le dernier sondage. ».


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Mais les scenarii au second tour contre Nicolas Sarkozy ont été occultés : François Hollande (60%-40%), Martine Aubry (58%-42%) et Ségolène Royal (51%-49%).

Intérieurement, on sourit devant les scores « prévus » le 10 juin pour les deux premiers : 60% et 58% face au très expérimenté Nicolas Sarkozy !

Rappelons en toute humilité les résultats du second tour pour François Mitterrand en 1981 (51,76%), en 1988 (54,02%), pour Jacques Chirac en 1995 (52,64%) et pour Nicolas Sarkozy en 2007 (53,06%)…

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Et même s’il y aurait beaucoup à dire, on en restera là, on ne s’étendra pas sur l’access panel, ni sur la méthode des quotas avec dans les critères l’aujourd’hui très représentatif  « vote au 1er tour de l’élection présidentielle de 2007 »


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Dimanche + / Ségolène Royal ci-dessus : "Mais bien sûr… bien sûr… mais je pense qu’il faut respecter aussi les échéances démocratiques" ; Dimanche + / Ségolène Royal première photo : "J’observe déjà que je suis totalement absente de ce sondage ! (Rires)

Aujourd’hui, sur Canal+, dans Dimanche+, Anne-Sophie Lapix, qui recevait Ségolène Royal, nous balance le sondage Ifop du jour, et nous parle des ‘résultats’ qu’obtiendraient François Hollande et Martine Aubry face à Nicolas Sarkozy, mais n’a même pas la décence de nommer Ségolène Royal ou de faire une remarque sur son absence des résultats analysés ! Remarque d’emblée de Ségolène Royal, avant de répondre à la question de Lapix : « J’observe déjà que je suis totalement absente de ce sondage ! (Rires) »

Réponse hallucinante de Lapix : « Y peuvent pas faire tous les candidats non plus, ils ont pris les deux, les deux qui sont en haut des sondages, c’est ça. »

Ségolène Royal de répondre en rigolant :

« Mais bien sûr… bien sûr… mais je pense qu’il faut respecter aussi les échéances démocratiques. Vous savez, le peuple français est un peuple volontiers frondeur, et en tout cas on n’a jamais vu le peuple français obtempérer aux injonctions des sondages ou du milieu médiatique. […] C’est totalement illogique, pourquoi ? Parce qu’avant, je le répète, il y a la primaire, donc il y a un moment démocratique très important, et les sondages se sont toujours trompés un an avant l’échéance. »

Face à cette petite musique des sondages, Ségolène Royal a rappelé 2 éléments essentiels sur i>TELE qui invalident les analyses des sondeurs et des médias à partir des sondages qu’ils ont commandé :

« Ceux qui vont décider de la primaire, eux-mêmes ne le savent pas encore. Donc il faut respecter l’électorat de la primaire. »


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Elysée 2012 - Ségolène Royal : "Ceux qui vont décider de la primaire, eux-mêmes ne le savent pas encore. Donc il faut respecter l’électorat de la primaire"

« Ce qui est important, c’est qui va sortir de l’élection primaire, puisque de toute façon la dynamique électorale, elle sera derrière celle ou celui qui sera désigné par les électeurs, et c’est ça qui compte aujourd’hui. »

Et sur ce dernier point, Ségolène Royal a rappelé que les Français allaient « comparer », « et ensuite ils vont choisir »  « des tempéraments », « des expériences », « des bilans aussi dans le cadre de l’exercice des responsabilités que nous avons eues », « des priorités politiques », « des forces de combat politique et des forces de conviction ».

Et que, sur tous ces sujets, la meilleure – ou le meilleur – gagne !

Frédérick Moulin

-oOo-

Elysée 2012 - transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Léa Salamé : « et plus vous serez convaincante », dites-vous. Alors, les sondages, si on les croit, il y a encore un sondage qui est sorti aujourd’hui, on va le voir. Eh bien, selon le sondage Harris Interactive, Nicolas Sarkozy serait largement devancé au premier tour par François Hollande et par Martine Aubry, ça se sont les scores dans le cas de François Hollande.


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Même par Martine Aubry, même si l’écart se resserre avec Martine Aubry.


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Et puis alors vous, il passe devant et largement selon le dernier sondage. Réaction.


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Ségolène Royal : je pense que le commentaire des sondages n’est pas intéressant, parce que ceux qui vont décider de la primaire, eux-mêmes ne le savent pas encore. Donc il faut respecter l’électorat de la primaire.

Vous n’avez pas montré le second tour, cela dit, où tous les trois candidats que vous avez cités [Léa Salamé : « C’est vrai. »] battent Nicolas Sarkozy, moi y compris.


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Elysée 2012 - Léa Salamé : "C’est vrai"

Léa Salamé : c’est vrai.

Ségolène Royal : donc vous voyez, ce qui est important, c’est qui va sortir de l’élection primaire, puisque de toute façon la dynamique électorale, elle sera derrière celle ou celui qui sera désigné par les électeurs, et c’est ça qui compte aujourd’hui.


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Ségolène Royal : "Donc vous voyez, ce qui est important, c’est qui va sortir de l’élection primaire, puisque de toute façon la dynamique électorale, elle sera derrière celle ou celui qui sera désigné par les électeurs, et c’est ça qui compte aujourd’hui"

Et je crois que les Français vont être très attentifs à ce débat, ils vont nous écouter, ils vont nous comparer, ils vont comparer des tempéraments, ils vont comparer des expériences, ils vont comparer des bilans aussi dans le cadre de l’exercice des responsabilités que nous avons eues les uns et les autres. Ils vont comparer des priorités politiques, ils vont comparer des forces de combat politique et des forces de conviction, comme je le disais à l’instant. Et ensuite ils vont choisir.

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 02:15

 

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Ségolène Royal était en déplacement à Pau hier, où elle a rendu visite au CIAPA (Comité d’information et d’action en faveur des personnes âgées), aux bénévoles qui s’occupent de personnes âgées dépendantes ; puis à une maison d’accueil en milieu rural.


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Ségolène Royal et Georges Labazée, nouveau président PS du Conseil général, rendent visite à une maison de retraite - une maison d'accueil - en milieu rural, près de Pau (@afp)

Après un déjeuner, elle est intervenue à la réunion publique de la force citoyenne sur le thème « Quel avenir pour notre santé ? ».


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Martine Lignières-Cassou a ouvert la réunion

Martine Lignières-Cassou, députée-maire de Pau et présidente de la communauté d’agglomération de Pau-Pyrénées, a ouvert la réunion. Plus tôt, elle avait accueilli et reçu Ségolène Royal ; tout comme le tout nouveau président socialiste du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques – qui vient de basculer à gauche en mars – Georges Labazée.


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Lors de son intervention, Ségolène Royal a lancé cet appel aux 300 personnes qui, selon la presse, assistaient à la réunion, après avoir rappelé : « J'ai instauré le congé paternité. » en 2002, lorsqu'elle était ministre de la Famille :

« Eh bien je vous invite à faire une bonne action, nous allons donner un congé de paternité de 5 ans à Nicolas Sarkozy. »

Elle est également revenue sur son face-à-face avec Nicolas Sarkozy devant une salle de militants UMP à La Rochefoucauld, en Charente, lors du déplacement présidentiel en Poitou-Charentes auprès des éleveurs qui souffrent de la sécheresse, et a fait beaucoup rire les Palois, qui ont hué la remise en cause par le président de la République des aides régionales décidées par Ségolène Royal, et applaudi cette dernière (voir son intervention et la vidéo plus bas).


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Interrogée par France 3 Aquitaine à la sortie de la réunion, elle a déclaré :

« Qui ne change pas en 5 ans ? Je me suis aguerrie, j’ai énormément travaillé à la tête de ma Région pour montrer qu’un autre modèle était possible, qu’on pouvait faire plein de choses pour sortir la France du fossé dans lequel elle est aujourd’hui, j’ai parcouru tout le territoire national, j’ai fait les université populaires avec tous les experts de tous les sujets, j’ai énormément travaillé. »


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Une Paloise venue assister à la réunion a souligné :

« Pour moi, c’est la meilleure candidate, pour moi c’est une candidate qui dit toujours ce que je voudrais dire moi-même si je pouvais m’exprimer. »

La voix des sans-voix, c’est exactement ce que Ségolène Royal veut être, et elle l’est, la preuve. La politique par la preuve.

Frédérick Moulin

 

 

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Nicolas Sarkozy a quand même eu l’audace à deux reprises de dire que les aides de la Région étaient illégales (Huées), et à deux reprises, il a dit : « Mais certaines collectivités locales donnent des aides mais méfiez-vous, vous allez être obligée de les rembourser dans quelques mois. ». C’est-à-dire que comme lui n’apportait pas les aides d’urgence, il a cherché à décrédibiliser l’action que je menais à la tête de la Région.

Donc, dans ce contexte, il y avait 1 000 personnes de l’UMP, à un moment, la table ronde se termine, le président de la République n’annonce rien, si ce n’est « Je vais parler au président de la SNCF pour qu’il transporte les fourrages gratuitement. ».

Et d’ailleurs cela me permet ici devant vous, de remercier les agriculteurs du Béarn, qui viennent d’envoyer du fourrage dans ma Région  (Applaudissements) dans le département des Deux-Sèvres. Exactement, ils viennent d’envoyer 100 tonnes de paille, donc je les en remercie vraiment chaleureusement, parce que cette solidarité entre paysans, eh bien ça me permet de surmonter l’inaction à la tête de l’Etat et au ministère de l’Agriculture, et je voudrais dire à David Habib [député-maire socialiste de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), président de la communauté de communes de Lacq, NdlR], le remercier, parce que c’est lui qui a facilité ce transport, et ce transfert de ressources pour les éleveurs de ma Région qui souffrent terriblement. (Applaudissements)


SA

 

Donc ensuite question suivante, parce que toutes les questions étaient préparées d’avance, il avait ses petites réponses à chaque fois, un agriculteur dit : « Mais est-ce qu’on pourrait pas faire des retenues d’eau ? ». Alors le président de la République répond : « Oui, nous allons faire des retenues collinaires. ». J’entends derrière moi des agriculteurs qui se disent : « Collinaires ? Des retenues collinaires ? Il n’y a pas de colline en Poitou-Charentes. Où va-t-on faire des retenues collinaires ? » (Rires), c’était quand même la grande surprise.

Et après, il me donne la parole, à l’improviste, il n’a même pas la correction en arrivant de dire : « Madame la présidente, je vous donnerai la parole, préparez quelque chose. ». Non.

Il pense me piéger (Rires) en me donnant la parole à l’improviste : « Madame Royal, euh… », faisant semblant de me chercher (Rires), « Madame, Madame, Madame Royal, est-ce que vous voulez prendre la parole ? », je dis oui, je le vois là légèrement déstabilisé, je dis oui, j’aimerais bien prendre la parole.


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"Il pense me piéger (Rires) en me donnant la parole à l’improviste : « Madame Royal, euh… », faisant semblant de me chercher (Rires)..."

Sifflements dans la salle. « Chhhhhhhhht ! On respecte Madame Royal. » (Rires) « Parce que, n’est-ce pas Madame Royal », il ne peut pas s’empêcher de sortir une petite vilénie, « n’est-ce pas Madame Royal, parce que si vous étiez à ma place, bien sûr, vous auriez » - il me donne en plus une leçon de tolérance ! (Rires redoublés) – « parce que, bien sûr, si vous étiez à ma place vous m’auriez, avec la tolérance que l’on vous connaît, vous m’auriez bien évidemment passé la parole. ».

Le président de la République, qui vient dans la Région que je préside, qui ne m’invite pas, donc qui fait preuve quand même d’un sectarisme invraisemblable, qui vient me donner devant tout le monde une leçon de tolérance, ça valait quand même son pesant de cacahouètes ! (Rires)

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 12:25

 

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« J’y vois plutôt, Ségolène Royal, un retour à une vérité révolutionnaire. », conclut Claude Askolovitch s’adressant à la vice-présidente de l’Internationale socialiste dans son éditorial de l’émission Elysée 2012 d’hier soir, sur i>TELE, animée par Michel Dumoret et Léa Salamé.

Un hommage à l’action de Ségolène Royal pour trouver des solutions aux problèmes des paysans français et pour apporter avec diligence des aides d’urgence aux éleveurs de sa Région touchés par la sécheresse.

Un petit point d’histoire. Le chant révolutionnaire de L’Internationale, écrit en 1871, en pleine répression de la Commune de Paris, ne s’adressait pas uniquement au monde ouvrier, il s’adressait aussi au monde paysan – le monde rural représentait encore 70% de la population française, comme nous le rappelle Claude Askolovitch avec les deux premières lignes du dernier couplet de l’édition imprimée en 1887, celle conservée jusqu’à nos jours :

Ouvriers, Paysans, nous sommes

Le grand parti des travailleurs ;

La terre n’appartient qu’aux hommes,

L'oisif ira loger ailleurs.

Combien de nos chairs se repaissent !

Mais si les corbeaux, les vautours,

Un de ces matins disparaissent,

Le soleil brillera toujours !

 

La version manuscrite plus ancienne qui existe, finalement publiée en 1890, est encore plus explicite dans ses deux derniers couplets quant au monde rural :

Ouvriers, Paysans, nous sommes


Le grand parti des travailleurs.

La terre n’appartient qu’aux hommes.


L'oisif ira loger ailleurs.


C'est de nos chairs qu'ils se repaissent !

Si les corbeaux si les vautours


Un de ces matins disparaissent...

La terre tournera toujours.

 

Qu'enfin le passé s'engloutisse !


Qu'un genre humain transfiguré

Sous le ciel clair de la Justice

Murisse avec l'épi doré !

Ne crains plus les nids de chenilles

Qui gâtaient l'arbre et ses produits.

Travail, étends sur nos familles

Tes rameaux tout rouges de fruits.

 

Frédérick Moulin

 

Editorial de Claude Askolovitch et réactions de 8 min. 15 à 11 min. - "Élysée 2012" par segolene-royal

 


Editorial de Claude Askolovitch (8'15''-11'00'') – transcription MEAG avec SR / F.M.


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Vous vous souvenez, Ségolène Royal, quand la terre était rouge, et on chantait l’Internationale pour toutes ses paroles : « Ouvriers, paysans, nous sommes // Le grand parti des travailleurs » ? Mon Dieu, hein, les ouvriers, on sait ce qu’il en est, oscillent entre le désespoir, l’abstention, et Marine Le Pen.


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Quant aux paysans, ce serait pire, en transhumance entre Nicolas Sarkozy et l’héritière du Front national, et puis les paysans, ça fait si longtemps qu’on les voit à droite qu’on a oublié cette histoire de révolution.


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"les jacqueries, les révoltes paysannes de l’Ancien Régime"

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"cette grande peur des nobles juste avant la nuit du 4 août"

Et pourtant, elle a existé, hein : les jacqueries, les révoltes paysannes de l’Ancien Régime, et puis cette grande peur des nobles juste avant la nuit du 4 août, et puis, mon Dieu, en Union Soviétique, ce gouvernement du peuple qui rendait la terre aux paysans, aux kolkhoziens, et puis en Israël, ce socialisme des kibboutzim, et puis en Amérique latine, la révolte des paysans andins avec Hugo Blanco.


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"en Union Soviétique, ce gouvernement du peuple qui rendait la terre aux paysans, aux kolkhoziens"

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"en Israël, ce socialisme des kibboutzim"

En France, ça non, ça n’existait plus. Et malgré le souvenir des viticulteurs et des braves soldats du XVIIème, il ne restait plus que le bon José Bové pour se rappeler que la terre avait brûlé.


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"En France, il ne restait plus que le bon José Bové pour se rappeler que la terre avait brûlé"

Et c’est là que vous, Ségolène Royal, êtes différente et intéressante, pas parce que vous vous êtes « tapée l’incruste », comme disent nos enfants, dans un débat organisé pour Nicolas Sarkozy, non, mais parce que vous parlez de sujets agricoles avec la compétence et la conviction d’une femme qui connaît ces sujets, et entendre une leader de la gauche, qui veut diriger l’Etat, parler des pailles et parler du fourrage, et en parler justement, eh bien, c’est une différence notable.

Or on sent parfois chez vous, Ségolène Royal, et d’aucuns vous le reprochent, un certain conservatisme désuet, paraît-il, qui s’incarnerait dans ce retour à la terre, j’y vois plutôt, Ségolène Royal, un retour à une vérité révolutionnaire.

-oOo-

Michel Dumoret : « révolutionnaire », dit Claude Askolovitch.

Ségolène Royal : formidable ! (Rire joyeux)

Léa Salamé : « la terre rouge ».

Ségolène Royal : c’est une très belle chronique. Vous savez, l’exercice d’un pouvoir, c’est quoi ? C’est à la fois être conscient de ce qu’il faut conserver, de nos racines, de nos identités, donc de ce qu’il faut garder, pour pouvoir justement accompagner un peuple vers le changement. Et plus on est au clair sur ce qui fait notre identité commune, et la réalité de la France rurale, même si elle a reculé, elle est quand même bien là. Ecoutez, on ne peut pas d’un côté faire inscrire au patrimoine mondial de l’UNESCO la cuisine française, et de l’autre laisser disparaître toute la filière lait, toute la filière viande. Et c’est vrai qu’étant à la tête de la Région Poitou-Charentes, avec les AOC beurre, avec les AOC fromage, j’ai moi-même travaillé à l’AOC du chabichou du Poitou, on a beaucoup ri à l’époque.

Michel Dumoret : on a beaucoup glosé, oui, là-dessus.

Ségolène Royal : eh bien vous voyez derrière, c’étaient quand même des milliers d’emplois ruraux, qui maintiennent aussi l’équilibre des paysages, l’équilibre des territoires, la beauté des sites, la beauté des lieux, donc c’est très lié aussi à l’identité urbaine, les villes ne seraient pas ce qu’elles sont si nos campagnes n’étaient pas vivante, donc c’est vraiment… ils peuvent disparaître aujourd’hui les paysans.

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 08:03

5814523148_c4bd0d25d5_z.jpgSégolène Royal a toujours mis l’éducation au coeur de son projet politique : « L’école est en quelque sorte la matrice de toute société » écrit-elle dans son livre Si la gauche veut des idées (p. 157)[1]. Ses multiples visites ces derniers mois dans les écoles françaises en lutte contre les suppressions de postes témoignent de cet engagement constant ; tout comme l’université populaire participative qu’elle organisait le 15 janvier 2011 au théâtre du Soleil à l’invitation d’Ariane Mnouchkine, ou sa visite d’une école lors de son récent voyage en Finlande, ou encore le texte intitulé « Rationalisation des moyens ou déraison éducative ? L’école comme moteur de la relance » publié sur son blog, le 27 mai dernier. Comme toujours, son engagement se joue à égalité sur le terrain des luttes concrètes et sur celui des idées et du projet.

 

« L’école c’est le creuset, le grand dessein de la République » (Discours de Ségolène Royal, le 8 juin 2011)

 

On ne peut pas penser l’école sans la société où elle s’insère, et il ne peut y avoir de projet éducatif sans une vision partagée de la société où nous voulons vivre, et où nous voulons que vivent les générations à venir. Bref il ne peut y avoir de projet éducatif sans projet politique structuré autour d’objectifs clairement définis et proposés aux Français. Ségolène Royal place le rétablissement des conditions de la justice sociale au cœur de son projet pour 2012. Comme elle le disait dans la récente émission « Dimanche soir politique » du 5 juin, elle veut être « une présidente équitable, et donc efficace ». Elle sait, et elle l’a répété, qu’une société où les inégalités s’accroissent est une société moins performante sur le plan économique et, inversement, que les pays qui investissent le plus dans l’école maternelle et primaire ont la meilleure réussite économique. On voit là encore que tout se tient.

 

Or, les rapports PISA successifs et le dernier rapport de la Cour des comptes révèlent que les inégalités scolaires n’ont cessé de s’accroître, et que le système scolaire français n’offre plus un service public de l’éducation digne d’une démocratie moderne. En fait, il est clair que ce creusement des inégalités à l’école, des chances de réussite selon que l’on est né dans un milieu favorisé ou pas, dans tel ou tel quartier, telle ou telle zone rurale ou périurbaine, contribuent à miner les fondements de la démocratie et de la République.

 

C’est pourquoi, pour compenser ces écarts de « capital social et culturel », et allant au-delà du projet socialiste sur cette question, Ségolène Royal préconise la scolarisation dès deux ans, la réduction des effectifs  par classe à 17 élèves et la présence d’un second adulte dans la classe quand c’est nécessaire. Cette dernière mesure a été expérimentée dans d’autres pays et a démontré son efficacité. Par ailleurs, elle milite depuis longtemps pour le renforcement du dialogue avec les parents d’élèves, pour l’aide aux parents élevant seuls leurs enfants (en grande majorité des femmes), et la création d’une école des parents dans les quartiers les plus défavorisés.

 

Redonner au métier d’enseignant tout son sens au service de la Nation et de la République

 

Il faut parallèlement que la Nation redonne aux enseignants les possibilités de faire face à la tâche difficile qui leur est confiée et leur redonne confiance dans le sens de leur engagement. Pour cela, il faut leur offrir une formation digne de ce nom, qui allie savoir disciplinaire et savoir y faire dans la classe.

 

Comme l’a fait remarquer à plusieurs reprises Ségolène Royal : « comment le métier d’enseignant pourrait-il être le seul métier qui ne s’apprend pas ? » En sacrifiant l’année de stage, le gouvernement actuel a envoyé un signal très négatif aux étudiants qui se sont massivement détournés des concours d’enseignement. Ségolène Royal sait que la question des moyens se pose et, que suite aux suppressions massives des gouvernements de droite au cours des dix dernières années, il faudra rétablir, là où il le faut, des postes d’enseignants, de surveillants, d’infirmières scolaires, de psychologues, d’enseignants spécialisés dans Réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté (RASED) ; mais elle sait aussi que l’accroissement des moyens humains et matériels ne résoudra pas tout, et elle ne manque pas de rappeler, que dans ce domaine comme dans d’autres, un euro dépensé doit être un euro utile. 

 

Il s’agit aussi de s’inspirer des expériences éducatives qui marchent ici ou ailleurs, et de laisser la place à l’imagination pédagogique. Elle a pu constater comment la Finlande, par une transformation en profondeur et au long cours de son  système éducatif, impliquant un dialogue constant avec tous ses acteurs, avait pu se hisser aux premiers rangs des nations pour la réussite scolaire de ses élèves.

 

« Mon projet présidentiel remettre l’école au cœur de tout, car c’est là que nous reconstruirons nos valeurs, l’éthique, notre volonté de vivre ensemble »[2]

 

Ségolène Royal est une des responsables politiques français qui connaît le mieux la question scolaire et éducative, sous tous ses aspects et dans toute sa complexité. Son engagement sur cette question ne s’est jamais démenti depuis qu’elle fut ministre de l’Enseignement scolaire (1997-2000) puis ministre de la Famille et de l’Enfance (2000-2001). Son approche concrète des problèmes, sa capacité à être à l’écoute de tous les acteurs concernés dans la perspective de la démocratie participative, sa conviction que c’est par l’école que nous pourrons revivifier la devise de la République et redonner aux Français confiance en l’avenir et en leurs capacités d’innovation et de création, en font la candidate la plus à même de relever ce difficile défi de l’éducation.

 

Bruno



[1] Si la gauche veut des idées, Grasset, Paris, 2008.

[2] Lors du discours de Ségolène Royal à l’Université populaire participative sur la France et la République, avec J.-P. Chevènement, le 8 juin 2011 à Paris.

 

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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 15:47

 

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(@Razak)

Ségolène Royal et Jean-Pierre Chevènement étaient les deux intervenants de l'UPP sur la France et la République jeudi 9 juin ; la salle des fêtes de la Mairie du IVème  arrondissement de Paris était pleine à craquer, 500 à 600 personnes étaient venues entendre Jean-Pierre Chevènement parler de la France et de son livre, La France est-elle finie ?, qui s’est exprimé pendant plus de trois quarts d’heures, puis pour écouter le "Grand discours sur la France, la République et l’Europe" de Ségolène Royal, qui a duré près d’une demi-heure et a été très appalaudi.

Comme le soulignait très justement Philippe Allard dans un article hier soir sur ce blog, le discours de Ségolène Royal s’est articulé en trois grandes parties, après une introduction sur les UPP et la démocratie participative :

- défendre puissamment le pilier des valeurs de la République et le pilier des valeurs de la science et de la connaissance ;

- inventer un autre mode de développement plus économe en énergie et avec plus de justice donc plus d’efficacité ;

- et s’investir dans le changement de l’Europe et réconcilier l’histoire de France avec le rêve d’une Europe au service des peuples.

Et Ségolène Royal de conclure, ce que l’on peut résumer par trois bribes de phrases mises bout à bout : « Renouer avec la victoire de la gauche en 2012 » : « tout cela n’est pas fatal » ; « ce défi, avec vous, je le relèverai ».

Et de terminer par ces mots forts :

« Les Français ont droit à la sécurité, les Français ont droit à la sécurité globale. Il y a eu tant de campagnes électorales conduites par la droite sur ce sujet-là ! Aujourd’hui, c’est l’échec, c’est un échec lamentable. Eh bien ce défi, avec vous, je le relèverai également, parce que moi, je crois à l’ordre juste, les Français également, et nous le construirons avec eux ! »

Pour consulter l'album des photos de l'UPP sur Flickr, cliquez ici.

Frédérick Moulin

 

S. Royal : discours sur la France et la République par segolene-royal

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Merci, merci Jean-Pierre pour ton intervention, les réponses, comme tu le vois, dans une Université Populaire sont entièrement libres, les questions ne sont pas organisées à l’avance, et nous tenons à protéger justement ce lieu démocratique, ouvert à tous, quel que soit son cheminement, son itinéraire, son niveau de diplôme, et cette liberté, une fois de plus, nous a été démontrée ce soir, et merci parce que tu es un homme politique aussi citoyen, et tu comprends parfaitement l’importance de maintenir la liberté de ces échanges avec toutes celles et ceux qui viennent ici auxquels nous voulons, par ces universités participatives, donner le meilleur de la matière grise, de l’intelligence, encourager à réfléchir.

C’est la traduction aussi de l’idée que je me fais d’une nouvelle gouvernance politique, c’est donner aux citoyens les armes pour comprendre, les arguments pour comprendre, le outils ensuite pour choisir et pour peser sur son propre destin. Il y a un moment où les Français, je crois, en ont assez de subir tous les jours des décisions dont ils ne comprennent même plus le sens, on ne sait pas où la France va.

Eh bien il est très important de rappeler ici la conception d’une politique démocratique, la conception d’une démocratie participative, c’est d’avoir toujours l’exigence de la qualité du débat intellectuel, et une fois de plus, cette université populaire le démontre, et grâce à ta présence, Jean-Pierre, ce soir.

Défendre puissamment le pilier des valeurs de la République

et le pilier des valeurs de la science et de la connaissance

Alors tu as dit beaucoup de choses dans lesquelles bien sûr je me retrouve. D’abord la défense des symboles de la République : en effet, comment accepter de laisser au Front national, et notre drapeau, et notre hymne national, et la défense de la nation, et le patriotisme ? (Applaudissements)

Nous avons d’ailleurs su souvent converger. Il y aurait tellement de choses à refaire, d’ailleurs, sur la question de l’éducation civique et de l‘éducation citoyenne à l’école. Parce que tout se tient si l’on veut refonder les valeurs républicaines, sortir la France de l’ornière dans laquelle elle est aujourd’hui, défendre notre idée de nation : en effet, tout commence par l’école.

Et on le sait ici, puisque c’est aussi une de mes convictions fortes, et que tu a rappelée tout à l’heure : tout commence par l’école parce que c’est le creuset, c’est le grand dessein de la République, et je le dis souvent, je le redis ici, mon projet présidentiel remettra l’école au cœur de tout, et en avant de tout parce que c’est là que nous reconstruirons les valeurs, que nous reconstruirons l’éthique, que nous reconstruirons la volonté de vivre ensemble. (Applaudissements)


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(@Razak)

Tu as articulé, et je retiens cette idée, c’est vrai souvent que l’on met au second plan par rapport aux valeurs de la République, les valeurs de la science et de la connaissance. Et toi qui avait lancé les états généraux de la recherche en arrivant au ministère de la Recherche, je crois qu’aujourd’hui la France aurait bien besoin de relancer ce type de démarche, parce qu’on voit cette mutation technologique, on voit cette mutation dans la croissance verte, on voit l’émergence de la matière grise dans les pays émergents précisément, on voit la Chine, l’Inde, le Brésil et toute l’Amérique latine investir puissamment dans l’enseignement, et dans l’enseignement supérieur.

Et parallèlement, on voit notre système éducatif et notre système d’enseignement supérieur rétrograder dans les classements internationaux. Et moi je dis que là-dessus, il n’y a pas de fatalité.

Et en effet, défendre aussi puissamment le pilier des valeurs de la République et le pilier des valeurs de la science et de la connaissance, c’est comme cela aussi que nous réussirons à faire en sorte que la France prenne le tournant des nouvelles technologies et des nouvelles façons de produire, de consommer, de se déplacer, de protéger les ressources naturelles, d’inventer un autre mode de développement plus économe en énergie, et donc qui permet aussi le développement des pays les plus pauvres de la planète.

Inventer un autre mode de développement plus économe en énergie

et avec plus de justice donc plus d’efficacité

C’est parce que nous réussirons à remettre en cause nos propres modèles de gaspillage énergétique que nous réussirons aussi à donner aux pays les plus pauvres qui disposent, allez, disons-le quand même, massivement, puisque ce sont les plus chauds, de l’énergie solaire, l’énergie de la paix.

Pourquoi l’énergie de la paix ? Parce que l’on sait qu’aujourd’hui les principales menaces qui pèsent sur l’équilibre du globe, ce sont les déplacements massifs de population dus au réchauffement planétaire et à la désertification d’un certain nombre de pays. Comment accepter cette violence ? Comment accepter de fermer les yeux sur ces déplacements massifs de population qui, demain, pèseront sur nos pays ?

Et donc si nous continuons à fermer les yeux sur le réchauffement planétaire, si nous continuons à fermer les yeux sur les conflits autour de la maîtrise des ressources naturelles et de la ressource en eau, si nous continuons à laisser la situation sur les matières premières et sur les matières alimentaires, ce qui ne s’était jamais vu dans l’histoire du monde, (Applaudissements) jamais aucune civilisation n’a accepté la spéculation sur les produits alimentaires, jamais, c’est la première fois que l’on voit de tels comportements prédateurs, c’est la première fois qu’on voit une telle inertie par rapport à ce qui est en train de se passer au niveau planétaire, quand tant de personne s’enrichissent, alors que tant de personnes n’ont pas accès au minimum vital.


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(@Razak)

Et même ici, en France, l’exemple il est flagrant, quand je demande au président de la République, qui se déplace d’ailleurs demain dans ma Région, pour venir voir les éleveurs en difficulté, alors que ça fait des mois que je tire la sonnette d’alarme. Eh bien qu’il vienne donc voir, et s’il en repart en prenant la décision opérationnelle que je lui réclame de réquisitionner les céréales destinées à l’exportation, parce que sur le marché mondial il y a de la spéculation, et que ça rapporte plus d’exporter les céréales que de les vendre à nos éleveurs pour qu’ils puissent nourrir leur troupeau, (Applaudissements) est-ce que c’est juste ça ? Non, ce n’est pas juste.

Ce que je veux dire par là, c’est qu’il y a des solutions, pour peu qu’on en ait la volonté politique. Et vous observerez d’ailleurs que pour chacune de ces solutions, il y a un principe fondateur commun à toutes ces propositions, c’est qu’un peu plus de justice donne un peu plus d’efficacité. Et donc la question d’une juste répartition des revenus et des ressources, elle est au cœur de l’ensemble de toutes nos problématiques.

S’investir dans le changement de l’Europe et réconcilier l’histoire de France

avec le rêve d’une Europe au service des peuples

Et enfin, Jean-Pierre tu as abordé, et tu as fait un constat sévère sur l’Europe. Et ce constat sévère, il est nécessaire. Et ça nous pousse à réfléchir encore davantage, et à sortir des discours lénifiants sur l’Europe. Et ça me fait dire aussi qu’il faudra beaucoup, beaucoup d’énergie et de volonté politique en 2012 pour la changer, cette Europe, beaucoup de volonté pour la transformer. Parce que c’est un travail très ingrat, finalement, de s’investir dans le changement de l’Europe. C’est un travail très long, parfois compliqué, et souvent, du coup, eh bien ce chantier est laissé de côté, parce qu’il n’est peut-être pas politiquement rentable.

Eh bien moi je voudrais une nouvelle fois ici vous redire mes convictions européennes profondes, et en écoutant Jean-Pierre Chevènement j’ai envie de vous dire ce soir que je veux être celle qui va réconcilier l’histoire de France avec le rêve d’une Europe au service des peuples. Voilà. (Applaudissements)


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Jean-Pierre Chevènement pendant son intervention (@Razak)

Oui, oui, réconcilier l’histoire de France avec le rêve d’une Europe au service des peuples, il en faudra des convictions, il en faudra de l’imagination, il faudra aussi savoir où l’on va, et le définir assez vite pour que les citoyens s’engagent dans cette nouvelle Europe, et dans ses transformations, parce qu’il y a un gros doute, quand même. Ils la subissent, nous la subissons, cette Europe, et même le concept est devenu presque négatif. C’est dire tout ce qu’il faudra rattraper.

Il faudra aussi avoir le courage de changer, à partir d’une idée toute simple d’ailleurs, d’une évidente vérité, c’est que nous sommes plus forts, à plusieurs, que tous seuls, et que ceux qui nous font croire à l’extrême droite que le destin de la France peut se déconnecter du destin de l’Europe nous mentent, nous mentent et c’est même dangereux.

En revanche, l’idée que nous devons farouchement défendre, l’idée de nation, articulée avec l’idée d’Europe, que j’ai appelée les Etats-Unis d’Europe, c’est-à-dire une fédération d’Etats-nations où nous avançons quand nous pouvons, pas forcément tous à 27, comme vient de le dire Jean-Pierre, mais à géométrie variable, avancer dès qu’on le peut, dans le partenariat avec l’Euro-Méditerranée, dans le partenariat avec l’Afrique, tellement indispensable, je le redis ici, une partie de notre avenir est dans ce partenariat avec l’Afrique de l’autre côté de la Méditerranée, et que nous avons là aussi des potentiels considérables à faire surgir pour assurer nos destins communs.

Et nous devons nous battre, et inventer une nouvelle façon de vivre à 27, dans un continent fort, prospère et dynamique. Nous devrons nous arracher aux disputes stériles, en France, et entre pays Européens, car nous n’avons plus le luxe de nous perdre en interrogations métaphysiques.

Alors bien sur, la crise nous révèle les errements du passé, les dangers d’une Europe bâtie sur les sables d’une déréglementation, d’une libéralisation ouverte aux vents de la concurrence généralisée. Il nous faudra refuser une Europe asservie, une Europe, comme aujourd’hui, qui est pieds et poings liés. Nous voulons une Europe libre, une Europe qui décide, ici et maintenant, dans le respect, et pour le seul intérêt des nations qui la composent, et des citoyens qui habitent ces nations.

Alors comment faire ? D’abord, première vérité, rappelons-le, ça rejoint le constat que fait Jean-Pierre, l’Europe surendettée est aujourd’hui étranglée par les privilèges qu’elle a elle-même nourris, voilà la vérité. (Applaudissements)


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(@Razak)

Et l’ironie tragique de cette histoire, c’est que nous avons laissé prospérer les oiseaux de malheur qui planent désormais au-dessus de l’Europe. Regardez-les, ils ne se contentent pas d’attendre l’effondrement qu’ils prédisent eux-mêmes, ils cherchent à le provoquer. Ils sont au-dessus de la Grèce, de l’Irlande, aujourd’hui à l’affut des faiblesses espagnoles ou portugaises, et demain sans doute des nôtres. Ces spéculateurs-vautours, nos pays les ont nourris et engraissés, voilà la vérité. (Applaudissements)

D’ailleurs cela ne date pas d’hier.

Premièrement, la source de notre endettement abyssal réside dans les baisses d’impôts massives dont ont bénéficié les plus riches, ceux-là mêmes, d’ailleurs, qui demandent à leur banque ou à leur gestionnaire de fortune d’obtenir les rendements les plus élevés pour leurs placements financiers.

Et le hold-up s’est fait au nom d’une vertu appelée compétitivité, sorte de mantra dissimulant le dumping fiscal, le moins-disant social, et l’alignement vers le bas.

En un mot, puisque les placements financiers veulent des rendements à deux chiffres, et puisque la croissance économique des entreprises qui travaillent pour créer de la vraie valeur économique est à peine d’un chiffre, voire à 0%, voire à 1%, difficilement à 2%, qui va payer cet écart entre des rendements financiers qui sont exigés à plus de 10%, et une croissance économique réelle de l’économie réelle qui est aujourd’hui à 1 ou 2% en Europe, qui va payer cet écart ?

Mais ce sont toujours les mêmes, les classes moyennes, les catégories populaires, les salariés, tous ceux à qui l’on dit encore aujourd’hui : « Mais vous n’avez pas fait assez de sacrifices ! En plus on va vous supprimer les services publics, parce que c’est du gaspillage, les services publics, et qu’il faut les supprimer pour garder la notation du triple A. » Voilà la réalité, c’est cela-même. (Applaudissements)

Bouclier fiscal, fiscalité avantageuse sur le patrimoine, les filiales, les sièges sociaux, les revenus de l’épargne, abattements, niches, déductions, crédits d’impôt en tous genres, oui, le budget de nos Etats n’a pas été grevé par les services publics, ni par l’école, dans laquelle ils viennent de supprimer plus de 60 000 postes, alors qu’au contraire en période de crise, il faudrait investir davantage dans l’éducation et dans la formation. Oui, tous ceux-là, tous ceux qui ont été bénéficiaires de toutes ces largesses et de tous ces cadeaux, ceux qui ont fait leur beurre sur la compétitivité de tous contre tous au sein de l’Union, ce sont les profiteurs d’une guerre économique qu’ils ont eux-mêmes orchestrée, voilà la vérité. (Applaudissements)


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(@Razak)

Deuxièmement, la dette publique. Elle vient des banques et des fonds spéculatifs que le contribuable a renfloués au bord du gouffre et qui se retournent aujourd’hui contre les Etats en leur reprochant leur endettement, c’est quand même extravagant. Ce sont les Etats et les contribuables qui ont renfloué les banques et les fonds spéculatifs qui aujourd’hui se retournent vers les Etas pour leur reprocher leur endettement. Aucune reconnaissance du ventre. (Rires)

Alors, hausse des primes de risque, chantage au triple A de la part d’agences de notation payées par les banques elles-mêmes, etc. L’irrationalité confine même à la démence lorsque les spéculateurs, qui s’alarment de l’endettement, et exigent la rigueur, sanctionnent les Etats qui pourtant obéissent à leurs ordres, et qui voient leurs perspectives de croissance dramatiquement diminuer.

Eh bien c’est de cette spirale infernale qu’il faudra sortir. Comment sortir de cette spirale infernale ? En faisant en sorte que le pouvoir politique l’emporte sur le pouvoir financier. (Applaudissements)

En faisant en sorte que dans le calcul de la compétitivité économique d’un pays, on puisse intégrer aussi des valeurs soi-disant non mesurables, c’est-à-dire la qualité éducative, la qualité de la recherche, les entreprises non délocalisables, la qualité des services publics, le bien-vivre, la santé et la sécurité dans l’alimentation, tout cela aussi qui a été sous-traité, bradé, à un capitalisme financier à outrance.

Comment expliquer qu’avec les niveaux de recherche, de science, de laboratoire que nous avons, nous puissions encore subir des catastrophes sanitaires comme celle que nous subissons sur les légumes aujourd’hui ? C’est absolument invraisemblable. Donc la seule explication, c’est qu’en effet, la loi du profit a tout gangréné jusque le refus ou la mise en cause de la protection de la santé des citoyens.

Eh bien ça, il faudra que l’Europe le refuse en exigeant la reconstitution et les moyens mis dans les services publics des contrôles sanitaires qui ont été année après année rayés, rayés de la carte, bradés sous prétexte qu’ils n’étaient pas suffisamment rentables.

Et donc moi ce que je propose, c’est de donner aux services publics, de faire en sorte que le service public, on lui attribue un calcul dans la rentabilité implicite de ce qu’il permet dans la rentabilité des activités économiques en tant que telles. Donc il va falloir changer aussi les modes de calcul des valeurs, qui permettent à un pays d’être performant, et qui permettent aux habitants de ce pays de vivre, et de bien vivre, et pas seulement de survivre. Voilà la vérité. (Applaudissements)


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(@Razak)

Et la deuxième idée, je crois profondément que l’Europe paye en matière économique son désarmement politique et intellectuel. L’Europe s’est affaiblie en endossant de la manière la plus radicale les dogmes les plus obtus. Elle a théorisé son propre effacement politique derrière l’application indifférenciée, non circonstanciée, mécanique, de règles juridiques : les règles de la libre-circulation, les clauses de non-renflouement des Etats endettés, de non-rachat par la Banque Centrale des dettes souveraines, la définition rigide et artificielle de la convergence budgétaire, avec le Pacte de stabilité.

L’Europe a refusé trop longtemps la faculté de discernement qu’exige la juste compréhension des circonstances, l’esprit pratique qu’appelle une réflexion authentique, la force d’adaptation que demande l’action au service de tous.

Alors c’est vrai, je n’ignore pas qu’il y a des difficultés, que des divisions existent, qu’il y a des réticences de certains pays avancés, que tout cela est très compliqué, je n’ignore pas les défis, les forces de frottement, les résistances, je n’ignore pas la crainte d’une dépossession et d’une fragilisation des Etats au profit d’institutions européennes qui sont totalement décrédibilisées. Je n’oublie pas non plus les discussions infinies qui ont été nécessaires pour mettre en place le nouveau fonds de gestion des crises, dont il est d’ailleurs à craindre qu’il ne résoudra pas grand chose.

Mais enfin, bon, ces difficulté ont toujours existé, et ne commettons pas l’erreur de penser qu’elles sont plus fortes aujourd’hui qu’hier. Peut-être que la seule différence, c’est que nos responsables politiques, à cause de l’effroyable épreuve de la guerre avaient sans doute, par le passé, cette conviction profonde, cette vista, cette volonté qui leur donnait la force d’avancer et de surmonter les obstacles. L’Europe, à cette époque-là, n’était pas un sujet comme un autre, c’était une question de vie ou de mort. Elle n’était pas à ce moment-là détournée à des fins de politique intérieure.

Eh bien, je crois que c’est avec l’esprit de ces pionniers que nous devons renouer, et c’est cela qu’il va falloir faire, et ce sera le grand chantier du prochain quinquennat, et nous nous y mettrons dès 2012. (Applaudissements)

Renouer avec la victoire de la gauche en 2012 :

tout cela n’est pas fatal ; ce défi, avec vous, je le relèverai

Dans un an – non, dans un an – dans quelques mois (Rires murmurés), un peu moins d’un an maintenant, nous devrons renouer avec la victoire de la gauche, en 2012, et avec tous les républicains qui veulent que ça change.


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(@Razak)

Jamais les inégalités n’on à ce point disloqué le pays, mis en péril son avenir et miné la confiance, et Jean-Pierre le décrit parfaitement dans son livre. Jamais le chômage de masse et de longue durée, jamais la précarité n’a été aussi généralisée.

Aujourd’hui, savez-vous que plus de 85% des intentions d’embauche des entreprises concernent des contrats à durée déterminée, et 60% des intentions d’embauche sont inférieures à 1 mois, sait-on cela suffisamment ? Sait-on suffisamment en effet les dégâts que provoque le chômage des jeunes, des jeunes diplômés, des jeunes qui ont fait l’effort pour travailler à l’école ? Sait-on ce qu’est la survie aujourd’hui en-dessous du seuil de pauvreté, tant de personnes cherchant en vain à forcer la porte du marché du travail, et tant d’autres y renonçant ? Le surendettement des familles, les chiffres viennent d’être publiés, qui touche de plus en plus de petits retraités ?

Jamais le partage de la valeur ajoutée n’a autant favorisé le capital au détriment des salaires. Ce n’est pas seulement des slogans que je vous énonce, ce sont des preuves, des faits, dans tous les rapports qui viennent d’être publiés, quels que soient les organismes concernés. Oui, jamais le capital n’a été autant favorisé aujourd’hui par rapport aux salaires, il faudra reconstruire, d’ailleurs, complètement, la valeur du travail.

Eh bien, tout cela n’est pas fatal. Moi je crois au potentiel de la France, à ces femmes et à ces hommes qui l’habitent, ceux d’ici et ceux venus d’ailleurs, car nous avons l’obligation de faire réussir tous nos enfants, d’où qu’ils viennent. (Applaudissements)

Et ce qui se passe aujourd’hui dans nos quartiers populaires est inadmissible, ils ont été laissés à l’abandon, souvenez-vous des promesses de 2007, les nouveaux plans, le nouveau plan Marshall, on l’attend toujours, ce plan Marshall ! Non seulement nous n’avons pas eu de plan Marshall, mais maintenant on a dans nos quartiers, comme à Sevran, un maire qui est obligé de demander à la directrice de l’école maternelle de supprimer la récréation, au cas où il y a aurait des balles perdues qui attendraient un enfant tellement la guerre des gangs fait rage dans le quartier.

Eh bien moi je vous dis que cela, ce n’est pas la République, et je vous dis qu’avec moi, il n’y aura sur tout le territoire de la République française aucune zone de non-droit, (Applaudissements) parce que nous remettrons chacun devant ses responsabilités, avec ses droits et ses devoirs, que nous remettrons du service public partout, que nous redonnerons aux jeunes le sens de ce que cela veut dire que d’appartenir à la République française, d’y grandir, d’y trouver une place, de pouvoir s’y épanouir, d’y conquérir l’estime de soi-même, parce que nous mettrons aussi les moyens sur la répression du banditisme, du grand banditisme, pour décapiter les têtes de réseau. (Applaudissements)

On ne va pas me dire qu’avec la qualité de nos services de renseignements et de notre police nationale, on n’a pas les moyens de démanteler les réseaux. Alors je demande au ministre de l’Intérieur de donner à notre police et à nos moyens de renseignement les moyens nécessaires pour permettre le démantèlement des trafics et la paix publique qui doit revenir dans nos quartiers, car les Français ont droit à la sécurité, les Français ont droit à la sécurité globale. Il y a eu tant de campagnes électorales conduites par la droite sur ce sujet-là ! Aujourd’hui, c’est l’échec, c’est un échec lamentable.

Eh bien ce défi, avec vous, je le relèverai également, parce que moi, je crois à l’ordre juste, les Français également, et nous le construirons avec eux ! (« Bravo ! », applaudissements nourris et prolongés, puis scandés, « Ségolène, présidente ! »)


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(@Razak)

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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 09:37

 

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Olivier Mazerolle a plaidé hier soir, au 20h de BFM TV, en faveur de la candidate Ségolène Royal, dans son analyse de la journée qui a vu se retrouver dans une joute verbale à La Rochefoucauld, en Charente, les deux rivaux du second tour de la présidentielle de 2007. Rapide résumé de la journée d’hier.

Ségolène Royal, comme elle l’avait annoncé dans un tweet juste après l’UPP sur la France mercredi soir, s’est invitée à La Rochefoucauld, à la réunion que tenait Nicolas Sarkozy sur la sécheresse. En fait, elle aurait été invitée in extremis hier 9 juin en fin de matinée par le préfet de Charente.

Ségolène Royal
Le Président de la République vient dans ma région au chevet des éleveurs. Contrairement aux usages républicains je ne suis pas conviée.

Ségolène Royal
Et bien j'ai décidé d'y aller quand même car je veux que des décisions soient prises. Quand J.Chirac venait, la courtoisie était de mise.

Autour d’une table-ronde avec ses ministres, le président s’exprimait, s’adressant au public rassemblé dans le gymnase municipal. Un public où les encartés UMP et les éleveurs et agriculteurs de la FNSEA/FDSEA (droite) avaient été amenés en masse pour « faire un public » à Nicolas Sarkozy, qui venait monologuer tranquillement. Sifflée par une poignée de militants UMP à son arrivée, Ségolène Royal a salué beaucoup de monde, serré bien des mains avant de s’asseoir au premier rang du public. Elle était chez elle.


S3

Ségolène Royal traverse la salle du gymnase municipal de La Rochefoucauld, marque une pause pour saluer quelqu'un au fond de la salle, puis serre de nombreuses mains...

Nicolas Sarkozy a, après un moment, invité Ségolène Royal à lui poser ses questions, après avoir dû calmer la meute encartée pavlovienne qu’il avait lui-même amenée, qui huait la présidente de Région.

Ségolène Royal, après avoir rassuré le président et ses ministres sur la légalité des aides  régionales d’urgence accordées, a énuméré 3 demandes, faites après concertation avec les éleveurs, les agriculteurs et les chambres d’agriculture : interdiction du broyage des pailles, blocage du prix des fourrages, et réquisition de céréales destinées à l’exportation pour nourrir les troupeaux.

Applaudissements nourris de la salle, pas l’ombre d’une critique.

Ségolène Royal
Sifflée par qq militants ump en prenant la parole, applaudie a la fin par les agriculteurs j'ai assumé mes responsabilités.

Nicolas Sarkozy a répondu point par point, mais ses réponses n’étaient clairement pas à la hauteur des demandes de la présidente.

Ségolène Royal
Les paysans très déçus par les demi-annonces de N. Sarkozy.

Au 20h de BFM TV, chaîne qui avait roulé plutôt pour Sarkozy tout au long de la journée, comme en témoigne les réactions du présentateur Thomas Sotto, Olivier Mazerolle, éditorialiste sur BFM TV après avoir longtemps animé le journal du soir, a analysé la prestation de la candidate Ségolène Royal de la journée. Et, surprise, l’analyse d’Olivier Mazerolle a été très fine, clairvoyante et (très) positive pour Ségolène Royal. Thomas Sotto, qui commençait à parler de sondages, a dû être le premier surpris. Retour sur l’analyse d’Olivier Mazerolle.

Frédérick Moulin

 

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Retranscription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Thomas Sotto : bonsoir Olivier Mazerolle.

Olivier Mazerolle : bonsoir.

Thomas Sotto : on peut aimer ou pas Ségolène Royal, voter ou pas pour elle, ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, elle a réussi son coup.

Olivier Mazerolle : bah, elle a une très forte intuition, et une connaissance de la politique parfaite, voilà. Il y a quelques jours, un député UMP dit : « Il faut de l’encadrement militaire pour les délinquants récidivistes mineurs. », elle dit : « Mais, je l’avais déjà proposé, et je suis prête à mettre ça en application à l’essai dans ma Région Poitou-Charentes. ». Hier, l’UMP dit : « Mais, le RSA, il faut obliger les destinataires du RSA à faire 4-5 heures de travail par semaine, rémunérées. ». « Mais c’est une très bonne idée. », dit Ségolène Royal, « à condition que ça s’applique de cette manière. ».


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Mais comme elle est fine mouche, elle sait bien qu’elle doit démontrer qu’elle n’est pas à l’UMP quand même. Donc aujourd’hui elle impose sa présence dans sa Région au président de la République, qui ne souhaitait pas vraiment la voir, mais finalement elle réussit ce tour de force, elle entre sous les sifflets, elle sort sous les applaudissements.

Thomas Sotto : et avec les images du jour, elle se remet, quelque part, au centre du jeu politique, parce qu’elle se pose en rivale crédible de Nicolas Sarkozy, elle est sur l’affiche, comme si elle était déjà au deuxième tour.


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Olivier Mazerolle : ah bien oui. D’autant plus que là, contrairement à ce qui s’était passé au deuxième tour en 2007, elle ne s’est pas du tout énervée, elle ne s’est pas démontée, elle a fait une réponse, d’ailleurs, qui portait sur l’ensemble de l’agriculture française, et pas uniquement sur les agriculteurs de sa Région, et elle a fait une réponse argumentée, donc, à partir des propositions des éleveurs, tout à fait technique, et puis, sans s’énerver, elle a reconnu d’ailleurs que Nicolas Sarkozy faisait aussi des propositions intéressantes, bref, un dialogue entre gens responsables.

Thomas Sotto : bon, alors ça, c’est pour ce qui va bien pour elle, il y a ce qui va moins bien, ce sont les sondages, ils sont quand même très mauvais pour elle. Est-ce qu’elle peut sérieusement espérer remonter la pente d’ici les primaires socialistes cet automne ?

Olivier Mazerolle : oh, je ne sais pas, c’est vrai qu’on l’avait un peu perdue de vue, Ségolène Royal, et là, soudainement, on la voit réapparaître, parce que depuis New York, les cartes sont rebattues au PS. Mais en vérité, elle n’avait jamais abandonné la partie. Mais c’est vrai que là, maintenant, elle met la gomme, elle sent bien que c’est l’occasion ou jamais, donc ceux qui comptaient sur sa résignation se sont lourdement trompés, en réalité, c’est toujours Ségolène Royal, pugnace, persévérante, entêtée, décidée à gagner, et donc François Hollande et Martine Aubry peuvent être tranquilles, ils vont encore la trouver plusieurs semaines sur leur route.

(première photo : Philippe Wojazer/afp)

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 23:17

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La fonction présidentielle sous la Vè République, depuis le Général de Gaulle, a un sens particulier, celui de fixer l’horizon pour mieux unir la nation. Il ne s’agit pas d’une simple fonction de chef de gouvernement, car c’est au Président ou à la Présidente de la République de définir les grandes orientations politiques du pays.

Or depuis François Mitterrand, c’est-ce qui manque cruellement à la France : un homme ou une femme capable de proposer aux Françaises et aux Français un horizon.

Dans son intervention à Paris, mercredi soir, dans une Université populaire participative, aux côtés de Jean-Pierre Chevènement, Ségolène Royal a pris cette dimension qu’aucun autre candidat ou candidate, de droite comme de gauche, n’a su incarner jusqu’ici.

La candidate socialiste a fixé trois grands chantiers pour 2012.

 

 Premier chantier : refonder les piliers républicains.

En effet, la nation ne peut exister que sur des fondements qui l’unissent, quelques soient les origines de ses habitants. Cette République c’est notre histoire, notre patrimoine commun. Elle s’appuie sur des principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Jamais il ne faudra abandonner ses symboles et notamment le drapeau tricolore car ils incarnent ces grands principes.

Or ces principes sous la présidence actuelle sont bafoués, car l’Etat ne reconnaît pas tous les enfants de la République au même niveau. Jamais la France n’a été à ce point le pays « des inégalités » !

La candidate socialiste veut restaurer l’école républicaine car l‘école « c’est le creuset, c’est le grand dessein de la République ». « Nous avons l’obligation de faire réussir tous nos enfants, d’où qu’ils viennent » lance la socialiste.

 

 Second chantier : porter un autre mode de développement.

Quel plus beau défi pour la France que de porter ce projet, avec beaucoup d’autres voix, dans le monde ?  Pour un autre mode de développement à la fois plus économe en énergie et pour un idéal de justice.

Un nouveau modèle indispensable, pour la socialiste, car nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les déplacements massifs des populations du sud du fait du réchauffement climatique, nous ne pouvons plus fermer les yeux sur « la spéculation sur les matières premières et les matières alimentaires ». Nous ne pouvons pas accepter un monde où « tant de personnes s’enrichissent, alors que tant de personnes n’ont pas accès au minimum vital ».

Il faudra en effet de la volonté et du courage, mais Ségolène Royal n’en manque pas, pour ouvrir ce magnifique chantier.

 

 Troisième chantier : relancer la construction européenne. Pour une autre Europe, celle « au service des peuples » et non au service des financiers.

Ce chantier est « laissé de côté », « il faudra le courage pour changer », « malgré les résistances ».

Ségolène Royal ne veut plus d’une Europe faite pour les marchés, « nous avons laissé prospérer les oiseaux de malheur qui planent désormais au-dessus de l‘Europe» déclare-t-elle. « Ces spéculateurs vautours, nos pays les ont nourris et engraissés ».

Ségolène Royal prend le temps d’expliquer l’absurdité du fonctionnement de cette Europe au profit de la finance, qui conduit à « cette spirale infernale » au profit de quelques-uns. Pour sortir de cette Europe de « la loi du profit », il faudra « que le pouvoir politique l’emporte sur le pouvoir financier ». 

 

Ségolène Royal, l’architecte pour 2012, a tracé les plans de trois grands chantiers pour la France. Aux Françaises et aux Français de se déterminer les 9 et 16 octobre prochains lors des Primaires.  

 

 Philippe Allard

 

 

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 18:50

 

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Ségolène Royal à Toulouse le 22 mai 2011, à l'ère numérique (@Razak)

Quand on passe à la réalité après les sondages, aux près de 3 millions d’abonnés français à Twitter après les moins de 1000 sondés, voire les moins de 200 sondés selon des méthodes controversées qui utilisent souvent uniquement internet, l’image du paysage politique obtenu est singulièrement différente, particulièrement à gauche.

Bien sûr, il faut maintenant prendre en compte que la personne la plus mentionnée en mai dans les tweets est durablement retenue aux Etats-Unis.

D’abord, la première personnalité de gauche mentionnée dans les tweets en mai,  et de loin, c’est Ségolène Royal, qui s’inscrit dans un mouvement de progression soutenu, +42% par rapport au dernier classement, +162% par rapport au premier Twittoscope de janvier ! Ségolène Royal relègue en mai Marine Le Pen à la 7ème place.

Deuxièmement, Ségolène Royal a la plus grande capacité de rassemblement à gauche sur Twitter : sur son nom, avec un nombre d’abonnés qui a crû d’un tiers en mai, et de 44% de début mai à aujourd’hui. Mais aussi plus largement, avec une densité ‘tweets/abonné’ bien plus élevée que les autres candidats et candidats potentiels à la présidentielle, qui doit s’expliquer au moins en partie par une dissémination de messages la mentionnant en dehors du cercle de ses abonnés.

Troisièmement, la montée en puissance en mai de Ségolène Royal, de François Hollande et de Martine Aubry – qui n’a pourtant jamais émis un seul tweet depuis son compte ! –  témoigne des premiers frémissements de la campagne des primaires socialiste. Si des débats d’idées et de propositions ont lieu, notamment à la télévision, les primaires représenteront un grand moment démocratique pour la France et les Français. Et quelle éclatante victoire ce serait si le débat des socialistes pendant les primaires balayait les tweets mentionnant Nicolas Sarkozy, éternel premier du Twittoscope !

Quatrièmement, Ségolène Royal est la personnalité du Twittoscope globalement la plus aimée des twittos : elle est celle qui recueille de loin le plus de tweets positifs, 2 210 en mai ; elle est la moins rejetée du Twittoscope, avec 1% de rejet, en dehors d’Arnaud Montebourg (0%) ; et elle est celle qui est la moins critiquée à gauche avec Arnaud Montebourg, à 6% de tweets critiques, hormis la dernière du classement, Cécile Duflot, qui ne recueille que 4% de tweets critiques.


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Ça y est, Ségolène Royal est sur le podium du Twittoscope, qui mesure les personnalités politiques les plus citées sur Twitter, en 3ème place au mois de mai. Pourtant, ça n’était pas évident : ‘l’affaire DSK’ a propulsé Dominique Strauss-Kahn en première place à près de 400 000 tweets, crevant tous les plafonds ; ‘l’indéboulonnable’ premier, le président Nicolas Sarkozy, perd une place et devient second, restant au-dessus des 60 000 messages.

Derrière, les jeux étaient ouverts entre Ségolène Royal, sa campagne de terrain auprès des Français et son retour dans les médias, la « vague bleu Marine », François Hollande et Martine Aubry dont les médias nous rebattent les oreilles, Nicolas Hulot – numéro 2 au classement d’avril – et Eva Joly à un mois des primaires des écologistes, Christine Lagarde qui mène sa campagne pour la direction générale du FMI, Georges Tron, Laurent Wauquiez et ses propositions sur le RSA…

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Données de base by Semiocast

Et c’est Ségolène Royal (24 600 tweets) qui l’emporte haut la main, à plus de 22% au-dessus de Christine Lagarde (20 100 tweets), 4ème, à plus de 50% au dessus de François Hollande (16 300 tweets), 5ème, et à plus de 57% au-dessus de Martine Aubry (15 600 tweets), 6ème. Elle relègue aussi Marine Le Pen en 7ème position avec 15 300 tweets.

Les messages Twitter mentionnant Ségolène Royal connaissent une progression très soutenue et régulière. Après un léger tassement en février, la croissance du nombre de tweets a été ininterrompue : +42% par rapport au dernier Twittoscope, mais +162% par rapport à janvier, et + 237% par rapport à février !

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En-tête du compte Twitter de Ségolène Royal

Ségolène Royal est également celle qui, à gauche, a les abonnés sur Twitter les plus actifs et qui est la plus mentionnée en dehors de ses abonnés, en dehors de Dominique Strauss-Kahn : avec 24 600 tweets qui la mentionnent, elle comptabilise 8 661 abonnés aujourd’hui, soit un ratio de 2,8 ; ce qui est beaucoup plus que François Hollande (ratio de 1,7), Arnaud Montebourg et ses presque 12 000 abonnés (rapport de 0,4), Martine Aubry étant un cas à part car elle n’a pas encore tweeté, avec ses 15 600 tweets la mentionnant et ses 3 834 abonnés…

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Et au moment de la parution de cet article, le nombre d'abonnés de @RoyalSegolene progressait toujours...

Les écologistes ne font guère mieux, y compris leurs deux personnalités phares qui ne sont pas dans la course présidentielle mais ont chacune plus de 10 000 abonnés, Cécile Duflot (ratio de 0,3), et Daniel Cohn-Bendit, qui n’est pas dans le Twittoscope (ratio inférieur à 0,4) : Nicolas Hulot (ratio de moins de 2,3 pour 6 200 tweets) ; et Eva Joly (ratio de 1,2 pour 4 600 tweets).

Ces ratios permettent de donner un ordre de grandeur, car les chiffres des abonnés grimpent vertigineusement depuis début avril pour Ségolène Royal et François Hollande principalement : Ségolène Royal comptait ainsi 8 661 abonnés il y a une demi-heure, 8 666 maintenant, soit une augmentation de 8% en 8 jours, par rapport au 1er juin (8 000 abonnés) et de 44% par rapport à début mai (6 000 abonnés) : au mois de mai, l’augmentation a donc été d’un tiers.

À travers ces tendances sur Ségolène Royal, Martine Aubry – qui a 3 800 abonnés sans avoir tweeté – et François Hollande, ce sont les premiers frémissements de la primaire socialiste qui se manifestent. Et les militants socialistes peuvent avoir l’espoir que la primaire socialiste fera exploser les compteur et mentir TF1news qui écrit ce mois-ci : « Conséquence de cette avalanche de tweets sur DSK, le président de la République est pour la première fois, et probablement la dernière, relégué au second rang du top 20 ».

Si des débats d’idées et de propositions télévisés ont lieu, la primaire socialiste pourrait devenir un très grand moment démocratique.


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"Le Mood" du Twittoscope

Mais Ségolène Royal ne se contente pas d’être de loin la première personnalité de gauche du Twittoscope à concourir pour la présidentielle en nombre de tweets la mentionnant. Elle est aussi celle qui montre l’exemple : 1% seulement des tweets la mentionnant sont des tweets de rejet ; au Twittoscope seul Arnaud Montebourg fait mieux avec 0% ; Christine Lagarde et Georges Tron affichent également 0% de rejet, mais 14% et 17% de critiques.

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"Le Mood" pour Ségolène Royal, synthèse

Ségolène Royal est la moins critiquée à gauche avec Arnaud Montebourg, avec 6% de tweets critiques, hormis Cécile Duflot, 20ème sur 20 au Twittoscope, qui ne recueille que 4% de tweets critiques. Les autres socialistes et les écologistes sont moins bien vus des twittos : DSK affiche 15% de critiques, François Hollande 8%, Martine Aubry 9%, Nicolas Hulot 13% et Eva Joly 8%.

Enfin, Ségolène Royal est celle qui, de loin, recueille le plus de tweets positifs dans la vie politique publique hexagonale. Avec 9% de tweets la mentionnant dans cette catégorie, ce sont environ 2 210 tweets positifs qui ont été publiés en mai en mentionnant Ségolène Royal ; Eva Joly affiche certes 17% de tweets positifs, mais ce pourcentage ne correspond qu’à 780 tweets ; même chose pour les 13% d’Arnaud Montebourg (690 tweets) et les 9% de Nicolas Hulot (560 tweets). À eux trois, Arnaud Montebourg et les deux écologistes ont recueilli moins de tweets positifs que Ségolène Royal. Martine Aubry et François Hollande rassemblent chacun 1% de tweets positifs.

La progression de Ségolène Royal a été fulgurante : 190 tweets positifs en janvier, 2 210 en mai, près de 12 fois plus ! La progression a surtout été sensible avec la progression des twittos soutenant la candidature de Ségolène Royal à la présidentielle de 2012, #Royal2012, en début d’année : de 190 en mars, les tweets positifs sont passés à 1450 en mars, soit une multiplication par plus de 7 !

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