« Je trouve que c’est très satisfaisant que finalement tout le monde soit convaincu par l’utilité de ces débats. […] C’est une victoire collective. […] [Les] Français vont dès lors pouvoir regarder ces débats, se passionner, sur l’avenir de leur pays, sur les grands choix à faire. Et moi je voudrais rassurer et les militants socialistes et les Français pour leur dire que quoi qu’il arrive, les socialistes resteront unis. », a déclaré Ségolène Royal sur le plateau d’i>TELE, face à Michel Dumoret et à Nellly Daynac hier soir.
Cette déclaration faisait suite à l’annonce sans enthousiasme par Harlem Désir des possibles modalités des ‘débats’ – deux dans le reportage d’i>TELE – qui, finalement, devraient avoir lieu pendant les primaires organisées par le PS comme l’a annoncé hier le Premier secrétaire par intérim.
Il s’agit en premier lieu de ‘débats’ « à l’américaine » comme dit Nelly Daynac, « 6 candidats, devant leur pupitre, avec des questions des journalistes, ils répondent les uns après les autres », comme le décrit Michel Dumoret, bref, une idée que venait de dévoiler deux jours plus tôt à Libération, ô surprise … Martine Aubry.
« Il est où le débat ? », s’est interrogé Michel Dumoret. « Moi j’accepterai de toute façon toutes les formes de débat. Je crois que c’est ce que Harlem Désir a proposé. D’ailleurs je crois que i>TELE a proposé un débat en liaison avec une radio, eh bien nous allons l’accepter. Je crois que ce qui est important, c’est le sérieux, c’est la hauteur de vue de ces débats. », a répondu Ségolène Royal, montrant qu’elle prendrait l’initiative, et ne serait pas à la remorque des décisions des autres.
Car Harlem Désir étudie actuellement toutes les options, le cours reportage incorporé par i>TELE montre qu’il a utilisé « on peut », « il peut y avoir » pour les deux modalités suggérées, notamment la deuxième : « il peut aussi y avoir un débat avec les 6 candidats », une modalité vague car le débat contradictoire n’est pas clairement établi.
Ségolène Royal, après son : « On compte sur toi ! » à Harlem Désir dans Elysée 2012 il y a quelques jours, a caressé le Premier secrétaire par intérim dans le sens du poil : « Harlem Désir, qui d’ailleurs fait très bien son travail, je dois le dire », a glissé la candidate dans son propos.
Autre thème fort de l’interview : l’Europe, la crise de l’euro, et surtout le « couple franco-allemand, entre Helmut Kohl et François Mitterrand, et d’ailleurs ceux qui les ont précédés », allusion claire à de Gaulle et Adenauer. Ségolène Royal est revenu sur les idées développées ces derniers jours :
« Nicolas Sarkozy rencontre Angela Merkel, il fait le geste, mais il faut plus qu’un geste, il faut une force politique, il faut une détermination politique, il faut un engagement européen, car sans l’Europe, la France n’a pas d’avenir, et avec l’Europe, la France a un avenir.
Et si j’étais avec Angela Merkel, je lui proposerais un pacte, une alliance, un accord franco-allemand, ‘gagnant-gagnant’. D’abord, dans l’objectif politique, c’est de retrouver la force dont je viens de parler, du couple franco-allemand. […] Je lui proposerais 3 choses très concrètes.
D’abord une relance économique commune, avec la Banque européenne d’investissement, autour de la croissance verte et de la mutation écologique, et de la voiture électrique, qui aujourd’hui est à dimension franco-allemande […]
La seconde chose, c’est de créer un organisme public, une agence publique de notation. Il n’est plus acceptable que nous dépendions des agences privées de notation, qui sont liées au capitalisme financier.
Et la troisième chose, c’est de prendre une décision contre la spéculation bancaire. »
Et dans ce domaine, Ségolène Royal a fait une proposition originale et forte, prenant le parti des peuples européens contre celui du capitalisme financier :
« Je fais une proposition très concrète, qui consiste à rendre public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur la dette grecque, et sur les assurances de la dette grecque. […] Et à ce moment-là nous remettrons de l’ordre juste dans les finances européennes, voilà ce que je propose. »
Frédérick Moulin
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Europe : "il faut plus qu'un geste, une force... par segolene-royal
Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal /F.M.
Nelly Daynac : et entre temps, sur ce plateau, nous ont rejoint Ségolène Royal, qui est notre invitée ce soir, merci d’être parmi nous.
Ségolène Royal : bonsoir.
Nelly Daynac : ainsi que Michel Dumoret, à qui je vais confier la main, maintenant.
Michel Dumoret : bonsoir, mais vous restez avec nous, vous me rassurez ?
Nelly Daynac : bien sûr.
Michel Dumoret : merci d’être avec nous, et de nous réserver votre première réaction, d’abord sur ce que vous venez d’entendre : François Hollande convoqué aujourd’hui devant la police pour s’expliquer sur cette histoire de Tristane Banon. Qu’est-ce que ça vous inspire ? Vous vous dites, comme Martine Aubry, que la politique, c’est le degré zéro en ce moment ?
Ségolène Royal : moi je ne veux faire aucun commentaire sur cette question, parce que chaque fois que l’on en reparle, finalement, on l’alimente, et on ne sert pas ceux qui en sont victimes. En plus vous m’offrez un espace de temps, moi je veux parler de ce qui importe aux Français, de l’échéance présidentielle qui est devant nous, et je crois que François Hollande a parfaitement dit à l’instant ce qu’il convenait de dire.
Michel Dumoret : il parle de manipulation, et Jean-François Copé, pour l’UMP, a réagi : « Au pays du complot imaginaire et de la paranoïa collective, les socialistes sont rois. ». Qu’est-ce que vous répondez à, donc, Jean-François Copé, patron de l’UMP ?
Ségolène Royal : je ne veux absolument pas alimenter cette machine détestable. Je crois qu’il faut monter d’un cran, si vous le voulez bien, (Rire) changer de niveau, peut-être aborder ce qui préoccupe aujourd’hui l’ensemble des Européens, à savoir ce qui se passe au niveau de l’euro et de la crise de l’Europe …
Michel Dumoret : on va y revenir, absolument
Ségolène Royal, sans s’arrêter : … et moi sur ce sujet-là je voudrais vous dire une chose, parce que j’étais auprès de François Mitterrand lorsqu’il y a eu cette alliance, très forte, entre lui-même et Helmut Kohl, ces deux Européens extrêmement convaincus. Et si j’étais à la place de Nicolas Sarkozy, qui est aujourd’hui aux abonnés absents par rapport à la volonté européenne, il a changé 5 fois de ministre des Affaires européennes, je dirais, je dirais…
Michel Dumoret, lui coupant la parole : oui, sauf qu’aujourd’hui, il rencontre Angela Merkel, il fait le geste d’aller la voir.
"Il faut plus qu’un geste, il faut une force politique, il faut une détermination politique, il faut un engagement européen, car sans l’Europe, la France n’a pas d’avenir, et avec l’Europe, la France a un avenir"
Ségolène Royal : il la rencontre, il fait le geste, mais il faut plus qu’un geste, il faut une force politique, il faut une détermination politique, il faut un engagement européen, car sans l’Europe, la France n’a pas d’avenir, et avec l’Europe, la France a un avenir.
Et si j’étais avec Angela Merkel, je lui proposerais un pacte, une alliance, un accord franco-allemand, ‘gagnant-gagnant’.
Michel Dumoret : de quel ordre ? De quelle nature ?
Ségolène Royal : je lui proposerais 3 choses. D’abord, dans l’objectif politique, c’est de retrouver la force dont je viens de parler, du couple franco-allemand, entre Helmut Kohl et François Mitterrand, et d’ailleurs ceux qui les ont précédés, et ceux qui ont reconstruit l’Europe après la guerre.
Et c’est le même état d’esprit qu’il faut retrouver aujourd’hui parce qu’il y a tout à reconstruire, comme après la guerre. Il y avait la guerre, aujourd’hui il y a la guerre économique, il y a la guerre sociale, il y a des dégâts considérables sur les salariés, sur les ouvriers, sur les familles, sur l’endettement, sur la peur des jeunes. Donc l’effort est de même que celui que nous devions faire après la Seconde Guerre mondiale.
"Je lui proposerais 3 choses très concrètes, 3 choses très concrètes"
C’est dire qu’il faut retrouver cet état d’esprit des pionniers qui ont fait l’Europe envers et contre tous. Je lui proposerais 3 choses très concrètes, 3 choses très concrètes.
D’abord une relance économique commune, avec la Banque européenne d’investissement, autour de la croissance verte et de la mutation écologique, et de la voiture électrique, qui aujourd’hui est à dimension franco-allemande, puisque nous fabriquons en France la voiture électrique à dimension franco-allemande, c’est la preuve que l’innovation européenne est à l’avant-garde.
La seconde chose, c’est de créer un organisme public, une agence publique de notation. Il n’est plus acceptable que nous dépendions des agences privées de notation, qui sont liées au capitalisme financier.
Et la troisième chose, c’est de prendre une décision contre la spéculation bancaire. Les dirigeants l’ont décodé en 2008, ces décisions n’ont pas été suivies d’effets, il est temps de passer aux actes, et je fais une proposition très concrète, qui consiste à rendre public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur la dette grecque, et sur les assurances de la dette grecque.
"Je fais une proposition très concrète, qui consiste à rendre public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur la dette grecque, et sur les assurances de la dette grecque"
Voilà un comportement scandaleux, qu’on rende public, que les autorités financières rendent public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur le malheur d’un pays européen, et à ce moment-là nous remettrons de l’ordre juste dans les finances européennes, voilà ce que je propose.
Nelly Daynac : alors je vous propose, moi, de poursuivre avec un thème qui va vous intéresser, car il y aura bien des débats entre les candidats à la primaire socialiste, le Comité national [d’organisation des primaires, CNOP, NdlR] a tranché, Harlem Désir, le Premier secrétaire du parti par intérim, l’a confirmé aujourd’hui, et il a évoqué la manière dont ces débats pourraient s’articuler, je vous propose de l’écouter.
Harlem Désir : alors, on peut organiser des débats dans lesquels des journalistes, sur un mode qui garantit l’équité de l’ensemble des candidat, interviewe chaque candidat sur des mêmes thèmes, il peut aussi y avoir un débat avec les 6 candidats, on voit que ça pose des problèmes de temps de parole, parce que 6 candidats qui doivent s’exprimer, c’est évidemment plus long, par exemple, que les débats qui avaient été organisés en 2006, où il n’y avait que 3 candidats.
Nelly Daynac : donc il propose en substance un système de débat qu’on a vu lors de la dernière campagne américaine, donc un débat à l’américaine, qu’en pensez-vous ?
"Je trouve que c’est très satisfaisant que finalement tout le monde soit convaincu par l’utilité de ces débats"
Ségolène Royal : je trouve que c’est très satisfaisant que finalement tout le monde soit convaincu par l’utilité de ces débats, parce que…
Michel Dumoret, lui coupant la parole : vous l’aviez réclamé. Vous étiez la seule d’ailleurs, avec Arnaud Montebourg et Manuel Valls, donc pas tout à fait la seule, mais François Hollande et Martine Aubry n’en voulaient pas de ces débats. Finalement, c’est donc une première victoire pour vous, ce matin ?
"C’est une victoire collective"
Ségolène Royal : c’est une victoire collective. Pourquoi ? Parce que cela veut dire qu’il va y avoir de vraies primaires, et que le Parti socialiste va tenir la parole qu’il a donnée aux Français, aux citoyens, qui vont dès lors pouvoir regarder ces débats, se passionner, sur l’avenir de leur pays, sur les grands choix à faire.
"Il est justement très important de montrer que par des débats, nous nous parlons, nous réfléchissons ensemble, et nous faisons émerger les idées qui sont les plus importantes pour redresser la France"
Et moi je voudrais rassurer et les militants socialistes et les Français pour leur dire que quoi qu’il arrive, les socialistes resteront unis. Et qu’il est justement très important de montrer que par des débats, nous nous parlons, nous réfléchissons ensemble, et nous faisons émerger les idées qui sont les plus importantes pour redresser la France et pour donner…
Michel Dumoret, lui coupant la parole : mais pourquoi cette frilosité alors des débats, pourquoi il y a eu cette frilosité ? Au départ, in ne voulait carrément pas de débat, donc, pour les primaires socialistes, Martine Aubry n’en voulait pas, François Hollande. Je répète ma question : pourquoi, selon vous, ils n’en voulaient pas de ces débats ?
Ségolène Royal : en tout cas ils ont réfléchi, et c’est tant mieux, ils ont vu, je crois, dans leur campagne, et dans leur présence de terrain, que les citoyens appelaient de leurs vœux ces débats.
"Pourquoi ? Parce que la démocratie participative, c’est faire confiance à l’intelligence des citoyens, à leur capacité de compréhension, à leur droit aussi d’accéder aux idées clés qui vont leur permettre de maîtriser leur destin"
Pourquoi ? Parce que la démocratie participative, c’est faire confiance à l’intelligence des citoyens, à leur capacité de compréhension, à leur droit aussi d’accéder aux idées clés qui vont leur permettre de maîtriser leur destin, et ça c’est …
Michel Dumoret, parlant en même temps qu’elle puis lui coupant la parole : le scénario à l’améric… le scénario à l’américaine, tel que le décrit Harlem Désir, Premier secrétaire par intérim du parti, vous convient ? C’est-à-dire 6 candidats, devant leur pupitre, avec des questions des journalistes, ils répondent les uns après les autres : il est où le débat ? Il est où… la confrontation des idées, elle peut pas se passer de cette sorte ?
Ségolène Royal : moi j’accepterai de toute façon toutes les formes de débat. Je crois que c’est ce que Harlem Désir, qui d’ailleurs fait très bien son travail, je dois le dire, a proposé. D’ailleurs je crois que i>TELE a proposé un débat en liaison avec une radio…
Michel Dumoret : absolument. Absolument.
Nelly Daynac : donc vous souhaitez une alternance dans les formules ? Eventuellement ?
"D’ailleurs je crois que i>TELE a proposé un débat en liaison avec une radio, eh bien nous allons l’accepter. Je crois que ce qui est important, c’est le sérieux, c’est la hauteur de vue de ces débats"
Ségolène Royal, sans s’interrompre : … eh bien nous allons l’accepter. Je crois que ce qui est important, c’est le sérieux, c’est la hauteur de vue de ces débats. C’est la capacité à échanger, à montrer aussi nos sensibilités différentes, nos tempéraments différents, mais en même temps aussi ce qui nous unit, puisque nous sommes tous socialistes, et ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous différencie, et que demain…
"Montrer nos sensibilités différentes, nos tempéraments différents, mais en même temps aussi ce qui nous unit, puisque nous sommes tous socialistes, et ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous différencie"
Michel Dumoret, lui coupant la parole : vous êtes rassurée aujourd’hui ?
Ségolène Royal : oui, je suis rassurée. Pourquoi ? Parce que je crois que la politique, c’est d’abord un devoir de vérité, de courage, d’authenticité, de simplicité, et qu’il faut aller vers les citoyens français, ne jamais avoir peur du contact avec le peuple, parce que je crois qu’aujourd’hui les Français ont soif de comprendre dans quel monde ils vivent, et ils ont soif d’essayer de savoir si oui ou non la politique a encore une marge de manœuvre, a encore un sens.
Et moi je leur dit oui, la politique a encore une marge de manœuvre, et nous pouvons très rapidement changer les choses si nous gagnons en 2012.
Michel Dumoret : Ségolène Royal, la politique, dites-vous, a une marge de manœuvre, mais quand on voit François Hollande, excusez-moi, devant la police, quand on voit, quand on sort de l’épisode de Dominique Strauss-Kahn aussi, la politique, elle en sort pas grandie, quand même.
Ségolène Royal : vous avez raison. Elle n’en sort pas grandie avec les épisodes que vous avez évoqués. C’est pourquoi il convient d’en sortir rapidement.
"Les débats dans le cadre des primaires vont permettre, précisément, de poser les vraies questions, d’élever, d’élever ce débat, d’élever le niveau de la politique française"
Et c’est pourquoi les débats dans le cadre des primaires vont permettre, précisément, de poser les vraies questions, d’élever, d’élever ce débat, d’élever le niveau de la politique française.
N’oublions pas que nous sommes non seulement regardés par tous les citoyens, qui souffrent, cruellement, de ces 4 ans de la droite sarkozyste, des millions de Français qui ont perdu …
Michel Dumoret, lui coupant la parole : on va regarder d’ailleurs un sondage très rapidement, s’il vous plait, à l’antenne, un sondage…
Ségolène Royal, lui coupant poliment mais fermement la parole : … qui ont perdu … attendez, je termine ma phrase, si vous le permettez, ça fait partie de la qualité du débat. (Rire)
Michel Dumoret : oui, allez-y. Allez-y.
Ségolène Royal : … des millions de Français qui ont perdu ou qui ont peur de perdre. Et moi c’est à eux que je m’adresse, pour être une présidente des solutions efficaces et équitables.
Michel Dumoret : regardez ce sondage Ipsos-Le Point, à paraître ce mercredi. 6 Français sur 10 pensent que Nicolas Sarkozy ne sera pas réélu, 66% ne souhaitent pas sa réélection, 29% la souhaitent. Est-ce que vous rêvez toujours d’être la prochaine présidente de la République française, Ségolène Royal ?
Ségolène Royal : juste un mot peut-être sur les sondages, parce que je ne veux pas que mes prises de position changent en fonction du résultat de ces sondages.
Et je voudrais vous dire très clairement que les sondages ne font pas une élection. Le seul résultat qui compte, c’est celui qui sort des urnes. Et je sais d’expérience que rien n’est jamais gagné d’avance.
Et je sais d’expérience, parce que j’ai compris aussi un certain nombre d’erreurs que j’avais faites pendant la campagne de 2007, qu’il est très important de convaincre. J’ai parfois donné l’impression d’improviser, j’ai été cruellement déçue, attristée de ne pas avoir gagné cette échéance, cette campagne …
Michel Dumoret : aujourd’hui, vous dites que vous êtes plus professionnelle, c’est ça ? Pour mener votre campagne ?
Ségolène Royal : oui c’est ça. Oui, d’abord parce que j’ai été tellement désolée de voir que je n’avais pas pu convaincre, à cause du temps que je n’ai pas pris pour expliquer. Et donc aujourd’hui, forte de cette expérience, forte de ces erreurs que j’ai analysées, je me présente en effet, au suffrage d’abord des citoyens dans le cadre de la primaire, puis je l’espère, de l’élection présidentielle, avec une force renouvelée.
Michel Dumoret : le rêve est accessible alors, pour vous.
Nelly Daynac : merci beaucoup, Ségolène Royal, d’être passée dans nos murs, merci aussi à Michel d’avoir mené cette interview.
Michel Dumoret : merci à vous.