La mobilisation a été encore forte jeudi dans toute la France pour s’opposer à une réforme injuste des retraites qui va pénaliser les salariés les plus modestes, les professions les plus pénibles, et renforcer le chômage et la précarité des jeunes alors qu’elle ne règle pas le financement des retraites. Comme la socialiste Ségolène Royal l’a dénoncé : cette réforme du Medef favorise les grandes fortunes et le capitalisme financier qui vont pouvoir faire travailler plus pour qu’ils gagnent plus.
Si une réforme des retraites doit être proposée pour assurer la pérennité de notre sécurité sociale, cette réforme ne règle rien, elle porte surtout atteinte au fondement de notre République : l’Egalité.
Depuis des semaines, Ariane Mnouchkine et sa troupe ont magistralement ouvert ces marches pour la justice.
Face aux corbeaux de la finance, la République veut que la justice triomphe. Sur le parcours, au milieu du peuple en lutte, au son des tambours et sous les claquements des drapeaux tricolores au vent, la justice chasse les corbeaux.
Cette réforme, n’est pas une simple réforme de conjoncture, elle touche un principe fondamental de notre République, de notre culture républicaine qui veut que l’Egalité de la loi l’emporte sur les intérêts d’un petit nombre.
C’est cette défense de la justice attaquée par l’aristocratie de la finance autour de Nicolas Sarkozy qu’a su témoigner avec force la troupe d’Ariane Mnouchkine.
Lorsque l’on touche à la justice, c’est une conception de la République qui est menacée.
En rappelant dans ses interventions la devise de la République « la Liberté, l’Egalité et la Fraternité », la socialiste Ségolène Royal, qui a pris la tête de ce combat, a compris tout l’enjeu de cette mobilisation.
Depuis les fondements de notre République, le peuple a dû lutter pour imposer l’Egalité dans la République. Un long combat difficile d’hommes et de femmes qui ont dû braver l'ordre injuste et les conservatismes pour imposer plus de justice, c’est tout le socialisme de Jaurès défendant la République sociale contre les intérêts du capitalisme.
« Vous avez fait la République, et c’est votre honneur ; vous l’avez faite inattaquable, vous l’avez faite indestructible, mais par là vous avez institué entre l’ordre politique et l’ordre économique dans notre pays une intolérable contradiction.
Dans l’ordre politique, la nation est souveraine et elle a brisé toutes les oligarchies du passé ; dans l’ordre économique, le nation est soumise à beaucoup de ces oligarchies. »
Jean Jaurès, Discours à la Chambre des députés, 1893.
Philippe Allard