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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 01:52

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Dessin de Martin Vidberg

Et maintenant, que doit faire le président Obama, notamment sur les grands chantiers engagés ? Quelle stratégie doit adopter le parti républicain ? Déjà, tous les esprits sont tournés vers les élections de 2012, et vers la course à la présidence. Le temps est raccourci. Les primaires commenceront en janvier 2012, et les candidats à la candidature mettront en place des comités exploratoires dès le début 2011.

L’argent, le nerf de la guerre

Autre sujet dans tous les esprits : l’argent. Les candidats et leurs amis auraient dépensé, selon le New York Times, au moins 4 Md$ pour les « mid-term elections » de 2010, et les comptes ne sont pas arrêtés. Les 4,1 Md$ dépensés lors de la campagne présidentielle de 2004 devraient être dépassés, et déjà on est loin des « mid-term elections » de 2006 (2,8 Md$). Le New York Times évoque des dépenses moyennes d’environ 43$ par votant, à comparer à 33$ en 2006. Le record cette année a été remporté par la Républicaine du Tea Party Sharron Angle, avec 87$ par votant, qui a cependant été battue par le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, qui a dépensé 74$ par votant, dans l’Etat du Nevada. L’argent n’achète pas tout.

Les principaux protagonistes

C’est dans ce contexte que se retrouvent les principaux protagonistes. Le président Obama et l’administration de la Maison-Blanche d’une part.

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Barack Obama à la Maison Blanche le 3 novembre 2010 (Reuters/Larry Downing)

Dans ses déclarations du lendemain des élections, le 3 novembre, le président Obama a clairement tendu la main aux Républicains : il a dit aux (futurs) leaders républicains des deux chambres qu’il était « prêt à travailler avec eux. ». Par ailleurs, il a invité les leaders républicains et démocrates du Congrès (4 de chaque parti) à une réunion bipartisane suivie d’un dîner à la Maison-Blanche, portant notamment sur les réductions d’impôt de la présidence de George W. Bush, qui arrivent à échéance, et sur le nouveau traité Start de non-prolifération nucléaire avec la Russie.

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Les leaders républicains Mitch McConnell, à gauche, et John A. Boehner, à droite (AP/J. Scott Applewhite)

Les leaders républicains d’autre part : Mitch McConnell, leader de la minorité sénatoriale, Sénateur du Kentucky, dont le mandat est en cours, et John A. Boehner, probable futur Speaker de la Chambre des représentants, représentant du 8ème district de l’Ohio.

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John A. Boehner, le futur Speaker républicain de la Chambre des représentants, à la tribune. Eric Cantor (à gauche) et Kevin McCarthy (à droite) (Drew Angerer/The New York Times)

À la Chambre des représentants, où le nouveau Speaker ne sera élu qu’en janvier 2011, lors de la prise de fonction du nouveau Congrès, la situation est tendue : les numéros 2 et 3 républicains, Eric Cantor (Virginie) et Kevin McCarthy (Californie), tout comme John Boehner, ne semblent pas aptes à défendre les intérêts du Tea Party aux yeux d’une héroïne de ce « parti », Michele Bachmann (Minnesota).

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Michele Bachmann, debout au milieu, saluant des ékectrices récemment à Woodbury, dans le Minnesota (Allen Brisson-Smith/TNYT)

Mme Bachmann a annoncé son intention de postuler pour la place de numéro 4 au sein du groupe républicain à la Chambre des représentants ; elle a mené la campagne la plus chère du pays : 6,5 M$ avaient été dépensés au 24 octobre 2010 pour sa réelection (21,5$ par votant).

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Le sénateur démocrate Harry Reid, à droite, et son adversaire malheureuse du Tea Party Sharron Angle (Mark Ralston/AFP-Getty Images)

Les leaders démocrates enfin : le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, sénateur du Nevada, d’une part.

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La Speaker démocrate Nancy Pelosi à un meeting en 2009 au Capitole à Washington, présentant la réforme de l'assurance-santé (Luke Sharrett/The New York Times)

Et d’autre part le futur leader de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, qui sera choisi au plus tard en janvier 2011 : Nancy Pelosi, ancienne Speaker de la Chambre, représentante du 8ème district de Californie (San Francisco), a d’ores et déjà déposé sa candidature. Celle-ci devra s’imposer, ce qui n’est pas encore gagné car Mme Pelosi symbolise la défaite des Démocrates aux « mid-term elections », et en tant qu’ancienne Speaker, elle est la deuxième personne dont les Républicains veulent la tête après le président Obama, ce qui ne faciliterait pas une « cohabitation » à l’américaine. Mais les Démocrates « rescapés » à la Chambre des représentants sont les moins modérés, et l’actuel numéro 2 démocrate, Steny Hoyer (Maryland), de la Chambre ne souhaite pas devenir leader, supprimant ainsi le plus sérieux de ses opposants actuels.

Le décor institutionnel

Le décor institutionnel est planté : le prochain Congrès entrera en fonction le 3 janvier 2011. D’ici là, la majorité démocrate sortante dans les 2 chambres siège toujours, et cherchera certainement à faire passer quelques textes pendants urgents : c’est la « lame duck session », la session du « canard boiteux ». Cependant, cette session devrait se concentrer sur la forme que prendra le renouvellement des réductions d’impôt votées en 2001 et 2003 sous la présidence de George W. Bush et arrivant à échéance au 31 décembre 2010 : ni les Démocrates ni les Républicains ne veulent qu’une majorité d’Américains voient brusquement leurs impôts augmenter au 1er janvier 2011.

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Sénat Américain (U.S. Senate, Senate Photo Studio)

Une fois entrés en fonction, les Républicains seront certainement à l’initiative de nombreux projets de lois à la Chambre des représentants, mais qui se heurteront à deux obstacles : la majorité démocrate au Sénat, et le veto présidentiel. En théorie quasi-infranchissables, ces obstacles peuvent s’évanouir. D’une part, la solidité de la (courte) majorité démocrate sénatoriale – il semble qu’on en restera à 53 sièges sur 100 – n’est pas acquise. En effet, en 2012 un tiers des sénateurs sera renouvelé, mais les Démocrates auront beaucoup plus à perdre : ils défendront 23 sièges, y compris les deux indépendants alliés au sein d’un caucus, contre seulement 10 pour les Républicains.

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D’autre part, le veto présidentiel ne peut être renversé que par une majorité des deux tiers dans chacune des deux chambres, ce qui paraît bien improbable – il manque aux Républicains 14 sièges au Sénat et environ 50 sièges à la Chambre des représentants – mais le président Obama hésitera à faire un usage trop fréquent de ce droit : « Aucun parti n’est en mesure de dicter la suite des événements. Nous devons trouver un terrain d’entente pour relever des défis extraordinairement difficiles. », a-t-il souligné le 3 novembre. « Un parti n’a pas le monopole de la sagesse, je propose un débat honnête. ». Le président Obama a cependant tracé une ligne rouge : « La clé sera de savoir distinguer entre ce qui n'amène pas de croissance, ce qui n'est pas un investissement pour l'avenir et les choses qui sont indispensables pour garantir la croissance future du nombre d'emplois. ».

Enfin, le double obstacle de la majorité démocrate au Sénat et du veto présidentiel peut être contourné de deux façons par une Chambre des représentants républicaine : en premier lieu, les Républicains pourraient utiliser le Congressional Review Act de 1996, mécanisme peu utilisé qui permet de rendre caduque une loi avant son application grâce à une « résolution de désapprobation ». Mais ce mécanisme peu faire l’objet d’un veto présidentiel.

CongressMoney

La Chambre des représentants républicaine pourrait "tirer les cordons de la bourse"

En second lieu, les Républicains pourraient chercher à assécher les financements des grands projets présidentiels, à « tirer les cordons de la bourse » pour étouffer les lois dans l’œuf. Le pouvoir de nuisance et de créativité du Congrès dans ce domaine est illimité. De la même manière, les lois allant dans le sens de la mise en oeuvre des grands projets présidentiels seront soumises à l’examen sans concession de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, ce qui renforce encore son pouvoir d’étouffement.

Frédérick Moulin

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