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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 10:34

3394922279_4446244472-1-.jpgLes Primaires sont l’occasion d’ouvrir le débat avec la population afin d’expliquer les orientations politiques à mener pour répondre aux enjeux de notre monde contemporain. C’est le travail que fait Ségolène Royal dans cette campagne des Primaires, car la politique ce n’est pas une posture personnelle, ce n’est pas la défense d’un clan ou d’un parti, c’est avant tout être capable de diriger un Etat pour préparer l’avenir et donc défendre des engagements clairs.

 

Après cinq ans de Nicolas Sarkozy au pouvoir, la France a pris du retard. Menant une politique libérale de réduction de l’Etat, celui-ci n’a pas engagé les politiques nécessaires pour répondre aux grands enjeux. En 2012, il nous faut à la tête de l’Etat un pilote dans l’avion France, une personnalité capable de cerner les enjeux et de fixer le cap.

 

La politique énergétique est un des enjeux de notre société. Ségolène Royal n’a pas découvert ce sujet lors une déclaration de candidature. Elle y travaille depuis de longues années et dénonce l’incapacité du pouvoir en France a prendre les bonnes décisions pour répondre à cet enjeu.

 

Lucile Bourquelot, rappelle dans le texte ci-dessous l’importance de l’engagement de Ségolène Royal sur ce sujet.

 

Philippe Allard

 

Une politique énergétique pour le XXIème siècle avec Ségolène Royal

De la politique énergétique dépend l’avenir – essor ou déclin – de nos sociétés, énergivores d’un bout à l’autre de la planète. Une politique énergétique pour le XXIème siècle doit reposer sur cinq piliers: économies d’énergie, croissance des énergies renouvelables, sortie du nucléaire, dissuasion des pilleurs d’énergies fossiles et vision au moins européenne de la gestion des énergies, sur ces cinq impératifs Ségolène Royal est à l’avant-garde.

Dès 2004, accédant à la présidence de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a orienté les investissements régionaux vers les économies d’énergies (par exemple :  développement des transports  en commun si déficients en zone rurale, plan régional pour l’isolation de 5000 maisons de personnes à revenu modeste ), vers les énergies non polluantes (sauvetage d’Heuliez et production de la voiture électrique MIA) et vers les énergies renouvelables (financement régional du fonds d’équipement photovoltaïque ouvert aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises et aux collectivités, ou construction du lycée Kyoto autonome énergétiquement).

En 2006 les trois piliers de la campagne ont été la démocratie participative, l’ordre juste et l’excellence environnementale. Nombreux sont alors ceux  pour qui l’excellence environnementale n’a semblé qu’un gadget vert sans lien avec le reste du programme. Mais la cohérence du triptyque est pleinement apparue quand on a pu constater que les victimes des accidents environnementaux sont en priorité les populations socialement les plus fragiles et quand Fukushima au Japon a démontré les effets catastrophiques d’une décision nucléaire qui reste centralisée, technocratique et soustraite au débat démocratique dans tous les pays.

Face à Nicolas Sarkozy en 2007, Ségolène Royal a dénoncé l’exceptionnelle dépendance nucléaire de la France : « Si j’avais été présidente, la France serait aujourd’hui la puissance verte, la première puissance ». Au lieu de cela, s’appuyant sur l’acquis d’une recherche et d’une  production industrielle d’énergies renouvelables, déjà confirmées, c’est l’Allemagne qui après Fukushima est prête pour renoncer au nucléaire. Pour la France dont 75% de la production électrique vient de l’atome, Ségolène Royal propose un calendrier réaliste de sortie du nucléaire. Ce calendrier étalé sur 40 ans est couplé avec une intensification des recherches sur les énergies renouvelables, et il est susceptible d’être abrégé en rapport avec des avancées décisives de celles-ci.

Mais il ne suffit pas qu’une mesure soit écologiquement souhaitable pour qu’elle soit démocratique, c’est-à-dire socialement juste. C’est au nom de l’ordre juste que Ségolène Royal s’est opposée à une taxe carbone qui, dans l’état actuel de l’équipement  en France, pénalisait les classes populaires et moyennes des zones rurales sans leur offrir de solution de rechange à l’usage du véhicule individuel. Florence Aubenas dans son livre « les quais de Ouistreham » a bien décrit la précarité des femmes de ménage de cette région de Normandie, acculées à la possession d’une voiture pour travailler deux heures ici et trois heures là.

Autant que la justice sociale, c’est la solidarité entre les générations présentes et futures qui inspire l’impératif de l’excellence environnementale. Contre le pillage des énergies fossiles à l’heure de la déplétion pétrolière, Ségolène Royal a contesté seule les bonus de Total (qui a fini par y renoncer). Elle dénonce l’encouragement à une production non régulée que constitue la mécanique absurde des prix selon laquelle les compagnies mondialisées répercutent toujours les hausses du brut  et jamais ses baisses sur les consommateurs. Elle s’oppose radicalement aux permis d’exploration des gaz de schiste.

Enfin Ségolène Royal, l’Européenne, ressuscite pour le XXIème siècle  l‘esprit fécond de la CECA des fondateurs. Sortir du nucléaire est une décision politique qui ne peut se prendre solitairement,  compte tenu non seulement  de ses effets sur le marché de l’énergie, mais de l’interconnexion technique des réseaux électriques. Le programme européen de Ségolène Royal, repris par le MANIFESTO, programme du Parti Socialiste Européen de 2009, prévoit la mise en place d’une autorité européenne de l’énergie, pour des options décidées en commun et pour une gestion commune des stocks et des flux.

Ainsi le défi d’une politique énergétique pour le XXIème siècle est-il aujourd’hui intégralement relevé par Ségolène Royal.

Lucile Bourquelot  

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 17:38

document.jpgNaomi SADENG            Conseillère municipale

Déléguée à l’Accès à la Citoyenneté

et au Vivre-ensemble Mairie du 20e ARRT. Paris

 

Un mot sur la Démocratie participative

Originaire du Cameroun, ancien membre des Conseils  de la Citoyenneté des Parisiens Non Communautaires (CCPNC) et des Habitants Non Communautaires du 20e (CCHNC) , ayant siégé au sein des commissions « Accès aux droits fondamentaux », « Education, Culture, Sport », puis  élue  au Conseil municipal du 20e arrondissement de Paris depuis mars 2008, je suis un produit  « pur jus » de la démocratie locale et participative mise en place pour la première fois à Paris, dans le même arrondissement, dans les années 95.

Il est donc évident que les UPP organisées par  Ségolène ROYAL trouvent chez moi un écho favorable. J’en connais les  vertus en termes de formation citoyenne. C’est un excellent creuset  pour poser les fondements du Vivre-ensemble. C’est aussi et surtout un vivier irremplaçable d’idées et de propositions émanant directement  du peuple. C’est enfin la démocratie directe, sans artifice ni fioritures, dans la mesure où elle permet de prendre directement le pouls du peuple au service duquel on souhaite oeuvrer.

Je suis convaincue de l’efficacité  des UPP et de leur capacité à mobiliser et valoriser la parole de chacun. Chaque résident de France, chaque citoyen se sentant écouté ne peut que se mobiliser, s’impliquer et devenir acteur d’un désir commun d’avenir, d’un projet de vie pour participer au vivre-ensemble tout en étant respectueux du cadre, des règles et des lois  républicaines. Chacun se sentant reconnu et pris en compte dans un vrai projet de société où les vocables « solidarité » et  « Fraternité » retrouvent enfin leur véritable saveur et valeur qu’elles n’auraient jamais dû troquer contre les saveurs OGM, comme tel est tragiquement le cas avec  le Gouvernement actuel.

J’en conclus que seule la prise en compte réelle des besoins des uns et des autres, seule l’écoute bienveillante, et lucide permettent de trouver un meilleur compromis pour bâtir une Nation française, juste, équitable forte et solidaire qui retrouvera le rayonnement international que nous appelons de tous nos vœux. Il n’y a pas de recette miracle ! Il faut simplement avoir l’envie, la volonté et le courage, comme Ségolène ROYAL, d’associer à cette quête d’une Nation forte, toutes les composantes sociologiques qui constituent le Peuple français.

 La France a besoin de tous ses enfants, sans exception, qu’ils soient dits « de souche », « originaires de » ou « issus de la diversité » comme on s’acharne à le marteler de nos jours, la France est à l’agonie et une transfusion de sang  s’avère extrêmement urgente. Pour les présidentielles de 2012, notamment au parti socialiste, la véritable question est : disposons-nous d’un stock, de réserve de voix nécessaires, qu’elles soient issues de ou non,  pour remettre la France d’aplomb?  Qu’en faisons-nous ?

Il nous appartient collectivement d’y répondre.  La Force Citoyenne que nous constituons autour de Ségolène Royale et l’ensemble de nos sympathisants sont aujourd’hui les mieux à même d’apporter la réponse qui s’impose et que je ne ferai à personne l’insulte de transcrire ici. J’en appelle également à une mobilisation massive des citoyen-ne-s et des résident-e-s pour se saisir de ces primaires citoyennes, afin de redynamiser notre démocratie.

En observant l’ensemble des potentiels candidats, je m’aperçois  que la plupart d’entre eux ont les yeux rivés sur les  sondages pendant que Madame ROYAL, lentement, mais sûrement, arpente la France, travaille sur le terrain, rencontre les résidents de France et l’ensemble des citoyens, thématique après thématique : Familles monoparentales, l’école républicaine, la fiscalité, les restrictions  budgétaires , la vie chère, les agriculteurs avec la bataille contre l’impérialisme des OGM, les marins-pêcheurs,  et j’en passe. Bref, elle n’a pas de répit, tellement la tâche est immense, colossale ! Les dégâts des trois mandats consécutifs de la droite ont laissé un champ de ruines et de mines qu’il faut s’atteler à déminer. Mais cette besogne, ce travail titanesque ne s’accompliront pas sans volonté, courage,  sans pugnacité,  conviction, ni détermination

 Ségolène  Royal  en a le profil. Les français, toutes catégories confondues, toutes  origines confondues, de métropole, d’outre-mer, d’outre-Atlantique doivent être rassemblés autour d’un idéal, France.  Ségolène le sait : la division des français est une moisissure, une plaie béante et un poison qui met en péril la Nation. Elle a à cœur de nous faire participer tous aux prises de décision. Elle sait que chaque français compte, d’où qu’il vienne, pour raviver le pays qui se meurt. La France doit redevenir  une Lumière dans le monde. Ce qu’elle a  cessé d’être, hélas, depuis 2007 !

Pour toutes ces raisons, en  2012, Je m’engage auprès de Ségolène ROYAL.

Les primaires socialistes constituent  l’Acte I de cet engagement.  Le choix de Madame ROYAL sera une garantie fiable pour que VIVE, grandisse, et perdure la démocratie dans notre pays.

Naomi SADENG

 Contacts : naomisadeng@yahoo.fr ; naomi.sadeng@laposte.net ; naomi.sadeng@paris.fr

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 09:41

5929201461_39457c44e6_z-1-.jpgSi vous pensez que la mutation écologique n’est pas quelque chose d’important, que les hydrocarbures et l’énergie nucléaire sont les énergies des générations futures, ne votez pas pour Ségolène Royal. Car avec Ségolène Royal la mutation écologique va réellement devenir une priorité pour l’environnement mais aussi pour la dynamique de notre économie afin de rattraper le retard pris pendant le mandat de Nicolas Sarkozy. Ségolène Royal veut faire de la France une puissance écologique. Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez qu’une politique industrielle est inutile, que les petites et moyennes entreprises n’ont pas besoin d’aide pour investir afin de développer l’innovation dans la compétition internationale, ne votez pas pour Ségolène Royal. Car avec Ségolène Royal l’Etat va soutenir l’investissement notamment avec la création d’une banque publique afin d’aider les PME. Ségolène Royal veut mettre fin à la politique du laisser-faire de Nicolas Sarkozy, pour un Etat actif, volontaire. Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez que l’on peut réduire encore le budget de l’éducation, que l’école répond totalement à sa mission, que le nombre de jeunes sortant du système sans qualification est quelque chose de normal, ne votez pas pour Ségolène Royal. Car Ségolène Royal veut redonner à l’école de la République l’ambition de donner à tous les jeunes de France l’éducation et la formation pour s’insérer dans notre société. La formation est en effet une des clés de la réussite économique du pays, la qualification est un moteur de l‘activité. Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez qu’une politique pour la jeunesse, toute la jeunesse et notamment cette jeunesse de nos cités que l’on maintient dans le chômage ou la précarité, ne doit pas être une priorité, ne votez pas pour Ségolène Royal. Car avec Ségolène Royal aucun jeune ne sera laissé au bord de la route, l’Etat s’engagera à donner à chaque jeune une formation, un apprentissage, ou un emploi. L’Etat encouragera les jeunes entrepreneurs avec l’aide des politiques régionales. Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez qu’un ordre social juste, garantissant une meilleure répartition des richesses, permettant de revaloriser le travail, et garantissant le maintien de la sécurité sociale, héritage de la résistance, ce n‘est pas essentiel pour vous, ne votez pas pour Ségolène Royal. Car avec Ségolène Royal la réforme fiscale permettra de faire davantage payer le capital, les bas salaires seront revalorisés, la formation tout au long de la vie permettra d’accompagner les mutations économiques et la retraite à 60 ans sera garantie permettant à ceux qui sont entrés tôt en activité d’en bénéficier. Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez qu’une relance de la décentralisation est inutile, que les actions développées dans les territoires, que les politiques menées par les régions ne sont pas importantes et que seules les actions centralisées comptent, ne votez pas pour Ségolène Royal. Car avec Ségolène Royal plus de pouvoir sera donné aux régions notamment au niveau économique pour insuffler une nouvelle dynamique des territoires. La mutualisation des réussites régionales sera encouragée par l’Etat. Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez que les politiques doivent rester loin du peuple, que la parole des experts est suffisante pour mener les réformes, que celle des citoyens est inutile pour connaître les attentes, les besoins, et réfléchir à certaines solutions, surtout ne votez pas pour Ségolène Royal. Car Ségolène Royal veut une autre gouvernance, une présidente qui ne reste pas isolée dans les palais de la République au milieu de ses courtisans, une présidence plus à l’écoute des citoyens grâce à une démocratie plus participative pour que la parole de la population soit entendue et associée à celle des experts pour des réformes plus efficaces. Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez que la France ne compte plus dans le monde, que sa voix ne porte plus, que le système mondial fonctionne bien, que l’Europe fonctionne bien, surtout ne soutenez pas Ségolène Royal. Car Ségolène Royal veut agir pour une autre mondialisation que celle des prédateurs de la finance. Elle veut une Europe plus efficace et  plus proche des peuples. Ce sera certes difficile, mais Ségolène Royal n’est pas une femme politique à laisser faire, à baisser les bras face aux difficultés. Elle veut rendre à la France sa voix dans le monde pour porter l’idéal d’une autre Europe et d’un autre monde. Quel beau combat à soutenir ! Alors surtout si cela ne vous semble pas important, vous avez raison de ne pas soutenir Ségolène Royal.

 

Si vous pensez que Ségolène Royal est incompétente et qu’il était préférable d’élire Nicolas Sarkozy en 2007, ne votez pas pour Ségolène Royal. Car, en effet, Ségolène Royal est incompétente pour laisser se creuser la dette au profit d’une catégorie privilégiée par des cadeaux fiscaux. Elle est incompétente pour laisser faire les prédateurs de la finance. Elle est incompétente pour renforcer les inégalités. Elle est incompétente pour mener une politique du laisser-faire laissant en arrière la France dans la compétition internationale pour l‘innovation et la mutation écologique. Elle est incompétente pour prononcer de beaux discours et faire l‘inverse de ce qui a été annoncé. Elle est incompétente pour laisser un pouvoir se servir plutôt que de servir.

 

Le 9 octobre vous aurez le choix entre plusieurs candidats pour porter la gauche en 2012. Vous avez beaucoup de raisons pour ne pas soutenir Ségolène Royal. Mais si toutes les raisons avancées sont exactement le contraire de ce que vous pensez, si les combats de Ségolène Royal depuis 2007 sont ceux que vous partagez, alors les 9 et 16 octobre prochains venez soutenir Ségolène Royal pour une autre politique en 2012.  Les Primaires sont ouvertes à tous les citoyens, qu’ils soient membres ou pas d’un parti politique, le 9 octobre venez voter pour Ségolène Royal.

 

Philippe Allard

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 18:04

 

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(Dessin de @Plantu)

« Insensiblement nos décideurs politiques – de droite comme de gauche – ont baissé les armes devant cet ahurissant délire financier. », écrivait Jean-Claude Guillebaud dans Le Nouvel Observateur du 14 juillet 2011. Ségolène Royal a rappelé qu’elle, elle n’avait pas baissé la garde lors de son interview dimanche 17 juillet au JT de France 2 et de sa conférence de presse tenue depuis le siège du PS vendredi dernier.

« Si j’étais avec Angela Merkel, je lui proposerais un pacte, une alliance, un accord franco-allemand, ‘gagnant-gagnant’. […] La seconde chose, c’est de créer un organisme public, une agence publique de notation. Il n’est plus acceptable que nous dépendions des agences privées de notation, qui sont liées au capitalisme financier. », a déclaré la candidate sur France 2.

Cette conviction n’est pas nouvelle pour Ségolène Royal. Lors de son intervention devant le Conseil de l’Internationale socialiste à New York le 22 juin 2010, la vice-présidente martelait :

« Selon le patron d’Euronext, l’opacité des transactions financières s’est accrue depuis 2008. Quant aux agences de notation (dont un document de 580 pages récemment remis au Sénat américain détaille l’aveuglement et les turpitudes), leur chiffre d’affaire 2009 a été au zénith, ce qui leur a permis de débourser 3 millions de dollars pour que les meilleurs lobbyistes plaident leur cause à Washington. En France, le responsable d’une grande organisation syndicale, la CGT, les a taxées de « milices privées » du capitalisme financier : le mot est juste. L’Europe réfléchit à la création d’une Agence publique de notation : cela va dans le bon sens mais il y a urgence. »

Le 8 février dernier, en voyage en Finlande, elle a à nouveau dénoncé et proposé, lors d’une intervention devant la Fondation Kalevi Sorsa à Helsinki :

« Hausse des primes de risques, chantage au « triple A » de la part d’agences de notation vendues aux banques, spéculation à la baisse… L’irrationalité confine à la folie du système lorsque les spéculateurs qui s’alarment de l’endettement et exigent la rigueur sanctionnent les Etats qui obéissent à leurs oukases et voient leurs perspectives de croissance dramatiquement diminuées. […]

L’œuvre de titan accomplie avec la création d’une monnaie européenne, pourquoi serait-il impossible de l’accomplir pour refonder la politique économique et sociale de l’Union ? […] Agence de notation européenne pour la notation des Etats … […] Pourquoi ce que nous avons pu accomplir par le passé, ne pourrions-nous pas l’accomplir demain ? »

De fait, les propositions de Ségolène Royal s’attaquent point par point aux trois « pieds » de la « machinerie » décrite par Jean-Claude Guillebaud, qui a remplacé au poste d’éditorialiste du Nouvel Observateur Jacques Julliard en novembre 2010, et auquel Ségolène Royal a déjà fait référence.

Ségolène Royal  
A lire, la chronique exceptionnelle de Jean-Claude Guillebaud dans le nouvel obs. Sur les vertus publiques et privées. Entièrement d'accord.

 

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(Dessin de @MartinVidberg, 15 juillet 2011, www.martinvidberg.com)


« Le premier c’est, en effet, l’imperium insensé de ces quelques agences de notation, petits « corsaires » aux idées courtes, au jugement controuvé et à la cupidité effarante. », écrit Jean-Claude Guillebaud.

La décision à prendre, répond en quelque sorte Ségolène Royal, c’est « une réforme des agences de notation », « la création d’une agence de notation publique » européenne. « Pourquoi ? Parce qu’on voit bien que les agences de notation sont liées aux intérêts financiers, puisqu’elles jouent tous les rôles. Ce sont elles qui ont été déconsidérées parce qu’elles n’ont pas vu venir la crise financière aux Etats-Unis. »

C’est bien l’avis de Jean-Claude Guillebaud, qui parle de la « cupidité » de « ces agences rançonneuses », avec des marges opérationnelles comprises entre 40 et 60% : « Allez donc expliquer cela aux Portugais ou aux Grecs ! » ; l’éditorialiste fustige aussi le « jugement controuvé » de ces agences :

« La catastrophe américaine de septembre 2008 (la crise des subprimes) était largement imputable aux erreurs desdites agences. Elles s’étaient lourdement trompées dans leurs prétendues « notations » en matière de crédit hypothécaire. »

Le prix Nobel d’économie 1998 Amartya Sen précise les faits (article du Monde du 3 juillet 2011 ici) :

« Le diagnostic des problèmes économiques tel que l'établissent les agences de notation n'a en rien le statut de vérité absolue, contrairement à ce que ces dernières prétendent. Pour mémoire, le travail de certification des établissements financiers et des entreprises accomplis par ces agences avant la crise économique de 2008 était si lamentable que le Congrès américain a envisagé d'engager des poursuites contre elles. »

 

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Déjà, en août 2009... et rien n'a changé aujourd'hui ! (Dessin de @MartinVidberg, 25 août 2009, www.martinvidberg.com)


« Le deuxième « pied », c’est l’opacité du nouveau système bancaire. Elle permet d’enfumer tout à la fois les opinions et les gouvernements. La triche, en somme, est désormais la norme. », poursuit Jean-Claude Guillebaud.

Ségolène Royal propose une réforme bancaire, qui sera la première mesure qu’elle prendrait si elle était élue présidente en 2012, avec notamment la séparation des activités de spéculation de celle qui financent l’économie réelle, l’entrée de l’Etat au capital des banques pour s’assurer qu’elles assurent leur fonction de financement de l’économie réelle, et la taxation des activités spéculatives, au niveau français et européen. Le 1er juin dernier, elle confiait à France Soir :

« [La première mesure que je prendrais si j’étais élue en 2012 serait] la réforme bancaire pour permettre aux entrepreneurs de créer des emplois. L’Etat rentrera au capital de toutes les banques qui ont été renflouées par les contribuables, pour contrôler l’utilisation des fonds bancaires. Il faut séparer les activités spéculatives de l’activité de financement des petites et moyennes entreprises. », et de compléter sur France 3 le 19 juin :

« Barack Obama l’a bien fait aux Etats-Unis d’Amérique, donc ce qu’il faut, c’est que l’ensemble des pays européens, et là les ministres des Finances sont réunis, qu’est-ce qu’on attend d’eux ? Qu’ils fassent la réforme bancaire, c’est-à-dire qu’ils obligent les banques à consacrer une partie de leurs fonds à financer les entreprises, c’est-à-dire l’économie réelle, et sur le reste, sur la spéculation, à prélever une taxe, puisque les socialistes européens ont proposé une taxe de 0,005% qui permet de produire 200 milliards d’euros. »

Et de préciser le 22 juillet sur son blog que cette taxe serait une des sources de financement du « fonds souverain » européen qu’elle propose de mettre en place pour « assurer la relance économique de l’Europe ».

Pour la spéculation scandaleuse des banques sur la dette souveraine des Etats européens, Ségolène Royal va même plus loin : « c’est l’interdiction de la spéculation sur les banques, puisqu’on voit bien que les banques et les fonds de pension ont spéculé sur la dette grecque, et qu’aujourd’hui ça va recommencer, […] c’est-à-dire interdiction de vendre à terme des titres que l’on n’a pas. ».

 

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(Dessin de @MartinVidberg, 20 juin 2011, www.martinvidberg.com)


Et Jean-Claude Guillebaud de conclure : « Le troisième « pied », c’est la politique macroéconomique induite de façon mécanique par cet égarement de la raison : je pense à l’austérité moralisatrice imposée dans toute l’Europe. […]Les économistes sensés savent – et répètent – qu’elle prive ces pays de tout espoir de croissance. »

Et toute la pensée économique de Ségolène Royal est tournée vers cette croissance : c’est l’objectif-même du fonds souverain européen qu’elle propose de mettre en place, « qui permettrait d’arrêter une stratégie de développement économique, et en particulier dans le domaine de la croissance verte, des énergies renouvelables, c’est-à-dire donner une perspective économique à l’Europe en terme de création d’activité et d’emplois », précisait la candidate lors de sa conférence de presse vendredi dernier.

C’est aussi le but de la taxation des activités spéculative des banques, des activités qui ne financent pas l’économie, donc pas les entreprises, en priorité les PME, qui créent des emplois – 80% des emplois créés en France ces dernières années l’ont été par les PME.

Le prix Nobel d’économie Amartya Sen explique :

« C'est la philosophie du corset « ajusté » : « Si madame est à l'aise dans celui-ci, c'est certainement qu'il faut à madame la taille en dessous. » Mais si les appels à la rigueur financière se traduisent trop mécaniquement par des compressions brutales et drastiques, on risque non seulement d'imposer plus de privations que nécessaire, mais aussi de tuer la poule aux œufs d'or de la croissance. […] De nombreux pays affichaient à la fin de la seconde guerre mondiale une lourde et préoccupante dette publique ; mais une croissance économique soutenue a permis d'alléger rapidement ce fardeau. De même, les déficits colossaux que trouva Bill Clinton à son entrée en fonctions en 1992 fondirent sous sa présidence sous l'effet, en grande partie, de la rapidité de la croissance. »

Jean-Claude Guillebaud observe : « Je pense à l’austérité moralisatrice imposée dans toute l’Europe. […] Les économistes sensés savent – et répètent – qu’elle prive ces pays de tout espoir de croissance. Elle les fait rentrer dans le cercle vicieux de l’endettement aggravé, avec la souffrance sociale comme unique avenir. Au secours, Keynes, ils deviennent fous ! »

 

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(Dessin de @MartinVidberg, 18 février 2011, www.martinvidberg.com)


Ce à quoi Ségolène Royal ‘répond’ lors de son discours d’Helsinki en févier 2011 :

« L’œuvre de titan accomplie avec la création d’une monnaie européenne, pourquoi serait-il impossible de l’accomplir pour refonder la politique économique et sociale de l’Union ?

Taxation des mouvements de capitaux spéculatifs ; renouvellement du mandat de la Banque centrale européenne, qui prenne acte de sa crédibilité désormais bien installée pour élargir son périmètre d’intervention ; agence de notation européenne pour la notation des Etats ; nouvelles règles de supervision des banques et des fonds spéculatifs…

Pourquoi ce que nous avons pu accomplir par le passé, ne pourrions-nous pas l’accomplir demain ?

Ce que j’entends mettre au service de l’Europe, ce ne sont pas des mots. C’est l’énergie chaque jour renouvelée d’une conviction. C’est une ardeur inlassable pour convaincre, car notre avenir est là. Notre espérance aussi, par delà les doutes, les suspicions, les déceptions. Notre génération doit cela aux nouvelles générations, nous qui avons reçu de la génération de l'après guerre : la paix, la prospérité, l’Europe avec son modèle social.

Alors ouvrons la voie et avançons avec courage en faisant l'Europe avec les peuples et non pas contre eux. »

Amartya Sen, prix Nobel indien d’économie, martèle :

« Tout cela s'inscrivait dans le prolongement naturel de la quête démocratique de l'Europe inaugurée par le mouvement européen des Lumières, qui, à son tour, inspira le monde entier. […] Dériver au gré des vents financiers que souffle une pensée économique obtuse et entachée de graves lacunes, souvent proférée par des agences affichant de piteux résultats en termes d'anticipation et de diagnostic, est bien la dernière chose dont l'Europe ait besoin. Il faut enrayer la marginalisation de la tradition démocratique européenne : c'est une nécessité impérieuse. On ne l'exagérera jamais assez. »

Et Ségolène Royal de terminer son discours sur les nécessaires réformes structurelles de l’Europe et de l’euro lors de sa conférence de presse vendredi en écho au propos du prix Nobel :

« C’est l’Europe aussi qui a une responsabilité à l’égard des principes de liberté, d’égalité, de fraternité. Où sont-ils ces principes aujourd’hui, à un moment où nous sommes uniquement soumis à la spéculation financière, et où des choses si timides ont été prises sans que nous soyons capables, sans que les dirigeants aient été capables d’imposer une volonté politique, pour que la politique s’impose aux logiques financières ? »

 

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"Plutôt Grèce ou Etats-Unis?" (Dessin et titre de @MartinVidberg, 19 juillet 2011, www.martinvidberg.com)


Ce matin, l’agence de notation Moody’s a dégradé de 3 crans la note de la dette à long terme de la Grèce, à Ca contre Caa1 précédemment, à deux crans seulement du défaut de paiement.

Une incohérence du serpent qui se mord la queue que Martin Vidberg, croqueur d’ « actu en patates », relevait déjà il y a un an, toujours avec l’inénarrable Moody’s :

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(Dessin et titre de @MartinVidberg, 27 août 2010, www.martinvidberg.com)

« L'agence de notation Moody's a menacé la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne mais aussi les Etats-Unis de dégrader leur note (actuellement AAA, la note maximale) notamment en conséquence de la politique de rigueur actuelle qui freine la croissance.
Au printemps, la dégradation des notes de la Grèce, l'Espagne, le Portugal et l'Irlande avait paradoxalement contribué à déclencher cette vague de rigueur. »

Et maintenant la boucle est bouclée : la dégradation des notes de la Grèce, qui avait alors entraîné la rigueur, entraîne maintenant paradoxalement une nouvelle dégradation, et une rigueur renforcée. Moody’s se fait insistante sur l’Irlande et le Portugal à présent, et les Etats-Unis, qui ont eux-mêmes relevé leur propre « plafond » de la dette il y a quelques mois à 14 280 milliards de dollars, ont jusqu’au 2 août pour trouver une issue.

Ségolène Royal a souligné, le 19 juin sur France 3, l’incohérence de la philosophie du « corset ajusté » comme l’appelle Amartya Sen :

« La vraie question c’est de savoir si ce remède de cheval, qui a déjà été imposé à la Grèce et à d’autres pays a donné des résultats. La réponse est non, donc on va remettre encore une deuxième louche de ce remède de cheval ? Mais la situation sera encore pire qu’aujourd’hui, on voit d’ailleurs les peuples se soulever, puisqu’il y a non seulement une crise économique, mais aussi une crise sociale, et maintenant la crise politique dans les pays.  Donc il faut que la crise que nous subissons serve à changer de chemin et à trouver une autre voie. ».

Frédérick Moulin

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Le Nouvel Observateur n°2436, du 14 au 20 juillet 2011, paru le 13 juillet 2011


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Les terroristes en col blanc

Exaspérée par l’irresponsabilité des agences de notation, la Commission européenne a enfin haussé le ton. Son président José Manuel Barroso a protesté après la décision de deux d’entre elles, Standard & Poor’s et Moody’s, de dégrader la note du Portugal, au risque de précipiter la crise selon les mécanismes bien connus de la prophétie auto-réalisatrice (self-fulfilling prophecy). Le Français Michel Barnier a renchéri en ajoutant que nous devrions nous désintoxiquer de ces notations délétères. L’indignation officielle est bienvenue, mais elle laisse songeur.

Pourquoi vient-elle si tard ? Pourquoi est-elle si modérée, alors même que le mécanisme – le « système » – mis en place depuis une quinzaine d’années est un immense scandale historique.

À moyen terme, ses effets menacent la démocratie au moins autant que l’abjection terroriste plus ou moins sous contrôle. Or le fait est qu’insensiblement nos décideurs politiques – de droite comme de gauche – ont baissé les armes devant cet ahurissant délire financier.

Plusieurs voix autorisées s’étaient pourtant fait entendre pour dénoncer cette folie, mais en vain. La dernière en date est celle d’Amartya Sen, prix Nobel d’économie 1998. Dans un texte récent, publié dans plusieurs pays et repris le 3 juillet par « le Monde », il ne mâche pas ses mots.

« La tradition du débat démocratique, écrit-il, est sapée aujourd’hui par le pouvoir incontrôlé que détiennent les agences de notation qui, de facto, dictent aux gouvernements démocratiques leurs programmes, souvent avec le soutien d’institutions financières internationales. »

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 Se rend-on bien compte de la situation ? Comprend-on qu’au moment même où l’on impose aux peuples européens des mesures d’austérité à la fois injustes et destructrices, on capitule devant ces terroristes en col blanc ? Tout se passe comme si l’on était fasciné par cette pathologie de la « raison calculatrice », pour reprendre l’expression des philosophes de l’Ecole de Francfort. Oui, c’est bien de délire qu’il s’agit. Il porte en lui-même les catastrophes de demain, comme l’orage porte la foudre.

Cette machinerie repose en réalité sur 3 « pieds ».

Le premier c’est, en effet, l’imperium insensé de ces quelques agences de notation, petits « corsaires » aux idées courtes, au jugement controuvé et à la cupidité effarante. Un récent article du quotidien « The Independent » de Londres rappelait que la catastrophe américaine de septembre 2008 (la crise des subprimes) était largement imputable aux erreurs desdites agences. Elles s’étaient lourdement trompées dans leurs prétendues « notations » en matière de crédit hypothécaire. Question cupidité, il suffit pour s’en convaincre de connaître la marge opérationnelle de ces agences devenues littéralement rançonneuses : 40% pour Moody’s en 2011, 43% pour Standard & Poor’s, 58% pour Fitch. Allez donc expliquer cela aux Portugais ou aux Grecs !

Le deuxième « pied », c’est l’opacité du nouveau système bancaire. Elle permet d’enfumer tout à la fois les opinions et les gouvernements. La triche, en somme, est désormais la norme. Or cette opacité s’aggrave encore avec le développement récent de la « finance de l’ombre » (shadow banking). Du coup, la tricherie est tellement généralisée qu’elle émeut jusqu’au lobby bancaire traditionnel. Bonne chance, Christine Lagarde !

Le troisième « pied », c’est la politique macroéconomique induite de façon mécanique par cet égarement de la raison : je pense à l’austérité moralisatrice imposée dans toute l’Europe, au nom d’une dette largement « construite ».

Les économistes sensés savent – et répètent – qu’elle prive ces pays de tout espoir de croissance. Elle les fait rentrer dans le cercle vicieux de l’endettement aggravé, avec la souffrance sociale comme unique avenir.

Au secours, Keynes, ils deviennent fous !

J.-C. G.

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 01:35

 

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Ségolène Royal à Toulouse le 22 mai 2011 (@Razak)

Ségolène Royal va gagner les primaires, c’est inéluctable.

Au-delà de ses qualités intrinsèques évidentes : sa compétence, son expérience, son authenticité et sa proximité, Madame Royal est en phase complète avec ce que pensent et veulent les Français aujourd’hui.

« Il y a une méfiance envers les élus »

Il ne s’agit pas là de condamner la démocratie représentative mais d’avoir du recul à son égard. Cette démocratie seule ne suffit plus. Entre deux  échéances électorales, le blanc-seing n’est plus de mise. Il faut de la démocratie participative, qui permet à la population de s’exprimer, de conseiller, de corriger et au total de contribuer à l’instauration des équilibres nécessaires. L’augmentation du niveau d’instruction  général permet de voir cette tendance lourde. Le non cumul des mandats s’inscrit dans cette réalité.

Soulignons d’ailleurs que le chapelet d’élus revendiqué par certains est contre-productif.

 

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Ségolène Royal est à l'écoute de toutes les Françaises et tous les Français, c'est sur cette base qu'elle élabore ses propositions, comme le blocage du prix de l'essence ou le blocage du prix de 50 produits de première nécessité ; ici au marché du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, le 12 juillet 2011 (@Razak)


« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent »

Chacun le sait désormais. C’est bien pourquoi Ségolène Royal s’appuie sur des actes et des résultats tangibles : la politique par la preuve. Les mots ne suffisent plus, il faut des résultats concrets qui améliorent la vie des électeurs au plus près d’eux-mêmes.

Le bilan en Poitou-Charentes crée en cela une dynamique prodigieuse.

« Les choix passés nous mènent dans le mur »

Chacun le ressent. Il faut rechercher d’autres voies. Les recettes passées sont inefficaces. La crise que l’on nous dit soudaine n’est en fait que l’aboutissement d’un long processus qui ne pouvait que fatalement nous mener  dans  une impasse. Depuis longtemps déjà, il faut avoir une nouvelle vision, un autre regard pour traiter les problèmes et redonner confiance. Rien ne peut se construire sur des inégalités sociales et des  précarités croissantes. C’est d’une telle évidence !! Et cela vaut d’ailleurs pour tous les peuples de la planète.

Le juste équilibre proposé par Ségolène Royal entre  radicalité  politique, économique et sociale et défense des valeurs républicaines et morales  correspond  exactement à cette intuition collective.

 

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Ségolène Royal est au contact des Français, à leur écoute, prend des notes, pour traiter leurs problèmes de façon novatrice, avec eux, pour leur redonner confiance ; ici au Centre Hospitalier de Mantes-la-Jolie, avec le personnel, le 12 juillet 2011 (@Razak)


« La situation est suffisamment difficile, unissons-nous au-delà des clivages droite/gauche »

Pourquoi donc, pour certains sujets d’envergure, ne pas rechercher des rassemblements avec le centre républicain et les gaullistes ? Ce bon sens va dans l’intérêt des Français et là encore ces derniers le ressentent ainsi. Les attaques contre cette démarche engagée par Ségolène Royal sont à la fois surannées et impopulaires.

Convaincons sur le ségolisme autant que sur le ségolénisme.

Toutes ces interrogations portées par les Françaises et les Français sont dans l’air du temps. Collons à cette résonance et alors s’imposera l’évidence Royal.

Patrick Ardoin

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 17:55

 

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(@Razak)

« Eh bien non. Moi je considère que c’est cet été que les réformes structurelles doivent être mises en place. Parce que sinon la rentrée sera très difficile. Et l’on voit bien que partout les mouvements sociaux se lèvent. », a martelé Ségolène Royal avec force à la fin de cette troisième partie de sa conférence de presse à Solferino, alors qu’elle venait de constater, une fois de plus :

« À chaque fois, je le répète, de sommet en sommet, elles sont reportées au sommet suivant, et ça fait la 23ème fois qu’on nous dit : "On colmate les brèches, mais rassurez-vous, à la rentrée prochaine, nous allons mettre en place les réformes structurelles". »

Au-delà de l’Europe, c’est bien la politique de Sarkozy en France qui est visée, celle de l’inéquité sociale et de l’inertie, à l‘exact opposé de l’ordre juste prôné par Ségolène Royal :

« Alors on met la ceinture de sauvetage, mais on ne colmate pas les brèches, c’est-à-dire, on ne reconstruit pas le ‘bateau France’. Ce n’est pas en mettant une ceinture de sauvetage que l’on continue à pouvoir faire avancer le bateau France. Certainement pas. Ce n’est pas en colmatant les fuites, en colmatant les brèches, c’est en redonnant de la structure à des équipes, de la solidité à cette équipe ! Je fixe cette comparaison, parce qu’elle est tellement illustrative. »

Et Ségolène Royal de conclure sur les valeurs de la République Française, mais qui sont également celles qui, depuis le siècle des Lumières, éclairent l’Europe, et le monde :

« C’est l’Europe aussi qui a une responsabilité à l’égard des principes de liberté, d’égalité, de fraternité. Où sont-ils ces principes aujourd’hui, à un moment où nous sommes uniquement soumis à la spéculation financière, et où des choses si timides ont été prises sans que nous soyons capables, sans que les dirigeants aient été capables d’imposer une volonté politique, pour que la politique s’impose aux logiques financières ? »

Frédérick Moulin

 

S. Royal : "C'est le 23ème sommet où l'on... par segolene-royal

 

              Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Et je pense que vis-à-vis des peuples d’Europe, les dirigeants d’Europe doivent montrer autre chose que des sommets européens qui durent 24 heures et 48 heures, et qui à chaque fois, à chaque fois, c’est le 23ème sommet, où l’on reporte à plus tard les décision structurelles.

J’ai regardé hier l’ensemble des communiqués qui sont sortis de ces 23 sommets qui se sont réunis depuis le début de la crise. Ils se ressemblent tous : on colmate les brèches, on prend des décisions in extremis, et on dit : mais c’est au prochain sommet que l’on va régler les problèmes structurels. À chaque fois. Donc ça a été dit 22 fois.

Et une 23ème fois hier. On prend les décisions d’urgence, parce qu’il faut absolument, comme ça a été dit dans un journal grec, « mettre la ceinture de sauvetage » : « Accord-gilet de sauvetage pour la Grèce et pour l’euro » [Ethnos, quotidien de centre gauche, NdlR]. Voilà.

 

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"Alors on met la ceinture de sauvetage, mais on ne colmate pas les brèches, c’est-à-dire, on ne reconstruit pas le ‘bateau France’ "

Alors on met la ceinture de sauvetage, mais on ne colmate pas les brèches, c’est-à-dire, on ne reconstruit pas le ‘bateau France’. Ce n’est pas en mettant une ceinture de sauvetage que l’on continue à pouvoir faire avancer le bateau France. Certainement pas. Ce n’est pas en colmatant les fuites, en colmatant les brèches, c’est en redonnant de la structure à des équipes, de la solidité à cette équipe !

 

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"Il est très important que le ‘bateau Europe’ continue, non seulement se reconstruise, repose ses fondamentaux, resserre ses équipes, affiche un cap"

Je fixe cette comparaison, parce qu’elle est tellement illustrative. Et donc il est très important que le ‘bateau Europe’ continue, non seulement se reconstruise, repose ses fondamentaux, resserre ses équipes, affiche un cap. Là, on ne sait plus dans quelle direction le bateau Europe [va], on bouche les trous, on met des gilets de sauvetage. Mais on n’en est plus là !

 

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"Et moi je considère, et chacun le sait, que pour chacun des pays européens, il n’y a pas d’avenir en dehors de l’Europe. Vous connaissez ma position. Je plaide à chaque fois pour la construction des Etats-Unis d’Europe"

Et plus le temps passe, plus les choses seront difficiles. Et plus le temps passe, plus les peuples vont se détourner de l’Europe. Et moi je considère, et chacun le sait, que pour chacun des pays européens, il n’y a pas d’avenir en dehors de l’Europe. Vous connaissez ma position. Je plaide à chaque fois pour la construction des Etats-Unis d’Europe.

 

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"Il faut poser, pierre après pierre étape après étape, ce qui va consolider ce rassemblement des Etats-Unis d’Europe, pour qu’un jour nous puissions parler d’une même voix, et pour qu’un jour, enfin, la finance soit au service de l’économie, et l’économie au service du bien-être des hommes et des femmes qui travaillent dans les entreprises. Voilà quel est notre objectif de civilisation"

Mais il y a des étapes avant cela, et si c’est ça notre objectif, et voilà un bel objectif à réaliser, ça veut dire qu’il faut poser, pierre après pierre étape après étape, ce qui va consolider ce rassemblement des Etats-Unis d’Europe, pour qu’un jour nous puissions parler d’une même voix, et pour qu’un jour, enfin, la finance soit au service de l’économie, et l’économie au service du bien-être des hommes et des femmes qui travaillent dans les entreprises. Voilà quel est notre objectif de civilisation.

Donc ça, ça demande du courage, et hier ce courage, nous ne l’avons pas eu. Nous n’avons pas eu des dirigeants courageux qui ont mis en place les réformes structurelles de lutte contre la spéculation, je le répète, d’actions communes pour la relance économique, de création d’une agence de notation publique, qui fassent en sorte que nos nations ne dépendent pas d’agences de notation financières.

Et donc les propositions, elles sont simples, elles sont sur la table depuis 2008. Et à chaque fois, je le répète, de sommet en sommet, elles sont reportées au sommet suivant, et ça fait la 23ème fois qu’on nous dit : « On colmate les brèches, mais rassurez-vous, à la rentrée prochaine, nous allons mettre en place les réformes structurelles. ».

 

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"Et ça fait la 23ème fois qu’on nous dit : « On colmate les brèches, mais rassurez-vous, à la rentrée prochaine, nous allons mettre en place les réformes structurelles. ». Eh bien non. Moi je considère que c’est cet été que les réformes structurelles doivent être mises en place. Parce que sinon la rentrée sera très difficile. Et l’on voit bien que partout les mouvements sociaux se lèvent"

Eh bien non. Moi je considère que c’est cet été que les réformes structurelles doivent être mises en place. Parce que sinon la rentrée sera très difficile. Et l’on voit bien que partout les mouvements sociaux se lèvent. Et si le chômage s’aggrave, si les jeunes ont autant de difficultés à se loger que c’est le cas aujourd’hui, si la désespérance s’installe, alors ce sera très difficile de sauver l’Europe.

Et nous, nous devons sauver l’Europe, parce que c’est notre avenir commun. Et nous devons sauver l’Europe, parce que c’est là que nous pouvons reprendre la main sur notre destin commun. Nous devons sauver l’Europe avec des réformes structurelles, courageuses, parce que nous avons des choses formidables, au niveau européen, à construire ensemble, que ce soit dans le domaine des transports propres, je l’ai dit, des énergies renouvelables, de l’investissement dans l’enseignement supérieur, des biotechnologies, des progressions de la santé, des progressions de l’éducation, de l’ensemble des services publics, d’une vision du monde.

 

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"Où sont-ils ces principes aujourd’hui, à un moment où nous sommes uniquement soumis à la spéculation financière, et où des choses si timides ont été prises sans que nous soyons capables, sans que les dirigeants aient été capables d’imposer une volonté politique, pour que la politique s’impose aux logiques financières ?"

C’est l’Europe aussi qui a une responsabilité à l’égard des principes de liberté, d’égalité, de fraternité. Où sont-ils ces principes aujourd’hui, à un moment où nous sommes uniquement soumis à la spéculation financière, et où des choses si timides ont été prises sans que nous soyons capables, sans que les dirigeants aient été capables d’imposer une volonté politique, pour que la politique s’impose aux logiques financières ?

Voilà ce que je voulais dire aujourd’hui sur ce sommet européen. Mais je suis prête à répondre à vos questions. (Sourire)

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 12:40

 

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« Si c’est une semaine de séminaire à huis clos qu’il faut faire, mais qu’ils se mettent ensemble, et qu’ils travaillent sur la durée. Il est impossible de sortir des décisions concrètes en restant ensemble 24 heures ou 48 heures. C’est impossible. Donc il y a un manque de sérieux au niveau de la prise en considération des différents problèmes, et au niveau des méthodes de travail », a martelé Ségolène Royal au cours de cette seconde partie de sa conférence de presse à Solferino vendredi.

Elle a également demandé des réformes structurelles « au cours de cet été ». Pourquoi ? Parce qu’ « il n’est pas possible d’attendre la rentrée », sinon « alors en effet le temps va passer, et la crise, pas seulement grecque, mais la crise européenne, va s’aggraver ».

Alors que Ségolène Royal parlait dans la première partie d’ « un commandant en chef contre la crise financière », elle a souligné cette fois-ci l’importance de ce poste en évoquant « un chef de guerre contre la crise économique » : ce n’est pas seulement une bataille, c’est bien la guerre économique et financière qu’il faut affronter.

Devant l’ampleur et l’importance de la tâche, Ségolène Royal a répondu par une proposition forte :

« Je pense que ça peut même se faire dans une dynamique de rassemblement national, les oppositions sont prêtes à participer à ce travail dans chacun de ces pays. Le Parti socialiste est prêt à participer à ce travail. […] En tout cas moi, je suis prête, et je suis sûre que tout le monde est prêt à participer à ce travail. »

Frédérick Moulin

 

Conf. de Presse intégrale : sortir durablement... par segolene-royal

(2ème partie de 8 min 54 sec à 12 min 22 sec)

  

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Et l’Europe ne reprendra son mouvement vers le haut que si les peuples qui vivent dans l’Europe reprennent confiance dans les perspectives européennes. Et pour reprendre confiance dans les perspectives européennes, il faut donner des perspectives de vie meilleure, d’emploi, de création d’activité, de création de richesses. Est-ce que l’Europe est capable de cela ? Mais bien sûr que l’Europe est capable de cela.

L’Europe n’est pas un continent affaibli, sur le plan économique, sur le plan du potentiel en matière de matière grise. L’Europe a en son sein de la créativité, des filières économiques qui fonctionnent, mais qui manquent souvent cruellement de ressources financières pour se développer.

 

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"Et moi je pense qu’il y a là urgence, urgence, et je ne comprend pas qu’au cours d’un 23ème sommet, il y ait encore si peu de décisions structurelles qui en sortent. Je crois qu’il y a un vrai problème, non seulement de gouvernance, mais de méthode de travail"

Et moi je pense qu’il y a là urgence, urgence, et je ne comprend pas qu’au cours d’un 23ème sommet, il y ait encore si peu de décisions structurelles qui en sortent. Je crois qu’il y a un vrai problème, non seulement de gouvernance, mais de méthode de travail.

 

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"Et on nous annonce que les réformes structurelles auront lieu à la rentrée ! Moi je demande que ces réformes structurelles aient lieu au cours de cet été"

Comment est-ce que l’on peut, en restant ensemble seulement 24 heures, ou 48 heures, comment est-ce que l’on peut apporter des réponses structurelles, solides, durables ? Et on nous annonce que les réformes structurelles auront lieu à la rentrée ! Moi je demande que ces réformes structurelles aient lieu au cours de cet été. On ne comprendrait pas que les principaux dirigeants européens laissent passer l’été et attendent la rentrée pour apporter les réponses structurelles qu’ils ont annoncées hier.

 

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"Si c’est une semaine de séminaire à huis clos qu’il faut faire, mais qu’ils se mettent ensemble, et qu’ils travaillent sur la durée"

Les dirigeants, les chefs d’Etat et de gouvernement doivent se réunir plus de 48 heures. Ils doivent rester ensemble tant que le problème n’est pas clarifié. Si c’est une semaine de séminaire à huis clos qu’il faut faire, mais qu’ils se mettent ensemble, et qu’ils travaillent sur la durée. Il est impossible de sortir des décisions concrètes en restant ensemble 24 heures ou 48 heures. C’est impossible. Donc il y a un manque de sérieux au niveau de la prise en considération des différents problèmes, et au niveau des méthodes de travail.

 

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"Donc il y a un manque de sérieux au niveau de la prise en considération des différents problèmes, et au niveau des méthodes de travail"

Et moi je suis convaincue que si les dirigeants européens, cet été, se mettent ensemble pour un séminaire de travail et se disent : on ne sortira pas de cette réunion tant qu’on n’aura pas réglé à la fois la mise en place, maintes fois promis, et jamais mis en place, du fonds souverain européen, de la lutte contre la spéculation, de la réforme des agences de notation, et de la mise en place d’un gouvernement commun, c’est-à-dire d’un chef de guerre contre la crise économique, on ne se séparera pas tant qu’on n’aura pas mis en place les conditions, les décisions opérationnelles qui nous permettent de passer enfin des discours aux actes, alors en effet le temps va passer, et la crise, pas seulement grecque, mais la crise européenne, va s’aggraver.

 

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"Il n’est pas possible d’attendre la rentrée. Je pense en particulier que si les chefs d’Etat et de gouvernement font cela, mais je pense que ça peut même se faire dans une dynamique de rassemblement national"

Et ça, je crois que nous sommes là à un tournant. Il n’est pas possible d’attendre la rentrée. Je pense en particulier que si les chefs d’Etat et de gouvernement font cela, mais je pense que ça peut même se faire dans une dynamique de rassemblement national, les oppositions sont prêtes à participer à ce travail dans chacun de ces pays. Le Parti socialiste est prêt à participer à ce travail. Les leaders politiques, qui aujourd’hui sont positionnés sur la campagne présidentielle française sont prêts à participer à ce travail, en tout cas moi, je suis prête, et je suis sûre que tout le monde est prêt à participer à ce travail.

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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 20:04

 

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Ségolène Royal a donné hier une conférence de presse depuis Solferino, où les candidats à la primaire ont désormais à leur disposition un bureau et les moyen logistiques du parti. « C'est un signe très fort, je suis très heureuse de m'exprimer depuis le [siège du] PS. Le PS, c'est la maison commune pour tous les candidats. C'est le signe que ce qui nous rassemble est beaucoup plus puissant que ce qui nous distingue, c'est de nature à rassembler les Français. », a déclaré la candidate.

La crise de l’euro et de l’Europe, sur laquelle Ségolène Royal s’est longuement exprimée suite au sommet européen, a occupé la première moitié de son point presse de 35 minutes.

Dans cette première partie, Ségolène Royal fait 4 propositions pour sortir durablement l’Europe de la crise :

-« assurer une relance économique de l’Europe », en mettant en place un « fonds souverain, qui donnera à l’Europe la possibilité d’emprunter ». La candidate précise sur son blog que ce fons serait « financé par des taxes sur les banques ou par l’émission « d’eurobonds », c’est-à-dire des obligations européennes » ;

-mettre en place « un commandant en chef contre la crise financière », « un ministre commun de l’Economie et des Finances, qui commencerait par un ministre commun de l’Economie et des Finances de la France et de l’Allemagne » ;

-« l’interdiction de la spéculation sur les banques », « c’est-à-dire [l'] interdiction de vendre à terme des titres que l’on n’a pas » ;

-« une réforme des agences de notation ».

Plus tard dans la conférence de presse, Ségolène Royal précisera à ce sujet : « Moi je demande que ces réformes structurelles aient lieu au cours de cet été », « pour éviter une nouvelle crise », précise-t-elle sur son blog.

Frédérick Moulin

 

4 propositions pour sortir durablement l'Europe... par segolene-royal

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal / F.M.

Moi je voudrais déjà, avant bien sûr de répondre à toutes vos questions, donner une réaction sur ce qui s’est passé hier au sommet européen.

D’abord, je pense que tout le travail reste à faire. N’oublions pas que c’était le 23ème sommet européen, et que finalement ce qui a été fait hier aurait déjà dû être fait il y a 18 mois, et il y a même 2 ans.

Souvenons-nous déjà des décisions de 2008 qui étaient sorties du sommet européen, c’était pratiquement les mêmes décisions, et même davantage, puisqu’en 2008 déjà, on disait qu’il fallait que l’Europe mette en place un fond souverain, on disait que l’Europe devait lutter contre la spéculation, on dénonçait les agences de notation, et si hier un certain nombre de décisions ont été prises pour sauver la Grèce, on voit bien, et je voudrais redire ici que le problème de l’Europe n’est pas seulement le problème de la Grèce, c’est le problème de l’Europe toute entière.

Et les [4] décisions structurelles que nous attendons, et dont l’Europe a besoin, n’ont pas été prises.

 

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"La première décision structurelle, c’est d’assurer une relance économique de l’Europe"

La première décision structurelle, c’est d’assurer une relance économique de l’Europe. Cette décision n’a pas été prise, puisque pour assurer une [relance] économique de l’Europe, encore faudrait-il mettre en place un fonds souverain, un fonds souverain qui permettrait à l’Europe de ne pas dépendre de la spéculation bancaire.

Donc moi je demande premièrement la mise en place de ce fonds souverain, qui donnera à l’Europe la possibilité d’emprunter, pour ne pas dépendre de la spéculation financière.

 

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"Deuxièmement, c’est la mise en place d’un commandant en chef contre la crise financière"

Deuxièmement, c’est la mise en place d’un chef de bataille financière, contre la crise financière, parce qu’on voit aujourd’hui qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion. Or je demande, et ça avait d’ailleurs déjà été une décision en filigrane prise en 2008, un chef de bataille, un commandant en chef contre la crise financière. C’est quoi ? Ça serait un ministre commun de l’Economie et des Finances, qui commencerait par un ministre commun de l’Economie et des Finances de la France et de l’Allemagne.

Ce n’est pas une proposition nouvelle. Nous l’avons déjà dit, ça a même été évoqué. Et pourquoi est-ce que cette décision n’est pas encore prise ? Alors, on voit bien que la dilution des responsabilités aujourd’hui fait, comme de nombreux observateurs l’ont observé, la dilution des responsabilités fait que finalement nous dépendons, une nouvelle fois, de la puissance financière des banques.

Autrement dit, l’économie réelle n’a pas été remise en avant par rapport à l’économie financière.

 

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"La troisième décision à prendre, c’est l’interdiction de la spéculation sur les banques"

La troisième décision à prendre, et qui est liée à la nécessité de mettre en place un fonds souverain au niveau européen qui donne l’Europe ses propres capacités d’emprunt, c’est l’interdiction de la spéculation sur les banques, puisqu’on voit bien que les banques et les fonds de pension ont spéculé sur la dette grecque, et qu’aujourd’hui ça va recommencer. Et j’entendais ce matin que les banques et les fonds de pension commençaient à spéculer sur la situation de l’Italie. Donc quand-est-ce que ça va s’arrêter ?

Ça va s’arrêter quand il y aura interdiction aux banques de spéculer, c’est-à-dire interdiction de vendre à terme des titres que l’on n’a pas.

Ce sont des choses simples. Tous les experts financiers du monde entier le disent, et une fois de plus, cette décision aujourd’hui n’a pas été prise, n’a pas été prise hier.

 

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"La [quatrième] et dernière décision à prendre, c’est vraiment une réforme des agences de notation"

Et la dernière décision à prendre, la [quatrième] et dernière décision à prendre, c’est vraiment une réforme des agences de notation. Pourquoi ? Parce qu’on voit bien que les agences de notation sont liées aux intérêts financiers, puisqu’elles jouent tous les rôles. Ce sont elles qui ont été déconsidérées parce qu’elles n’ont pas vu venir la crise financière aux Etats-Unis. Et donc, la décision qui avait été prise et qui avait été évoquée, déjà, dès 2008, à savoir la création d’une agence de notation publique, elle aussi, n’a pas été mise en place.

Donc je voudrais dire pour conclure que nous avons là une décision provisoire qui était indispensable, bien évidemment, personne ne va s’en plaindre, mais cette décision aurait dû être prise déjà il y a 18 mois.

Il y a une vague contribution des banques, sans être très claire, à l’effort mis en place pour aider la Grèce, mais aucune décision structurelle qui permet à l’Europe de sortir durablement de la crise n’a été prise, ni un gouvernement économique commun, je le répète, c’est-à-dire la nécessité de mettre en place un ministère commun de l’Economie et des Finances, d’abord commun à la France et à l’Allemagne, et ensuite aux pays qui voudront rentre dans ce processus, ni la mise en place d’un fonds européen souverain qui permettrait d’arrêter une stratégie de développement économique, et en particulier dans le domaine de la croissance verte, des énergies renouvelables, c’est-à-dire donner une perspective économique à l’Europe en terme de création d’activité et d’emplois, ni la réforme qui consisterait à interdire la spéculation des banques sur les dettes, ça c’est proprement inacceptable, et des décisions simples sont à prendre qui sont liées à la mise en place d’un fonds souverain qui permettra à l’Europe d’emprunter plutôt que de dépendre du système bancaire, et l’interdiction de la spéculation sur la dette, qui n’a pas été décidée, et qui doit l’être absolument.

 

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"L’idée européenne, c’est d’abord une idée politique, c’est d’abord une espérance politique, c’est d’abord de retrouver l’état d’esprit des pères fondateurs de l’Europe, et des couples franco-allemand qui à chaque fois ont fait avancer l’Europe"

Et enfin, bien évidemment, rappelons que l’idée européenne, c’est d’abord une idée politique, c’est d’abord une espérance politique, c’est d’abord de retrouver l’état d’esprit des pères fondateurs de l’Europe, et des couples franco-allemand qui à chaque fois ont fait avancer l’Europe, même dans des contextes difficiles. Et c’est ce couple, ce charisme du couple franco-allemand qui nous manque aujourd’hui cruellement. Pourquoi ?

Parce qu’on voit bien que tant en Allemagne qu’en France, les dirigeants sont pris par leurs échéances électorales, et ça, ça n’est pas acceptable. Je crois qu’à un moment, dans un contexte de grande difficulté de l’Europe, il faudrait avoir des dirigeants qui ont une grande force morale, et qui sont capables de se dire : peu importe l’impact en terme électoral intérieur des décisions que nous avons à prendre, mais prenons-les, prenons-les ces décisions, parce que nous avons une responsabilité commune à l’égard de l’avenir de l’Europe.

 

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"Je crois qu’à un moment, dans un contexte de grande difficulté de l’Europe, il faudrait avoir des dirigeants qui ont une grande force morale"

Et pourquoi les décisions ne sont pas prises ? Parce qu’elles ne sont pas populaires. Parce qu’aujourd’hui l’Europe n’est pas populaire auprès des opinions publiques. Et comme Angela Merkel a des échéances électorales, comme Nicolas Sarkozy est déjà dans ces échéances électorales, c’est ce qui explique, je pense, la raison pour laquelle les décisions difficiles ne sont pas prises. Ces décisions difficiles ne sont pas populaires parce qu’aujourd’hui les peuples se détournent de l’Europe. Pourquoi les peuples se détournent de l’Europe ?

Parce que tant que l’Europe sera synonyme de rigueur, tant que l’Europe sera synonyme de chômage, tant que les efforts demandés au niveau européen seront d’abord demandés aux salariés, aux ouvriers, aux classes moyennes, aux catégories populaires, aux dirigeants des petites et moyennes entreprises, à tous ceux qui souffrent déjà, et qui, avec les décisions de rigueur, souffrent encore plus, tandis que les grandes fortunes sont mises à l’abri de toute la contribution aux différents efforts qui sont demandés, je lisais récemment que la seule lutte contre la fraude fiscale des grandes fortunes en Europe permettrait déjà de résoudre une bonne partie du problème, et donc tant que les dirigeants ne mettent pas sur un même pied d’égalité la nécessité d’assainir les dépenses publiques, et la nécessité de lutter contre les inégalités, et de faire contribuer les revenus du capital autant que les revenus du travail, alors l’Europe est déséquilibrée.

 

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"Tant que les dirigeants ne mettent pas sur un même pied d’égalité la nécessité d’assainir les dépenses publiques, et la nécessité de lutter contre les inégalités, et de faire contribuer les revenus du capital autant que les revenus du travail, alors l’Europe est déséquilibrée"

Et moi je veux des peuples européens qui reprennent confiance dans l’Europe. Et les peuples européens reprendront confiance dans l’Europe si l’Europe leur ouvre une perspective, et si chaque fois qu’on prononce le mot Europe, on ne prononce pas en même temps le mot rigueur. Pourquoi ?

Parce que la rigueur, elle est toujours imposée aux mêmes, et que ça, les peuples européens ne l’acceptent plus, parce qu’ils voient bien, d’un côté, que des banques continuent à s’enrichir, que les grandes fortunes continuent à s’enrichir, qu’il n’y a pas de contribution égalitaire entre les détenteurs du grand patrimoine et les salariés qui vivent de plus en plus difficilement de leur travail, tant qu’il y a une perception aigüe de ces inégalités-là, alors les peuples vont se méfier de plus en plus de l’Europe.

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 16:29

 

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Ségolène Royal et Dominique Bertinotti le 8 mai 2011 (@Razak)

Au lendemain de la main tendue aux gaullistes par Ségolène Royal, lundi, les auditeurs de RMC étaient appelés à voter pour ou contre : "Non, le socialisme n’est pas gaullo-compatible".

Ce vote était le "Brunet Métrie" de l’émission "Carrément Brunet", de 13h à 14h, avec comme invitée Dominique Bertinotti, maire du IVème arrondissement, membre du Bureau national du PS, et proche de Ségolène Royal.

Agrégée d’histoire, Dominique Bertinotti est également maître de conférence à l’Université Paris VII. Pour sa thèse qui a porté sur la vision de la France chez François Mitterrand jusqu’en 1981, Dominique Bertinotti interviewe François Mitterrand à plusieurs reprises à partir de 1989. Après avoir été chargée de mission auprès du président pour collaborer à la rédaction de ses ouvrages et écrits en 1992, elle devient Secrétaire Générale de l’Institut François Mitterrand (IFM), poste qu’elle occupe jusqu’en 2001.

Elle est aujourd’hui membre du conseil d’administration de l’association des amis de l’IFM, présidée par Pierre Bergé. En 1995 elle est nommée mandataire des archives élyséennes de François Mitterrand dans le cadre d’un protocole signé avec les Archives Nationales.

Ces informations sont particulièrement importantes, car pendant l’émission, un des arguments récurrents employé par Eric Brunet pour démontrer sa thèse sera le supposé antagonisme historique entre de Gaulle et … François Mitterrand.

 

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Point presse de Ségolène Royal et José Bové à Poitiers le 14 juin 2011, derrière José Bové, à gauche, Benoît Biteau

Eric Brunet, l’animateur éponyme de "Carrément Brunet", a accueilli sur son antenne un auditeur fidèle de l’émission, Benoît : « Benoît m’appelle souvent ». Mais Benoît n’est pas n’importe quel auditeur : « Vous allez rire, vous allez sourire en tout cas, Dominique Bertinotti, Benoît a 44 ans, il est agriculteur, il est vice-président de la Région Poitou-Charentes. ». Il s’agit en fait de Benoît Biteau, agriculteur bio de Charente-Maritime, et président de la Commission Ruralité, Agiculture, Pêche et Cultures marines, et membre de la Commission Eau, Littoral et Biodiversité – Benoît Biteau est un agriculteur spécialiste de la question de la gestion de l’eau.

Benoît Biteau a souvent accompagné Ségolène Royal ces derniers temps, pour la politique de la Région en faveur des éleveurs et d’une mutation agricole vers une agriculture durable, contre la sécheresse.

 

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Benoît Biteau, à gauche, écoute un éleveur, à qui Ségolène Royal rend visite le 18 mai 2011, lui détailler les problèmes liés à la sécheresse auxquels il est confronté

Dominique Bertinotti a défini plusieurs critères qui font que Ségolène Royal, tout en étant clairement de gauche et clairement socialiste – Ségolène Royal est tout de même vice-présidente de l’Internationale Socialiste ! - est « gaullo-compatible », comme le dit Eric Brunet, « parce que, le gaullisme, c’est quoi ? », demande Dominique Bertinotti, et de répondre : « Le gaullisme, c’est une certaine idée de la France, de la nation, de la République, et une certaine façon d’exercer le pouvoir. »  :

- « La République, de Gaulle souhaitait un Etat impartial. Aujourd’hui, nous souhaitons un Etat impartial. »,

- « La nation, de Gaulle a toujours lutté contre les ferments de la division. Il disait même que c’était mettre la France en danger mortel. Aujourd’hui, nous sommes dans une France qui n’a jamais été autant divisée », un constat de la situation de la France d’aujourd’hui sans cesse répété par Ségolène Royal,

- « de Gaulle, c’est aussi ça, c’est une espèce de capacité, j’ai presque envie de dire sensuelle, fusionnelle, avec le peuple français », explique Eric Brunet, auquel Dominique Bertinotti répond : « Vous parlez du côté fusionnel avec le peuple français du général de Gaulle, vous n’avez qu’à voir comment se déroulent les déplacements de Ségolène Royal sur le terrain, et le rapport justement très, très proche, […] en particulier dans les banlieues et dans les quartiers populaires. »,

- « de Gaulle fait partie aussi de ces hommes d’Etat qui ont su, à un moment donné, transgresser. L’appel du 18 Juin, il fallait être dans une terrible transgression. Et je pense que cette capacité qu’a Ségolène Royal à être aussi, à des moments, dans la transgression, quand elle s’est réemparée de thématiques comme la sécurité, comme l’ordre juste, comme la nation, et quand elle dit le drapeau, le drapeau tricolore, il est hors de question de le laisser au Front national. »,

- « Ségolène Royal est une des rares à avoir cette capacité à être dans le dépassement, à ne pas être simplement la femme d’un camp ou la femme d’un parti, ce que de Gaulle aussi était. ». « Bon, elle est pas le fruit total du PS, tout de même », a concédé Eric Brunet, et Dominique Bertinotti de préciser : « Mais en étant tout à fait reliée sans arrêt avec la base de la population. ».

 

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Ségolène Royal, le Général de Gaulle, les quatre autres présidents de la Vème République, et Sarkozy (@Peridis, El País 06/05/07)

Après la thèse, l’anti-thèse : Benoît Biteau a témoigné qu’à l’Assemblée régionale, la plus gaulliste, c’était la présidente socialiste Ségolène Royal, et pas l’opposition de droite UMP, qui a piétiné depuis 5 ans ce qui fait l’essence du gaullisme :

« Régulièrement, à l’Assemblée régionale, notamment quand on est dans le jeu politique et que les élus de droite nous attaquent sur la politique régionale, qui, quand même, est exemplaire, […] qui est plutôt bien vécue par l’extérieur, par les gens qui nous regardent de l’extérieur, elle fait souvent référence au gaullisme, […] elle les renvoie souvent sur ces pensées gaullistes, et leur montre que dans sa façon de concevoir la politique, elle est sur de la pensée gaulliste », et pas eux, peut-on rajouter.

Et la synthèse avec l’avis des auditeurs, résumé pour cette partie par Marion Lagardère :

« Le "Brunet Métrie", Eric, vous nous dites : "Non, le socialisme n’est pas gaullo-compatible". Eh bien, nos internautes sont toujours contre vous, encore plus qu’avant, même, puisqu’ils le sont à 61%.

Pour illustrer le "Brunet Métrie", je vais vous lire un petit mail, mail de Jean-Michel, qui nous dit :

"Je suis d’accord avec votre invitée, Dominique Bertinotti, sur le gaullisme. Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, mais plus, pour moi, une conception honnête de l’utilisation du pouvoir, et contrairement à ce que beaucoup disent, je pense que Madame Royal dirigerait sans doute plus dans l’esprit d’un de Gaulle, et pas plus mal que certains actuellement" »

Frédérick Moulin

 

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"Carrément Brunet" du 18 juillet 2011

2ème partie de 7 min 40 sec à 17 min 30 sec

(1ère partie : Laurent Delahousse parle de l'interview de Ségolène Royal la veille)

 

 

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche / F.M.

Eric Brunet : Dominique Bertinotti, bonjour.

Dominique Bertinotti : bonjour.

Eric Brunet : vous êtes la maire du IVème arrondissement de Paris, vous êtes membre du Bureau national du Parti socialiste, vous êtes une proche de Ségolène Royal, c’est la raison pour laquelle je vous ai demandé de venir dans le studio de Carrément Brunet, aujourd’hui, sur RMC. Hé, elle surprend tout le temps, Ségolène, voilà, vous voilà maintenant en train de chasser le gaulliste, avec votre leader charismatique, Ségolène Royal ! Inattendu, hein ! Moi, hier matin vous m’auriez dit ça, j’aurais pas cru.

Dominique Bertinotti : d’abord ce n’est pas si inattendu que ça, je crois que Laurent Delahousse faisait référence à la campagne de 2007 ; moi je me souviens très bien du meeting de Marseille, où elle a sorti les drapeaux, où elle a parlé de la nation, ça a dérangé dans certains de nos rangs, et donc ça n’est pas une surprise qu’elle s’adresse aux gaullistes.

Et je vais vous dire pourquoi. Parce que le gaullisme, c’est quoi ? Le gaullisme, c’est une certaine idée de la France, de la nation, de la République, et une certaine façon d’exercer le pouvoir.

Et si on reprend chacune de ces thématiques, vous allez voir qu’il y a des choses qui sont effectivement partagées.

Je vais prendre par exemple le cas de la République. La République, de Gaulle souhaitait un Etat impartial. Aujourd’hui, nous souhaitons un Etat impartial.

Si l’on prend la nation, la nation, de Gaulle a toujours lutté contre les ferments de la division. Il disait même que c’était mettre la France en danger mortel. Aujourd’hui, nous sommes dans une France qui n’a jamais été autant divisée, du fait des propos du président de la République et de son action : les riches contre les pauvres, ceux qui se lèvent tôt contre ceux qui se lèvent tard, etc.

Eric Brunet : je suis d’accord avec vous, mais enfin, c’est aussi Le Coup d’Etat permanent, écrit par François Mitterrand contre de Gaulle, c’est aussi un Mitterrand qui est un adversaire acharné de de Gaulle !

Dominique Bertinotti : oui, c’est Le Coup d’Et… oui, c’est un adversaire acharné de de Gaulle en 1965, et en même temps, vous savez bien qu’ensuite lorsque François Mitterrand est devenu président de la République, qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, il est resté dans le cadre de la Constitution de la Vème République, et il est devenu un président de la République et un homme d’Etat au même titre que de Gaulle est devenu un homme d’Etat, donc…

Eric Brunet : gaullien à défaut d’être gaulliste, gaullien.

Dominique Bertinotti : (Rire) mais je pense qu’il y a des choses qui font partie du patrimoine politique de la France et qu’a portées de Gaulle, et qui font partie de notre histoire commune, à gauche comme à droite.

Eric Brunet : alors, j’ai un appel spontané de Benoît. Benoît m’appelle souvent. Vous allez rire, vous allez sourire en tout cas, Dominique Bertinotti, Benoît a 44 ans, il est agriculteur, il est vice-président de la Région Poitou-Charentes, il m’appelle souvent dans cette émission, c’est assez rare qu’un vice-président d’une région m’appelle, alors il travaille bien évidemment aux côtés de Ségolène Royal. Merci Benoît de m’appeler dans Carrément Brunet au 32 16, bonjour.

 

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Benoît Biteau, vice-président de la Région Poitou-Charentes, explique dans un reportage du JT de France 2 du 17 mai 2011 comment il a réalisé la mutation écologique sur son exploitation agricole, désormais bio

Benoît Biteau : oui, bonjour Eric.

Eric Brunet : alors, ces accents gaullistes de votre présidente de Région, ça ne vous surprend pas, vous ?

Benoît Biteau : non, pas du tout, régulièrement, à l’Assemblée régionale, notamment quand on est dans le jeu politique et que les élus de droite nous attaquent sur la politique régionale, qui, quand même, est exemplaire, si Ségolène Royal fait la même chose pour la France que ce qu’elle fait en Région Poitou-Charentes, on a lieu d’espérer pour l’avenir de notre pays, mais quand la droite attaque cette politique régionale, qui est plutôt bien vécue par l’extérieur, par les gens qui nous regardent de l’extérieur, elle fait souvent référence au gaullisme, justement pour les ramener sur, normalement, qui pourrait être le fonds de commerce de la droite, c’est-à-dire que beaucoup de gens de droite se revendiquent les héritiers du gaullisme, et elle les renvoie souvent sur ces pensées gaullistes, et leur montre que dans sa façon de concevoir la politique, elle est sur de la pensée gaulliste.

 

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Le général de Gaulle au balcon de l'Hôtel de Ville de Montréal, au Québec, le 24 juillet 1967 ; devant lui une foule immense

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La foule assemblée devant le balcon de l'Hôtel de Ville de Montréal, arborant les trois couleurs de la République française

Eric Brunet : alors, Benoît, écoutez, je vais vous faire écouter un petit son du général de Gaulle en 1967 au balcon d’un certain hôtel de ville, dans la partie nord de l’Amérique, écoutez plutôt, vous allez voir :

« Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. (longue ovation) […]

Vive le Québec ! (ovation)

Vive le Québec... libre ! (très longue ovation)

Vive le Canada français ! Et vive la France ! (ovation) »

 

 

 

 

Eric Brunet : le son n’est pas d’une super qualité, mais c’était bien évidemment le 24 juillet 1967, au balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal, et ce général, au soir de sa vie, un peu romantique exalté, veut aller réparer l’injustice historique faite aux Canadiens francophones, à nos cousins québécois, et va, dans une ultime provocation, crier – au Canada, quand même ! – « Vive le Québec libre ! ».

Je ne sais pas si vous imaginez un premier ministre anglais à Bordeaux, place des Quinconces, criant : « Vive l’Aquitaine libre ! », ça aurait quand même… non, mais alors, je vous ai sorti ce son-là parce qu’il y avait aussi cette folie romantique chez de Gaulle.

Et de Gaulle, c’est aussi ça, c’est une espèce de capacité, j’ai presque envie de dire sensuelle, fusionnelle, avec le peuple français, d’incarner une espèce de romantisme politique, et ça, je sais pas si Ségolène Royal a ça, quand même.

Dominique Bertinotti : mais le côté…

Eric Brunet : alors… oui, oui, allez-y, allez-y, Dominique Bertinotti.

 

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Ségolène Royal à Toulouse le 22 mai 2011, après son discours sur la force citoyenne, drapeau tricolore en arrière plan, au contact avec les Français, qui sont nombreux à immortaliser l'événement sur leur mobile ou leur appareil photo numérique (@Razak)

Dominique Bertinotti : vous parlez du côté fusionnel avec le peuple français du général de Gaulle, vous n’avez qu’à voir comment se déroulent les déplacements de Ségolène Royal sur le terrain, et le rapport justement très, très proche, alors je ne sais pas s’il faut aller jusqu’à la fusion.

 

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Ségolène Royal au contact des Français au marché du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, le 12 juillet 2011 (@Razak)

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Mais moi je me souviens, à la fois dans les déplacements récents, en particulier dans les banlieues et dans les quartiers populaires, et ce qui s’est passé lors de la campagne de 2007, où il y a cette proximité, et cette véritable empathie avec la population, et moi, que je regarde de Gaulle ou François Mitterrand, il faut avoir des hommes ou des femmes d’Etat qui soient dans cette empathie et proximité, qui soient portés par ce que vous appelez le peuple français, et qui sont les gens de la base.

 

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Ségolène Royal avec les habitants du Marais Poitevin à Arçais le 26 juin 2011 (@Frédérick Moulin)

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Ségolène Royal discute avec les habitants sur le marché lors de son déplacement à Cergy le 8 décembre 2010 (@afp)

Et je voudrais dire aussi, quand vous parliez de « folie romantique » à propos de « Vive le Québec libre ! », de Gaulle fait partie aussi de ces hommes d’Etat qui ont su, à un moment donné, transgresser. L’appel du 18 Juin, il fallait être dans une terrible transgression (Eric Brunet presse Dominique Bertinotti) par rapport… bon. Et je pense que cette capacité qu’a Ségolène Royal à être aussi, à des moments, dans la transgression, quand elle s’est réemparée de thématiques comme la sécurité, comme l’ordre juste, comme la nation, et quand elle dit le drapeau, le drapeau tricolore, il est hors de question de le laisser au Front national, et qu’elle dit aux jeunes des banlieues : « Il faut vous réemparer aussi de ce drapeau », c’est une forme de transgression. Donc le fait qu’elle puisse faire appel aux gaullistes et ceux qui sont effectivement dans la lignée du gaullisme me paraît d’une grande cohérence.

 

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"Et comment la France peut renouer avec la promesse républicaine de Liberté, d’Egalité, de Fraternité ? Trois valeurs, trois couleurs dont vous vous êtes aujourd’hui emparés et vous avez bien fait. Nous pourrions d’ailleurs ajouter à ces trois valeurs, celle de la laïcité et de la solidarité. En tout cas, oui, nous avons mis les couleurs de la France, car elles appartiennent à tous, et je ne veux plus que l’extrême droite s’en attribue le monopole", Ségolène Royal, le 8 mai 2011 (@Razak)

Eric Brunet : dernier point, enfin, dernier point, on va en aborder bien d’autres, mais dernier point avant la pub que je voulais évoquer avec vous, c’est qu’on l’a trop oublié, c’est qu’aux primaires de 2006, elle bat Fabius et Dominique Strauss-Kahn. C’est-à-dire, est-ce qu’elle a encore cette capacité à créer la surprise face à des gens qui semblent un peu plus installés qu’elle, un peu plus bourgeoisement installés en tête des primaires ? En gros, est-ce qu’lle peut battre, selon vous, raisonnablement, Hollande et Aubry ?

Dominique Bertinotti : mais bien sûr. Mais bien sûr, elle peut créer encore la surprise parce qu’elle a, et elle est une des rares à avoir cette capacité à être dans le dépassement, à ne pas être simplement la femme d’un camp ou la femme d’un parti, ce que de Gaulle aussi était, hein, même si une partie des gaullistes se sont retrouvés beaucoup plus à droite.

Eric Brunet : alors de ce point de vue-là, de ce point de vue-là, elle est assez gaullienne, puisqu’elle transgresse…

Dominique Bertinotti : vous voyez, vous-même… absolument.

Eric Brunet : non mais c’est vrai qu’elle a une espèce de … bon, de…

Dominique Bertinotti : d’indépendance vis-à-vis …

Eric Brunet : oui, de relative…  par rapport à l’appareil politique, bon…

Dominique Bertinotti : exactement.

Eric Brunet : bon, elle est pas le fruit total du PS, tout de même…

Dominique Bertinotti : mais en étant tout à fait reliée sans arrêt avec la base de la population.

Eric Brunet : bon, on fait un petit point. Merci Benoît, en tout cas, merci Benoît de m’avoir appelé de Poitou-Charentes, hein, Benoît, vice-président de la Région Poitou-Charentes

Benoît Biteau : y’a pas de problème !

Eric Brunet : j’adore quand Benoît m’appelle, ça a une allure incroyable, un appel spontané, comme ça, du vice-président de la Région de Poitou-Charentes. Au moins lui, il écoute RMC ! Salut Benoît.

Alors, Marion Lagardère, ça vote ?

 

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« Non, le socialisme n’est pas gaullo-compatible. » : CONTRE à 61%

Marion Lagardère : le "Brunet Métrie", Eric, vous nous dites : « Non, le socialisme n’est pas gaullo-compatible. ». Eh bien, nos internautes sont toujours contre vous, encore plus qu’avant, même, puisqu’ils le sont à 61%.

Vous êtes pour, vous êtes contre, vous nous dites ce que vous pensez sur RMC.fr et pour illustrer le "Brunet Métrie", je vais vous lire un petit mail, mail de Jean-Michel, qui nous dit :

« Je suis d’accord avec votre invitée, Dominique Bertinotti, sur le gaullisme. Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, mais plus, pour moi, une conception honnête de l’utilisation du pouvoir, et contrairement à ce que beaucoup disent, je pense que Madame Royal dirigerait sans doute plus dans l’esprit d’un de Gaulle, et pas plus mal que certains actuellement. »

Eric Brunet : alors attention, dans une seconde ça va changer, puisqu’on aura Guy Geoffroy, député UMP, et on aura Jean-Christophe Mounicq, professeur d’économie, on va leur poser la question à eux aussi quand même, allez, on se retrouve dans une seconde.

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 16:12

 

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« Je trouve que c’est très satisfaisant que finalement tout le monde soit convaincu par l’utilité de ces débats. […] C’est une victoire collective. […] [Les] Français vont dès lors pouvoir regarder ces débats, se passionner, sur l’avenir de leur pays, sur les grands choix à faire. Et moi je voudrais rassurer et les militants socialistes et les Français pour leur dire que quoi qu’il arrive, les socialistes resteront unis. », a déclaré Ségolène Royal sur le plateau d’i>TELE, face à Michel Dumoret et à Nellly Daynac hier soir.

Cette déclaration faisait suite à l’annonce sans enthousiasme par Harlem Désir des possibles modalités des ‘débats’ – deux dans le reportage d’i>TELE – qui, finalement, devraient avoir lieu pendant les primaires organisées par le PS comme l’a annoncé hier le Premier secrétaire par intérim.

Il s’agit en premier lieu de ‘débats’ « à l’américaine » comme dit Nelly Daynac, « 6 candidats, devant leur pupitre, avec des questions des journalistes, ils répondent les uns après les autres », comme le décrit Michel Dumoret, bref, une idée que venait de dévoiler deux jours plus tôt à Libération, ô surprise … Martine Aubry.

« Il est où le débat ? », s’est interrogé Michel Dumoret. « Moi j’accepterai de toute façon toutes les formes de débat. Je crois que c’est ce que Harlem Désir a proposé. D’ailleurs je crois que i>TELE a proposé un débat en liaison avec une radio, eh bien nous allons l’accepter. Je crois que ce qui est important, c’est le sérieux, c’est la hauteur de vue de ces débats. », a répondu Ségolène Royal, montrant qu’elle prendrait l’initiative, et ne serait pas à la remorque des décisions des autres.

Car Harlem Désir étudie actuellement toutes les options, le cours reportage incorporé par i>TELE montre qu’il a utilisé « on peut », « il peut y avoir » pour les deux modalités suggérées, notamment la deuxième : « il peut aussi y avoir un débat avec les 6 candidats », une modalité vague car le débat contradictoire n’est pas clairement établi.

Ségolène Royal, après son : « On compte sur toi ! » à Harlem Désir dans Elysée 2012 il y a quelques jours, a caressé le Premier secrétaire par intérim dans le sens du poil : « Harlem Désir, qui d’ailleurs fait très bien son travail, je dois le dire », a glissé la candidate dans son propos.

 

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Autre thème fort de l’interview : l’Europe, la crise de l’euro, et surtout le « couple franco-allemand, entre Helmut Kohl et François Mitterrand, et d’ailleurs ceux qui les ont précédés », allusion claire à de Gaulle et Adenauer. Ségolène Royal est revenu sur les idées développées ces derniers jours :

« Nicolas Sarkozy rencontre Angela Merkel, il fait le geste, mais il faut plus qu’un geste, il faut une force politique, il faut une détermination politique, il faut un engagement européen, car sans l’Europe, la France n’a pas d’avenir, et avec l’Europe, la France a un avenir.

Et si j’étais avec Angela Merkel, je lui proposerais un pacte, une alliance, un accord franco-allemand, ‘gagnant-gagnant’. D’abord, dans l’objectif politique, c’est de retrouver la force dont je viens de parler, du couple franco-allemand. […] Je lui proposerais 3 choses très concrètes.

D’abord une relance économique commune, avec la Banque européenne d’investissement, autour de la croissance verte et de la mutation écologique, et de la voiture électrique, qui aujourd’hui est à dimension franco-allemande […]

La seconde chose, c’est de créer un organisme public, une agence publique de notation. Il n’est plus acceptable que nous dépendions des agences privées de notation, qui sont liées au capitalisme financier.

Et la troisième chose, c’est de prendre une décision contre la spéculation bancaire. »

Et dans ce domaine, Ségolène Royal a fait une proposition originale et forte, prenant le parti des peuples européens contre celui du capitalisme financier :

« Je fais une proposition très concrète, qui consiste à rendre public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur la dette grecque, et sur les assurances de la dette grecque. […] Et à ce moment-là nous remettrons de l’ordre juste dans les finances européennes, voilà ce que je propose. »

Frédérick Moulin

 

<span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><span style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;" _mce_style="font-size: 12pt; font-family: 'times new roman', times;"><br> <span style="font-size: 10pt;" _mce_style="font-size: 10pt;"><a href="http://www.dailymotion.com/video/xk0rb3_europe-il-faut-plus-qu-un-geste-une-force-politique_news" _mce_href="http://www.dailymotion.com/video/xk0rb3_europe-il-faut-plus-qu-un-geste-une-force-politique_news" target="_blank">Europe : "il faut plus qu'un geste, une force...</a> <em>par <a href="http://www.dailymotion.com/segolene-royal" _mce_href="http://www.dailymotion.com/segolene-royal" target="_blank">segolene-royal</a></em></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span></span>

Europe : "il faut plus qu'un geste, une force... par segolene-royal

  

Transcription par Militants de l’Espoir À Gauche avec Ségolène Royal /F.M.

Nelly Daynac : et entre temps, sur ce plateau, nous ont rejoint Ségolène Royal, qui est notre invitée ce soir, merci d’être parmi nous.

Ségolène Royal : bonsoir.

Nelly Daynac : ainsi que Michel Dumoret, à qui je vais confier la main, maintenant.

Michel Dumoret : bonsoir, mais vous restez avec nous, vous me rassurez ?

Nelly Daynac : bien sûr.

Michel Dumoret : merci d’être avec nous, et de nous réserver votre première réaction, d’abord sur ce que vous venez d’entendre : François Hollande convoqué aujourd’hui devant la police pour s’expliquer sur cette histoire de Tristane Banon. Qu’est-ce que ça vous inspire ? Vous vous dites, comme Martine Aubry, que la politique, c’est le degré zéro en ce moment ?

Ségolène Royal : moi je ne veux faire aucun commentaire sur cette question, parce que chaque fois que l’on en reparle, finalement, on l’alimente, et on ne sert pas ceux qui en sont victimes. En plus vous m’offrez un espace de temps, moi je veux parler de ce qui importe aux Français, de l’échéance présidentielle qui est devant nous, et je crois que François Hollande a parfaitement dit à l’instant ce qu’il convenait de dire.

Michel Dumoret : il parle de manipulation, et Jean-François Copé, pour l’UMP, a réagi : « Au pays du complot imaginaire et de la paranoïa collective, les socialistes sont rois. ». Qu’est-ce que vous répondez à, donc, Jean-François Copé, patron de l’UMP ?

Ségolène Royal : je ne veux absolument pas alimenter cette machine détestable. Je crois qu’il faut monter d’un cran, si vous le voulez bien, (Rire) changer de niveau, peut-être aborder ce qui préoccupe aujourd’hui l’ensemble des Européens, à savoir ce qui se passe au niveau de l’euro et de la crise de l’Europe …

Michel Dumoret : on va y revenir, absolument

Ségolène Royal, sans s’arrêter : … et moi sur ce sujet-là je voudrais vous dire une chose, parce que j’étais auprès de François Mitterrand lorsqu’il y a eu cette alliance, très forte, entre lui-même et Helmut Kohl, ces deux Européens extrêmement convaincus. Et si j’étais à la place de Nicolas Sarkozy, qui est aujourd’hui aux abonnés absents par rapport à la volonté européenne, il a changé 5 fois de ministre des Affaires européennes, je dirais, je dirais…

Michel Dumoret, lui coupant la parole : oui, sauf qu’aujourd’hui, il rencontre Angela Merkel, il fait le geste d’aller la voir.

 

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"Il faut plus qu’un geste, il faut une force politique, il faut une détermination politique, il faut un engagement européen, car sans l’Europe, la France n’a pas d’avenir, et avec l’Europe, la France a un avenir"

Ségolène Royal : il la rencontre, il fait le geste, mais il faut plus qu’un geste, il faut une force politique, il faut une détermination politique, il faut un engagement européen, car sans l’Europe, la France n’a pas d’avenir, et avec l’Europe, la France a un avenir.

Et si j’étais avec Angela Merkel, je lui proposerais un pacte, une alliance, un accord franco-allemand, ‘gagnant-gagnant’.

Michel Dumoret : de quel ordre ? De quelle nature ?

Ségolène Royal : je lui proposerais 3 choses. D’abord, dans l’objectif politique, c’est de retrouver la force dont je viens de parler, du couple franco-allemand, entre Helmut Kohl et François Mitterrand, et d’ailleurs ceux qui les ont précédés, et ceux qui ont reconstruit l’Europe après la guerre.

Et c’est le même état d’esprit qu’il faut retrouver aujourd’hui parce qu’il y a tout à reconstruire, comme après la guerre. Il y avait la guerre, aujourd’hui il y a la guerre économique, il y a la guerre sociale, il y a des dégâts considérables sur les salariés, sur les ouvriers, sur les familles, sur l’endettement, sur la peur des jeunes. Donc l’effort est de même que celui que nous devions faire après la Seconde Guerre mondiale.

 

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"Je lui proposerais 3 choses très concrètes, 3 choses très concrètes"

C’est dire qu’il faut retrouver cet état d’esprit des pionniers qui ont fait l’Europe envers et contre tous. Je lui proposerais 3 choses très concrètes, 3 choses très concrètes.

D’abord une relance économique commune, avec la Banque européenne d’investissement, autour de la croissance verte et de la mutation écologique, et de la voiture électrique, qui aujourd’hui est à dimension franco-allemande, puisque nous fabriquons en France la voiture électrique à dimension franco-allemande, c’est la preuve que l’innovation européenne est à l’avant-garde.

La seconde chose, c’est de créer un organisme public, une agence publique de notation. Il n’est plus acceptable que nous dépendions des agences privées de notation, qui sont liées au capitalisme financier.

Et la troisième chose, c’est de prendre une décision contre la spéculation bancaire. Les dirigeants l’ont décodé en 2008, ces décisions n’ont pas été suivies d’effets, il est temps de passer aux actes, et je fais une proposition très concrète, qui consiste à rendre public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur la dette grecque, et sur les assurances de la dette grecque.

 

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"Je fais une proposition très concrète, qui consiste à rendre public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur la dette grecque, et sur les assurances de la dette grecque"

Voilà un comportement scandaleux, qu’on rende public, que les autorités financières rendent public le nom des banques et des fonds de pension qui ont spéculé sur le malheur d’un pays européen, et à ce moment-là nous remettrons de l’ordre juste dans les finances européennes, voilà ce que je propose.

Nelly Daynac : alors je vous propose, moi, de poursuivre avec un thème qui va vous intéresser, car il y aura bien des débats entre les candidats à la primaire socialiste, le Comité national [d’organisation des primaires, CNOP, NdlR] a tranché, Harlem Désir, le Premier secrétaire du parti par intérim, l’a confirmé aujourd’hui, et il a évoqué la manière dont ces débats pourraient s’articuler, je vous propose de l’écouter.

 

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Harlem Désir : alors, on peut organiser des débats dans lesquels des journalistes, sur un mode qui garantit l’équité de l’ensemble des candidat, interviewe chaque candidat sur des mêmes thèmes, il peut aussi y avoir un débat avec les 6 candidats, on voit que ça pose des problèmes de temps de parole, parce que 6 candidats qui doivent s’exprimer, c’est évidemment plus long, par exemple, que les débats qui avaient été organisés en 2006, où il n’y avait que 3 candidats.

Nelly Daynac : donc il propose en substance un système de débat qu’on a vu lors de la dernière campagne américaine, donc un débat à l’américaine, qu’en pensez-vous ?

 

S8 par l'utilité de ces débats

"Je trouve que c’est très satisfaisant que finalement tout le monde soit convaincu par l’utilité de ces débats"

Ségolène Royal : je trouve que c’est très satisfaisant que finalement tout le monde soit convaincu par l’utilité de ces débats, parce que…

Michel Dumoret, lui coupant la parole : vous l’aviez réclamé. Vous étiez la seule d’ailleurs, avec Arnaud Montebourg et Manuel Valls, donc pas tout à fait la seule, mais François Hollande et Martine Aubry n’en voulaient pas de ces débats. Finalement, c’est donc une première victoire pour vous, ce matin ?

 

S9 c'est une victoire collective

"C’est une victoire collective" 

Ségolène Royal : c’est une victoire collective. Pourquoi ? Parce que cela veut dire qu’il va y avoir de vraies primaires, et que le Parti socialiste va tenir la parole qu’il a donnée aux Français, aux citoyens, qui vont dès lors pouvoir regarder ces débats, se passionner, sur l’avenir de leur pays, sur les grands choix à faire.

 

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"Il est justement très important de montrer que par des débats, nous nous parlons, nous réfléchissons ensemble, et nous faisons émerger les idées qui sont les plus importantes pour redresser la France"

Et moi je voudrais rassurer et les militants socialistes et les Français pour leur dire que quoi qu’il arrive, les socialistes resteront unis. Et qu’il est justement très important de montrer que par des débats, nous nous parlons, nous réfléchissons ensemble, et nous faisons émerger les idées qui sont les plus importantes pour redresser la France et pour donner…

Michel Dumoret, lui coupant la parole : mais pourquoi cette frilosité alors des débats, pourquoi il y a eu cette frilosité ? Au départ, in ne voulait carrément pas de débat, donc, pour les primaires socialistes, Martine Aubry n’en voulait pas, François Hollande. Je répète ma question : pourquoi, selon vous, ils n’en voulaient pas de ces débats ?

Ségolène Royal : en tout cas ils ont réfléchi, et c’est tant mieux, ils ont vu, je crois, dans leur campagne, et dans leur présence de terrain, que les citoyens appelaient de leurs vœux ces débats.

 

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"Pourquoi ? Parce que la démocratie participative, c’est faire confiance à l’intelligence des citoyens, à leur capacité de compréhension, à leur droit aussi d’accéder aux idées clés qui vont leur permettre de maîtriser leur destin"

Pourquoi ? Parce que la démocratie participative, c’est faire confiance à l’intelligence des citoyens, à leur capacité de compréhension, à leur droit aussi d’accéder aux idées clés qui vont leur permettre de maîtriser leur destin, et ça c’est …

Michel Dumoret, parlant en même temps qu’elle puis lui coupant la parole : le scénario à l’améric… le scénario à l’américaine, tel que le décrit Harlem Désir, Premier secrétaire par intérim du parti, vous convient ? C’est-à-dire 6 candidats, devant leur pupitre, avec des questions des journalistes, ils répondent les uns après les autres : il est où le débat ? Il est où… la confrontation des idées, elle peut pas se passer de cette sorte ?

Ségolène Royal : moi j’accepterai de toute façon toutes les formes de débat. Je crois que c’est ce que Harlem Désir, qui d’ailleurs fait très bien son travail, je dois le dire, a proposé. D’ailleurs je crois que i>TELE a proposé un débat en liaison avec une radio…

Michel Dumoret : absolument. Absolument.

Nelly Daynac : donc vous souhaitez une alternance dans les formules ? Eventuellement ?

 

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"D’ailleurs je crois que i>TELE a proposé un débat en liaison avec une radio, eh bien nous allons l’accepter. Je crois que ce qui est important, c’est le sérieux, c’est la hauteur de vue de ces débats"

Ségolène Royal, sans s’interrompre : … eh bien nous allons l’accepter. Je crois que ce qui est important, c’est le sérieux, c’est la hauteur de vue de ces débats. C’est la capacité à échanger, à montrer aussi nos sensibilités différentes, nos tempéraments différents, mais en même temps aussi ce qui nous unit, puisque nous sommes tous socialistes, et ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous différencie, et que demain…

 

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"Montrer nos sensibilités différentes, nos tempéraments différents, mais en même temps aussi ce qui nous unit, puisque nous sommes tous socialistes, et ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous différencie"

Michel Dumoret, lui coupant la parole : vous êtes rassurée aujourd’hui ?

Ségolène Royal : oui, je suis rassurée. Pourquoi ? Parce que je crois que la politique, c’est d’abord un devoir de vérité, de courage, d’authenticité, de simplicité, et qu’il faut aller vers les citoyens français, ne jamais avoir peur du contact avec le peuple, parce que je crois qu’aujourd’hui les Français ont soif de comprendre dans quel monde ils vivent, et ils ont soif d’essayer de savoir si oui ou non la politique a encore une marge de manœuvre, a encore un sens.

Et moi je leur dit oui, la politique a encore une marge de manœuvre, et nous pouvons très rapidement changer les choses si nous gagnons en 2012.

Michel Dumoret : Ségolène Royal, la politique, dites-vous, a une marge de manœuvre, mais quand on voit François Hollande, excusez-moi, devant la police, quand on voit, quand on sort de l’épisode de Dominique Strauss-Kahn aussi, la politique, elle en sort pas grandie, quand même.

Ségolène Royal : vous avez raison. Elle n’en sort pas grandie avec les épisodes que vous avez évoqués. C’est pourquoi il convient d’en sortir rapidement.

 

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"Les débats dans le cadre des primaires vont permettre, précisément, de poser les vraies questions, d’élever, d’élever ce débat, d’élever le niveau de la politique française"

Et c’est pourquoi les débats dans le cadre des primaires vont permettre, précisément, de poser les vraies questions, d’élever, d’élever ce débat, d’élever le niveau de la politique française.

N’oublions pas que nous sommes non seulement regardés par tous les citoyens, qui souffrent, cruellement, de ces 4 ans de la droite sarkozyste, des millions de Français qui ont perdu …

Michel Dumoret, lui coupant la parole : on va regarder d’ailleurs un sondage très rapidement, s’il vous plait, à l’antenne, un sondage…

Ségolène Royal, lui coupant poliment mais fermement la parole : … qui ont perdu … attendez, je termine ma phrase, si vous le permettez, ça fait partie de la qualité du débat. (Rire)

Michel Dumoret : oui, allez-y. Allez-y.

Ségolène Royal : … des millions de Français qui ont perdu ou qui ont peur de perdre. Et moi c’est à eux que je m’adresse, pour être une présidente des solutions efficaces et équitables.

Michel Dumoret : regardez ce sondage Ipsos-Le Point, à paraître ce mercredi. 6 Français sur 10 pensent que Nicolas Sarkozy ne sera pas réélu, 66% ne souhaitent pas sa réélection, 29% la souhaitent. Est-ce que vous rêvez toujours d’être la prochaine présidente de la République française, Ségolène Royal ?

 

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Ségolène Royal : juste un mot peut-être sur les sondages, parce que je ne veux pas que mes prises de position changent en fonction du résultat de ces sondages.

Et je voudrais vous dire très clairement que les sondages ne font pas une élection. Le seul résultat qui compte, c’est celui qui sort des urnes. Et je sais d’expérience que rien n’est jamais gagné d’avance.

Et je sais d’expérience, parce que j’ai compris aussi un certain nombre d’erreurs que j’avais faites pendant la campagne de 2007, qu’il est très important de convaincre. J’ai parfois donné l’impression d’improviser, j’ai été cruellement déçue, attristée de ne pas avoir gagné cette échéance, cette campagne …

Michel Dumoret : aujourd’hui, vous dites que vous êtes plus professionnelle, c’est ça ? Pour mener votre campagne ?

Ségolène Royal : oui c’est ça. Oui, d’abord parce que j’ai été tellement désolée de voir que je n’avais pas pu convaincre, à cause du temps que je n’ai pas pris pour expliquer. Et donc aujourd’hui, forte de cette expérience, forte de ces erreurs que j’ai analysées, je me présente en effet, au suffrage d’abord des citoyens dans le cadre de la primaire, puis je l’espère, de l’élection présidentielle, avec une force renouvelée.

Michel Dumoret : le rêve est accessible alors, pour vous.

Nelly Daynac : merci beaucoup, Ségolène Royal, d’être passée dans nos murs, merci aussi à Michel d’avoir mené cette interview.

Michel Dumoret : merci à vous.

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