« Je m’adresse particulièrement à vous, la jeunesse des quartiers populaires, celle qui est venue voter pour moi massivement en 2007 et qui aujourd’hui se retrouve à l’abandon d’un pouvoir qui n’a tenu aucune promesse. »
Face aux 3500 participants de la Fête de la Fraternité, Ségolène Royal s’adresse, comme elle sait le faire, aux enfants, aux ados, aux jeunes adultes des cités, des banlieues et de tous ces coins de France où la République « de plus en plus indifférente » n’a rien fait « pour éteindre le feu de la désespérance qui couve sous la cendre des illusions perdues ».
Comme toujours, Ségolène Royal nous surprend. Car, comme toujours, elle ne se contente pas de dresser l’effroyable constat de l’échec de la droite. Elle montre la voie d’une vraie solution de gauche face aux multiples problèmes auxquels sont confrontés les jeunes. Un chemin parfois déroutant pour les habitués des bonnes intentions dogmatiques. Mais cette voix est sans nul doute de gauche car elle est porteuse d’efficacité dans la lutte contre les discriminations et au final, elle mène vers une la justice et un vrai progrès social.
Et cette démarche se résume en une phrase : « Je ne veux pas vous plaindre mais vous motiver. »
Ségolène Royal fait le pari de la confiance : les jeunes ont « toutes les clés pour trouver (leur) chemin » à condition d’être bien épaulés.
Bien sûr nous dit Ségolène Royal, il faudra rétablir une République du respect. Bien sûr, il faudra réparer ce que le gouvernement actuel à détruit en particulier dans l’éducation nationale. Mais elle renvoie aussi les jeunes vers leur propre responsabilité :
« Tout simplement, pour réussir, vous devez travailler, travailler dur et d’abord à l’école. Faites-le et dites-le à vos frères et sœurs : on n’a rien sans efforts. Vous le savez parfaitement. Et ce travail et cette réussite ne sont pas seulement importants pour vous et votre avenir. Ce que vous ferez de votre éducation décidera de l’avenir de notre pays. L’avenir de la France dépend en partie de vous ! Tout le travail et les talents de la France métissée doivent nous faire avancer ! (…) Nous avons besoin que vous nous aidiez à relever nos défis les plus difficiles. »
« Il y en a peut-être parmi vous qui n’ont pas d’adultes dans leurs vies qui leur donnent le soutien dont ils ont besoin. Peut-être que dans votre famille, il n’y a pas assez d’argent pour boucler correctement les fins de mois. Peut-être que vous vivez dans un quartier où vous ne vous sentez pas en sécurité, ou que vous avez des amis qui vous poussent à faire des choses que vous ne devriez pas faire. Mais à la fin, rien de tout cela n’est une excuse pour négliger vos devoirs, manquer de respect ou manquer l’école.
Voilà ce que je veux vous dire plutôt que de supprimer les allocations familiales à vos parents ! »
Une fois encore, ce que dit Ségolène Royal sonne juste. Des phrases que l’on n’a pas encore entendues à gauche, mais qui ne manqueront pas d’être reprises car ce sont les marqueurs d’un projet de société, l’esquisse d’une France qui respecte et protège pour mieux encourager et responsabiliser. A écouter le discours d’Arcueil, on comprend bien qu’aujourd'hui plus que jamais, c’est la Fraternité qui permet la Liberté et l’Egalité.
Rémi