« Autre photo, si vous voulez bien. On en a parlé, c’est François Mitterrand. », présente Alessandra Sublet.
Ségolène Royal, rayonnante, répond :
« C’est à Arçais, donc dans le Marais Poitevin où je serai dimanche, puisque je fais ma déclaration de candidature dans la continuité de ce travail pour le Marais Poitevin. Donc 20 ans après. Il est venu donc en 1992, le Marais Poitevin, que j’ai protégé contre le passage d’une autoroute, François Mitterrand vient et lance les Grands Travaux du Marais, c’étaient les seuls Grands Travaux ruraux, comme la Pyramide du Louvre, la Grande Arche de la Défense, l’Opéra Batille, il y avait [des] Grands Travaux ruraux, c’était la réhabilitation du Marais Poitevin. Eh bien on voit François Mitterrand qui est là, et qui vient, et c’est pour ça que j’ai choisi ce lieu emblématique dimanche prochain où je serai pour faire cette déclaration de candidature. »
C’était à la fin de l’émission C à vous, la suite, sur France 5 mercredi. L’accueil cordial et l’ambiance chaleureuse d’Alessandra Sublet et de son équipe avaient permis une superbe émission, Ségolène Royal était très à l’aise. Quand l’animatrice lui a présenté la photo la représentant, ceinte de l’écharper tricolore de députée des Deux-Sèvres, avec François Mitterrand à Arçais en 1992, pour le lancement de la réhabilitation de la « Venise Verte », les yeux de Ségolène Royal ont brillé.
Arçais, tout un symbole ! François Mitterrand et la préservation d’un environnement fragile, et la préservation de l’Environnement, en fait, mais aussi, déjà, un mouvement républicain qui a réuni 17 communes alors, 20 aujourd’hui, autour d’un objectif au long court : la réhabilitation de la deuxième zone humide française, avec son écosystème fragile et riche, la biodiversité du milieu, des paysages uniques. Du long terme, un œuvre de longue haleine. Le Marais a été classé Grand Site de France l’année dernière, couronnant 20 années d’efforts.
En face, il avait fallu défendre les intérêts du biome exceptionnel du Marais contre une vision au temps plus rétrécie : le trajet le plus court de l’A83 – passant au sud de Niort – entre Nantes et l’A10, permettant un desserte plus rapide de Bordeaux mais coupant en plein Marais Poitevin ! Finalement, en 1992, après 5 ans de polémiques, c’est un passage au nord de Niort, plus long mais épargnant le Marais, sera décidé, grâce à l’action de 17 communes et de Ségolène Royal, notamment.
Le temps court, c’est aussi celui des marchés financiers et de la spéculation, ou certaines opérations s’effectuent en quelques fractions infinitésimales de seconde.
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Le choix de Ségolène Royal est clair, elle le rappelait jeudi dernier :
« L'idée que la politique c'est un travail de temps long, de constance, d'enracinement, à l'image des combats environnementaux pour l'avenir. »
Et Ségolène Royal de préciser, citant François Mitterrand :
« En bon Charentais, je mets longtemps à me décider, mais quand je me décide alors je vais vite. »
Et, bien sûr, avec la force citoyenne, nul doute que les valeurs de la République seront présentes à Arçais, celles de l’ordre juste également.
Arçais, demain, ce sera sûrement un peu tout ça à la fois : l’héritage que François Mitterrand a laissé à la France ; les combats environnementaux ; la politique, « un travail de temps long » ; les valeurs de la République, et l’ordre juste.
Comme mercredi le visage de Ségolène Royal sur France 5, le soleil sera rayonnant demain ; dans un ciel bleu, avec des températures entre 19°C et 33°C. Ce sera un jour radieux.
Venez nombreux à la déclaration de candidature de Ségolène Royal à Arçais, entre 15 heures et 17 heures demain !
Frédérick Moulin
Extrait du discours de François Mitterrand, à l'occasion du lancement des Grands Travaux du Marais Poitevin à Arçais, le mardi 4 février 1992
Et vous Ségolène Royal ! C'est comme cela qu'elle s'appelle et c'est comme cela que je l'ai reçue moi-même il y a quelques années lorsqu'elle travaillait à mes côtés à la Présidence de la République avant qu'elle ne se retrouve comme cela subitement, peut‑être à la surprise de tous, y compris la sienne, députée des Deux‑Sèvres. Mais maintenant le temps a passé, elle a montré ce qu'elle était capable de faire et au travers de sa recherche, de sa défense de cette région, des productions du Marais Poitevin, je dois dire qu'il me semble que tout cela est en de bonnes mains et qu'elle y mettra l'énergie que je lui connais. La cause est bonne.
Vous avez eu raison de vous y consacrer et je suis également très heureux de voir que ‑ vous m'avez dit dix-sept Maires ‑ les communes voisines ont pu s'entendre, se regrouper pour défendre en commun un bien inestimable en permettant d'établir la relation entre l'agriculture, la culture traditionnelle de ce pays et ce joyau qui s'appelle, le Marais Poitevin qui aurait été détruit sans aucun doute s'il n'était intervenu quelques défenseurs de ce pays, qui en sont et qui l'aiment et qui se sont associés à cette belle aventure. […]
L'essentiel c'est d'avoir agi dans le Marais Poitevin parmi vous, avec vous, exemple, symbole de ce qui peut être accompli en France, promesse d'espoir, travail pour demain. On ne va pas faire cela en quinze jours ; il va vous falloir des années. Monsieur le Maire et vous Messieurs les Maires, tenez bon et moi quand j'aurai passé mon temps je voudrais pouvoir vous dire surtout transmettez à nos enfants la volonté de réussir votre projet. À ce moment là je serai tranquille.