Principale voix de la fronde contre le pouvoir sarkozyste depuis plusieurs semaines, Ségolène Royal était l’invitée ce matin de Christophe Barbier sur LCI. Elle a pu revenir sur les trois crises qui secouent le pouvoir en place :
- Les affaires, « avec une affaire par jour, parfois même plusieurs affaires par jour » … « ni la France, ni les Français ne doivent couler avec ce gouvernement » selon la Présidente de région. Quant à la défense du pouvoir, revenant sur les affaires sous Mitterrand, la socialiste a rapidement renversé l’argument en constatant « l’aveu » du pouvoir pour se justifier.
- Sur l’expulsion des Roms, la socialiste est restée ferme alors que la France de Sarkozy « va sans doute être condamnée par la cour européenne de justice ». La France « puissance fondatrice » de l’Europe doit revenir aux valeurs de l’Europe. Ségolène Royal a vivement condamné « un gouvernement en campagne » qui préfère jouer « sur la peur » plutôt que de régler les vrais problèmes des Français dans la crise « de la baisse du pouvoir d’achat, de la destruction des retraites, du chômage, de la peur des jeunes de ne pas trouver du travail et de la peur des anciens ». Elle a également insisté sur une autre politique possible contre les migrations de la misère.
- Sur la bataille des retraites, Ségolène Royal dénonce « une réforme injuste et dangereuse ». Dangereuse car la réforme va favoriser « la fuite vers les fonds de pension », « l’augmentation du chômage des jeunes » et « l’appauvrissement des seniors », principalement des femmes. Sur la réforme proposée par les socialistes, elle a invité "amicalement" les partis de la gauche à bien étudier les propositions socialistes et notamment la prise en compte de la pénibilité du travail pour permettre à ceux qui travaillent durement de pouvoir partir plus tôt à la retraite.
Ségolène Royal appelle les citoyens à venir nombreux à la fête de la Fraternité, samedi à Arcueil, autour des valeurs de la République. Elle a annoncé que son discours porterait sur le redressement de la France et sur la jeunesse des quartiers populaires abandonnée par le pouvoir.
Philippe Allard